Les fringues encore humides et les corps glacés par les conditions climatiques de la veille après une courte nuit, nous voilà en quête de nouvelles sensations auditives et scéniques que cette troisième journée va apporter. Les promesses sont nombreuses alors ne trainons pas, et commençons avec un nouvel ami de MusicWaves...
Ayron Jones
Démarrons cette journée par une belle découverte sur scène d'un artiste
rencontré en fin d'année dernière pour la sortie de son album "Child of the State" et dont nous vous avions
parlé dans nos lignes, le bluesy, le groovy, le grungy,
Ayron Jones.
Programmé sur la grande scène en début de journée, voici que les premiers accords envoyés attirent immédiatement un public venu se réchauffer auprès des sons chaleureux, fier représentant d'une Amérique imparfaite, écorchée mais d'une sincérité à fleur de peau. L’interprétation des quelques titres majoritairement issus de son dernier opus en date se veut à la fois revendicatrice, énergique comme sur les titres introductifs 'Boys from the Puget Sound' et 'Emily' à l'image des musiciens qui l'accompagnent
Bob Lovelace à la basse et
Matthew Jacquette à la guitare.
Très à l'aise dans son élément, Ayron Jones assure d'une main de maître son baptême du feu au Hellfest avec ce show démonstratif des influences multi culturelles de l'artiste, qui nous offre la belle reprise de 'Breed' de Nirvana, très influent dans ses inspirations, et qui met le feu dans le public. Alors que résonnent les dernières notes de 'Take me Away', l'artiste signe un sans-faute et continue de marquer l'hexagone de son empreinte à chacune de ses prestations.
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Setlist :
Boys From the Puget Sound
Emily
Supercharged
Breed (Nirvana cover)
On two feet I stand
My Love Remains
Baptized in Muddy Waters
Mercy
Take Me Away
Nightmare
Changement d'ambiance assez marqué avec la venue sur scène des Français menés par notre ami
Yves Campion et sa nouvelle chanteuse
Madie, venus défendre sur scène leur excellent dernier "
Aeternam". Techniquement, le son des Français met en valeur les dernières compos, et la présence scénique de
Madie, particulièrement à l'aise sur cette immense estrade, a de quoi saisir le public...
Notre
Yves Campion national, ou plutôt notre
Rémy Julienne du jour (la pluie qui s'est remise à tomber également sur scène a mis l'équilibre du bassiste à rude épreuve, mais heureusement sans gravité) est au top de sa forme et forme un beau duo complice avec la
frontwoman qui ne se ménage pas, donnant ce qu'elle a de meilleur sur des titres comme 'Ikarus' et 'Eternal Winter' auxquels elle redonne quelques couleurs actuelles par son timbre.
Le show se termine sur un 'Downfall of a Tyrant' de toute beauté, laissant penser que la formation en avait encore sous le pied et aurait volontiers continué, appuyé par un public conquis.
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Setlist :
Aeternam
Divine Nemesis
Ikarus
Eternal Winter
Crystal Lake
Downfall of a Tyrant
Betraying The Martyrs
Dire que nous aimons et soutenons
Betraying the Martyrs serait un euphémisme, marqués par de très bons "
The Resilient" ou plus récemment "
Rapture", les
coreux français sont toujours un plaisir à voir sur scène, et la curiosité de les voir sans
Aaron, parti il y a déjà plus d'un an pour former son nouveau projet
Ten56 avec des membres de
Novelists,
Uneven Structure et
Kadinja, après plus de 10 ans de bons et loyaux services, est bien présente... De même, il nous fallait témoigner de la bonne osmose des musiciens depuis le départ de
Lucas d'Angelo, remplacé par un
Steeves Hostin impeccable.
Et c'est parti pour un joyeux bordel aussi bien sur scène que dans le public... Le nouveau
frontman prend rapidement position, mais c'est surtout ce qui se passe autour qui nous anime le plus, à savoir le trio
Baptiste Vigier,
Valentin Hauser et
Victor Guillet qui, en seuls membres originaux tiennent le groupe d'une main de fer, littéralement déchainés, à l'instar de
Victor qui tente un slam au dessus de la zone de sécurité (j'ai d'ailleurs failli prendre son pied dans l'objectif) pour finir de chanter debout sur son public.
Un excellent groupe pour une excellente prestation qui ne pourra que gagner de nouvelles oreilles et conforter les plus anciennes. Si l'établissement du nouveau chanteur se fera avec le temps, tant le charisme et attitude d'
Aaron vont être compliqués à remplacer, nul doute que
BTM a de beaux jours devant lui, chapeau bas les gars !
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Setlist :
Lost for Words
Man Made Disaster
Black Hole
The Resilient
Gary Clark Jr
Gary Clark Jr est un de ces artistes discrets que l'on découvre à peine alors que sa carrière a démarré il y a déjà plus de 25 ans. On s’aperçoit alors avec surprise qu'on avait pourtant l'occasion de le découvrir à plusieurs reprises, que ce soit lors de sa contribution sur 'Rhythm & Blues" de
Buddy Guy, ou d'autres artistes comme
Tech N9ne,
Tom Morello ou encore les
Foo Fighters pour n'en citer que quelques-uns.
Doué sur scène comme sur galette, l'artiste déroule une partition propre et très professionnelle, jouant de son instrument avec le cœur et guidé par les émotions. Adaptant quelque peu son set pour le public du Hellfest, le Texan parvient sans mal à s'attirer les faveurs du public.
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Eluveitie
Alors qu'une foule dense se presse devant la Main pour applaudir les Suisses d'
Eluvitie, voici la formation qui fait son entrée sur 'Rebirth' issu de son dernier album en date "Ategnatos". Les tumultes de changements de
line-up semblent enfin loin derrière le groupe qui stabilise enfin ses membres depuis fin 2016.
Véritable homme à tout faire,
Chrigel Glanzmann défend son projet bec et ongles et donne le meilleur de lui-même. L'intensité de son chant colle parfaitement avec les mélodies rythmées des instruments traditionnels fidèles au metal celtique et pagan, et ce ne sont pas les techniciens au son qui doivent chômer ! Mais le tout (et quand on dit le tout, c'est vraiment le tout : flûtes, violons, harpe, vielle à roue, cornemuse...) sonne en harmonie et le son ne leur fait pas défaut malgré un plein air agité.
'Inis Mona' extrait de l'album "Slania" résonne en véritable hymne fédérateur, repris dignement en chœur par un public joueur et généreux en retour. L'ambiance ne faiblit pas tout au long de ce set riche en sonorités et énergie !
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Setlist :
Rebirth
King
Inis Mona
Deathwalker
A Rose for Epona
Ambiramus
Havoc
L'appel des montagnes
Aidus
Sorcerer
Retournons nous mettre à l'abri sous la Altar qui accueille
Anders Engberg et sa horde de
Sorcerer... Armé d'un étendard à l'effigie du groupe, celui-ci ne tarde pas, après un 'Persecution' en guise d'introduction, à sortir un 'Hammer of Witches' solide et
doomesque à souhait qui enflamme le public..
Peu de chose à rapporter d'une telle prestation partie à vive allure, les titres s'enchaînent, le groupe ne fait pas durer le plaisir et semble partir aussi vite qu'il est venu, lassant bouche bée les fans qui en ont pris plein les esgourdes...
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Setlist :
Persecution
The Hammer of Witches
Sirens
Abandoned by the Gods
The Dark Tower of the Sorcerer
Lamenting of the Innocent
The Sorcerer
Myles Kennedy and Company
Alors que le soleil tente une apparition furtive pour le set des Américains, voilà que
Myles Kennedy & Company investissent la scène pour un beau show à l'américaine, parfaitement soigné comme à son habitude.
Ouvrant avec deux de ses derniers titres 'Wake Me When It's Over' et 'A Thousand Words', le combo démarre de la meilleure des façons un set tout en maîtrise, presque sans surprise. Le public est également dans la contemplation, et les riffs parfois teintés southern rock du natif de Boston posent une ambiance qui n'inspire pas les
headbangs et autres pogos.
Le public accompagne tout de même volontiers l'artiste lorsqu'il s'agit de suivre ses instructions, largement remercié par l'artiste qui ne boude pas son plaisir de se produire à Clisson.
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Setlist :
Wake Me When It's Over
A Thousand Words
Devil on the Wall
High
Songbird
Tell It Like It Is
World on Fire
In Stride
Get Along
Arcturus
Dix ans après leur premier passage à Clisson, les Norvégiens d'
Arcturus reviennent donner des nouvelles et présenter leur version 2022, faute de nouveautés musicales depuis l'excellent "
Arcturian" sorti en 2015.
Ceux que nous appelons volontiers dans nos chroniques “les maîtres du metal avant-gardiste norvégien” font une entrée plutôt raisonnée, emmanchent leurs instruments et déroulent une partition caractérisée par la sobriété, alors que l'ambiance sur galette laissait penser que les relents de cirque un peu fou pourraient être omniprésents sur scène. Rien de particulier à reprocher, mais les musiciens ne semblent pas forcément dedans.
Pas une mauvaise prestation en soi, le son était à la hauteur, la retranscription des morceaux dignes et fidèles, et heureusement que le public n'attendait pas que l'ambiance prenne sur les planches pour la mettre dans la fosse ! Peut-être qu'
Arcturus est un groupe qui s'imagine, confortablement installé dans son canapé avec un casque de bonne facture plutôt que sur scène ?
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Setlist :
Evacuation Code Deciphered
Master of Disguise
Collapse Generation
Game Over
Painting My Horror
Crashland
Alone
The Chaos Path
To Thou Who Dwellest in the Night
Epica
Epica est ce qu'on pourrait appeler des habitués des lieux. En effet, foulant pour la quatrième fois le sol clissonnais en 7 ans, les Néerlandais ne font plus dans la demi-mesure en dévoilant une large scène où trônent 2 cobras géants de chaque côté de la scène moderne, faite de tubes en acier, et prête à réchauffer le public à grands coups de pyrotechnie.
Simone, parée de tous ses atouts de charme, balançant régulièrement ses cheveux comme dans une pub de L'Oréal, enchaîne les postures autant qu'elle
headbangue (tout en douceur quand même, faudrait pas se décoiffer, hein) alors que les musiciens, eux, s'en donnent à cœur joie sans se ménager, entre
Isaac Delahaye qui joue tant qu'il le peut avec un
Coen Janssen expressif, ou encore
Rob van der Loo qui brandit ses mini cornes de diable, on a un
Epica des grands jours, avec un grand
Mark Jansen qui assure les parties vocales avec brio, rendant la pareille à
Nicole.
Rien à redire de cette prestation à part que la prochaine fois, on pourra aller applaudir un autre groupe sur ce créneau, tant le show est prévisible et sans surprise. Certes, la prestation des Néerlandais est impeccable, ne pouvant que satisfaire les fans, mais avec les grandiloquences de la
frontwoman qui passerait beaucoup de son temps à faire de la pub pour les cosmétiques, ça finit par se voir sur scène.... heureusement pouvait-on compter sur la pyrotechnie !
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Setlist :
Alpha – Anteludium
Abyss of Time – Countdown to Singularity
The Essence of Silence
Victims of Contingency
Unchain Utopia
The Obsessive Devotion
Cry for the Moon
Sancta Terra
Beyond the Matrix
Consign to Oblivion
Airbourne
Étonnamment programmés 2 fois cette année, à l'instar de
Megadeth (que nous n'aurons malheureusement pas eu la chance d'aller voir) nous ne pouvions passer à côté des trublions de la bande des frères
O'Keeffe, fidèles à eux-mêmes, c'est à dire complètement déjantés... qui plantent le décor avec un traditionnel 'Ready to Rock' qui donne le ton (avec une
setlist identique à la semaine dernière, soit dit en passant).
Le set du jour ne fait pas exception dans la lignée des concerts du groupe qui mise tout sur une énergie débordante, un plaisir de se produire devant un public qui se prend alternativement de la bière, du whisky de la part du chanteur, qui, notons-le, limite un peu les prises de risque comme nous avions pu le voir en 2017 alors que le chanteur, guitare en bandoulière, était monté tout en haut de la structure de la Main pour y jouer sans sécurité.
N'allez pas voir un quelconque retour à la raison, ou encore une maturité précoce pour les Australiens qui paraissent infatigables alors qu'ils sollicitent sans arrêt un public qui en redemande, à l'image des quelques
circle pits observés et du traditionnel
sit-down réussi en guise de conclusion.
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Setlist :
Ready to Rock
Back in the Game
Too Much, Too Young, Too Fast
Girls in Black
Burnout the Nitro
Boneshaker
Bottom of the Well
Breakin' Outta Hell
It's All for Rock 'n' Roll
Stand Up for Rock 'n' Roll
Live It Up
Raise the Flag
Runnin' Wild
Nightwish
Nightwish au Hellfest, c'est un peu une tête d'affiche avant l'heure, pour preuve ce public qui s'étend maintenant derrière les bars, et se résout à regarder les détails de la scène grâce aux écrans géants, pour y voir
Floor Jansen en pleine forme, plus expressive que jamais, arborant un large sourire trahissant son réel plaisir d'être sur scène.
Ouvrant les hostilités sur un 'Noise' parfaitement incisif et martelant un tempo allant qui fait déjà bouger les têtes, le groupe en profite pour rentrer rapidement dans leur concert et, le morceau n'étant pas particulièrement technique, le voilà qui en profite pour saluer et chercher régulièrement son public pour l'aider à mettre une ambiance qui ne redescendra pas.
Piochant dans des titres issus de la deuxième partie de leur discographie, Jansen est en pleine maîtrise, solidement appuyée par les piliers
Vuorinen /
Holopainen qui ne tarissent pas d'énergie également.
Après un enchaînement 'Nemo' et 'Sleeping Sun' puissant et particulièrement efficace, la fin du set est magnifiée par un 'Greatest Show on Earth' aux petits oignons, très soigné avec ses quatre parties à l'issue desquelles
Floor interprète seule sur 'All the Works of Nature Which Adorn the World: VIII. Ad Astra' pendant que le groupe salue et se retire...
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Setlist :
Noise
Planet Hell
Tribal
Élan
Storytime
How's the Heart?
Dark Chest of Wonders
I Want My Tears Back
Nemo
Sleeping Sun
Shoemaker
Last Ride of the Day
Ghost Love Score
The Greatest Show on Earth
Myrkur
Ahhh, rejoignons la Temple pour parfaire cette journée où se produit
Amalie Bruun pour son projet
Myrkur... Depuis notre découverte marquante lors de son premier passage en 2016 en terres clissonnaises, où, armée de sa
BC Rich, elle nous avait littéralement envoûté de ses vocalises mi
growlées, mi planantes, l'artiste a eu l'occasion d'expérimenter de nouvelles orientations musicales, toujours fortement inspirées d'art et rites scandinaves. Cependant, au fur et à mesure de ses pérégrinations, la belle semble délaisser saturations et growls au profit de rêveries nordiques ponctuées de douces percussions traditionnelles. Que nous réserve Myrkur en 2022 ?
Eh bien
Bruun semble de plus en plus déterminée à faire vivre cet héritage qui l'anime depuis toujours et qu'elle cherche à parfaire. Seulement accompagnée de deux choristes, l'artiste s'est drapée de peaux de bêtes et alterne tambourin et claviers comme supports de ce trio de voix planantes qui nous fait voyager dans la nature sauvage à la recherche de bois d'élans et autres crânes d'animaux pour les accrocher comme trophées au-dessus de la cheminée.
Bon, vous l'aurez compris, si nous ne pouvons que saluer cette recherche artistique qui anime l'artiste, une certaine amertume accompagne le souvenir de cette fameuse prestation de 2016 qui nous avait tant marqué. Il semblerait que cette époque soit désormais révolue mais nous serons là, alertes au cas où des envies de
growls la reprennent !
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Setlist :
House Carpenter
Svea
Gammelkäring
Ramund
Crown