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TITRE:

TYRANT FEST 2022 - 1ERE JOURNEE - 12 NOVEMBRE 2022


TYPE:
COMPTE-RENDUS DE CONCERT
GENRE:

DEATH METAL



Il aura fallu patienter trois longues années pour retrouver le Tyrant Fest. L'attente est enfin terminée et les amateurs de metal extrême ont rendez-vous à Oignies pour un week-end qui s'annonce brûlant et intense.
NOISE - 16.01.2023 -
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Il aura fallu s’armer de patience pour savourer la cinquième édition du Tyrant Fest. Victime comme les autres de la pandémie, le festival nordiste met fin à une pause de trois ans qui a semblé interminable pour les amateurs de metal extrême. Ce week-end des 12 et 13 novembre est à marquer d’une pierre noire et signe notre retour dans le Pas-de-Calais à Oignies, au cœur du bassin minier. Le site du 9-9 Bis accueille cette fois encore le festival. Rien n’a changé dans l’organisation avec la grande salle, le Métaphone qui propose les têtes d’affiche et l’Annex qui ouvre ses portes aux groupes en devenir et propose expositions et merchandising dans diverses salles.



Il faut saluer le cadre splendide qui est offert au Tyrant Fest, permettant de mêler musique, art et histoire de la région. Dans le cadre de la découverte du site, des randonnées nocturnes sont organisées dans les terrils ainsi que des visites guidés de l’historique site minier. Pour cette édition priorité à été mise aux concerts principaux. L’enchaînement sans coupures entre la salle annexe et la salle principale est un frein tout comme sa taille exiguë qui laisse pas mal de gens dehors une fois celle-ci remplie. Cela ne va néanmoins pas gâcher le plaisir pris le long d’un riche week-end. Tout commence le vendredi 12 avec l’ouverture du site à 15h. L’heure est idéale et permet au public d’arriver tranquillement et de remplir le Métaphone pour le début des hostilités à 16h.



Ce sont les Français de Throane qui ont l’honneur de lancer les hostilités. Le groupe est le projet solo de Dehn Sora. Il pénètre au plus profond de l’âme humaine dans un esprit nihiliste avec une musique qui voit le black metal se mélanger à l’indus, la noise et le postcore. En 2018 dans l’Annex il avait frappé fort et sa présence dans la salle principale est méritée, mettant à l’honneur un ténor de l’underground français. C’est dans une salle bien remplie et dans la pénombre que le concert commence. Le décor avec un crâne cabossé pose l’ambiance tout comme la lente mélodie lancinante. Puis avec ‘Aux tirs et aux Traits’ le voyage démarre. Le chant de Dehn est digne des damnés, le ton est gras et brut de décoffrage. Il est surtout agressif et et abrasif, black dans l’âme mais aussi industriel et primal dans un esprit misanthropique. Avec ‘Aussi féroces que nous repentons’ et ‘Une balle dans le pied’ le groupe propose une bonne charge entre black et doom. Le côté écrasant se fait sentir avec une hargne implacable. Au détour d’un break glacial porté par un chant habité le groupe entraîne loin avec un côté avant-gardiste. ‘Un instant dans la tronche’, ‘A trop réclamer les vers’ et ‘Et ceux en lesquels ils croyaient’ sont toutes aussi mystiques et lugubres. Le côté post ressort et se mêle à merveille à une violence d’une rare férocité. Le final avec ‘Plus une main à mordre’ est prenant. Tout les ingrédients se mêlent et se croisent avec un côté lancinant fascinant et une force glaciale et brûlante. Respectueux et attentif, le public a apprécié la leçon avec des applaudissement nourris entre les titres. Throane a donné un concert ténébreux d’une intensité remarquable et a montré sa capacité à mixer les genres et prendre une place à part dans la scène extrême hexagonale.



Ce sont les Français de Sordide qui enchaînent. La formation également prévue dans l’Annex remplace au pied levé Otargos victime de la pandémie. Œuvrant dans un black metal à la norvégienne, le trio rouennais va se concentrer sur sa carrière avant de revisiter Nirvana dans l’auditorium. D’entrée avec ‘Je n’ai nul Pays’ on retrouve un ton black old school proche d’Immortal, occulte et glacial.avec le chant caverneux de Nehlul, qui amène un charme supplémentaire. La salle est pleine et réserve un bel accueil au groupe. ‘Ruines Futures‘ et ‘Ne savoir que Rester’ font effet avec un côté sauvage, à la fois glacial et rapide. Il ressort un côté épique et occulte remarquable avec des parties de chant clair lancinantes qui collent le frisson. La longue partie instrumentale de la seconde chanson est prenante avec un côté atmosphérique. Après un merci timide et un mot pour Otargos ‘Gloire’ voit le groupe écraser l’audience. Cru et crade, le titre est une perle de black portée par un chant caverneux intense. Il en ressort une mélancolie d’une belle force d’âme. ‘La peur du Noir’ écrase tout sur son passagepar son côté méchant et bestial et un rythme qui assomment. ‘Ni Nom ni Drapeau’ est dans le même esprit cru et propose un solo glacial dans un esprit black old school. Après un salut aux organisateurs pour l’invitation ‘Vers Jamais’ achève le concert avec la même intensité avec un côté cru sauvage. Sordide a proposé une solide prestation, ténébreuse et puissante, et a confirmé qu’il était un solide artisan du black metal hexagonal.



Après ce beau démarrage faisant honneur à la France, ce sont les Portugais de Gaerea qui prennent d’assaut la scène. Attendus par une armada de fans, le groupe propose un black metal misanthropique qui s’inscrit dans la lignée de formations comme Mgla, Uada ou Bathuska. Les musiciens sont cagoulés et il règne dans la salle un côté cérémoniel. L’entrée avec ‘Conspiranoia’ ne fait pas dans la dentelle. Le son est costaud, le rythme rapide avec une batterie en avant. On retrouve une idée black sombre et glauque avec des montées en puissances majestueuses. Le chant de damné de Guillaume impressionne, avec un côté possédé il amène de la fureur et de la méchanceté. Tout cela est intense et ravit la foule. Avec ‘Salve’ puis ‘Deluge’ le groupe ne faiblit pas, proposant un black écrasant, méchant et barbare porté par un chant totalement fou. Il y a aussi de l’emphase et un côté théâtral sombre prenant. Le triomphe est total et chacun savoure cette tarte en pleine tronche. Avec ‘Mantle’ un air de fin du monde plane sur la salle. La longue intro colle le frisson, derrière l’intensité et la violence dégagée laissent pantois. ‘Urge’ est dans la même lignée brutale avec juste des petits passages calmes plein de majesté au milieu d’un océan de violence. ‘Laude’ se fait toute aussi brutale, le groupe aime démonter son public et le fait avec rage. Le chant reste menaçant et on ne peut que saluer le côté possédé, comme si Guillaume se mettait totalement à nu sans artifices. Le final est soigné avec un solo de cinglé et achève tout le monde. Gaerea a fait honneur à son statut et a montré une force remarquable. Ce concert a marqué son monde de belle manière.



Avec Conan le ton passe au doom et au sludge. Depuis une dizaine d’années la formation anglaise s’est fait un nom avec un son proche de Sleep, Yob ou High Of Fire. L’entame avec ‘Total Conquest’ donne le ton. Le côté gras fait effet, la basse se fait bien entendre et on retrouve un côté noir et poisseux aux airs apocalyptiques. L’intensité dégagée est énorme et la curée rappelle la folie d’un Eyehategod. Avec ‘Prosper Of The Path’, ‘Hawk As Weapon’ et ‘Satsumo’ le groupe se fait encore plus fort avec une bonne dose de doom. Le chant de Jon est d’une puissance énorme avec un côté gras délicieux. Les passages instrumentaux sont marquants avec une basse en avant qui déchire tout dans un pur esprit sludge. L’impression de puissance est énorme et claque une foule groggy au mur. ‘Levitation Hoax’ se fait encore plus féroce, le groupe ne montre aucune pitié et écrase tout. Ce son semble droit sorti des enfers et montre la face plus féroce et nerveuse du sludge avec un break glacial impressionnant d’intensité. La suite va être intense. Avec ‘Gravity Chasm’, ‘Volt Thrower’ et ‘‘Foehammer’ le groupe prend son public à la gorge et ne lui laisse aucune chance. La salle est blindée et chacun apprécie un son son poisseux, sans aucune velléité commerciale, taillé dans un sludge primitif. Le final avec ‘Battle In The Swamp’ et l’outro ‘Paincantation’ est tout aussi impressionnant de rage et achève à merveille la leçon. Conan a fait honneur à l’attente en décollant les oreilles avec un côté crade féroce.



La férocité va être encore à l’honneur avec Krisiun - en matière de brutal death, le trio brésilien fait office de légende. L’intro fait office de calme avant la tempête, le groupe salue la foule et l’accueil est chaleureux. Puis avec ‘King Of Killing’ la leçon démarre. ‘King Of Killing’ est d’une rare brutalité, taillée dans le meilleur d’un death sans concessions. La claque est énorme et le chant furieux d’Alex impressionnet. Avec ‘Swords Into Flesh’ et ‘Combustion Inferno’ la raclée est au rendez-vous. On retrouve la classe et la majesté du brutal death avec une forcé dégagée énorme, un côté ultra speed et un chant plein de hargne droit venu des ténèbres. Les slams s’enchaînent dans les premiers rangs, Alex motive la foule et on sent le groupe heureux de l’accueil. Après un santé sympa ‘Scourge Of The Enthroned’ et ‘Descending Abomination’ sont de sacrés déferlements de violence qui mettent le feu. Cette ambiance fabuleuse provoque pas mal de mercis des musiciens qui dégagent une sympathie communicative. La suite va être intense, avec notamment ‘Blood Of Lions’ et ‘Necronomical’. Les soli sont brûlants, les refrains énormes et cela lance de jolis circle-pits. Le festival est mis à l’honneur par le groupe et le final s’entame dans un esprit de folie furieuse. ‘Serpent Messiah’ et ‘Hatred Inherit’ sont lourdes et taillées dans un esprit death ultra brutal. Tout cela achève un  public ravi de la claque. Krisiun reste sans aucune contestation l’un des grands maîtres du genre sans que le temps n’ait aucune prise sur lui.



Le final va être flamboyant. Avec Nile on retrouve les compagnons de tournée de Krisiun, qui prennent plaisir à tout détruire sur leur passage. Les Américains ont un statut de légende et la salle affiche remplie pour les accueillir. En matière de death technique il est dur de trouver mieux, et le côté égyptien proposé à contribué à l’aura de la formation. D’ailleurs l’intro mystique instaure d'emblée une ambiance particulière. L’accueil fait au groupe est royal et avec ‘Sacrifice Unto Sebek’ la curée démarre. L’impression de puissance qui se dégage est énorme, la technique déployée scotche au mur et ce court brûlot fait effet avec un rythme intense. Avec ‘Defiling The Gates Of Ihstar’ le  ton est tout aussi fou, Brian hurle comme un damné et tout est à fond et sans pitié. Le final épique avec un bout de chant clair comme le frisson et amène parfaitement le classique ‘Kafir!’. Porté par le chant caverneux le titre fait un carton avec un côté rapide écrasant, avec le léger ton oriental en bonus.



Le concert est bien lancé et la suite va être aussi sauvage. ‘Call To Destruction’, ‘Long Shadows Of Dread’ et ‘In The Name Of Amun’ sont d’une intensité énorme. La férocité est totale, la technique toujours impressionnante et le  growl assomme la foule. La claque est énorme, le côté majestueux fait effet avec un côté oriental présent. Le nouveau bassiste est présenté à la foule et l’accueil est chaleureux. Nile enfonce le clou avec un ‘Lashed To The Slave Stick’ présenté comme le morceau préféré du groupe. Énorme tarte de death brutal et technique le titre est une leçon magistrale. Après un speech sympa et en français, ‘The Howling Of The Jim’ écrase tout sur son passage avec une brutalité jouissive. La dernière ligne droite s’entame, après un discours sympa pour le festival est les groupes ‘Vile Nilotic Rites’ fait mal aux gencives avec un impact digne d’une charge de rhinocéros. ‘Sarcophagus’ est un fabuleux moment avec un air oriental superbe et une puissance de feu énorme. Le final composé de ‘4th Arra Of Dagon’ et ‘Black Seeds Of Vengeance’ est délicieux et ravit une foule un peu usée mais heureuse de la claque reçue. Nile a tout dévasté sur son passage. Il a été féroce et plein de classe et confirmé son statut de maître du genre.

Cette première journée a été bien dense et riches en émotions. Le Tyrant Fest est lancé idéalement et chacun a fort hâte de revenir pour une seconde journée qui s’annonce tout aussi intense.


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