Science-fiction, metal... tels sont les principaux ingrédients de "Signals", premier étage de la fusée Corvius qui en appelle plein d'autres plus ambitieux encore à commencer par la release party qui se tiendra le 1er décembre... Rencontre avec un groupe pas comme les autres à suivre de près !
Quelle est la question qu’on vous a trop souvent posée et à laquelle vous auriez marre de répondre ?
Christophe "Chris" Cubas : "Pouvez-vous présenter le groupe ?" (Rires)
Eh bien l’interview est terminée…
Chris : (Rires)…
On savait que les choses allaient prendre un peu plus de temps que prévu
Plus sérieusement, votre album, "Signals " a mis du temps pour aboutir. Sauf erreur, le projet a débuté avant la Covid… Comment avez-vous vécu ce cheminement jusqu’à cette sortie effective de l’album ? Avez-vous eu des doutes ?
Nicolas Le "Ame" : Pas de spécialement de doutes mais on savait que les choses allaient prendre un peu plus de temps que prévu et effectivement, tous les musiciens ont connu cette inquiétude avant le retour de la scène pour tout le monde.
Chris : On avait quand même la volonté de développer tout ce qui est
live streaming et on s’est dit que c’était peut-être une bonne opportunité pour nous de rebondir et d’essayer d’apporter quelque chose de nouveau, surtout qu’on a un concept science-fiction qui collait vraiment avec cette idée de
live streaming avec des trucs un peu réalité virtuelle : c’est totalement dans le truc !
Et le Covid nous a permis de plus accentuer les choses sur le
networking et remettre à plus tard tout ce qui est
live.
Justement, vous êtes présents sur les réseaux sociaux où votre page Facebook alterne humour et information sur le projet. Quels sont vos relations avec ces réseaux sociaux et est-ce devenu un outil indispensable de promotion ?
Ame : C’est absolument nécessaire, je dirais même que c’est obligatoire parce que c’est important pour tout groupe de musique de garder le lien avec son public. C’est quelque chose qui est très souvent sous-estimé par les artistes mais c’est aussi très difficile parce qu’il faut constamment revoir sa stratégie…
Chris : On a un lien avec les réseaux mais on veut arrêter d’inonder les gens en ne parlant que de trucs sérieux. On veut essayer de détendre les gens, avoir plus de proximités avec eux. Les jeunes de 15 ans n’utilisent pas les réseaux comme nous et honnêtement faire des
stories, ce n’est pas quelque chose qui est naturel chez nous. En revanche, on axe plus les choses sur l’humour…
Ame : Tout à fait avec nos fameux
metal mèmes qui est un concept très mis en avant notamment par Slash si tu suis son Instagram…
Dans ces conditions, pourquoi êtes-vous présents ici pour une campagne promotionnelle "traditionnelle" ?
Chris : Il ne faut pas oublier que derrière les artistes se cachent des hommes… En plus de ça, nous ne sommes que deux dans le groupe : on a un levier qui est beaucoup moins puissant que les groupes où ils sont cinq à bosser à fond… C’est vrai qu’on est parfois pris par le
timing -le travail, les déménagements, la vie personnelle…
Ame : Outre le côté perso, il y a aussi le fait qu’il fallait qu’on soit absolument sûrs d’avoir une équipe
live solide -on a trouvé deux membres incroyables- pour pouvoir annoncer un concert lors de cette journée promo. C’est vrai qu’on a mis un peu de temps à accorder nos violons avec nos vies perso en parallèle, le label et notre attaché de presse, Roger de Where The Promo Is qui est formidable…
Généralement, on pose cette question en fin d’interview mais vous avez une date à annoncer ?
Ame : Tout à fait ! Notre
release party qui aura lieu le 1
er décembre parce qu’on ne fait pas les choses comme chaque groupe : l’album est sorti en janvier et notre
release party aura lieu le 1
er décembre (Sourire) ! On a voulu faire ça de manière originale…
… pour fêter le premier anniversaire de l’album !
Ame : Exactement !
Et donc, vous avez constitué une équipe autour de vous pour cette date...
Ame : Tout à fait, pour nos futurs concerts, notre tournée… En tous cas, pour la date de la
release party, on va faire en sorte d’avoir tous les chanteurs et chanteuses de l’album pour cette première date.
Lors de votre parcours, vous avez pu être en finale de la Metalhead Convention, cette accession vous a-t-elle surpris et quel a été l’impact de ce résultat sur votre projet qui était une histoire de potes au début ?
Chris : C’est vrai, c’est trop marrant quand on a commencé à candidater pour la Metalhead Convention, on y est allés la fleur au fusil avec Ame pour tenter et on a été super surpris d’arriver finaliste à la phase où les fans votent… D’un point de vue personnel, on a vraiment pris confiance parce que ça fait plaisir d’avoir des retours positifs sur notre travail acharné…
Ame : Et puis le retour des professionnels comme Nils Courbaron, Stephan Forté qui ont donné de bonnes critiques encourageantes à un groupe "débutant" comme le nôtre… On s’est dit qu’on était sur quelque chose !
On n’est pas qu’un groupe de metal !
Cet album "Signals" donc est le fruit d’une longue maturation avec la création d’une histoire de science-fiction, d’une imagerie autour, peut-être un roman… L’album est-il un des engrenages d’un projet beaucoup plus large que la musique ?
Chris : Carrément !
Ame : Tout à fait, on voudrait aller dans un côté transmédia…
Chris : On a effectivement cette volonté de développer le côté transmédia. On n’est pas qu’un groupe de metal : on veut toucher l’industrie du cinéma, du jeu vidéo bien sûr, de la musique et du
live ! Ça va prendre du temps mais effectivement, toute la musique qu’on fait est un chapitre de l’histoire du roman qui est en cours d’élaboration d’ailleurs par un écrivain qu’on salue et qui s’appelle Yann Perez. Il développe toute une histoire de science-fiction autour des musiques où Ame et moi incarnons des mercenaires militaires dans les années 2306 dans laquelle les grands courants marins s’affaiblissent et la Terre est en train de totalement mourir…
Ame : … un sujet d’actualité !
Chris : … et un nouvel armement très destructeur a été découvert : l’armement plasma qui permet notamment les voyages spatiaux grâce à des réacteurs au plasma ultra puissants. L’armement plasma pour lequel les grandes puissances militaires se battent. Bien sûr, derrière, il y a des concepts éthiques, de science-fiction et métaphysiques : c’est ultra riche !
Vous parlez de romans mais avez-vous également envisagé une déclinaison en bande dessinée à l’instar de feue-Think a New Kind ?
Ame : C’est la première fois qu’on nous fait la remarque mais tu as tout à fait raison…
Mais pour l’instant, vous allez vous contenter de jeux vidéo à l’instar de nos amis de Periphery…
Ame : C’est ça (Sourire) !
Comment avez-vous procédé pour l’écriture des chansons pour ce concept ? Avez-vous travaillé comme au cinéma avec un synopsis, un scénario et est-ce que l’écriture d’un tel concept est différente d’une chanson plus classique ?
Ame : Chris et moi sommes partis d’un postulat de base qu’on a cité tout à l’heure, à savoir nos personnages de mercenaires. Par la suite, on a rédigé pleins de petits synopsis par morceau et c’est à partir de là qu’on a développé ce côté un peu bande-son originale dans un premier temps pour mettre le côté metal ensuite…
Vous l’avez dit, l’histoire débute en 2306 et la Terre a donné presque toutes les ressources qu’elle pouvait donner… N’est-ce pas optimiste au regard de l’impact du réchauffement climatique et sachant que l’an dernier, le jour du dépassement était le 28 juillet, tendance qui ne devrait pas s’améliorer avec les années ?
Ame : Il faut se dire qu’il y a encore de l’espoir au niveau de l’Humanité… On a tous du mal par rapport à ça mais on préfère rester optimiste : on espère que le genre humain va pouvoir s’adapter pour sa survie…
Chris : C’est vrai qu’il y a tellement de gens qui nous ont annoncé la fin du monde pour 2012 et notamment le calendrier maya… C’est vrai qu’on est optimistes de base mais c’est humain, c’est l’instant de survie qui parle…
Ame : Mais c’est également normal de s’alarmer au regard des analyses scientifiques…
J’ai été bercé dans la science-fiction
"
Signals" évoque donc une possible vie dans l’univers, est-ce que vous êtes convaincus par cette possibilité ?
Ame : On l’espère !
Chris : Totalement ! A titre personnel, j’ai été bercé dans la science-fiction et je suis intimement convaincu que nous ne sommes pas les seuls dans l’univers…
Tu parlais de science-fiction, quels ont été vos lectures ou films qui ont nourri votre projet ?
Chris : "Prometheus", "Alien" en premier lieu
Ame : J’aime beaucoup "Blade Runner"
Chris : "Interstellar". Yann Perez qui met sa touche dans le roman est plus Stanley Kubrick "2001 l’Odyssée de l’espace" où il y a beaucoup plus de concepts métaphysiques qui sont élaborés et beaucoup moins sur les vrais
aliens violents à proprement parler…
Ame : … typiquement pop culture (Sourire) !
Beaucoup de groupes s’inspirent de cet univers science-fiction que ce soit dans le black metal ou le rock progressif, que ce soit Ayreon, Dream Theater avec "The Astonishing", Rush… Comment expliquez-vous cette fascination pour la science-fiction ?
Ame : Je pense que c’est à la fois la culture et la fascination pour tout ce qui est inconnu… c’est-à-dire se dire qu’il y a une vie, des univers différents à travers la galaxie et c’est quelque chose qui fascine l’être humain qui veut toujours en savoir plus dans l’exploration, sans oublier la partie rêve…
Et cette exploration, ce rêve, vous l’appliquez également dans votre musique ?
Ame : Oui, tout à fait, surtout en ce qui concerne la niche metal c’est-à-dire qu’on est obligés d’avoir ce côté un peu passionné, rêveur…
Chris : Ce qui me fascine dans ce genre musical, c’est que c’est l’un des rares qui permet une explosion totale des barrières. Dans le metal, tout est développé : l’amour, les peines, des concepts métaphysiques… "Atlantis Chronicles" par exemple parle des abysses et développe le monde imaginaire sous-marin… C’est vraiment ça qui m’a fait pencher vers le metal !
Ame : D’ailleurs, le public metal est l’un des plus ouverts…
Les deux principaux protagonistes de l’histoire sont deux mercenaires Chris et Ame (vous donc) qui font partie de l’unité Corvius. Comment vous êtes-vous répartis les rôles pour l’interprétation où les lignes de chants sont très travaillées que ce soit le growl, le chant clair… comme pour instaurer des dialogues ?
Chris : Yann Perez voit les choses de son œil et nous conseille. En général, Ame est quelqu’un de beaucoup plus posé et réfléchi, moins fonceur et bien sûr, beaucoup plus mature notamment sur le plan des projets et finalement, le personnage qu’il incarne dans le roman est totalement à son image : beaucoup plus posé, il prend du recul, il réfléchit, analyse et ensuite, il parle…
Ame : Alors que toi, tu es le personnage action (Sourire) ! C’est le fonceur, le gars qui fait parler ses muscles…
Chris : … l’enthousiasme avant tout !
Ame : Et au niveau des paroles, notre volonté était surtout de faire quelque chose qui soit propre à l’interprétation de l’auditeur d’abord. Après, si l’auditeur a envie d’aller plus loin en lisant le futur roman, il peut aller plus loin dans les détails mais on aime bien que l’auditeur s’approprie l’histoire…
Chris : Après, on a donné un petit synopsis à Yann dans lequel on a dit qu’on souhaitait être dans les personnages principaux, ce serait dommage qu’Ame soit juste un barman (Rires)… On a des petits fantasmes et on voulait vraiment effectivement être des personnages charismatiques avec des pouvoirs physiques avec des armes, des arts martiaux…
Et ces personnages, cet univers singulier que vous développez, comptez-vous refaire vivre cette histoire lors de vos futurs concerts à travers des tableaux ?
Ame : Tout à fait, à base de rétroprojecteurs, tout ce qui est travail de lumières…
On veut essayer de faire vivre une aventure, une expérience...
Comme vous l’avez détaillé par ailleurs, vous vous êtes focalisé sur l’aspect narration jusqu’à présent, il va falloir désormais vous pencher sur le visuel, quelle est votre approche sur cet aspect ?
Ame : On va peut-être aller sur quelque chose de plus simple en allant sur l’imagerie générale, une narration plus minimaliste sur scène… Notre volonté est de faire ça dans le futur mais dans un premier temps, il va falloir créer du lien et faire un spectacle lié avec le public avec des chorégraphies…
Chris : C’est notre défi ! On a un peu développé le
branding avec des t-shirts, des bombers militaires avec le logo Corvius… on a une espèce de
dress code aussi sur scène… On veut essayer de faire vivre une aventure, une expérience avec des chorégraphies, des fumigènes dans l’idéal mais on va être limité par le budget…
Ame : Pour l’instant, mais c’est notre volonté !
Votre musique est un mélange de metal, de rock, de progressif et de musique de film -on pense notamment à Hanz Zimmer- ou jeux vidéo avec notamment l’introduction de ‘Beneath Humanity’… Comment avez-vous pu canaliser vos idées pour ne pas vous laisser déborder par cet enchevêtrement de style et arriver à quelque chose de cohérent ?
Chris : C’est assez intéressant parce qu’autant il y a des morceaux pour lesquels on a réussi à structurer le tout et de faire quelque chose d’assez cohérent, autant il y en a d’autres -je pense notamment à deux dont ‘Dr. Badlimb’ et ‘The Discovery’- pour lesquels on tombe pratiquement dans l’expérimental… Vu que je suis le principal compositeur, ça a été une expérience à titre personnel. J’ai fait des tests comme un technicien dans un laboratoire et j’ai vu que sur certaines phases, il y avait des choses qui accrochaient vraiment difficilement : ça a été une grosse recherche où il fallait que le premier motif accroche avec le deuxième ! Ça a été très difficile mais on a réussi à trouver le petit truc…
Ame : Le lien s’est surtout fait par rapport au chant et comme je m’occupe vraiment de la mélodie, du chant et des paroles, c’est ce qui a apporté la cohérence, l’accessibilité sur les morceaux que Chris a composés…
Justement, l’architecture des titres semble très pensée, avec l’alternance de titres longs comme ‘Dr. Badlimb’ que tu as cité et d’autres comme ‘Light and Shade’ et ‘Gravity’… Est-ce que cette réflexion a été consciente pour l’immersion de l’auditeur dans l’histoire ?
Chris : Totalement !
Avez-vous pensé cet album comme un concept comme vous semblez l’indiquer ou avez-vous fait attention à l’ordre des titres pour pouvoir satisfaire le mode actuel de consommation en streaming ?
Chris : C’est vrai que comme tu as pu le remarquer, je crois que ça doit s’entendre dans les morceaux qu’on a fait, en fait, on fait d’abord le synopsis et ensuite, par exemple sur ‘Beneath Humanity’, on veut décrire une scène de guerre spatiale : comment commencer ? On met des trompettes un peu menaçantes comme dans "La Guerre des Mondes", bien évidemment, on ne met pas des instruments doux, on fait une introduction qui fait penser à une musique de boss final et ensuite, on incorpore les guitares : c’est comme ça qu’on fait du Corvius…
Contrairement au metal symphonique qui compose des riffs d’abord, l’orchestral suit le metal, nous, c’est totalement l’inverse, on fait d’abord l’orchestral et le metal suit…
Tu cites ‘Beneath Humanity’ qui laisse entrevoir un grain de folie qui rappelle un peu "Ziltoïd" de Devin Townsend. Est-ce que cela fait partie de vos influences ?
Chris : Totalement (Sourire) !
Ame : C’est vrai que j’aime beaucoup Devin Townsend. Et on a dit à la voix qu’on a trouvée -A. sch3- de jouer un politicien ou un général d’armée qui perd la boule à cause des
aliens…
… fan de café !
Ame : (Rires) ! On lui a demandé de se lâcher et en plus, j’ai composé les paroles sur la question "Qu’est-ce qu’il y a en-dessous l’Humanité ?", "Qu’est-ce que l’Humanité est capable de faire pour sa survie ?"…
Vous parliez de metal symphonique, Nephty Sia joue un grand rôle dans cet album et notamment sur le long titre ‘Origins’. On aime mettre des étiquettes, avez-vous conscience que sa présence donne à Corvius des allures symphoniques ?
Ame : Bien sûr !
Et plus globalement, quel a été son apport pour ce projet ?
Chris : Bien sûr, on a fait passer des batteries de tests à plusieurs musiciens et chanteurs autant sur la versatilité de la voix, sur le
growl, sur le chant clair… mais ce qui était incroyable et ce qu’on a bien aimé chez Nephty, c’est sa tessiture vocale incroyable : elle va vraiment dans le grave, elle est très polyvalente et parfois, elle va même dans le chant lyrique…
Ame : … et elle a écrit les paroles de ‘Origins’ !
Vous évoquiez la release party qui va avoir lieu le 1er décembre et donc le fait de constituer un groupe autour de vous. Est-ce qu’à l’avenir, l’armée Corvius ne se résumera pas à vous deux et intégrera des membres comme Nephty par exemple ?
Ame : Oui, on a constitué une équipe de session
live…
… live uniquement ?
Ame :
live uniquement !
Ca me rappelle notre interview de Wolfang Van Halen qui m’indiquait que bien qu’ayant créé un groupe live, en studio, Mammoth se résumera uniquement à lui…
Ame : C’est un peu ça, c’est-à-dire que les principaux architectes de Corvius seront Chris et moi. Du coup, on constitue une équipe
live et peut-être, dans le futur, on intégrera d’autres membres…
Et qui chantera en live, ce seront les mêmes chanteurs que ceux de l’album ?
Ame : On a pris une chanteuse pour interpréter l’intégralité du
set pour le
live…
Chris : On a pris une personne d’expérience bien sûr, notamment sur le placement. Et d’où la difficulté, comme l’a dit Ame, ça nous a pris un peu de temps avant de faire cette journée promo parce qu’on a toute une ribambelle de talents et il fallait en choisir un(e)… et ça dépend de beaucoup de choses : la disponibilité, la motivation…
Notre volonté est toujours de tenter d’innover
Pour en revenir au concept de l’album, est-ce que "Signals" est le premier épisode d’une longue histoire à la Star Wars ? N’avez-vous pas peur de vous enfermer dans une niche ?
Chris : C’est une bonne question… On l’a vu avec Bring Me the Horizon qui eux ont pratiquement exploré tout ce qui s’écoute aujourd’hui, ils ont même fait du rap…
Ame : Je pense que même si l’histoire continue d’une manière ou d’une autre, toujours dans le même univers, notre volonté est toujours de tenter d’innover avec bien évidemment nos influences mais toujours en apportant quelque chose de nouveau à chaque fois dans nos compositions…
Chris : C’est vrai que c’est finalement en ne prenant pas de risque que rien ne se créé : il faut un peu provoquer les choses… Notre volonté est d’innover : on ne veut pas être un énième groupe de metal qui fait les choses comme les autres…
Ame : On essaie de se démarquer !
Vous avez choisi de faire un album plutôt que des EPs qui sont la tendance actuelle et finalement, ce format EPaurait pu coller au concept décliné sur plusieurs épisodes ?
Ame : Quand on était encore en indépendant, c’est vrai qu’on était parti sur un EP. Mais quand on a rencontré notre label Music Records, on a totalement changé notre stratégie pour partir sur un album parce qu’on avait envie d’être plus ambitieux ! Mais c’est vrai que tout cumulé, on n’a pas fait les choses de manière conventionnelle, en tous cas pour la première sortie, on verra pour la suite…
Le clip de ‘Origins’ est une succession d’images pleines de symboles avec notamment ce dollar taché de sang, il rappelle un peu le travail fait par Lasse Hoile pour Steven Wilson. C’est un modèle esthétique pour vous ?
Ame : Pas forcément mais le symbole était surtout le côté, l’argent et le pouvoir corrompent les gens.
Chris : Le roman qui est élaboré est très vaste : il y a une histoire d’amour en parallèle, il y a également des trahisons au sein de ce vaisseau spatial, il y a des complots politiques… C’est une ville qui se gère dans un vaisseau spatial !
Dans ces conditions, comment envisagez-vous de restituer sur scène la densité de votre album ?
Ame : En proposant un spectacle en lien avec le public, les chorégraphies et à terme, tout ce qui est travail de lumière et de projection et peut-être de
stage design aussi dans le futur…
Chris : Et également les introductions, on sait qu’elles sont parfois un peu longues -je pense notamment à ‘The Discovery’- on peut effectivement penser à les raccourcir, histoire qu’il n’y ait pas trop d’attente et aller à l’essentiel !
["Signals"] n’est que la première pierre à l’édifice : vous n’avez encore rien vu !
L’album est sorti en janvier, dans ces conditions, qu’attendez-vous de cette journée promotionnelle ?
Ame: On est quand même assez fiers de nous même si on a encore beaucoup de choses à faire. C’est un premier album, on a de bons retours et on fera forcément mieux la prochaine fois… Mais notre attente est que les professionnels et notre public accrochent à ce qu’on fait mais ce n’est que la première pierre à l’édifice : vous n’avez encore rien vu !
A ce propos, je suppose que des morceaux du prochain album sont en cours… Avez-vous déjà constaté l’évolution ?
Ame : Bien sûr ! C’est l’équilibre entre ce qui est accessible et le côté expérimental.
Chris : Il y aura toujours des morceaux expérimentaux mais maintenant que j’ai fait mes expériences, je vais faire des formules qui marchent, je pense notamment que ça va peut-être s’orienter sur du ‘Light and Shade’ ou du ‘Revolution’ par exemple…
Ame : Et peut-être plus axer le travail sur les guitares…
Chris : Tout à fait !
Ame : Et faire quelque chose d’un peu plus chiadé
On a commencé cette interview par la question qu’on vous a trop souvent posée au contraire quelle est celle que vous souhaiteriez que je vous pose ou à laquelle vous rêveriez de répondre ?
Chris : C’est une bonne question !
Ame : J’ai une petite idée… "Quel est votre plus grand rêve ?"
Chris : Ah ouais !
Et alors ?
Ame : Vas-y Chris !
Chris : Mon plus grand rêve ? De faire le Hellfest et de pouvoir vivre de ma musique, je ne dis pas gagner 10 000 balles par mois, juste de quoi pouvoir subvenir à mes besoins et ceux de ma famille et continuer à faire ce que j’aime le plus au monde c’est-à-dire composer !
Ame : Et ce qui est bien avec ça, c’est qu’on a tous les deux le même rêve (Sourire) !
Que dire de plus ? Merci beaucoup
Ame : Merci à toi !
Chris : C’était un plaisir…
Et merci à Calgepo pour sa contribution...