Ces derniers temps, le frontman
du groupe de metal progressif britannique Haken n'a pas arrêté. Surtout, le chanteur a profité de l'incertitude du confinement pour travailler sur son premier album solo, "A Shadow Of My Future Self", qui soufflera sa prochaine bougie prochainement. L'occasion idéale pour Ross Jennings de revenir sur l'origine de ce projet inattendu et son déploiement.
Nous aimons commencer nos interviews par la question traditionnelle suivante : Quelle est la question que l’on t’a posée trop souvent et à laquelle tu en as marre de répondre ?
Ross Jennings : Celle qui me vient à l’esprit n’est pas une question en rapport avec ma carrière en solo. Ce serait : "Quelle est la signification de Haken ?" (Rires). C’est probablement celle-ci.
On ne te la posera donc pas ! Et on ne parlera pas non plus beaucoup de Haken aujourd’hui, d’ailleurs. Nous avons beaucoup d’autres sujets à traiter car tu as été très actif dernièrement ! On va notamment revenir sur la sortie de ton premier album solo, "A Shadow Of My Future Self", paru il y a presque un an maintenant. Avec le recul, quel est ton regard sur ce disque, et qu’as-tu pensé de son accueil ?
Ross : Oh, je suis très fier de cet album ! C’est un ensemble de chansons. Certaines étaient dans les tuyaux depuis très longtemps, d’autres étaient représentatives de là où j’en étais à l’époque où l’album est sorti. On y retrouve des influences de mon passé, de mon ADN musical qui s’est développé au fil du temps. L’album a été composé pendant le confinement, donc c’était une période assez spéciale qui m’a permis de trouver le temps de me consacrer à un nouveau projet solo.
Tu parles de chansons anciennes, il me semble avoir lu que l’une des chansons avait été composée quand tu n’avais que 18 ans. ‘Third Degree’, c’est bien ça ?
Ross : Oui, c’est celle-là ! Pendant longtemps, elle s’appelait ‘The Person You Are’. J’ai changé le titre. Je n’ai jamais eu de support sur lequel sortir cette chanson, donc c’était l’occasion. Pour un premier album, j’ai pensé qu’elle devait être dessus.
J’aime beaucoup ce titre, il me fait penser à du Gordon Lightfoot. Est-ce un artiste avec lequel tu es familier ?
Ross : Ok ! Ce n’est pas un artiste que je connais très bien, je dois dire. Je ne connais pas très bien sa musique.
C’est un musicien que j’ai beaucoup écouté par le passé, et il y a ce côté folk en commun entre toi et lui.
Ross : Oui, on retrouve totalement cet aspect-là sur l’album. La folk est un style important sur l’album, mais la country encore plus, je dirais. Et il y a aussi un côté classic rock. C’est surtout ce qui ressort le plus dans les compositions.
Je ne voulais pas sortir un album de metal progressif étant donné qu’il s’agit du style pour lequel je suis connu
C’est un album assez surprenant, je dirais. Premièrement, c’est la première fois que l’on te voit jouer de la guitare sur un album. Je crois même que peu de fans de Haken savaient que tu pratiquais cet instrument ! J’ai pu lire que Charlie Griffiths et Richard Henshall étant deux excellents guitaristes, tu as préféré te consacrer uniquement au chant dans le groupe dès vos débuts. Est-ce bien ça ?
Ross : Oui. Ici, c’est un album avec une approche de chanteur/compositeur, disons. Je ne voulais pas sortir un album de metal progressif étant donné qu’il s’agit du style pour lequel je suis connu. De toute façon, je ne pourrais pas jouer aussi bien que les autres guitaristes de Haken, donc quel serait l’intérêt ? Je voulais faire ce que je sais faire, avec une dimension poétique et des passages chantés accrocheurs, des chansons qui restent en tête… En fait, cela fait très longtemps que je joue de la guitare, mais je ne me suis jamais vraiment dédié à cet instrument pour devenir un virtuose. Pour moi, la guitare, c’était plus un hobby. J’ai donc songé à embaucher un guitariste pour faire le job à la base. Finalement, vues les circonstances du confinement, j’ai pensé que je pourrais remplir ce rôle moi-même.
Était-ce dû à un manque de pratique ? Ou à un manque de confiance, peut-être ?
Ross : Je pense que j’étais un peu rouillé du fait de ne pas avoir pratiqué suffisamment pendant toutes ces années. Mais avec le confinement, j’ai eu plus de temps, donc je me suis remis à jouer de la guitare, et j’y ai retrouvé du plaisir ! Je pense que c’était vraiment la clé.
Maintenant que tu n’es plus rouillé comme tu dis, je me rappelle avoir vu une photo récente de toi avec tes compagnons de Haken où tu avais une guitare entre les mains ! Est-ce que cette période t’a permis de retrouver confiance en toi et en ton instrument, ce qui t’a conduit à amener une troisième guitare dans Haken ?
Ross : Oui, probablement. En fait, j’ai pris ma guitare pendant les sessions d’écriture du prochain album. A ce moment-là, j’ai toujours une guitare sur moi pour illustrer des idées de chant. Cela rend les choses plus simples. C’est un point de référence, disons. Aussi, je pense que je me suis senti plus en confiance, et donc ils m’ont rendu cette confiance. On a joué un covers set au festival Cruise To The Edge. J’ai sorti la guitare acoustique sur quelques morceaux à cette occasion.
Je me rappelle avoir vu votre setlist à l’époque où vous avez joué une bonne dizaine de reprises de morceaux de rock progressif des années 70/80 ce soir-là ! Je me suis dit : "Wow ! Ils ont vraiment joué ça ?".
Ross : (Rires). Oui, c’est la deuxième année de suite que l’on fait ça, en fait. La première fois, on a fait ça et ça a bien marché donc on a eu envie de renouveler l’expérience. C’était fun !
Tu parlais du confinement qui t’a permis de pratiquer la guitare et d’écrire les premiers morceaux de ce qui deviendra par la suite ton premier album solo. A quel moment as-tu compris que tu étais vraiment en train de composer un album ? Quel a été le tournant ?
Ross : J’étais très conscient qu’avec Haken, les choses allaient pas mal stagner pendant un moment. Diego (Tejeida, l’ancien claviériste, ndlr) venait de nous annoncer qu’il allait quitter le groupe. On se demandait comment on allait gérer la suite. Avec la pandémie, on n’avait pas non plus de concert prévu. On venait juste de sortir "Virus", de toute façon. J’étais assez certain qu’il n’y allait pas avoir d’activité liée à Haken avant un bon moment, mais je voulais rester occupé. J’ai été occupé en partie par Novena, mon autre groupe de metal progressif.
Oui, nous allons en parler tout à l’heure.
Ross : De suite, j’ai eu l’idée de travailler sur un album solo, dans un univers différent.
En groupe, toutes tes idées ne seront pas approuvées par les autres. Il faut souvent faire des compromis
Dans cet album, tu joues donc de la guitare tout du long, ce qui nous a permis de découvrir tes talents de guitariste. Mais on a aussi pu remarquer tes qualités de compositeur ! Dans Haken, vu que le processus de composition est collectif, il est difficile de savoir de qui vient chaque idée. Mais cette fois-ci, tu étais seul face à ta copie, si je puis dire. Et tu t’en es admirablement bien sorti en écrivant des chansons qui ont figuré parmi les meilleures de l’année pour moi, avec ‘Violet’ et ‘Young At Heart’ pour n’en citer que quelques-unes. Quelle différence fais-tu entre le fait de composer seul ou à plusieurs comme dans Haken ? J’imagine que cela te donne plus de libertés ?
Ross : Oui, ça m’a libéré en quelque sorte. Le processus de composition est très différent avec Haken. En général, une chanson part d’une idée rythmique complexe ou d’un riff. Cela prend des mois et des mois pour formuler tout et pour lier les idées les unes aux autres. Mais oui, tu as raison. C’est difficile de savoir qui écrit quoi car quelqu’un envoie une idée, un autre répond avec une autre idée, etc. Comme je disais, ici, c’était plus un album de chanteur compositeur. Les idées vocales et les paroles arrivent souvent en dernier dans Haken. Pour moi, c’est très important d’avoir un refrain très accrocheur. Aussi, en groupe, toutes tes idées ne seront pas approuvées par les autres. Il faut souvent faire des compromis ! (Rires). Cela peut être bénéfique au morceau, mais cela peut aussi être source de démotivation. Tu peux vite te dire : « Encore une de mes idées qui n’est pas retenue… ». Ecrire un album en solo est un bon moyen d’utiliser ses propres idées dans des chansons. Et si l’album marche bien, c’est très gratifiant. C’est bien, ça aide à ne pas tomber en dépression ! (Rires). C’est bon pour l’égo !
Je n’écoute pas beaucoup de metal prog, pour être honnête
L’une des réussites de cet album est à coup sûr la variété des styles représentés. De la pop (‘Feelings’, ‘Rocket Science’), à la folk (‘Since That Day’, ‘Better Times’), en passant par le funk (‘Violet’) ou le jazz (‘The Apologist’), l’album est très riche. Tu disais que tu ne voulais pas sortir un énième album de metal progressif, bien sûr. En tout cas, certains genres de musiques abordés étaient assez insoupçonnés de ta part au vu de ton parcours. Tu n’as voulu t’imposer aucune limite à ce niveau-là ? Est-ce que tu étais dans une optique où tu t’es dit : « mettons une section funk dans ‘Violet’ et on verra bien ce que ça donnera ! » ?
Ross : Je pense, oui ! Mais c’est aussi dû au fait que j’écoute beaucoup de musique. Je ne veux pas me limiter à l’étiquette metal progressif. Je n’écoute pas beaucoup de metal prog, pour être honnête. J’ai un faible pour la pop et le classic rock. J’aime beaucoup le rock indépendant ou des groupes comme Coldplay par exemple. J’aime les morceaux entraînants qui sont très porteurs. J’ai eu envie d’approcher cet univers-là, sans pour autant faire consciemment de la musique qui marche sur le plan commercial. J’ai juste eu envie de jouer la musique que je voulais jouer.
Oui, de toute façon c’est un style de musique que tu n’aurais pas pu aborder avec Haken, alors autant en profiter !
Ross : Tout à fait !
Tu as joué quelques concerts en solo. Tu devais notamment faire quelques dates en ouverture de Jon Gomm mais il me semble qu’elles ont finalement été annulées à l’époque ?
Ross : On a pu sauver l’une des dates au final, à Londres. C’était assez intimidant parce que c’est vraiment un maître ! (Rires). Mais j’imagine que ma force est ma voix. Je ne vais pas essayer de shredder devant le public pour faire comme lui. Mais ça a bien fonctionné !
Je pense que j’ai assez de musique en stock pour un ou deux albums de plus
Peut-être que tu ne peux pas encore nous en parler ou que tu n’y as pas encore réfléchi, mais y a-t-il des projets de tournées ou de concerts en solo pour toi dans un avenir proche ? Ou cette expérience d’album en solo était-elle plus ou moins unique pour toi, due aux circonstances du moment ?
Ross : Avec Haken, on va être assez pris l’année prochaine. Donc il n’y a pas de projet de concerts en solo pour le moment. La sortie de cet album solo a permis de lancer la machine. J’ai pas mal de chansons sur le feu de mon côté. Certaines sont plutôt avancées, d’autres en sont encore au stade embryonnaire. Je pense que j’ai assez de musique en stock pour un ou deux albums de plus, mais il faut trouver le temps pour le faire. Peut-être qu’il y aura de nouvelles opportunités de concerts avec un deuxième album. J’ai aussi ouvert à quatre reprises pour Devin Townsend en solo. J’étais assez stressé car Devin est non seulement techniquement impressionnant, mais c’est aussi un chanteur hors pair, qui en plus de ça est très charismatique. J’ai appris beaucoup en le regardant jouer en solo, d’ailleurs.
Tu disais que tu aimais les morceaux très entraînants. Récemment, tu as sorti un album avec deux noms très réputés de la scène progressive de ces dernières décennies : Neal Morse et Nick D’Virgilio. Le projet se nomme Troika. Là encore, on est dans quelque chose d’assez différent puisqu’il s’agit d’un album orienté vers la folk, avec beaucoup de chant polyphonique. J’ai eu l’impression que ce projet est sorti un peu de nulle part et qu’un jour, on a vu une news qui disait : le nouveau groupe Troika sort son premier album ! Comment est-ce que ce projet s’est articulé ?
Ross : Franchement, j’ai été aussi surpris que toi ! En fait, j’ai reçu un mail de Neal pour me proposer de faire partie du projet. Par le passé, j’ai été en contact avec lui et avec Mike (Portnoy, ndlr) de Transatlantic. Je connaissais aussi Nick. Je l’ai croisé quelques fois dans des pubs. Je les ai croisés plusieurs fois sur des croisières comme le Cruise To The Edge. Donc Neal me connaissait, il m’avait vu jouer avec Haken, il m’a vu chanter avec The Shattered Fortress. Je pense même qu’il nous a vus avec Haken quand on a joué nos covers sets. On a aussi tourné avec The Neal Morse Band à un moment, en 2015 ou quelque chose comme ça. Donc on se connaissait tous les deux. Mais on n’avait pas parlé de collaborer ensemble, jusqu’à ce que je reçoive un mail de sa part vers Noël 2020, je dirais. Il m’a parlé de ce projet de groupe à trois chanteurs avec Nick, et ils avaient du mal à trouver leur troisième chanteur. Je venais de faire une interview de Mike à propos du dernier album de Transatlantic. Neal a vu cette interview, et en la revoyant, il a pensé à moi pour le job. Je me demande pourquoi il m’a choisi à vrai dire car mon album solo n’était pas encore sorti à l’époque. Il me connaissait simplement comme un chanteur de metal progressif. Me proposer un tel rôle était complètement inattendu. Mais il s’avère que j’étais en train d’écrire beaucoup de morceaux dans ce style de musique à l’époque ! Donc c’était parfait pour moi, j’étais bien sûr très intéressé !
Et j’imagine qu’en tant que fan de Neal Morse, c’était aussi très gratifiant que l’on te propose une telle place. Je me rappelle avoir lu une fois que tu racontais avoir été à leur concert filmé au Shepherd’s Bush Empire de Londres lors de la tournée de The Whirlwind avec quelques musiciens de Haken. Se dire que ce sont des gens que tu admires et que tu finis par les côtoyer au point de partager un album avec eux, ce doit être quelque chose de fort !
Ross : Oui on était au premier rang du balcon ! Oui, c’est marrant, c’était en 2009 je crois. Je n’aurais jamais imaginé ça aujourd’hui. Et je suis aussi un gros fan de Spock’s Beard (dont fait partie Nick D’Virgilio) que j’ai découvert via Mike, justement. "Snow" est notamment un de mes albums préférés de tous les temps. J’adore cet album. Être impliqué dans un projet avec Nick était aussi très excitant. Ça a été un album assez facile à faire. On a tout écrit à distance même si ça sonne comme un album que l’on aurait enregistré en étant tous dans la même pièce. On est très fiers de ce disque et on aimerait en faire un autre.
C’est toujours un problème de manque de temps ! Ce ne sont pas les idées qui manquent, mais il faut trouver des créneaux libres dans des emplois du temps qui sont très chargés.
Ross : Mais cette fois-ci, je pense qu’il faudra faire quelque chose de différent. C’est en quelque sorte le propre de l’artiste, c’est pour ça que l’on fait ce métier !
Tu parlais de Novena tout à l’heure, un autre projet de metal progressif dont tu fais partie. Il y a quelques temps, Gareth Mason qui était responsable du chant guttural dans le groupe, a quitté la formation. Vous avez organisé des sessions pour le remplacer. Bien sûr, on est habitués à t’entendre dans le registre clean, mais il t’arrive de t’illustrer dans un registre guttural, notamment en live avec Haken sur le titre ‘The Architect’. Est-ce que tu as songé à remplacer Gareth lorsqu’il est parti ?
Ross : J’ai considéré la question. On a fait quelques concerts en ouverture de Dan Tompkins de Tesseract. Sur ces concerts j’ai géré le chant clair et le chant guttural. Honnêtement, c’est quelque chose de fun à faire en live, mais ce n’est pas quelque chose qui m’enthousiasme particulièrement. Ce n’est pas quelque chose qui me plaît particulièrement. Je n’ai pas vraiment d’entraînement adéquat pour ce type de chant donc je pourrais me faire mal en plus de ça ! (Rires). Et puis, je ne suis pas quelqu’un de nature colérique. Le growl n’est pas vraiment quelque chose de naturel pour moi, alors que Gareth est plus légitime que moi pour y avoir recours. C’est quelqu’un qui a rencontré des difficultés dans sa vie, et on le sent quand il crie. Tu ressens une forme d’authenticité. Aussi, Novena est un groupe qui veut se développer, donc on a pensé qu’il serait intéressant d’écouter plusieurs chanteurs qui auraient quelque chose de nouveau à proposer. Et on a trouvé la personne parfaite avec Pipi Gogerl qui est une chanteuse ! Je ne suis pas sûr de bien prononcer son nom, elle va me tuer ! C’est une jeune chanteuse phénoménale qui nous vient d’Autriche. On a enregistré quelques morceaux avec elle. J’ai hâte de voir ce que ça va donner par la suite !
Et elle apporte une certaine fraîcheur au groupe en élargissant la palette vocale grâce à sa tessiture. Comment l’avez-vous choisie ?
Ross : On a organisé des auditions. On a eu beaucoup de candidatures, mais Pipi s’est vraiment démarquée du lot. Elle a été au-delà de nos attentes. Quand quelqu’un postule, on regarde toujours ce qu’il a pu faire par le passé, et dans le cas de Pipi, on a été très impressionnés par ce qu’elle avait sorti par ailleurs. Aussi, Novena est vraiment une bande de copains. Les relations sont très naturelles et détendues, et il s’avère que Pipi correspondait parfaitement à cet état d’esprit-là également. Pour nous, c’était très important.
Tu parlais d’enregistrements réalisés avec Pipi. Vous avez justement sorti un premier single avec elle, ‘Ghosts’. C’est un morceau assez drôle car il démarre comme un titre un peu branché AOR ou rock des 80’s avec un très bon refrain. Vocalement, c’est un morceau très complet, and un final presque bestial et très puissant où l’on entend les premiers growls de Pipi au sein de Novena. Ce mélange des genres et la capacité à alterner le mélodique et le brutal, est-ce une direction à laquelle on peut s’attendre pour un prochain album de Novena ?
Ross : A l’heure actuelle, c’est dur à dire. Nous sommes en train d’écrire le prochain album. Il y a d’ailleurs un prochain single qui paraîtra en novembre. Ces deux singles peuvent être vus comme un exercice pour présenter Pipi et l’aider à se familiariser avec la façon dont on écrit et dont on enregistre la musique, avant qu’on ne sorte un album avec elle. Donc je ne sais pas si l’album s’inscrira vraiment dans la même lignée que les deux premiers singles ! Je pense qu’il y a beaucoup d’autres choses différentes, pour être honnête. Mais ces singles nous permettent de garder une forme d’activité jusqu’à la sortie de l’album. Le prochain single sera un peu plus heavy, d’ailleurs. En interne, on dit que le début de ‘Ghosts’ rappelle un peu le générique d’une sitcom, à la Friends. C’est pour ça qu’on a fait un design de nos visages représentés comme dans Friends.
J’ai justement vu ce design passer mais je ne savais pas que c’était dû au riff de ‘Ghosts’ ! En plus tout comme dans Friends, vous avez un Ross dans l’équipe !
Ross : C’est un peu le style d’humour qu’on aime mettre en avant, oui. C’est une petite blague que personne n’allait comprendre à part nous (rires).
Pour parler des projets live, j’imagine que c’est avec Haken que l’on te reverra sur scène l’année prochaine. Il y a justement une tournée européenne qui approche avec Between The Buried And Me et Cryptodira en février 2023. Etant donné que vous n’avez pas encore tourné beaucoup depuis le retour de Peter Jones aux claviers (en remplacement de Diego Tejeida, ndlr), j’imagine que vous devez être très excités à l’idée de repartir en Europe !
Ross : Oui ! Pete est le claviériste originel du groupe. C’est génial de l’avoir dans le groupe à nouveau. On a tourné en support de Symphony X aux Etats-Unis il n’y a pas longtemps, c’était génial car on est des gros fans de leur musique. Pete est un musicien fantastique et il correspond parfaitement à l’esprit du groupe. Quand les gens vont entendre le nouvel album, sérieusement, ils ne vont pas en croire leurs yeux. On est très contents de l’avoir dans le groupe.
J’imagine qu’au cours de cette tournée, on aura l’occasion d’entendre de nouveaux morceaux, en plus de ‘Nightingale’ qui est déjà sorti depuis plusieurs mois. Est-ce que tu peux nous en parler ou est-ce confidentiel ?
Ross : On n’a pas encore décidé de la setlist pour être honnête. L’album sortira sûrement à peu près au même moment que la tournée, si ce n’est pendant la tournée. On va certainement jouer de nouveaux morceaux, mais il faut tenir compte du fait que presque personne n’a encore entendu de morceau de "Virus" sur scène (dernier album du groupe en date paru pendant le premier confinement en 2020). Notre ambition initiale était de jouer "Vector" et "Virus" le même soir, mais ça ne pourra pas être le cas, en tout cas pas pour l’instant. Il y a des morceaux comme ‘Messiah Complexe’ que les fans vont vraiment vouloir entendre par exemple je pense. Il faut considérer tout ça ! (Rires). Il va falloir réapprendre beaucoup de passages, c’est un sacré morceau ! Il y aura aussi de nouveaux singles qui vont sortir d’ici là donc on jouera très certainement quelques nouveaux morceaux.
D’ailleurs, le titre de la tournée "Island In Limbo" fait référence au titre "Revolution In Limbo" sur le dernier album de BTBAM, "Colors II". Mais le terme Island laisse à croire que ce mot fera partie du titre de votre prochain album !
Ross : En fait, c’est un mot que l’on retrouve dans l’un des titres du prochain album. Il fallait que l’on trouve un nom à la tournée en proposant une idée du prochain album, mais on n’avait pas beaucoup d’éléments à ce niveau-là à l’époque. On a développé tout ça par la suite. On a dit : est-ce qu’on ne peut pas juste appeler ça "european tour" tout simplement ? (Rires). Mais le tourneur voulait quelque chose qui sonne bien !
Super ! On a hâte d’entendre tout ça en tout cas ! Merci beaucoup Ross pour ton temps et toutes ces informations. C’était un plaisir de t’avoir parmi nous. A bientôt et bonne continuation à toi !
Ross : Merci beaucoup, à bientôt !