C’est déjà la 13ème édition pour le Raismes Fest. Comme chaque année, les amateurs de hard rock et de heavy métal dans tous ses genres sont invités dans le Nord de la France pour clôturer une belle et bien garnie saison de festivals européens.
C’est toujours dans le même cadre verdoyant du Château de La Princesse que les festivaliers sont conviés, en ce deuxième week-end de Septembre, à retrouver une affiche à la fois riche et éclectique avec quelques grands noms de la scène métallique, mais aussi avec des découvertes et des groupes en devenir. Le tout encore une fois concocté par une équipe dynamique et passionnée et devant une assistance assez fournie tout au long du week-end, cela même si l’affluence générale aurait pu être plus importante, le dimanche en particulier.
La journée de ce Samedi 11 Septembre est prometteuse avec des groupes plutôt rares dans notre pays et elle se lance avec la traditionnelle scène découverte qui est toujours un tremplin idéal pour les jeunes groupes afin de se jeter dans le grand bain devant un public large.
Et le tout démarre avec une belle énergie avec Tronckh. Les Boulonnais nous proposent une musique de très bonne qualité avec leur métal moderne teinté de Faith No More et Mr Bungle. Le son est excellent et le groupe montre une pêche énorme et une bonne humeur communicative, lançant le festival avec bonheur.
Swamp démarre ensuite la scène principale. Le groupe français a choisi de rendre hommage aux maîtres du rock sudiste, Lynyrd Skynyrd, et il le fait avec une classe énorme, emmené par un G. Zand au charisme très fort. Il permet ainsi de découvrir ou redécouvrir les standards de la légende américaine dans un bel esprit de nostalgie.
Avec Klaws, la scène découverte permet de faire la connaissance d'un groupe originaire de Mons qui propose un bon métal moderne entre Artsonic et Anthrax, et même si le tout est un peu linéaire, la pêche et l’efficacité du groupe lui permettent de convaincre un public attentif.
Zoe lance ensuite les choses sérieuses. Les Calaisiens sont en effet très attendus tant leur hard rock stoner a fait parler de lui dans la région et en France. Et le groupe ne déçoit pas et colle une belle claque à l’assistance. Les titres de ses deux albums font mouche et c’est un plaisir d’entendre les extraits de "Dirty Little Sister", leur dernier-né. Le groupe se montre puissant et efficace, emmené par des musiciens de talent, et nous offre un grand moment de hard rock et déjà un des moments forts du festival.
[IMAGE1]
Avec Wardanz, on retrouve un groupe du Languedoc qui n’a pas hésité à traverser le pays pour nous secouer avec son heavy métal traditionnel de grande qualité. Et il n’a pas fait le voyage pour rien tant il s’avère être de grande qualité et se présente comme une belle découverte.
Crimes Of Passion enchaîne ensuite sur la grande scène et son mix entre le heavy classique et l’émo à la Bullet For My Valentine fait son effet, en particulier grâce à un chanteur efficace qui n’hésite pas à donner de sa personne en remuant pas mal le public. Nous noterons une belle reprise hommage du "Holy Diver" de Dio bien exécutée et qui fait toujours plaisir à entendre. Ensuite pour faire face au forfait de E-Nora, le festival a la chance de compter sur Incry, initialement prévu le lendemain et qui profite avec un grand plaisir de la belle opportunité de jouer deux fois dans le week-end. Et les Parisiens prennent leur chance avec talent avec leur rock métal chanté en français à la fois puissant et mélodique qui fait son effet. On sent clairement que le groupe a de la bouteille sur scène tant il la tient avec aisance.
Soutenu par un buzz assez fort, les Suédois de The Murder Of My Sweet donnent à Raismes leur tout premier concert français. Avec la charmante Angelica Rylin, ils proposent un métal symphonique aux forts relents pop, un peu comme si After Forever s’était assagi à la manière d’un Lacuna Coil. Le résultat est assez sympathique quoi qu'un poil répétitif et formaté, mais il fait son effet, Angelica y contribuant pas mal avec une voix de qualité typique du genre, sans jamais trop forcer comme c’est souvent le cas.
Changement de style avec Poncharello. Ce groupe lillois, très habitué à écumer les bars et scènes de la région, propose un hard rock teinté de punk et de garage rock d’une belle efficacité. Le groupe n’apporte certes rien de bien neuf, mais sa fougue et son énergie forcent le respect et mettent une belle ambiance alors que les têtes d’affiche vont bientôt rentrer en action.
Grand Magus est la première d’entre elle et est très attendue. Ses deux derniers albums, "Iron Will" et "Hammer Of The North" l’ont propulsé dans les grands noms du heavy métal mélodique européen, et le groupe, emmené par un JB à la voix toujours aussi puissante et envoutante et aux riffs de guitares acérés, a largement convaincu. Sa musique, heavy et mélodique et teintée de doom fait son effet. Le trio délivre une prestation convaincante avec pas mal d’extraits du petit dernier et des retours en arrière sympathiques. En tout cas des brulots comme "Hammer Of The North", "Iron Will" ou encore "Kingslayer" et "Lodbrok" ont convaincu un large public de s’intéresser de près à une valeur montante du genre.
[IMAGE2]
Il revient à Free Launch l’honneur de clôturer cette journée sur la scène découverte, et malgré un rock métal électro difficile d’accès, le groupe belge se taille un beau succès dans la nuit tombante avec une prestation solide et visuellement intéressante.
Ensuite le folk Pagan métal est de nouveau à l’honneur à Raismes, le festival étant un familier du genre, avec les Suisses de Eluvitie. Le groupe, composé de huit membres, prend un peu de temps à lancer son concert, mais une fois partie, la machine est très efficace. Le mélange entre passages death, heavy, mélodiques et folk soutenus par des instruments traditionnels prend très bien et met une ambiance du tonnerre auprès d’un public assez jeune et motivé. On notera une excellente reprise du classique d’Alan Stivell, "Tri Martolod", renommée "Inis Mona" et qui ajoute au côté festif de ce très bon concert.
Avec Uriah Heep, les organisateurs ont frappé fort. Le groupe est rare en France (deux concerts seulement depuis le milieu des années 80) et le voir encore en activité après plus de 40 ans de carrière est une chance rare. Les vétérans ne vont pas décevoir et proposer un concert formidable, bon mixe de leur carrière avec plusieurs titres du dernier album, "Wake The Sleeper", sorti en 2008, et des classiques indémodables. Servis par un son de grande qualité, les musiciens, notamment le batteur Russel Gilbraok arrivé en 2007 et qui donne une énergie immense aux titres, sont en pleine forme. Au chant, Bernie Shaw est au top et le vétéran d’origine, le guitariste Mick Box délivre une prestation sans failles. Niveau hymnes, nous sommes largement servi avec "Return To Fantasy", "Easy Livin", "Bird Of Prey", "July Morning", "Free An’Easy", de quoi satisfaire les amateurs et amoureux du groupe. Tandis que les nouveaux titres font leur effet, "Wake The Sleeper" ouvre par exemple le concert avec une puissance rare et "Angels Walk With You" se présente au milieu des hymnes avec efficacité. Uriah Heep prouve donc aux jeunes et aux anciens qu’il a encore la pêche malgré les années et qu’il faut encore compter avec lui.
Cette journée de Samedi fut donc une réussite avec groupes confirmés et petits jeunes en devenir. Le festival se lance donc dans les meilleures conditions et annonce un Dimanche radieux et fort en sensations.
[IMAGE3]
Set List d’Uriah Heep :
Wake The Sleeper
Return To Fantasy
Only Human
Book Of Lies
Bird Of Prey
Corridors Of Madness
Stealin'
Free An' Easy
Gypsy
Look At Yourself
Angels Walk With You
July Morning
Easy Livin'
Sunrise
Lady In Black
Plus d'informations sur http://www.uriah-heep.com/