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TITRE:

DEEP PURPLE + JEFFERSON STARSHIP - LE ZENITH (LILLE) - 28 OCTOBRE 2022


TYPE:
COMPTE-RENDUS DE CONCERT
GENRE:

HARD ROCK



Après deux ans de patience, Deep Purple est enfin au rendez vous de la capitale nordiste et les fans sont là pour un moment qui s'annonce mémorable.
NOISE - 10.11.2022 -
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Il a fallu s’armer de patience pour retrouver Deep Purple au Zénith de Lille. Initialement prévu en àctobre 2020, le concert a été reporté deux fois en raison de la pandémie. Mais en ce vendredi 28 octobre le groupe britannique est bien là. Depuis il dû faire face à un changement de line-up. En retrait depuis mai, Steve Morse a définitivement quitté le groupe en septembre pour s’occuper de sa famille. Son remplaçant se nomme Simon McBride, le public va ainsi retrouver le Mark IX de Deep Purple. Le Zénith affiche quasiment complet, les gradins sont ouverts et ce sont plus de 5 000 personnes qui se rassemblent pour retrouver un des derniers dinosaures de l’histoire du hard rock.



Avant la venue du groupe la salle accueille Jefferson Starship. Comme son nom le laisse deviner aux plus anciens, la formation est issue de Jefferson Airplane et a connu une belle carrière au milieu des années 70. Elle connaît une deuxième vie depuis les années 90 et demeure active malgré les disparitions de certains membres, Paul Kanter notamment en 2016. La formation que nous retrouvons ne compte plus dans ses rangs que David Freiberg comme ex-Jefferson Airplane. Âgé de 84 ans, le vénérable musicien est accompagné de collègues chevronnés avec Cathy Richardson chanteuse depuis 2008.



Quelques doutes peuvent se faire sentir quand à la pertinence de ce line-up avec un sentiment de crainte quand à ses qualités artistiques. Jefferson Starship lance son concert avec un son de clavier très space rock 70’s sur ‘Find Your Way Back’. La voix de Cathy est splendide avec une bonne puissance, le refrain est efficace de même que le solo classieux dans un ton old school. Avec ‘’Ride The Tiger’ la bonne impression se confirme, les doutes sont totalement levés et on apprécie un bon titre de rock mélodique. Le chant est toujours agréable, les chœurs sont efficaces tout comme le clavier qui amène une dose vintage. Le public adhère et on sent le groupe content de l’accueil.



Jefferson Starship va enchaîner avec ‘It’s About Time’, présenté par Cathy comme un cri de libération des femmes. Très rock’n’roll, le titre fait taper du pied, son refrain est excellent et le solo est un plaisir purement rock. Cathy s’essaye au français, le moment est sympa et charme le public. Avec ‘Sara’ le groupe reprend un titre du groupe Starship des années 90. Cette ballade typée FM est l’occasion pour Freiberg de chanter en duo avec Cathy. Malgré son âge il assure parfaitement sur un titre délicieusement mélodique. Le duo reste en place avec ‘Nothing’s Gonna Stop Us Now, emprunté à Albert Hammond. Freiberg gère et le titre, très FM lui aussi, assure avec son excellent refrain.



La partie finale s’entame, Jefferson Starship va fouiller dans la riche carrière du Jefferson Airplane et propose l’énorme ‘White Rabbit’. Cathy l’interprète avec une lampe sur le front, elle gère parfaitement le chant d’un titre fascinant. Totalement 60’s, la chanson n’a rien perdu de son charme et d’un mystère qui fascine. Également emprunté à Starship ‘We Built This City’ voit David revenir au micro. Très léger, porté par un clavier 80’s et un ton rock classique, le titre confirme la justesse du duo vocal. Porté par un riff bien rock ‘Jane ‘fait taper du pied. David reste au micro et montre vraiment une forme épatante. Doté d’un superbe refrain le titre fait un carton avec un côté rock agréable.



Cathy remercie chaleureusement Deep Purple et présente le groupe avec une franche bonne humeur en mettant en avant le vénérable David Freiberg. L’accueil est royal et le final avec le classique ‘Somebody To Love’, finit la prestation en beauté. Porté par un refrain intemporel parfaitement chanté par une Cathy au timbre puissant le titre remue le public à fond. Jefferson Starship a gagné son pari haut la main, il a proposé un concert agréable porté par une grande chanteuse et des musiciens de qualité avec un Freiberg défiant le temps avec une classe peu commune.



Après ce bon moment la salle achève de se remplir et chacun attend de retrouver Deep Purple. Quand les lumières s’éteignent l’immense écran en trois parties qui surplombe la scène s’illumine et laisse apparaître le groupe en mode Mont Rushmore emprisonné dans la glace. ‘Mars The Bringer Of War’, l’intro empruntée à Gustav Holst fait monter l’ambiance avec un côté cinématographique. Le groupe débarque sur ‘Highway Star’. La salle explose, le son est énorme avec une clarté remarquable. Les écrans sont bien utilisés et permettent de voir les musiciens en action. Gillan est en voix, il garde une belle puissance notamment sur le splendide refrain. A ses cotés ça joue sévère, McBride est très à l’aise, il se glisse avec facilité dans les pas de ses glorieux prédécesseurs et fait impression sur le solo. Airey est en feu avec ses claviers et la section rythmique de Glover et Paice se montre monstrueuse de puissance. Après ce début remarquable, le groupe balance un autre classique avec ‘Pictures Of Home’. Gillan tient le titre, notamment sur un refrain exigeant, le son est toujours puissant. Les musiciens se font plaisir, Paice martyrise ses fûts comme un jeune premier et McBride balance un solo gigantesque, débridé et technique, droit dans les pas de Ritchie Blackmore.



Après ce début en fanfare qui a remué un public certes âgé mais motivé, Deep Purple se penche sur son répertoire récent. ‘No Need To Shout’ est efficace avec du groove et un côté rock porté par une bonne mélodie et un refrain bien troussé que l’on peut lire sur les écrans. Airey balance un solo de clavier sympathique et l’accueil du public est excellent. Gillan apprécie et se lance dans un speech sympa. ‘Nothing At All’ impose un charme 70’s et une mélodie prenante sur un excellent refrain. Airey brille tandis que McBride confirme sa parfaite intégration. ‘Uncommon Man’ est dédié avec sensibilité à Jon Lord, disparu depuis 10 ans. Avec une partie introductive nuancée portée par le travail formidable de McBride et Airey, une montée en puissance impressionnante avec un Gillan impeccable sur le refrain et une partie spatiale au clavier, le titre fait mouche. Très en forme, Gillan communique avec la foule de manière fort sympathique.



Airey entre en action et balance une intro dont les caméras ne perdent rien. Il s’amuse à boire une bière en laissant jouer ses claviers. Petit à petit chacun reconnaît le titre. Avec ‘Lazy’ Deep Purple balance un classique qui fait effet avec une immense partie instrumentale teintée blues et un côté jam porté par des musiciens au sommet de leur art. Derrière Ian se fait bavard et introduit un autre classique. Avec ‘When A Blind Man Cries’ on retrouve une pépite portée par un côté émotionnel très fort et un refrain fabuleux chanté par un Gillan en forme. Le solo de McBride est remarquable, le guitariste est totalement à sa place avec un côté naturel bluffant. Le succès est énorme et derrière le groupe ressort ‘Anya’ de "The Battle Rages On". Plus joué en tournée depuis 1995, le titre est une claque de hard rock épique dotée d’un refrain fabuleux et de riffs et soli monstrueux. Airey prend la main pour son solo traditionnel. Lyrique, aérien et teinté de classique, son intervention est splendide et embarque le public dans les étoiles. Airey est possédé par ses claviers et s’amuse avec classe en proposant un extrait du 'Petit Quinquin' comme il l’avait fait ici en 2017.



La partie finale s’entame. Airey voit ses comparses revenir. Et quand tout le monde est là Deep Purple balance ‘Perfect Strangers’. Toujours aussi imparable avec son refrain fédérateur et ses fabuleux moments instrumentaux à la guitare et au clavier, le titre est repris en chœur par la foule. ‘Space Truckin’ fait le même effet bœuf avec son côté speed et un chant bien tenu par un Gillan encore capable de monter haut. Le moment que pas mal attendent va ensuite arriver. Airey propose un court air de piano puis McBride s’avance et balance le riff de ‘Smoke On The Water’. Ce classique du rock enflamme le public qui chante le refrain en harmonie avec Gillan. Les caméras ne ratent rien du moment de communion. Et entre deux plans sur la fosse chacun remarque sur les écrans les images de cartes à jouer avec les membres du groupe ainsi que Zappa. Le groupe se retire et est réclamé par la foule. Avec ‘Hush’ on retrouve un bon vieux classique. Interprété dans une version longue avec une orgie de claviers et de guitares, le titre plonge à la fin des années 60 avec délice. Le public reprend le refrain et la fête est totale. Après un solo de basse monstrueux confirmant la classe de Roger Glover, le concert s’achève avec ‘Black Night’. Ce classique intemporel du génial "In Rock" marche toujours avec son refrain immense et des musiciens en état de grâce. Le groupe prend le temps de saluer une foule heureuse et chacun se retire comme au théâtre avec un dernier coucou de Gillan.



Deep Purple a été top pour cette soirée lilloise. Le groupe semble même rajeuni par rapport à certaines prestations récentes plus ternes. L’intégration de Simon McBride s’est passée comme dans un rêve : le guitariste s’est placé en héritier naturel de Ritchie Blackmore. Ce concert restera sans nul doute dans les mémoires. Il reste à espérer que Deep Purple continue sa route dans cette forme encore longtemps, prouvant que les dinosaures ont la peau dure.

Un grand merci au Zénith de Lille pour son accueil ainsi qu'aux équipes de Gérard Drouot Productions pour leur travail continu au service de la musique et de l’art en général.


Plus d'informations sur http://www.deeppurple.com/
 
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