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TITRE:

POWERWOLF (13 JUIN 2024)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

HEAVY METAL



En vingt ans, Powerwolf s'est taillé une place de choix sur la scène metal. Nous avons rencontré son claviériste -Falk Maria Shlegel- qui nous raconte tout sur le nouvel album "Wake Up the Wicked" et ses ambitions...
STRUCK - 12.07.2024 -
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On ne peut pas dire que les Allemands ont chômé pendant ces 20 ans, en sortant pas moins de neuf albums sans compter les lives, les albums spéciaux comme "Interludium" paru l'an dernier... Tant et si bien que le groupe -au son reconnaissable entre mille- est devenu une référence de la scène metal et ce n'est pas avec le très riche "Wake Up the Wicked " que la tendance va s'inverser...


Depuis la sortie de "Call of the Wild" en 2021, Powerwolf a été pas mal occupé, il y a eu le live "The Monumental Mass" en 2022, "Missa Cantorem II" la même année et "Interludium" il y a un an. Comment expliques-tu cette frénésie de sorties ? Est-ce si important pour vous de sortir des nouveautés et ainsi garder un lien fort et constant avec les fans ?

Falk Maria Schlegel : Oui, c'est l'une des choses les plus importantes pour avoir cette connexion avec les fans. Tu as mentionné, par exemple, "The Monumental Mass" : nous l’avons fait pendant la pandémie, nous voulons juste délivrer une approche cinématographique du monde de Powerwolf, une sorte de film-concert. Puis tu as mentionné "Interludium" qui était un album entre les deux. Pendant cette pandémie, nous avons fait quelque chose de vraiment anormal pour Powerwolf : nous sommes allés dans la salle de répétition et on a écrit des nouvelles chansons. On donc a sorti cet album plus tôt pour sauver ces chansons. Et puis, heureusement, nous avons pu remonter sur scène : c’est ce dont nous avions besoin pour délivrer l'énergie, le pouvoir de l'expérience de la scène que nous avons connu juste après la tournée américaine. Nous avons commencé avec la chanson de ‘Wake Up the Wicked’ qui était l'approche dans ce cas, parce qu’on a toujours essayé de garder ce moment de live sur nos albums. Et ça n'a pas été possible pour "Call of the Wild" qui est vraiment un bon album : on a vraiment essayé. Mais aujourd’hui, on est de retour !


Attila est la voix, la chose qu’on remarque en premier dans Powerwolf !





Parmi ces sorties, on trouve des disques avec vos titres repris en collaboration avec d’autres chanteurs. Vous avez déjà eu cette démarche dans le passé, je pense à "Communio Lupatum" en 2018. Pourquoi avoir eu envie d’entendre d’autres chanteurs sur vos chansons ?

Parce que c'est une approche complètement différente. Attila est la voix, le choix qu’on remarque en premier dans Powerwolf ! Et au moment de faire ces reprises, nous avons demandé aux chanteurs de faire ça à leur sauce et ne pas faire du Attila (Rires) ! Je me souviens de la chanson de ‘Call of the Wild’ reprise par Hansi Kürsch de Blind Guardian et c'est… différent. Nous voulions entendre ces approches différentes mais ce n 'est pas un album de Powerwolf mais un peu comme si Powerwolf sonnerait si nous avions un chanteur différent...


Mais n’avez-vous pas craint que le résultat soit loin de vos attentes ? En d’autres mots, n’avez-vous pas hésité à confier vos bébés à d’autres personnes ?


Parfois, ça paraissait étrange (Sourire) quand on a entendu les premiers retours. On ne s’attendait pas avoir du Attila mais on ne savait pas à quoi s’attendre. C'était un bon sentiment, mais un sentiment étrange. Et finalement, c’est une expérience intéressante avec des versions intéressantes mais ça ne sera jamais dans la même approche parce qu’Attila ne le ferait jamais d’une autre façon que la sienne…


Pour en revenir à "Interludium", ce disque servait en quelque sorte d’intermède entre deux disques mais finalement la période entre "Call of the Wild" et "Wake Up the Wicked" a été très courte. L’idée était probablement de faire patienter vos fans mais n’avez-vous pas craint de les saturer ?

En fait, nous nous sommes retrouvés avec ces quatre nouvelles chansons…


Nous ne voulions tout simplement pas attendre !


… Justement, n’était-il pas possible d’intégrer les six titres inédits de "Interludium" dans "Wake Up the Wicked" ?

Nous ne voulions tout simplement pas attendre ! Nous avons écrit ces chansons pendant la pandémie et nous avons discuté pour savoir si nous devions attendre jusqu'à la sortie de "Wake Up the Wicked "ou si nous devions donner à nos fans quelque chose de nouveau pendant cette période si difficile. Nous avons décidé de sortir cet album qui n’est pas un album normal, et avec le recul, je suis heureux que nous l’ayons fait parce qu’il y a de bonnes chansons que nous avons jouées sur scène comme ‘Sainted By The Storm’ et ‘My Will Be Done’. Nous avons fait un vidéo aussi. Il était clair que nous aurions une autre approche pour la composition après une saison de lives. Mais aujourd’hui, on se concentre sur "Wake Up the Wicked". Et tu as raison, pour cet album, nous avons un bonus CD avec notre concert à New York, notre premier concert dans cette ville... Mais pas de reprises (Sourire), rien que "Wake Up the Wicked" !


Justement ce nouvel album c’est donc "Wake Up The Wicked", qui signifie que le "Le Mal se réveille", porté par une pochette impressionnante. Est-ce important pour voir d’avoir un véritable dessin de pochette là ou des groupes se contentent de dessins faits par une Intelligence Artificielle
?

Oui, absolument. Nous avons vraiment besoin d'un vrai artiste pour nos pochettes et cela fait des années que Zsofia Dankova travaille pour nous, depuis "The Sacrament of Sin". Notre guitariste Matthew (NdStruck : Matthew Greywolf) lui transmet des idées et elle les met en place en peinture… On ne veut pas juste faire appel à l’Intelligence Artificielle, ce serait bizarre. C’est comme imaginer Eddie d’Iron Maiden qui ne serait pas fait par Derek Riggs : c’est une marque de fabrique aujourd’hui ! Si vous mettez des éléments de ce dessin dans un générateur AI, il y aura probablement quelque chose de bien mais sans aucune âme, sans rien.
De la même façon, nous avons la même approche pour les vidéos. Pour les dernières en date -‘1589’ou ‘Sinners of the Seven Seas’- nous voulons faire un vrai film…


On y reviendra par la suite, mais toujours concernant la pochette, quelle est l’idée ? On voit des prêtres autour de votre mascotte sur son trône, on imagine l’arche d’alliance sur la gauche. Est-ce une mise en cause du christianisme au moyen-âge et après, quand cette religion dominait et écrasait ses adversaires ?

Je ne sais pas. Le loup est au milieu assis sur son trône et en train de se lever. Les gens autour du loup bougent parce que le loup se lève et ils savent que quelque chose va se passer sans vraiment savoir à quoi s’attendre.
Nous évoquons ces thèmes dans ‘1589’ ou ‘Heretic Hunters’ ou même ‘Joan of Arc’ ces moments cruels qui ont eu lieu dans les temps et peut-être qu'il montre un peu cette atmosphère des années médiévales qui n'étaient pas le meilleur moment de vivre (Rires) !


Vous abordez l’histoire de Jeanne d’Arc dans cet album qui montre que l’histoire reste votre moteur. Garder des thèmes historiques dans votre musique est quelque chose d’important pour vous ?

C'est de plus en plus important. Nous sommes toujours en train de parler des sujets religieux, des loups-garous, des mythologies, des histoires… Et dans ces cas, nous essayons de trouver une combinaison entre les deux : dans le cas de Jeanne d’Arc, elle est morte sur le bûcher parce qu'elle a été accusée d'hérésie. C’est une combinaison entre les sujets religieux, avec les chasseurs d’hérétiques et plus précisément les Cathares qui ont sévi en Europe… Nous évoquons tout cela : la mythologie, les légendes, les aspects historiques et nous les combinons…


Dans ce fil rouge d’histoires horrifiques, il y a ‘1589’ qui évoque l’histoire de Peter Stump, un tueur en série macabre et vu comme un loup-garou, une histoire taillée pour Powerwolf…

C'était fait pour nous, et la chose amusante est que nous ne l'avions pas trouvée jusqu’à maintenant. Nous cherchons sans cesse des histoires à raconter et nous n'avions pas trouvé cette histoire. Et puis on l'a trouvée. A ce moment, chaque lien Google, chaque recherche, chaque livre à lire n’évoquait que Peter Stump. On a même trouvé des documentaires, des prospectus anglais et danois qui décrivaient ce procès et toute cette histoire concernant Peter Stump. C'est un fait : il est mort sur le bûcher mais était-il vraiment un loup-garou ? Etait-il juste un tueur ? Ou finalement juste un marginal…


Nous nous considérons avant tout comme des musiciens, des artistes.




On peut se poser la même question pour toi ?

(Rires) Je me suis posé la même question quand ils m’ont maquillé pour la vidéo : suis-je un marginal ? Mais c'était vraiment bizarre parce que quand tu creuses un peu, Peter Stump était le seul protestant dans cette région catholique. Et beaucoup de marginaux étaient automatiquement coupables mais c'était la guerre et les autorités devaient trouver un coupable…. Ce mélange des genres est vraiment intéressant. Mais au-delà de raconter ces histoires, notre but principal est de divertir parce que nous nous considérons avant tout comme des musiciens, des artistes. Ça signifie que ça me va très bien si les gens hurlent ‘1589’ à nos concerts sans connaître l’histoire (Rires)


Et vous avez fait une vidéo, un court-métrage soigné pour ce titre. Dans une époque où la musique se consomme comme un burger, faire un tel clip est presque anachronique... Est-ce important pour vous de garder un aspect cinématographique qui fait un peu partie de votre ADN ?

Absolument. Nous essayons toujours de garder cet aspect cinématographique dans nos concerts, de construire une scène avec des décors chrétiens… et inviter les gens à participer à ce spectacle heavy metal.
Pour cette vidéo, nous avons essayé de délivrer un peu d’histoire. Nous l'avons fait dans le Sud de l'Angleterre, à Chichester : nous avons fait ce film en une semaine : que ce soit dans le musée, à l'extérieur, dans la forêt, dans des endroits où il y avait des acteurs, de très bons acteurs, avec des vêtements originaux, beaucoup de maquettes… Il y a eu beaucoup de travail ! Nos amis sont fidèles si bien qu’ils regardent les vidéos encore et encore pour regarder chacun d’entre nous dans chaque scène. Ce n'est pas juste cliquer machinalement et passer à autre chose comme ce qui se fait sur Instagram ou TikTok…


… Les fans de metal consomment la musique différemment et s’intéressent aux groupes qu’ils soutiennent…

Absolument, je suis heureux de les avoir mais malheureusement, on a besoin d'Instagram et TikTok pour faire des publicités de ces vidéos (Rires)…Et même, par exemple, j'étais à Bedburg -cette petite ville près de Cologne, où Peter Stump vivait- j'ai pris une photo du château et je l'ai postée. Suite à ça, des fans très fidèles se sont rendus dans cette ville pour la visiter. C'est génial de constater à quel point ils s’intéressent à tout ce que nous faisons…


Le titre ‘Kyrie Klitorem’ semble être la suite thématique de ‘Resurrection by Erection’ et ‘Coleus Sanctus’. Avoir une thématique sur plusieurs albums semble important pour vous, un peu comme ça l’était pour Iron Maiden et sa trilogie ‘Charlott the Harlot’…

Ce n'est pas une trilogie, mais le temps est arrivé de rendre hommage aux femmes (Sourire). Parce que nous avons mis en valeur la masculinité avec ‘Resurrection by Erection’ et ‘Coleus Sanctus’ et aujourd’hui, ‘Kyrie Klitorem’. Ça montre que nous avons un peu le sens de l’humour au sein du groupe avec de tels titres de chansons. Parce que si on se cantonne à faire uniquement des titres comme ‘Bless 'em With the Blade’, on pourrait penser que nous sommes des fondamentalistes ou quelque chose comme ça. Nous ne le sommes pas, nous sommes des musiciens qui s’amusent. Et parfois nous osons des titres de chansons qui représentent la partie cachée et amusante du groupe.


Nous ne réalisons que maintenant que nos chansons sont courtes !


Cet album contient onze titres et une courte durée -un seul titre dépasse les 4 minutes- L’idée était de privilégier un côté direct ?

Je dois être honnête, nous ne nous étions pas rendus compte… Mais par exemple, des titres comme ‘We Don't Wanna Be No Saints’ ou ‘Bless 'em With the Blade’ n’ont pas besoin de plus d'éléments. En fait, nous n’avons pas de plan d’action où nous nous disons qu’il faut uniquement composer des titres de 3 minutes qui correspondent à ce que veut Spotify… Non, c’est tout simplement que c’est un développement naturel mais effectivement, nous ne réalisons que maintenant que nos chansons sont courtes (Rires) ! Mais franchement, que pourrais-je ajouter à ‘Bless 'em With the Blade’ ? Qu'est-ce que je peux ajouter à ‘1589’ ? Rien ! Tout est dit ! Et ces chansons sont très dynamiques.


Malgré tout, le côté romanesque, théâtral qui a toujours fait partie de votre identité est présent mais avec ‘1589’, ‘Joan of Arc’, ‘Vargamor’, ‘Kyrie Klitorem’ et ‘Sinners of the Seven Seas’ vous avez accentué cet aspect. Etait-ce conscient de créer cet album comme un roman avec des chapitres ?

C'est une bonne question…


Ce sera bien la seule…

(Rires) Non, non, non ! C'est juste de penser à ce sujet parce que ce n'est pas un album concept. Ce n'est pas un album où on combine tout en un truc de sens commun. Mais tu as raison quand tu dis que nous traitons de sujets spécialisés dans l’histoire. C'est probable que nous avons lu des choses et après ça, nous réalisons ou reconnaissons qu’il y a un peu plus de sens commun mais c’est souvent une coïncidence. Nous ne planifions pas d’effectuer des recherches historiques. Ça s’est passé ainsi…


Ça rejoint la question que nous avons posée précédemment : pourquoi ne pas avoir inclus les inédits de "Interludium" dans ce nouvel album, parce que vous étiez dans un état d’esprit différent de ce nouvel album ?

C’est intéressant ce que tu évoques parce que quand nous avons composé ‘Sainted by the Storm’ ou ‘My Will be Done’ de "Interludium", nous avions une approche complètement différente. Et maintenant que tu m’en parles, je reconnais que "Wake Up the Wicked" est une approche radicalement opposée…


Sur ‘1589’, tes parties de clavier apportent un côté plus mélancolique, un peu de tristesse même dans le déroulé que vous faites de cette histoire. Ce titre c’est une tragédie en musique en quelque sorte avec la vidéo ?


En fait, quand on a découvert Peter Stump et son histoire, il était clair que ce ne pouvait pas être un titre très rapide. Il devrait être une chanson avec de l'émotion, c'est-à-dire qu'il y a plus de dynamique dans la chanson. Il y a le couplet, le refrain qui monte et le solo et ainsi de suite… Quand on a écrit cette chanson, on avait déjà des images en tête, comme dans un film… Mais nous ne sommes pas réalisateurs… Mais on a rencontré Adam Barker au Hellfest : on a échangé avec lui de notre vision, de notre vision pour cette vidéo. Il a trouvé ça génial parce qu’il y avait plein d’idées qu’il pouvait creuser… Ensuite, on a fait le casting, trouvé le lieu et nous avons développé les idées… Pour être franc, les idées pour la vidéo de ‘1589’ ont débuté lors de la précédente édition du Hellfest en juin dernier. Nous avons enregistré la vidéo en novembre à la fin des festivals. C’est un délai assez long pour ce type de vidéo musicale.


‘Bless’em with the Blade’ et ‘Thunderpriest’ ont un côté très speed, quasi-power metal avec un côté simple et direct. Vous aviez envie de sonner plus speed avec ces titres ?

Le premier titre qu’on a composé pour cet album est ‘Bless’em with the Blade’ qui est très rapide et ultra-heavy. Et on s’est dit qu’on le mettrait en ouverture de l’album pour qu’il montre la dynamique.


Avec également en tête de les jouer sur scène ?

Oui, nous les répétons actuellement (Rires). Avec ces chansons, il n’y a pas de prisonnier (Rires), ces chansons sont des ouragans ! Et on veut délivrer ce sentiment. Normalement, Powewolf débute ses albums avec des chansons comme ‘Sanctified with Dynamite’ (NdStruck : de l’album "Blood of the Saints"), ‘Faster than the Flame’ (NdStruck : de l’album "Call of the Wild"), ‘Fire and Forgive’ (NdStruck : extrait de l’album "The Sacrament of Sin") qui montrent la dynamique et le pouvoir qu’on ressent en nous.


Nous ne sommes pas un groupe médiéval mais nous avions l'intention d’accentuer l’accent folk




‘Heretic Hunters’ et ‘Vargamor’ ont une touche folk qui donne une force épique certaine et un côté très entraînant. Est-ce que cette touche folk fait partie de votre identité ?

Oui, par exemple, dans ‘Heretic Hunters’, on a aussi utilisé une vielle à roue et des instruments celtiques... Nous osons plus utiliser ces instruments. Nous ne sommes pas un groupe médiéval mais nous avions l'intention d’accentuer l’accent folk - même si nous l'avons fait dans ‘Incense & Iron’ (NdStruck : extrait de l’album "The Sacrament of Sin") ou sur ‘Blood for Blood’ dans le précédent album… Mais par exemple, quand vous jouez une partie avec ton orgue, parfois celle-ci sonne comme une flûte : et c'est ainsi qu’on s’est lancé sur ‘Heretic Hunters’. Et si tu joues dans une ambiance différente, il faut être un peu plus rapide avec les doigts et tu as une approche différente pour le tempo de la chanson, ce qui finalement donne une composition différente.
Et pour ‘Vargamore », on a commencé avec la voix d'Attila, pas en chantant une chanson, mais en racontant une histoire...


A cet égard, Attila vit littéralement les paroles qu’il chante. Enregistrez-vous dans des conditions particulières pour qu’il ait cette conviction si forte, cette intensité épique avec un travail est digne d’un acteur comme Bruce Dickinson pour cette idée d’implication totale et de conteur ?


Je pense qu’Attila serait heureux d’entendre une telle comparaison (Sourire). Attila a voulu essayer une approche différente en commençant en chantant sans guitare ou sans partie introductive. Mais ce n’était pas facile de trouver cette bonne ambiance, à savoir qu’il faut faire extrêmement attention quand tu t’embarques dans une telle approche parce que ça peut rapidement sonner de façon stupide, drôle, ennuyeuse ou ce que tu veux…Il faut que l’atmosphère ne soit pas surjouée mais il faut l’être un peu pour être dans le bon ton. Mais pour moi, ‘Vargamore’, c'est la dernière chanson, comme si on prenait les auditeurs par la main pour qu’ils nous suivent pour terminer le voyage… Pour moi, c’est le bon moyen de terminer l’album.


Tes claviers sont encore très présents dans les soli et dans les mélodies et cela fait votre différence. Les claviers ne sont pas juste un complément…

Absolument !


Nous avons compris comment jouer de l’orgue pour qu’il soit une partie centrale dans certaines situations.


… ils sont à égalité avec les guitares. Est-ce un point déterminant quand vous composez ?


Comme tu l’as dit, nous essayons de trouver un bon équilibre entre la voix d’Attila, les arrangements notamment des chœurs, les orchestrations et les claviers et notamment les orgues. Et comme tu l’as dit, nous n'utilisons pas cet instrument comme une couche lambda. Non, c'est plutôt un instrument de premier rang mais toujours dans un souci de soutenir la chanson et la voix d’Attila. On a toujours essayé d’utiliser les instruments de façon à ce qu’ils puissent avoir un bon impact sur la chanson. Mais merci pour le compliment. C’est vrai que nous avons compris comment jouer de l’orgue pour qu’il soit une partie centrale dans certaines situations.


Et il y a bien entendu la marque de fabrique Powerwolf avec vos refrains appuyés, directs et souvent balancés d’entrée de jeu comme avec ‘1589’. Est-ce important de garder cette idée dans vos titres ?

Nous aimons jouer avec la principale idée de la chanson. Dans la théorie de la musique, tu verras que les arrangements de la guitare sont toujours dans le contexte de la chanson. Ce n'est pas comme nous le faisions à nos débuts, quand nous n'avions pas beaucoup d’expérience : nous avions juste le solo, couplet, refrain et partie finale. Aujourd’hui, si tu es attentif aux notes et aux lignes, c'est toujours un mélange de la chanson et pas quelque chose de complètement différente. On dit en Allemagne que ça sonne rond, ça veut dire que ça sonne comme une boucle et c’est une bonne façon de composer à mon sens.


Et toujours concernant cette marque de fabrique, n’est-ce pas délicat parfois d’éviter la redite quand on possède une identité aussi for
te ?

(Rires)…


J’ai pu lire ici ou là que Powerwolf avait une formule mais ce n'est pas vrai !


Justement, avec cet album vous avez su éviter cet écueil, grâce aux passages folks ou à l’idée théâtrale et romanesque…

C’est super difficile surtout que c’est notre neuvième album. Les attentes que nous avons en tant que groupe sont vraiment grandes : en d’autres mots, nous voulons proposer le meilleur ! Quand on commence à écrire des chansons, on se dit parfois qu’on ne peut pas la proposer parce que la chanson existe déjà. Ces démos ont parfois de belles idées mais on ne peut pas se répéter. Pour être franc, ce n'est pas facile, c'est même très difficile d’écrire des chansons catchy. J’ai pu lire ici ou là que Powerwolf avait une formule mais ce n'est pas vrai ! C'est super difficile d’écrire de nouvelles notes, de nouveaux refrains que tu reprends en chœur avec le public comme ‘We Don't Wanna Be No Saints’ : cette chanson est bien sûr dans la tradition de ‘Demons Are a Girl‘s Best Friend’ (NdStruck : extrait de "Sacrament of Sin") ou 'Dancing with the Dead' (NdStuck : extrait de "Call of the Wild") mais ce ne sont pas du tout les mêmes. Absolument pas ! Et c'est notre but principal mais que c'est dur (Rires) !


J’espère que nous serons là dans vingt ans...


Sans transition, votre premier album va fêter ses vingt ans prochainement. Avez-vous prévu quelque chose ? Et quel regard portes-tu sur vos débuts, sur le chemin accompli ?

Je me souviens encore de nos débuts -il y a vingt ans- dans notre salle de répétitions, assis avec nos ciseaux à essayer de faire quelque chose pour nos tenues de scène : c’est comme si comme si c'était hier !
Mais nous n’avons rien prévu pour fêter cela pour le moment parce que, selon moi, j’espère que nous serons là dans vingt ans. Et l'anniversaire ressemble un peu à une fin et ça me fait bizarre (Rires) !


A défaut d’anniversaire, une tournée se profile avec notamment deux Zenith au programme. Tu dois être fier de pouvoir jouer dans de telles salles avec Hammerfall en ouverture ? A cet égard, n’est-ce pas un peu étrange de les voir ouvrir pour vous ?


Je vois ce que tu veux dire et bien sûr, nous sommes la tête d’affiche mais nous considérons cette soirée comme une soirée dédiée au heavy metal. Mais tu as raison et pour totalement franc, je suis fier d’avoir réussi à faire ce que nous avons déjà accompli. Et je suis toujours reconnaissant sans me dire que nous sommes un gros groupe avec du succès sans rien à prouver de plus. Non, c’est tout le contraire, nous travaillons chaque jour…
Mais je suis reconnaissant parce que nous ne faisons qu’écrire de la musique que les gens aiment : c’est juste génial !


A cet égard, quelles sont tes attentes pour ce nouvel album ? Quelle nouvelle étape peut-il vous aider à franchir ?


Pour être honnête, nous n'avons jamais pensé en termes d’étapes à atteindre. Comme on dit dans le football, nous pensons au prochain match, dans le Powerwolf, nous pensons au prochain concert !


Tu es conscient que cette phrase que les footballeurs répètent à l’envi sont des éléments de langage...

C’est vrai…


Tu peux comprendre que je puisse interpréter ta réponse de la sorte…

Bien sûr que nous voulons faire du mieux possible et bien sûr que nous sommes super heureux d’être en tête d’affiche dans de belles scènes ou des festivals… Et oui, nos attentes sont élevées. Ça veut dire que si par exemple, nous sommes en tête d’affiche du Wacken, il faudra proposer un super concert où tous ceux qui sont présents puissent rentrer chez eux en disant que c’était brillant !


Finalement, ce sont les fans qui décident ce qui va se passer pour le groupe...




Est-ce source de pression ?

Enorme ! Mais plus que de la pression, c’est un défi et j’aime ce genre de défi ! Ça veut dire que je fais ce que je peux sur scène et si finalement, ça marche, c’est parfait sinon je suis un peu déçu mais je ne vais pas baisser les bras pour autant… Mais finalement, ce sont les fans qui décident ce qui va se passer pour le groupe...


C’est une super conclusion. Merci…

(En français) "De rien !" (Sourire)


Merci à Noise pour sa contribution...


Plus d'informations sur http://www.powerwolf.net/
 
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