Music Waves est allé à la rencontre de Rise Of Mercury, un tout nouveau venu dans la galaxie musicale rock et ambient, pour parler de son premier album du même nom.
En regardant votre nom ainsi que certains titres de vos chansons (‘Luminary’, ‘Earth’), nous retrouvons un champ lexical proche de l’astronomie. A l’instar de Pink Floyd ("The Dark Side Of The Moon"), Mercury Rev, pensez- vous que l’odyssée de l’espace peut et doit être musicale ? Etes-vous par ailleurs passionnés par ce domaine ?
Oui, beaucoup de groupes ont prouvé que l'odyssée spatiale et la musique sont synergiques. L'espace est une grande source d'inspiration pour nous qui sommes effectivement passionnés, par sa portée scientifique comme onirique.
Le groupe Rise Of Mercury est né en 2020. Qu’est-ce qui a poussé Yvan, Vincent et Julien à jouer ensemble ?
Nous nous sommes rencontrés sur un site dédié à la musique. Nous avions les mêmes influences et la même énergie. Ça a fonctionné tout de suite entre nous.
La formule en trio a-t-elle était imposée par des contraintes extérieures ? Allez-vous vous lancer à la recherche d'un quatrième membre officiel (pourquoi pas un claviériste) ?
Non, il n'y a eu aucune contrainte. Dans ce premier album le synthé vient accentuer certaines parties que nous voulons atmosphériques. Il n’est aujourd’hui pas suffisamment présent pour intégrer un claviériste mais si l’envie de mettre d’autres instruments en avant se fait sentir à l’avenir, nous pourrions l’envisager.
Comment s’est passé cette première expérience de Rise Of Mercury en studio ? Comment avez-vous enregistré cet album ? Et avez-vous enregistré plus que ce que vous avez gravé sur ce premier album ?
L'enregistrement s'est bien passé. Nous étions suffisamment préparés et accompagnés. L’expertise et la sensibilité artistique d’Enzo (l'ingé son) nous a permis d’aborder cet enregistrement sereinement. Nous avons enregistré en huit jours à "Elevation Studio Recording" en Région Parisienne, et oui, tous les morceaux sont sur l'album !
Rise Of Mercury est-il une démocratie spatiale ? Qui choisit les textes et la musique ? Yvan seulement ou vos morceaux sont écrits à 3 mains (6 si vous êtes ambidextres) ?
Oui, Rise of Mercury est une démocratie. Yvan propose les musiques et les textes, Vincent et Julien composent leurs parties, nous les travaillons en répèt' et arrangeons ensemble certains passages si nécessaire.
Le premier morceau ‘Luminary’ plante le décor, on assiste à l’aube d’une naissance avec un jeu de clavier qui pourrait rappeler une sonnerie de réveil. Était-ce important de démarrer ainsi comme une ouverture ?
Oui, 'Luminary' joue ce double rôle : son intro introduit l’album et le morceau en lui-même synthétise l’ambiance générale que nous voulions lui donner.
Malgré la tension orchestrée par la guitare, le morceau n’explose pas et crée une atmosphère ambient de mélancolie. Est-ce un jeu de rester en équilibre entre le chaud et le froid ?
Intéressant d’entendre ce ressenti, merci ! Ce premier morceau est à l’image de l’album, il allie l’ambient mélodieux et va jusqu’au rock plus brut. Nous n’avions pas l’intention de rester dans ce climat modéré mais d’assumer tous nos extrêmes.
Dès la deuxième piste ‘Here Come The Days’, l’ambiance est alourdie avec le jeu de batterie de Julien, la basse lugubre de Vincent et le chant hanté d’Yvan. Vous ne prenez pas tout à fait le contre-pied du morceau précédent car on retrouve un peu plus tard les ingrédients du premier mais était-ce toutefois une volonté de creuser une nouvelle brèche et de dévoiler très rapidement votre capacité à étoffer sur un canevas différent tout en gardant votre identité ?
Nous ne voulions pas proposer 13 titres avec la même couleur. Nos influences sont larges, et nous voulions que cela se ressente dans notre musique.
Nous ne voulions pas proposer 13 titres avec la même couleur.
Le chant s’y fait ici implorant, insistant, que raconte la chanson ? En général, comment Yvan se met en condition avant de passer derrière le micro ?
La chanson parle du fait de s'unir face à un défi commun. Il n'y a aucune condition particulière pour Yvan avant de passer derrière le micro.
‘Earth’ apporte un souffle hivernal atmosphérique, la tension exprimée par les guitares se fait plus discrète mais est remplacée par une mélodie lancinante et entêtante comme plus tard sur ‘Nebula’. Cette tension semble éclater sur le morceau précédent, qui révèle une dimension progressive avec quelques cassures de rythmes, une violente et une autre en douceur. Le prog, est-ce un genre que vous allez creuser plus tard ?
On intègre déjà un peu de prog dans notre musique, avec un côté plus "accessible". C'est un style qui nous intéresse beaucoup, il est donc tout à fait possible que nous accentuions son utilisation dans nos prochaines compos.
Le chant en anglais est justifié par vos influences ?
Tout à fait ! Nous écoutons essentiellement des groupes anglo-saxons. Il est normal pour nous d'écrire nos textes en anglais. Nous trouvons que l'anglais a une musicalité et une universalité qui collent avec notre état d’esprit.
Nous trouvons que l'anglais a une musicalité et une universalité qui collent avec notre état d’esprit.
De quoi parle ‘Somos’?
Somos parle d'introspection. C'est un récit initiatique qui appelle à l'éveil spirituel, inspiré des œuvres d'Hermann Hesse.
‘Alta Alatis Patent’ est la véritable pause de cet album après deux précédents morceaux agités mais malheureusement le morceau est très court (comme plus tard ‘The Beginning Of Everything’). Pourquoi ne pas l’avoir plus développé quitte à en faire un long instrumental ?
L'effet n'aurait pas été le même. Les deux morceaux cités ont été écrits comme des interludes. C'est la dynamique qu’ils insufflent que nous voulions donner à l'album.
‘Artemis Superstar’ nous prend de court, les rythmiques sont enjouées et donnent envie de taper des mains. Après la pause d’ 'Alta Alatis Patent’, était-ce une volonté de surprendre l’auditeur, comme un jeu avec lui dont vous seuls connaîtriez les règles ?
Le but était effectivement de surprendre le public, de ne pas laisser une certaine monotonie s'installer. De même, la
tracklist a été pensée dans ce but.
‘The Hourglass’, l’un des deux plus longs morceaux de l’album avec ‘Fragments’, adopte une rythmique métronomique comme si vous aviez souhaité que nous comptions les grains de sable qui s’écoulent inexorablement avant le déluge final.
C'était l'idée oui, les rythmes doivent aussi faire écho au thème du morceau.
‘Bad Robot’ montre une dimension plus grunge, avec une violence vocale parfois proche des premiers albums de Faith No More, est-ce une influence ?
Nous avons écouté beaucoup de grunge par le passé, un style que nous affectionnons. Mais ce n'est pas du tout une influence pour ce projet.
Sur le dernier morceau ‘Fragments’, vous repoussez sans cesse les hostilités qui lorsqu’elles arrivent se font en douceur et la chanson s’achève finalement par une guitare acoustique, une façon de ne pas tomber là où vous étiez attendus, c’est à dire une nouvelle passe d’armes lourde ?
'Fragments' prend 'Luminary' à contrepied pour finir l’album en douceur.
Pouvons-nous dire que ce premier album est un album concept ?
Oui, on peut dire que c'est un album concept, même s’il n'était pas
prévu comme tel. Il l'est devenu au fur et à mesure que nous composions,
nous accrochant presque inconsciemment à ce fil rouge.
La durée totale de l’album est de 56 minutes. Est-elle rédhibitoire à une époque où l’on veut consommer la musique comme un snack ?
On ne l'espère pas (rires). Nous proposons un album varié tout en étant cohérent, nous avons tout fait pour que l'album suscite suffisamment de curiosité pour l'écouter jusqu'au bout.
Comment allez-vous défendre cet album ?
En faisant un maximum de dates, le plus tôt possible !
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