January Sons est un groupe qui respire le soleil avec sa folk et ses harmonies vocales. "Ocean Of Day" est le second EP du groupe et Music Waves ne pouvait pas laisser passer l'occasion d'en savoir plus sur le trio.
January Sons est un groupe qui possède plusieurs caractéristiques avec en premier lieu l’absence de basse et de batterie et où la rythmique repose sur les guitares et percussions, pourquoi un tel choix ?
Nous sommes tous les 3 guitaristes et nous voulions changer les codes du trio classique, proposer quelque chose de différent. Ça nous paraissait donc cohérent de partir sur cette base musicale de guitares et de percussions.
Une autre caractéristique de votre signature est le fait que chacun d’entre vous chante, c’est aussi pour vous la possibilité de multiplier les arrangements et les harmonies vocales à la Beatles ou Crosby, Stills, Nash & Young ?
Exactement, nous sommes très sensibles au travail des voix et des harmonies, ça faisait parti du cahier des charges quand nous avons pensé à créer January Sons. Alors bien sûr les Beatles et CSNY ou encore les Beach Boys mais aussi des groupes plus récents comme Arcade Fire ou Bon Iver où la voix prend une place bien à part.
L’EP "Ocean Of Day" succède à l’EP "The Arrogance Of Youth" réalisé en 2020. Pourquoi ce format EP est-il celui qui vous convient le mieux pour vous exprimer ?
On arrive toujours avec plus de chansons que prévu puis on synthétise, on essaie de raconter une histoire, un cheminement et on finit par garder les morceaux qui racontent le mieux tout ça. Le format EP nous permet aussi de pouvoir explorer d'année en année des univers différents.
On
voulait mettre en valeur les voix encore plus que sur le premier EP, passer
de l'une à l'autre, les mélanger puis aussi explorer les percussions
On a l’impression avec ce nouvel album que vous avez voulu revenir à quelque chose de plus essentiel et dépouillé par rapport au précédent, comment expliquez-vous cette direction ? Est-elle dû au fait que nous ayons vécu cette crise sanitaire ?
Quand on s'est posé pour parler de ce nouvel EP, au delà des chansons, on s'est dit qu'est ce qu'on veut faire de différent. On voulait mettre en valeur les voix encore plus que sur le premier EP, passer de l'une à l'autre, les mélanger puis aussi explorer les percussions, revenir à un mode plus tribal, plus instinctif. Cette crise sanitaire a réveillé ce sentiment d'urgence de se retrouver, de partager nos expériences et d'arriver à ce monde d'après dont on ne savait pas grand chose.
Cette simplicité se retrouve dans la pochette, elle-même simple, c’est vraiment voir en cet EP un album conceptualisé jusqu’au bout ?
Sous son aspect simple, la pochette cache des petits détails importants comme ces pas dans la neige. Nous voulions proposer un voyage du début à la fin, de la musique enregistrée à la pochette et au live pendant lesquels tout se mélange.


Comment avez-vous traversé cette période alors que vous étiez lancé avec le précédent EP et est-ce que cette période a remis en cause vos certitudes sur le métier d’artiste ?
Ça a été difficile, on a joué un peu de malchance, dès que les choses devaient sortir, elles coïncidaient avec une nouvelle période de confinement, de restrictions, donc nous n'avons pas pu défendre "The Arrogance Of Youth" comme on le voulait. Mais oui déjà que se remettre en question c'est une part importante de ce métier, des périodes inédites et lourdes comme celles qu'on a tous vécues nous renvoient de suite vers le basique, identifier la sève de ce qu'on fait et repartir de là sans fioritures.
Si un morceau marche déjà en guitare/voix c'est gagné.
La folk a toujours eu un attrait pour le public et pour les groupes qui s’y sont tournés - on pense à Coldplay qui a beaucoup intégré ce genre dans ses albums, Imagine Dragons aussi… Vous maîtrisez ce style à merveille notamment dans le long ‘Someday You’ll See’, qu’est-ce que ce style représente pour vous ?
Merci beaucoup, on essaie en tout cas. Pour nous la Folk c'est un peu la base, c'est prendre une guitare acoustique et écrire ce qu'on ressent, ça paraît un peu bateau, ça paraît tellement simple mais ça peut vite devenir quelque chose d'extraordinaire, d’envoûtant, d'émouvant, on pense notamment à Neil Young, le maître en la matière. Si un morceau marche déjà en guitare/voix c'est gagné.
L’EP s’ouvre sur le titre ‘Joan Of Arc’, que représente ce personnage historique pour vous ? Une forme de résistance que vous souhaitiez mettre en lumière en ouvrant cet EP par ce titre ?
Exactement, j'étais tombé sur un reportage sur Jeanne d'Arc et j'avais été fasciné par sa passion, son engagement, sa résilience, sa modernité, tous ces points dans lesquels on peut se retrouver. Puis toute cette légende des voix qu'elle entend, c'est très artistique tout ça, très mystique. Dans ce monde où on voit trop souvent plus d'hommes que de femmes mises en valeur, c'est bien de voir des femmes meneuses.
Dans ‘Save Me’ il y des sons un peu vintages au niveau des claviers, une sorte de retour à l’enfance, que traduit ce son si particulier sur cette chanson ?
Pour les connaisseurs, c'est un orgue d'étude italien des années 70, le Farfisa Matador, qu'on adore tous les 3 qui donne ce côté un peu «cheesy». C'est un des morceaux pour lequel on a eu cette évidence de choix d'arrangement dès le départ, il n'a pas changé d'ailleurs, ça lui donne un côté très joyeux, joueur, enfantin comme vous dites, même si les paroles sont un peu plus profondes, elles parlent de se faire sauver par la personne qu'on aime lorsqu'on n'est au pied du mur.


Certain de vos titres sont vraiment taillés pour le live et provoquer la réaction du public afin de les embarquer dans ces chants repris en chœurs (‘Ocean Of Days’) et d’autres plus intimistes, voyez-vous une différence ou une difficulté particulière entre la manière de composer ces titres par rapport aux autres ?
Pour cet EP la difficulté ou en tout cas le travail a été d'adapter nos morceaux au live et d'apprendre à les jouer live alors qu'on les avait composés en studio, contrairement au premier EP. Après, ça reste des chansons folk à la base donc pas vraiment de différences sur la composition en elle même.
‘Ocean Of Days’ use de manière assez belle d’éléments un peu post rock, à la manière d’Anathema qui accentue la dramaturgie, comment situez-vous ce morceau dans votre discographie ?
Merci beaucoup ! Encore une fois une base très folk quand on s'est présenté le morceau puis Hervé a écrit rapidement des paroles et cette idée d'océan de jours a imprégné ce qui allait devenir l'arrangement du morceau. Nous n'y avons pas pensé comme du post rock mais plus comme un morceau très indé, mélangeant folk, rock et synthé, un peu comme de la folk moderne, disons.
Le son de l’EP est très ample, comment l’avez-vous travaillé et comment envisagez-vous de restituer une telle amplitude en live ?
On a travaillé avec Gilles Ferrat du 141 Studio qui a pu mettre en place toutes les idées qu'on avait en tête, nous aiguiller aussi parfois sur certains sons ou techniques d'enregistrement, c'est ce qui a donné ce son très ample. Pour la configuration live nous avons rajouté des claviers pour chacun et un pad rythmique en plus de ce que nous avions (percussions, guitare acoustique, guitare électrique et mandoline). Nous n'utilisons ni boucles, ni nappes musicales pour garder ce côté très live et aussi nous permettre de ne pas nous reposer sur des ambiances trop simples. C'est un travail au quotidien mais le résultat en vaut la peine, on prend beaucoup de plaisir sur scène.
La scène musicale provençale se développe de plus en plus entre Furiapolis, Vicious Grace… quels sont vos relations avec cette scène, sentez-vous une émulation vous qui avez également d’autres groupes ?
Oui, il y a constamment des découvertes, des nouveaux groupes, des associations de musiciens, en ce moment ça fourmille c'est très agréable ! On a la chance d'avoir comme manager Sébastien Dreyer qui a pour mission et passion de découvrir et aider les groupes émergents de la région, du coup on est au cœur de la découverte et on se retrouve à pouvoir échanger.
Comment voyez-vous cette nouvelle année en termes de perspective de concerts ?
On espère franchement pouvoir jouer le plus possible, ça nous semble bien reparti, on verra bien à la rentrée !
Merci !