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TITRE:

JIRFIYA (28 FEVRIER 2023)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

METAL PROGRESSIF



Jirfiya revient avec un nouvel album qui évoque les femmes héroïnes ou bien terribles mais avant tout humaines. L'occasion pour nous de faire le point sur ce qui pourrait être le vrai départ pour le groupe avec l'album "W"
CALGEPO - 21.04.2023 -
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Jirfiya poursuit sa route inlassablement et avec une grande motivation. Le groupe, qui a changé de bassiste après le départ du compère Pascal Davoury, sort un album ayant pour thème évoquant les Femmes. Rencontre avec Jérôme avant de les revoir à leur concert à Paris le 26 Avril...


Votre actualité c'est la sortie de votre troisième album en 4 ans. Après "Wait For Dawn" en 2019 et "Still Waiting" en 2020. Avec le recul, quel est le sentiment sur les retours que vous avez reçu sur ces deux albums de Jirfiya ?

On a eu d'excellents retours presse de l'EP et de l'album. Après, les conditions dans lesquelles ils sont sortis ont été particulières. On a fait notre premier concert pour "Wait For Dawn" et il y a eu le confinement toute de suite après.




C'était un peu bizarre comme soirée...

Oui, et après, "Still Waiting", on l'a sorti en plein confinement. On pensait que les gens seraient heureux d'écouter de la musique et on n'a pas été les seuls à penser ça. Beaucoup de groupes ont également sorti leurs albums. Hélas, les gens n'étaient finalement pas trop d'humeur pour écouter et du coup, je pense que l'album n'a pas été autant écouté que cela. On a continué à écrire et composer.


A la question de savoir ce que vous attendiez du dernier album lors de notre précédente interview, vous souhaitiez faire des dates de concert, c'est hélas un peu tombé à l'eau ?


Oui, d'autant qu'on sait qu'on est un "petit" groupe et que sur ce point, on ne sait pas trop quoi attendre. Je ne sais pas si il faut des attentes très hautes pour ne pas être déçus sur ce point. En tout cas, ce qu'on espère toujours c'est que notre musique soit écoutée par de plus en plus de monde et si ça leur plait, alors tant mieux.


Malgré tout, vous persistez, malgré le confinement, les difficultés pour avoir des dates, le départ de Pascal, l'arrivée du nouveau batteur... Comment avez-vous tenu et avez-vous eu des doutes sur la pérennité du projet ?

Non, à la base on avait fait ce projet avec Ingrid et Pascal. On n'avait pas de batteur (c'était un batteur de session pour l'EP). On a rencontré ensuite Nicolas qui est devenu notre batteur. Pascal est parti de région parisienne. Il nous a dit qu'il ne pouvait pas continuer à distance, c'était compliqué. Du coup pour ce nouvel album, je me suis occupé de la basse et je suis assez fier du résultat car je me suis inspiré de ce que faisait Pascal. On a bosser très fort avec Nicolas sur la section rythmique ce qui nous a rapprochés. C'était très intéressant à faire. On n'a pas douté plus que ça. Si Ingrid était partie, je pense que le groupe n'existerait plus, j'aurais eu envie d'arrêter. On a rencontré Samy qui est un guitariste extraordinaire, un soliste d'exception et je pense qu'il apporte un plus indéniable.


Tu parlais d'Ingrid mais Pascal était le compère de toujours, est ce que ce départ ne t'a pas mis une claque jusqu'à remettre en cause le fait de faire de la musique ? Ton aventure musicale a été indissociable de Pascal...


Non, parce qu'on sentait que c'était difficile pour lui. Il habite désormais vers Bordeaux, il venait en Blablacar et on sentait que les choses allaient évoluer de la manière dont elles ont fini par évoluer. De notre côté on avait envie de continuer coûte que coûte. Cela a été difficile moralement mais ça va. On lui a dit que si on faisait une belle date dans l'avenir et que si il avait envie de venir jouer, il pouvait le faire en invité. J'espère que cela pourra se faire.


Malgré tous ces bouleversements, vous continuez votre progression avec notamment cette journée promo assurée par Roger, une signature avec un tourneur (Splintering Booking Agency) qui va vous aidez pour trouver des dates, il ne manque plus qu'un label pour vous appuyer un peu plus. Est-ce que c'est quelque chose que vous recherchez ou bien souhaitez vous continuer avec cette indépendance qui peut être aussi le gage d'une certaine liberté ?

En terme de création, tu veux dire... On a contacté des labels. L'album est prêt depuis septembre dernier. On a pris quelques mois pour prendre des contacts. Après je pense qu'avec notre petite notoriété, nos petits moyens, on n'intéresse pas trop les labels qui devraient investir de l'argent sur nous. Tout ce qu'on nous a proposé ce sont des contrats de distribution. On n'y a pas vu d'intérêt hormis le fait d'avoir le nom d'un label. On reste à tout payer de nous-mêmes et avec un label, c'est le risque de perdre une partie de l'argent. On passe par Bandcamp qui nous rapporte un peu. Du coup, on reste indépendants et si quelqu'un est intéressé, on fera un prochain album avec lui si c'est quelque chose qui peut nous rapporter vraiment quelque chose. Mais on n'est pas dans l'optique d'avoir un label à tout prix. Les contrats de distribution à la limite mais en tout cas, on a fait l'expérience avec notre ancien groupe et ça ne nous a pas rapporté grand'chose.


Là où les précédents albums n'étaient pas à proprement parler des concepts albums, "W" est annoncé comme tel. Il évoque les femmes fortes, en colère, qu'elles soient réelles ou fictives. Pourquoi un tel choix à ce moment ?


Sur notre album précédent le titre d'ouverture parlait de l'histoire des femmes au Salvador où l'avortement est interdit et passible de prison, même en cas de suspicion. Quelques médecins là-bas dénoncent les femmes. Beaucoup finissent avec 20 ans de prison. C'est à partir de ce morceau que l'on s'est dit, pourquoi pas continuer sur ce thème. Ingrid est quelqu'un d'aussi engagée, ça lui permettait d'écrire aussi quelques textes. Avant, il n'y avait que moi qui les écrivais. Elle a collaboré aux paroles, se sentant très impliquée par le fait de pouvoir chanter des choses auxquelles elle croit. C'est parti comme ça. Et moi, à partir du moment où on parle de sujets forts, que ce soit une femme, un homme ou autre chose ça me va.


Tu expliquais que tu étais au cœur des compositions et voir aujourd'hui Ingrid qui s'implique un peu plus, ce n'est pas trop difficile de lâcher un peu ton bébé ?


Au contraire, écrire des paroles, c'est une des choses qui me prend le plus de temps parce que j'essaye de faire des textes qui ont du sens et c'est long à faire. Je suis ravi d'être aidé. Même pour la musique, je serais ravi d'être aidé. Donc au contraire, j'ai trouvé formidable de partager cet aspect-là. On s'est mis d'accord sur les thèmes à explorer, certains textes viennent plus de moi, d'autres d'Ingrid. J'ai adoré.


Sur cet album, pour la musique tu n'as pas trop été aidé, tu as tout écrit, pourquoi ne pas aller au bout de ce partage ?


Parce que je crois, pour moi, ce que je préfère c'est créer de la nouvelle musique. Je me mets à la guitare, je vais jouer trois minutes et essayer d'en tirer quelque chose. Avec le confinement, en tant qu'intermittent, j'ai eu beaucoup de temps libre. J'ai composé, proposé aux autres et on discute. J'ai toujours pour ainsi dire, fonctionné comme ça. Après c'est vrai qu'avec Pascal, il amenait certains riffs que je retravaillais et ça marchait bien aussi.


Tu es à l'origine, quelle a été la place de Nicolas et Samy sur cet album ? 


Nicolas a apporté ce côté organique. Je créée les lignes de batterie midi. Lorsque que Samy est arrivé, on avait déjà quasiment terminé l'album. Il restait quelques solos à enregistrer. Je lui ait demandé : "Tiens, est ce que tu veux essayer de faire un solo ?", il m'a dit "ok". Une heure après, il m'a envoyé une maquette et c'était vraiment top. On en a parlé avec Ingrid et on s'est dit qu'il fallait lui laisser des solos. Il en a un ou deux par morceaux et ils sont incroyables, de grande qualité. Ce sont d'excellents musiciens. 


Cet album est un morceau de gloire à la femme, mais pas que




Pour aller au bout de ce concept, un temple dédié à la femme figure sur la pochette. Avec un tel concept, selon vous la femme est-elle l'avenir de l'Homme ? Vous êtes le Jean Ferrat du metal ?


Je ne sais pas ! Cet album est un morceau de gloire à la femme, mais pas que. On parle aussi de bourreaux dans cet album. On parle de politique. Un titre évoque Marine le Pen qui est loin de l'encenser. On n'est pas les Béru non plus, on ne crie pas la jeunesse emmerde le Front National mais on essaie de la faire dans le verbe. On parle aussi de la sœur du dictateur nord coréen... ce n'est pas que positif.  Par contre, on encense certaines femmes qui ont mené ou mènent des combats. On parle en fait de la femme dans le sens large, on parle de féminicide, on parle d'usine à bébés au Nigéria. On cite aussi par exemple Masoudat Jalal qui est la seule femme à être entrée au gouvernement afghan quand les Etats-Unis avaient aidé à reprendre le pays. Et depuis que les talibans sont revenus au pouvoir, elle a quitté ses fonctions, elle est partie, vit cachée, on ne sait pas où elle est. On sent en cette femme une résistante, une femme forte. C'était important de parler d'elle.


Nous ce qui nous motive c'est de parler de sujets forts, et on ne changera pas.



Cet album confirme que Jirfiya est un groupe qui poursuit son engagement. Vous évoquez des sujets complexes tels que l'immigration, l'écologie.. N'avez-vous pas peur de vous enfermer dans ce sillon, d'être pris un peu trop au sérieux ? ou au contraire, c'est quelque chose qui vous est nécessaire, éveiller les conscience, qui fait partie de votre ADN ?

Cela fait entièrement partie de notre ADN. Chacun fait de la musique pour les raisons qu'il a envie. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise règle. Si les gens ont envie de faire rire, de parler de bière, de voiture, de dragon, c'est super. J'écoute sans problème. Nous ce qui nous motive c'est de parler de sujets forts et on ne changera pas. Après, on ne fait pas du punk ou de la chanson française où les paroles sont ce qui prime. C'est la musique qui reste au centre. Si les gens ont envie de se pencher sur les paroles c'est super et si ils ont le souhait d'en discuter après un concert c'est avec grand plaisir. Mais on ne réfléchit pas jusque là. On fait la musique qu'on a envie et on parle de sujets qui nous motivent.


D'accord, pour autant, on en revient à cette utilisation de l'anglais qui n'est pas très bien comprise. C'est un risque que cet engagement dans les textes ne soit pas totalement compris par votre public. N'est-ce pas paradoxal ou au contraire un moyen que le projet soit reçu un peu plus à l'international et plus universel ?

A l'international je ne sais pas mais en tout cas ce qui est sûr c'est que malheureusement le français est une barrière pour beaucoup de gens. Mais, dès qu'il y a du chant en français, un bon nombre assimile cela à de la variété. Après, il y a des groupes qui y arrivent très bien, je suis admiratif.
En France, il y a un public metal mais si ça chante en français ils n'écoutent pas. J'avoue avoir parfois du mal. Certains groupes plutôt rock ou hard comme No One Is Innocent, Noir Desir font ça très bien. Nous, ça marche mieux en anglais. Après oui, les textes sont moins mis en valeur et c'est vrai que c'est la musique que l'on retient. Mais bon, si les gens sont curieux, ils vont faire l'effort de les lire et qu'ils n'hésitent pas ensuite à venir nous en parler.


Vous avez déjà eu ce genre de retour ?

Pas trop non. C'est vrai qu'on n'a pas assez, peut être, communiqué sur nos paroles parce qu'on ne voulait pas que ça soit que ça. On n'écoute pas un morceau juste pour écouter le texte sinon on lit quelque chose. Mais communiquer un peu plus serait une piste, peut-être diffuser les paroles.  On pourrait faire ça, mais de là à chanter en français, cela donnerait une autre couleur à la musique et je ne suis pas certain que ça nous irait. A voir peut-être sur un titre, une ballade pourquoi pas.


"W" développe un peu plus les contrastes notamment avec le titre d'ouverture 'Asylum' long de 9 minutes, l'un des plus longs composé par le groupe avec l'utilisation de cordes et de cuivres (trompette). Comment avez-vous abordé cette chanson et l'inclusion de ces nouveaux instruments ?

Tout ce qui est violon et violoncelle sur ce titre, je l'ai composé en midi pour voir comment cela allait sonner. S'agissant de la trompette, je connaissais l'instrumentiste car il avait déjà joué sur un morceau de Born From Lie. J'avais un bon souvenir de lui. Il a écouté 'Asylum' trois fois et il m'a dit "ok, c'est bon". On a fait deux prises. A la base les interventions de la trompette étaient un peu plus longues et prenaient un peu trop d'ampleur et on a un peu réduit. J'ai choisi entre les deux prises la préférée et on l'a gardé quasiment telle quelle. Je trouve le résultat incroyable. Il a fait un super travail notamment sur 'An Endless Journey'. A la base, l'introduction était à la guitare mais je voulais un truc qui sonne un peu comme Pink Floyd, un peu planant. Je lui ai dit "est ce que tu peux jouer ça ?" et il l'a fait et donc j'ai enlevé la guitare, c'était juste incroyable.


Qu'apportent ces instruments dans la musique ?


Cela apporte une couleur différente. Par exemple sur 'The Path Of Hate', tout est dans l'intro. Sans elle, le morceau n'est pas le même, l'ambiance est différente et il n'a pas le même impact. Cela apporte aussi un petit côté symphonique notamment sur 'Asylum'.


Si l'incorporation des cordes ou cuivres apporte quelque chose en plus alors oui on le fera, si l'idée est bonne. Sinon on reste dans une formation classique, on joue du rock.




Cet apport a vocation à se décliner sur les prochains albums ?

Peut-être, si le morceau en a besoin oui. Il ne faut pas que cela devienne une recette que l'on répète. Si un morceau sonne bien dans une formation guitare, basse, batterie alors il n'y en aura pas besoin. Si l'incorporation des cordes ou cuivres apporte quelque chose en plus alors oui on le fera, si l'idée est bonne. Sinon on reste dans une formation classique, on joue du rock.


Pourquoi ce choix de la trompette alors que dans le metal en général c'est le saxophone qui est de plus en plus utilisé (notamment dans le black metal) ?

Je connaissais le trompettiste et j'étais satisfait du résultat dans Born From Lie, j'avais cela en tête...


On revient alors quelques années en arrière, pourquoi ce choix de la trompette à l'époque de Born Form Lie ?


Je pense que c'était une opportunité parce qu'il était dans la même école de musique et ami avec le batteur de l'époque. Ils étaient étudiants. Quand j'ai vu le résultat, je me suis dit qu'il fallait le refaire absolument. Et puis ça colle bien avec l'ambiance de l'album. Autant le violon et le violoncelle, c'est assez classique dans le metal autant la trompette c'était assez original. Si on parle de The Gathering, dans leur avant-dernier album, il y a je crois de la trompette, un morceau assez beau...


Tu as copié The Gathering pour avoir ton 2/5 sur Music Waves c'est ça que tu es en train de me dire (rires) ?


Non non, j'espère avoir un peu plus (rires)


Le premier extrait a été 'The Girl with The Perfect Face' avec un très beau clip on y reviendra. Le titre est également long de sept minutes et semble traité du paraître et de l'image. La chanson semble être très personnelle, qui en a eu l'idée et comment avez-vous vécu cette création pleine d'émotions ?

L'idée vient de moi. C'est l'histoire d'une comédienne qui s'appelle Linda Darnell, de l'âge d'or d'Hollywood qui a commencé à l'âge de 14 ans. On l'appelait “la fille au visage parfait”. Elle a eu une notoriété grandissante et est devenue la maîtresse du réalisateur Joseph Mankiewicz. Elle a d'ailleurs écrit un scénario avec lui qui a donné un chef-d'oeuvre mais il a pris une autre comédienne pour le film. Elle s'est sentie trahie et sa descente aux Enfers a commencé. Elle n'avait que 30 ans. Les studios l'ont estimé trop vieille, ils ont rompu son contrat. Elle a fini par tourner des séries pour la télévision et à l'époque ce n'était pas ce que c'est devenu aujourd'hui. C'était le bas du bas pour les comédiennes de ce standing. Elle est morte brulée à 41 ans dans un incendie. L'idée était d'aborder le sujet du vieillissement et de l'industrie cinématographique. J'ai fait des études de cinéma, je suis intermittent et j'avais envie de parler de cela. On a écrit la musique pour que cela soit le plus cinématographique possible. Quand on connait l'histoire de cette femme, il y a toutes les émotions avec un final très noir. On part de la joie au début où elle écrit avec le réalisateur jusqu'à une fin tragique. Je me suis dit qu'il faut faire un clip pour raconter ça en image parce c'est l'un des titres qui s'y prête le mieux.


Je vois les textes comme des histoires



Cet aspect cinématographique est important pour vous...


Je vois les textes comme des histoires, que ça soit un film, un livre... ça reste un histoire. Si on pouvait faire des clips avec des comédiens pour raconter ces histoires j'en ferais le plus possible et je serais très heureux.


Ce serait possible ça ?

Non, ça coûterait trop cher, c'est une question de budget. Celui-là est très réussi et on n'aimerait pas faire moins bien. Je suis très fier de ce clip, il est très beau. Je l'ai monté moi-même et il a été tourné avec un ami chef opérateur.


On a donc poussé le curseur le plus possible afin qu'elle donne le plus possible et elle l'a fait, elle a tout donné !




Ingrid continue sa progression sur cet album avec une accentuation des contrastes dans son chant rageur et mélodique et semble être de plus en plus à l'aise dans son rôle. Est ce que tu as le sentiment qu'elle a tout lâché pour cet album et atteindre l'objectif que vous vous étiez fixé dès le début ?


Oui, puisque l'objectif qu'on s'était fixé dès le début c'était d'enlever mes voix gutturales. Il y a en a beaucoup moins. Je dois avoir que quatre phrases tout seul. En écoutant Ingrid en répèt sur les anciens albums, on s'est dit qu'elle n'avait pas besoin de ces voix et je pense qu'on a eu raison parce que je ne pensais pas qu'elle pouvait aller aussi loin avec des voix graves, monter en puissance. Crier je le savais. On a donc poussé le curseur le plus possible afin qu'elle donne le plus possible et elle l'a fait, elle a tout donné ! Je trouve le résultat incroyable. 


Tu étais le chanteur principal dans Born From Lie. Tu ne te sentais pas légitime dans ce rôle, notamment en lisant certains commentaires assez peu amènes. Aujourd'hui comment vis-tu cela et l'avènement d'Ingrid ?

Je suis très fier d'elle, elle est vraiment géniale.


Tu te dis que vous êtes arrivé à ce stade-là mais là tu mets le voile sur tes ambitions - si tant est qu'il y en avait ?


J'en ai jamais eu, si j'ai chanté ce n'est parce qu'on ne trouvait personne pour le faire. On a cherché tout le temps au cours de notre carrière. On a rencontré Ingrid pour me remplacer à ce poste pour Born From Lie mais on a créé Jirfiya. Mon chant était un choix par défaut, on n'aurait jamais eu de groupe sinon car c'est difficile de trouver un chanteur fixe, quelqu'un de sérieux. Au début de Jirfiya j'ai toujours dit que je ferais moins de growl et que c'était elle qui allait chanter. Je suis guitariste et n'ai pas un souffle énorme. Sur scène, je suis obligé d'être concentré et ça ne m'amuse pas car je ne peux pas en profiter. Je suis obligé de gérer les pédales, jouer de la guitare, chanter... Aujourd'hui je suis content de cette configuration. Le peu de phrases que j'ai à faire, j'en suis content. Ce que j'aime avant tout c'est de créer de la musique, je pourrais jouer de la basse, du piano, ça m'irait mais chanter ce n'est pas pour moi.


On te sent plus épanoui, plus serein et on le ressent sur cet album...


Merci, oui en effet. Je suis ravi car avec Ingrid, vu son potentiel, tout ce qu'elle peut faire c'est quasi infini. Je suis heureux et j'ai moins de pression.
Je suis heureux d'écouter ma musique alors que quelqu'un de chanteur dit souvent qu'il n'aime pas s'entendre. C'est difficile de s'écouter chanter alors que suis content d'entendre quelqu'un d'autre qui chante très bien.


L'album est souvent très sombre notamment dans 'Sister In Blood', que traduit cette noirceur ?

Elle traduit le monde dans lequel on vit, malheureusement. On écrit des paroles fortes, engagées, on a envie de parler de ce qui ne va pas parce que les choses ne vont pas forcément très bien. On espère que cela éveillera les consciences. Il y a des lueurs d'espoir. On est très heureux dans la vie, il a des passages plus lumineux, plus calmes.


Avec cet album vous semblez vous détacher de vos influences Maiden et The Gathering, c'était dans votre cahier des charges, cette émancipation ?


Non, le seul cahier des charges était d'avoir moins de voix gutturales. Je compose et on assemble les choses comme un puzzle, on fait plusieurs essais de lignes de chant, des choses qu'on rajoute ou enlève. Peut être qu'on a plus progressé en tant que musiciens, tout le monde s'est surpassé.





Qu'attends-tu de ce nouvel album ?


Qu'il soit le plus entendu possible et qu'on puisse faire des concerts. J'espère qu'il vivra sa vie.


Merci beaucoup.


Merci à vous pour votre soutien.


Plus d'informations sur https://www.facebook.com/jirfiya-2276887239252675/
 
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