MW / Accueil / Articles / INTERVIEWS - SUPERDOWNHOME (26 SEPTEMBRE 2022)
TITRE:

SUPERDOWNHOME (26 SEPTEMBRE 2022)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

BLUES



Les pyromanes du blues reviennent avec un tout nouvel album et le présentent à Music Waves!
STRUCK - 30.12.2022 -
4 photo(s) - (0) commentaire(s)

Nous avions découvert le duo l'an dernier avec le best-of "No Balls, No Blues Chips", les voila de retour avec un tout nouvel album "Blues Pyromaniac" qui bien qu'étant le moins "bluesy" du groupe confirme le talent des Transalpins...





Dans notre précédente interview en 2021, vous nous disiez que "No Balls, No Blues Chips" préparait le terrain pour la suite. La suite, c’est ce nouvel album "Blues Pyromaniacs" enregistré à la Nouvelle Orléans en 2020, donc avant notre interview. Vous ne seriez pas un peu cachotiers de l’autre côté des Alpes ?

Beppe Facchetti : Oui, mais nous ne voulions pas spoiler la surprise (Sourire) ! Mais c’était dur de ne pas parler de ce que nous faisions… mais les équipes de Dixiefrog nous ont demandé de nous concentrer sur "No Balls, No Blues Chips" et ainsi ne pas se disperser. Nous avons donc dû garder le secret pendant beaucoup trop longtemps et aujourd’hui, c’est un soulagement !


J’ai bien compris qu’il ne fallait pas se disperser et concentrer la communication sur ce très bon nouvel album "Blues Pyromaniacs" mais cet album a été enregistré en 2020. Faut-il en déduire qu’à ce jour, vous avez déjà un nouvel album sous le coude ?

Beppe : (Rires) Non, pas de nouvel album mais du nouveau matériel et une nouvelle direction ! Nous avons commencé l’an dernier mais il faut que nous continuions à travailler dessus. Nous sommes de plus en plus occupés, le business de la musique est de plus en plus compliqué : la compétition fait rage avec une offre pléthorique… Pour ces raisons, nous devons nous concentrer sur "Blues Pyromaniacs" !


Aucun des groupes de blues que nous connaissons en Italie n’a une situation identique à la nôtre !


Tu dis que vous êtes de plus en plus occupés : est-ce à dire que vous constatez déjà l’impact notamment en France de "No Balls, No Blues Chips" qui concrétise votre signature chez Dixiefrog ?

Beppe : Chaque jour, nous faisons en sorte d’être plus occupés et de jouer le plus possible et nous ouvrir de nouveaux marchés : nous avons aujourd’hui une nouvelle agence en Allemagne, au Bénélux… c’est quelque chose de très important parce qu’aucun des groupes de blues que nous connaissons en Italie n’a une situation identique à la nôtre ! Il faut savoir que ces agences ne sont pas si simples à trouver, en particulier à l’étranger, nous sommes donc très contents d’avoir tous ces points de chute mais cela prend du temps…


Mais depuis notre dernière interview, il semblerait que vous ayez passé un cap. Pensiez-vous atteindre un tel niveau de popularité en Europe et plus seulement en Italie ?

Enrique Sauda : C’est notre objectif depuis que nous sommes gamins mais ce n’est jamais assez (Sourire)… mais ça prend du temps ! Nous devons prendre en compte que signer avec DixieFrog nous a énormément aidés -nous avons continué à beaucoup travailler en Italie- et nous avons pu faire de super concerts dans des festivals assez réputés de la scène blues… Oui, les résultats sont très bons mais ce n’est jamais assez (Sourire) !


J’ai bien compris que ce n’est jamais assez mais quelle pourrait-être la prochaine étape ?

Beppe : (Rires) !

Enrique : Jouer encore plus et gagner plus d’argent (Sourire)…


Et en termes de public, vous avez mis dans votre poche le public français, en passe de le faire avec celui allemand et des pays du Bénélux… quels pourraient-être les prochains pays ?

Beppe : La Scandinavie !


On s’attendait à ce que vous me répondiez la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis…

Beppe : Nous avons déjà joué aux Etats-Unis mais le problème est que nous devons voyager avec tout notre matériel. Notre son est tellement particulier qu’il doit emmener sa propre guitare, son pédalier et de mon côté, je dois emporter mon kit batterie qui est également très particulier… Ca nous oblige à conduire parce que c’est compliqué de prendre un vol alors que si tu vas aux USA, il faut prendre l’avion…
Mais finalement, je me contente parfaitement de ne jouer qu’en Europe…


["Blues Pyromaniacs"] est l’album le moins bluesy que nous avons enregistré…




Toujours dans cette même interview, vous nous disiez que vous rêveriez de composer un tube. Quel morceau de l’album pourrait devenir un tube d’après vous ? ‘Motorway Son’ pourrait en être un, non ?


Beppe : ‘Motorway Son’ pourrait être celui-ci… ‘Disaster Noon’ pourrait en être un autr, même s’il est différent parce qu’il y a du clavier et c’est la première fois que nous en utilisons…

Enrique : Et ‘Disaster Noon’ est une chanson plus "dansante"…

Beppe : ‘Nobody's Twist’ a un air qui reste en tête… Nous avons eu des approches différentes comparé au passé : par exemple, ‘Like A Rag In The Sea’ qui est une chanson lente qui devrait être notre prochain single. Un titre très différent de ce que nous avons pu faire par le passé…

Enrique : Une approche plus axée sur l’écriture, une approche plus axée sur la composition… Ces dernières années, nous avons ressenti ce besoin d’être plus attentifs à la composition et c’est la principale raison pour laquelle cet album est différent des précédents…

Beppe : C’est également l’album le moins bluesy que nous avons enregistré…

Enrique : Pour être totalement franc, c’est vrai…

Beppe : Pour en revenir à ta précédente question, le futur immédiat, la prochaine étape de SuperdownHome serait de revenir aux racines pour montrer que c’est notre base. Mais s’il est difficile de trouver des éléments blues, par exemple, ‘Nobody’s Twist’ ne sonne pas du tout bluesy, elle vient d’une jam entre nous sur une chanson de Fleetwood Mac mais comme Enrique joue sur une guitare Cigar Box, il lui est impossible de reproduire le même riff et en l’approchant différemment, cela devient une chanson blues même si ça ne sonne pas vraiment bluesy mais toujours blues finalement…

Enrique : Quoi que je fasse la matrice est blues !


[Notre musique] est plus compliquée qu’elle ne le sonne…


Avec des titres comme ‘Nobody’s Twist’, ‘Disaster Noon’, ‘Ambition Craze’ ou encore la reprise de ‘New York City’ de John Lennon, comme vous l’avez suggéré cet album est souvent plus rock que blues. Pour vous, y a-t-il une frontière entre rock et blues et si oui, où se situe-t-elle ?

Beppe : Il n’y a aucune frontière (Sourire) ! C’est une évolution ! Le rock’n’roll est une évolution du blues : tu ne peux pas les séparer ! Il y a plusieurs types de blues mais le blues usuel est le blues lent mais si tu veux faire bouger le public, il faut accélérer le rythme comme le rock’n’roll le fait… Non, cet album est un album très énergétique qui n’arrête jamais : il y a toujours ces éléments dansants ! Et nous aimons ça parce que c’est notre approche : j’essaie de jouer le plus simplement possible, mes parties de batterie paraissent et sonnent simples pour les rendre plus catchy… Mais si tu analyses notre musique, elle est plus compliquée qu’elle ne le sonne…


Malgré tout, vous semblez souvent privilégier les rythmes binaires par rapport aux rythmes ternaires. La frontière ne se situe-t-elle pas à ce niveau ?

Beppe : On a l’impression que je joue des rythmes binaires mais ce n’est pas le cas. Ca sonne binaire mais c’est une mélange qui est né avec le rock’n’roll qui lui-même est un mélange de rythmes ternaires et rythmes binaires assemblés typique de la Nouvelle-Orléans. D’ailleurs, si tu analyses les Beatles, les Rolling Stones, ils ont ces éléments et c’est aussi la raison pour laquelle autant de personnes étudient le jeu de Steve Jordan parce qu’il a ces éléments notamment quand il a travaillé sur l’hommage à Chuck Berry : il a amené ces vieux éléments à la nouvelle génération. Effectivement, cette approche peut paraître bizarre mais si tu compares le jeu de Ian Paice de Deep Purple à John Bonham, ce dernier "swingue" et j’essaie de le faire également… Bref, tout ça pour dire que le rythme binaire est une sensation…


Dans notre chronique de "No Balls, No Blues Chips", nous avions défini votre musique de blues garage. Or un titre comme ‘My Girl c’est bon’ est clairement un titre de rock garage à la Doctor Feelgood pour le coup. Cette évolution du blues vers le rock était-elle préméditée ou est-ce qu’elle est apparue en composant ?

Enrique : Je ne sais pas ! Le résultat est le fait qu’à ce moment, j’écoutais beaucoup de musique qui m’a influencée.  Nous aimons beaucoup le rock’n’roll et ‘My Girl c’est bon’ est effectivement un titre plus ou moins rock’n’roll.





Toujours dans notre précédente interview, vous nous disiez ne pas être directement influencés par ZZ Top. C’est quand même le cas avec le titre ‘Utter Daze’, non ?

Beppe : Nous écoutons beaucoup et nous adorons ZZ Top et quelques fois, nous pouvons sonner comme eux et si tu fais bien attention, il y a une petite référence à mon groupe pop préféré Cheap Trick dans l’intro à la batterie…
J’adore Bun E. Carlos, leur batteur et j’aime également beaucoup Cheap Trick, j’ai donc décidé de placer l’intro du live à Budokan de ‘I Want You to Love Me’…

Enrique : … de mon côté, je reproduis un riff des Beatles (Rires) ! C’est une autre référence inévitable !


Concernant les références et pour en revenir à ‘Motorway Son’, ce titre rappelle d’ailleurs fortement Roy Orbison et les Traveling Wilburys. Vous aviez ces références en tête au moment de le composer ?

Enrique : Je les adore mais non, je ne les avais pas en tête au moment de composer ce titre. Pour être franc, j’ai commencé à écrire cette chanson il y a plusieurs années et je pensais à Tom Petty qui a également joué avec les Traveling Wilburys (Sourire)…

Beppe : Nous avions déjà ce titre en stock pour le précédent album "No Balls, No Blues Chips" mais ça ne fonctionnait pas comme nous le voulions. Mais nous avons depuis la solution parfaite en intégrant des cuivres et cette chanson est devenue une road song comme j’imagine les morceaux des Traveling Wilburys qui sont des chansons que tu écoutes sur la route…


Toujours à propos des références, la surprise de "Blues Pyromaniacs" est la reprise de ‘Don’t Bring Me Down’ de Electric Light Orchestra. Reprendre une chanson disco à la sauce blues garage, c’est un défi ou un plaisir coupable ?


Enrique : Le but était de trouver une chanson similaire ‘Stop Breaking Down Blues’ même si bien évidemment, c’est une chanson différente. Nous avons essayé de moduler ce titre en ajoutant notre couleur comme pour ‘Stop Breaking Down Blues’ avec Popa Chubby…

Beppe : J’ai proposé la reprise et pour moi, le processus est similaire à notre reprise de ‘I'm Your Hoochie Coochie Man’ qui vient de ce riff locomotive / respiré… et en parallèle, j’ai écouté le riff de ‘Don’t Bring Me Down’ dont la mélodie est assez bluesy pour que nous puissions essayer d’en faire une évolution bluesy et ça tombait bien, j’ai toujours adoré cette chanson…


Vous avez invité deux guitaristes pour jouer sur cet album. Mike Zito qui chante sur ‘Motorway Son’ et sur ‘I’m Broke’ et le guitariste touareg Bombino joue sur ‘Like a Rag in The Sea’, à ce titre, sur le même canapé Grant Haua nous avouait rêver d’une collaboration avec lui pour mélanger son blues maori à celui touareg de Bambino…

Enrique : Ah oui ?

Beppe : Nous avons devancé Grant (Rires) !


… Pourquoi ces choix et comment les avez-vous rencontrés ?


Beppe : Nous écoutons beaucoup de choses vraiment différentes. Mais quand nous expérimentions, certaines notes d’Enrique contenaient des éléments touareg et nous avons continué à expérimenter avec un ami commun qui est un grand fan de Bombino et quand il a commencé à jouer ces notes touareg sur cette chanson, nous avons immédiatement conclu que c’était une super idée ! Nous avons contacté Bombino, ce qui est très compliqué en particulier en raison de la distance mais aussi du Covid à cette époque… Mais finalement, le résultat est un bon mélange parce que cette chanson apporte un parfum différent ! Cet album est vraiment différent avec tous ces éléments associés : il y a une autre chanson ‘Living Disgrace‘ qui est très influencée par Fantastic Negrito dans son approche…


Nous avons déjà notre propre son bien distinct !




Vous disiez vouloir revenir aux racines blues pour le prochain album, justement avec cet album avec toutes ces influences ne craignez-vous pas de déstabiliser ?

Beppe : Non, parce que nous avons déjà notre propre son bien distinct ! Nous ne nous soucions donc pas d’avoir plusieurs différentes couleurs parce que quand nous jouons sur scène, nous revenons à l’essentiel : lui et moi, ce qui fait qu’il n’y a pas tant de changements que ça mais nous nous ouvrons pour ne pas ennuyer les gens… Ne nous mentons pas en étant deux sur scène, le risque est qu’au bout de six titres, le public peut se lasser… C’est la raison pour laquelle cet album est très varié, différent, il y a des claviers sur ‘Disaster Noon’ qui donne une couleur différente également…


"Blues Pyromaniacs" est un excellent album qui forge définitivement le son de Superdownhome. Mais comment envisagez-vous le futur de votre duo ?

Beppe : J’ai une idée parfaite de la prochaine saison à savoir une approche semi-acoustique avec une chorale gospel qui reprendrait nos propres morceaux et de nouveaux morceaux… et nous sommes déjà en train de travailler sur ce projet : je ne suis pas juste en train de fantasmer… Nous avons déjà enregistré certaines choses et ça marche très, très bien…

Enrique : Mais ça prend du temps !


C’est un beau projet mais admettons que vous le concrétisiez, comment le transposer sur scène ? Vous êtes actuellement deux et donc moindre frais en tournée, comment faire pour jouer avec une chorale ?

Beppe : Tu as tout à fait raison ! Mais on peut continuer sans changer radicalement : par exemple, cet été, nous avons tourné en Italie en mode quartet, nous avons fait des choses différentes… Et donc, nous pourrions envisager, par exemple, une semaine ou quinze jours où nous nous concentrions sur ce projet pour jouer et voir comment ça se passe… On peut envisager ça à la période de Noël qui est souvent reliée à l’idée de chorale… Ca me rappelle également Kaz Hawkins qui joue ses propres chansons mais qui fait des concerts mémoires à Etta James sans que ça ruine sa réputation…


Plus que jamais SuperdownHome est au cœur de l’actualité avec ce nouvel album mais l’avenir s’annonce radieux avec des projets en pagaille…


Beppe : C’est notre malédiction, la malédiction des artistes : notre esprit ne s’arrête jamais !


C’est une malédiction qui serait terrible si vous ne rencontriez pas le succès mais ce n’est pas le cas, la popularité du groupe ne cesse de s’accroître…

Beppe : C’est une merveilleuse malédiction ! Mais nous ne sommes pas si populaires. Pour nous, avoir 150 personnes qui paient pour 20 euros pour venir nous voir en France, qui est très éloignée d’où nous vivons : c’est déjà un incroyable succès ! Nous n’avions jamais imaginé qu’une telle chose puisse arriver mais la malédiction est que tu ne te contentes pas de ça, tu viens plus et c’est sans fin…


Mais c’est une ambition, une énergie qui vous pousse à continuer à avancer…

Beppe : C’est vrai, ça nous tient occupés mais parfois, nous aimerions nous relaxer rien qu’un peu, ne serait-ce que quinze jours (Sourire) sans penser à rien d’autre ! Mais je sais que lui et moi nous ne pouvons pas le faire : il faut continuer, continuer… Mais parfois, nous trouvons du temps pour nous relaxer en famille, avec des amis et nous ne parlons pas de musique…


Et comment ça se passe en famille justement ?

Beppe : J’ai été marié, j’ai des enfants…

Enrique : Je suis marié avec deux fils…


Et comment vivez-vous cette malédiction au quotidien ? Vos familles et vos enfants en particulier ne vous reprochent-ils pas un manque d’attention ?


Beppe : Non, je pense que je passe assez de temps avec mes enfants… et ils apprécient le fait que contrairement aux pères de leurs copains qui ne font pas des "trucs stupides" que nous faisons comme tourner qui est une chose vraiment étrange pour eux… Vraiment étrange dans le sens que quand on leur demande où je suis, ils répondent que je tourne, je joue à Paris… c’est incroyable et très étrange : je suis comme un ovni ! Mais mes enfants sont très fiers de moi…





C'est le principal... Merci !

Beppe : (En français) "Merci à toi"

Enrique : (En français) "C’était un plaisir"


Merci à Newf pour sa contribution...


Plus d'informations sur https://www.facebook.com/superdownhome/
 
(0) COMMENTAIRE(S)  
 
 
Haut de page
 
Main Image
Item 1 of 0
 
  • 22248
  • 22249
  • 22250
  • 22251
Haut de page
EN RELATION AVEC SUPERDOWNHOME
DERNIERE CHRONIQUE
SUPERDOWNHOME: Blues Pyromaniacs (2022)
3/5

Même si Superdownhome n’invente rien, "Blues Pyromaniacs" est un album efficace, chaleureux et réconfortant, à mi-chemin entre le blues et le rock.
DERNIERE ACTUALITE
SUPERDOWNHOME MET LE FEU A MUSIC WAVES!
 
AUTRES ARTICLES
HELLFEST OPEN AIR 2022 - PART 2 - JOUR 2 - 24 JUIN 2022
Retour sur le deuxième jour de la deuxième partie de la 15e édition du Hellfest
HELLFEST OPEN AIR 2022 - PART 2 - JOUR 3 - 25 JUIN 2022
Retour sur la 3e journée de cette double édition pour les 15 ans du Hellfest
 

F.A.Q. / Vous avez trouvé un bug / Conditions d'utilisation
Music Waves (Media) - Media sur le Rock (progressif, alternatif,...), Hard Rock (AOR, mélodique,...) & le Metal (heavy, progressif, mélodique, extrême,...)
Chroniques, actualités, interviews, conseils, promotion, calendrier des sorties
© Music Waves | 2003 - 2025