Sept ans d'existence déjà pour The Flying Bricks qui a dépassé le cap des cent concerts en hexagone, mais pas que ! En sortant un nouvel EP, 'Chimeric', le groupe du Mans espère bien franchir un cap. Entretien.
The Flying Bricks est une aventure
qui démarre au Mans en 2015. "Chimeric" est votre nouvel EP. Il s’agit de
votre premier disque sous contrat avec un label, M&O en l’occurrence. Qu’est-ce que cette signature chez M&O vous a apporté ?
Bonjour ! M&O nous a apporté beaucoup de conseils quant à l’organisation des sorties, les teasers, le réseau etc…
On peut lire en ligne que depuis 2017, il y a eu un tournant dans votre esprit et que vous avez cherché à vous professionnaliser. Qu’est-ce qui a été l’élément déclencheur de cette volonté chez vous ?
Je pense que c'est la série de dates que nous avons
faites en Ukraine en décembre 2017 en tour support du groupe Detach qui a fait découler en 2018 de notre premier EP, d’une multitude de dates en France, un premier clip, une date en
headline à Kiev…
Vous avez lancé un
financement participatif sur Hello Asso pour vous aider à sortir l’EP. Les
résultats ont-ils été concluants et ces derniers auraient-ils pu influer
positivement ou non sur la sortie ? En d’autres mots, est-ce que la sortie de
l’EP dépendait des résultats de ce financement ?
Le financement participatif sur Hello Asso était
plus un moyen de permettre aux gens d’avoir du merch' en amont la sortie de l’EP au prix le plus abordable possible. Il faut plus voir ça comme des pré-commandes pour le public. C'est une manne financière qui nous a aidés mais qui n’a pas été déterminante dans la sortie de l’EP.
Outre la signature chez M&O,
vous vous êtes adjoint les services d’une agence de presse, Replica en
l’occurrence. Vous vous êtes clairement donné les moyens d’être visibles. Est-ce que vous vous avez tout misé sur cet EP pour passer un cap et ne rien regretter ?
C’est vrai que nous avons beaucoup d’attentes concernant les différents partenariats que nous mettons en place. « Tout misé » je ne sais pas, mais en tout cas la motivation est là !
Pour autant, est-ce que la suite des aventures de The Flying Bricks dépend de la réception de cet EP ?
Oui c’est sûr, même si au-delà de la réception de l’EP nous misons surtout sur la réception du spectacle que
nous allons proposer. Après, sincèrement on ne se pose pas trop la question maintenant. On verra à la fin de la tournée.
Vous êtes un groupe de rock alternatif, ce qui ne vous empêche pas de
diversifier quelque peu votre palette. Je pense notamment à ‘Underclub’ qui
sonne disco-rock. Ne pas se cantonner à un rock alternatif stricto sensu, c’est
une volonté de votre part ?
Effectivement nous ne nous limitons pas ici à un
respect des "codes" du rock alternatif. À mon avis, ce style offre des possibilités infinies si on prend les propositions artistiques des groupes phares du genre… Enfin je pense qu’on avait besoin au sein du groupe d’un morceau plus dansant car ça nous fait kiffer de replonger un cours instant dans les 80’s… Décennies de l'apparition de la disco et dudit rock alternatif.
Sur le morceau éponyme, ‘Chimeric’, on note la présence d’un chant féminin sur le refrain. Pourquoi avoir fait ce choix, qui est donc la chanteuse et pourquoi elle ?
Nous voulions un refrain éthéré avec une voix qui
se perche au-dessus du reste du mixage et donc le choix d’une voix féminine est apparu comme une évidence.
Aussi 'Chimeric' raconte l’histoire d’une danseuse qui vient d’un quartier populaire et qui cherche à fuir cette
réalité. Elle se joue de son environnement urbain en accompagnant ses chimères, suivant un idéal qui exprime, par le
prisme du corps, sa volonté d'émancipation. La chanteuse s’appelle Mélina et
c’est aussi elle qui joue dans le clip de 'Chimeric'. Le choix ? Elle chante et danse merveilleusement bien et nous voulions inscrire sa performance au-delà d’une collaboration sur l’EP. Je pense qu’elle incarne tout à fait cette figure d'émancipation, d’une femme déterminée et rêveuse, résiliente et funambule.
Le clip de
votre titre ‘Father’ met en scène une jeune femme qui semble se remémorer des
souvenirs vécus avec son père visiblement décédé. D’où vient l’idée du thème abordé ?
Dans ‘Father’ il y a effectivement la vision du
père absent. En réalité c’est plutôt l’idée de l’absence de son père qui l’a abandonné qui pousse la jeune femme à
imaginer ce qu’il aurait pu se passer s’il ne l’avait pas laissée. Le père
n’est pas décédé mais absent. Le clip évoque le phénomène de monoparentalité, la colère et surtout la détresse que peut ressentir un enfant qui n’a connu qu’un de ses deux parents. C’est personnel, je n’ai connu vraiment mon père que très tard car il nous avait laissés avec ma mère. J’ai voulu
dire ici tout ce que je n’ai jamais pu lui dire tout simplement, et aussi pointer
du doigt un phénomène très répandu du père qui n’assume pas ses responsabilités et part en laissant toute la charge sur la mère.
Toujours concernant cette vidéo, le nombre de vues (30 000 en un mois et demi), comment expliquez-vous un tel engouement ?
Je ne sais pas si l’on peut parler d’engouement. A
dire vrai ce ne sont que des statistiques, c’est sûr aujourd’hui on mesure
telle ou telle popularité par le prisme des vues, des likes, des partages mais en réalité le plus important c’est de voir le public lors des concerts, de discuter, d’échanger.
Est-ce que ce résultat vous conforte dans vos choix de promo que nous évoquions précédemment ?
Je pense que ce sera le résultat global de l’EP qui dira si oui ou non nous avons fait un bon choix de promo, il est encore trop tôt pour le dire !
Comme les fois précédentes, vous avez opté pour le format EP, très en vogue en ce moment. Pourquoi ce choix-là ?
Tout simplement car nous trouvons que le format EP peut permettre de tester des choses, comme une sorte de laboratoire. Mais aussi que nous pensons que cet EP peut être une bonne répétition avant l’album.
Jusqu’à présent vous avez tourné uniquement en France… ou presque, puisqu’une date a eu lieu à Kiev il y a quelques années. Comment s’est passé cette expérience ? Cela vous a-t-il donné envie de tourner davantage à l’étranger ?
Effectivement, nous avons joué à Kiev mais aussi à Odessa et Kirovograd ! C’était franchement incroyable. Les Ukrainiens ont reçu notre musique avec beaucoup d’intérêt et c'était juste
génial. Aujourd’hui c’est un crève-cœur de voir ce qu’il se passe là-bas, enfin j’espère que nous
pourrons y retourner un jour… Et oui, nous aimerions beaucoup pouvoir jouer en Europe et confronter notre musique à un autre public avec une autre vision.
Vous avez déjà plus d’une centaine de dates à
votre actif, et notamment des passages dans de très belles salles comme la release party de votre EP à la Boule Noire à Paris le 3 septembre 2022. Pourquoi une release party à Paris plutôt qu’au Mans dont vous êtes originaires ?
Vous n’êtes pas sans savoir que la plupart des
professionnels de la musique sont agglomérés en Ile-de-France. C’est donc que cette date apparaît comme un passage
obligé dans une tournée. En revanche
nous ferons aussi une
release party au Mans au Barouf le 15 Septembre 2022, où
nous prévoyons pleins de surprises et une soirée… comment dire… rocambolesque !
Outre cette release, avez-vous d’autres choses à annoncer ?
Nous sortirons le clip de 'Underclub' à la fin du mois
de juin, mais aussi le clip de 'Sleepy Hollow' à la fin de l’été. Nous savons que nous jouerons au Festival l'Arbrebavard en Mayenne, au Silo à Arnage, à Bordeaux, à Lembras, à Mennecy, à Nantes, à La Chapelle Saint-Aubin et d’autres seront à venir très bientôt !
A ce
propos, travaillez-vous avec un tourneur ou êtes-vous toujours indépendants
en ce qui concerne le booking ?
Nous sommes toujours indépendants sur le
booking depuis le début mais nous cherchons activement un tourneur.
*Jette une bouteille à la mer*
Dans une interview pour Ouest-France, vous disiez qu’il était important de
croire en soi et en ses rêves. Finalement, la progression du projet Flying Bricks
est la résultante concrète de ce projet de vie. Alors quelle serait la
prochaine étape pour vous pour pousser le rêve un peu plus loin ?
Je ne sais pas, c’est difficile à dire. Ce serait d'abord de jouer le plus possible et de pouvoir faire un statut d’intermittent avec The Flying Bricks. Mais si on parle de
rêve alors là : l’Olympia, le Hellfest, un co-plateau avec Royal Blood ou Bring Me The Horizon par exemple.
On a en parlé par ailleurs mais en clair, quelles sont vos attentes pour cet EP ?
Gagner encore en indépendance et jouer nos morceaux face au plus grand nombre de personnes. Préparer un album ?
Un dernier mot pour les lecteurs de Music Waves ?
Où que vous soyez, pas loin de chez il y a sûrement
un café concert où des groupes locaux jouent souvent avec une entrée gratuite ou pas très chère ! Allez soutenir votre scène locale, elle en a bien besoin et vous verrez on est souvent surpris par les spectacles qu’on peut y trouver !