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TITRE:

KAMI NO IKARI (05 SEPTEMBRE 2024)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

DEATH METAL



Nouveau-venu dans la scène metal hexagonal, Kami No Ikari risque fort de faire parler de lui...
STRUCK - 27.09.2024 -
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Formé en 2020 et déjà responsable d'un Ep "Hakai" sorti à peine un an après, les membres de Kami No Ikari nous proposent cette année leur premier album long format. Pour cette bombe deathcore aux accents symphoniques, le groupe a mis les petits Rāmen dans les grands en louant notamment les services de HK des studios Vacarm et Francesco Ferrini de Fleshgod Apocalypse pour un premier album en forme de coup de poing dans les gencives...




Quelle est la question qu'on vous a trop souvent posée, à laquelle vous auriez marre de répondre ?

Amarino Barros : Le problème, c'est qu'on n'a pas souvent fait d'interviews, on n’a donc jamais trop eu de questions !


Je peux donc me faire plaisir. Vous avez débuté début 2020, le confinement et la pandémie ont été à l’origine de la fondation du groupe ?

Amarino : C'est vraiment arrivé par pur hasard. Ça tombe bien parce que je suis avec Brice et on est entre guillemets les deux membres fondateurs. J'ai mis une annonce Facebook mi-février…

Brice Baillache : C'était 13 février.

Amarino : … J'ai mis une annonce Facebook en disant clairement ce que je cherchais. Brice m'a répondu, il m'a présenté Rod. On a commencé à bosser et c’est ensuite que le confinement est arrivé. Le confinement n’est pas à proprement parlé à l’origine du groupe mais il nous a permis de composer et on a été hyper prolifiques… On était très motivés par le projet si bien que les cinq morceaux, on les a faits en quatre, cinq mois.


Je fais partie de la génération Club Dorothée




Quand on voit le nom du groupe on pense Japon bien sûr, votre nom signifie “la colère des dieux”, c’était le nom idéal par rapport au style musical que vous vouliez jouer ?


Amarino : Le nom a été trouvé bien après l'élaboration des premiers morceaux. Je me rappelle, j'étais dans le RER, on s’envoyait des messages, on cherchait des noms de groupe… Mais on n'avait vraiment aucune direction artistique sur ce point : on n'était vraiment que sur le musical. Et personnellement, je suis extrêmement fan du Japon, je fais partie de la génération Club Dorothée -j'ai grandi avec- et j’ai eu un déclic sur la colère de dieux / Japon… Et c’est en trouvant ce nom qu’on a réussi à trouver une direction artistique. Mais au départ, la musique a été faite parce que c'est un style de musique qu'on aime, on a les mêmes influences de groupes…

Brice : Et ensuite, tout s’est enchaîné !


A ce titre, votre musique et votre imagerie ne manquera pas de rappeler Rise of the Northstar. Est-ce une influence sur le plan de l’image et des thèmes ?

Amarino : Ça fait partie de mes influences. Je suis très fan de ce groupe musicalement et artistiquement : la direction artistique m'a beaucoup plu !


Leur succès est-il un exemple à suivre pour vous ?

Amarino : Non pas sur ce thème Japon mais parce qu'ils avaient une direction artistique dans laquelle ils allaient vraiment à fond. En fait, je respecte énormément les personnes qui artistiquement vont à fond dans un projet. Et c’est la première chose que j’ai dite à Brice et aux autres : ce n’est pas juste un projet musical que je veux faire, mais c'est tout un ensemble. C'est un ensemble : on aura des tenues de scène, il y aura une image aussi forte ou presque aussi forte que la musique… J'ai envie de me faire kiffer, et Kami No Ikari c'est avant tout un groupe où on fait d'abord les choses pour nous et on se fait kiffer : on fait des trucs qu'on aime et c'est comme ça qu'on veut transporter les gens.


Notre musique est un peu plus violente et peut-être moins accessible que celle de Rise of the North Star


Même si votre style est bien brutal vous verriez-vous jouer sur une des scènes de la Japan Expo de Paris ? Ça serait un parfait aboutissement je trouve pour vous de relier musique et culture ?


Brice : Oui, tout à fait (Sourire) !

Amarino : On ne serait pas contre mais c’est vrai que notre musique est un peu plus violente et peut-être moins accessible que celle de Rise of the North Star qui a déjà fait la Japan Expo. Et je ne sais pas si notre touche japonaise serait suffisante, même si beaucoup d’animés ont des openings metal. Mais c’est vrai qu’en discutant, on se dit qu’on pourrait être légitimes. Et pour aller plus loin, un de nos rêves serait de faire l’opening d’un animé… Maximum the Hormone qui est mon groupe préféré a fait l’opening de Death Note.


Chaque détail est important pour nous... Rien n'est fait au hasard !




Cela amène à votre album, "See You In Hell" et en restant sur l’aspect artistique avec cette pochette splendide, une belle œuvre d’art qui fascine en forme de voyage vers le Japon. Etait-ce important de soigner le visuel de votre premier album ?

Amarino : Chaque détail est important pour nous... Rien n'est fait au hasard ! Tout a découlé naturellement : le nom du groupe puis notre logo qui a été fait par Guillaume, un logo mortel dans lequel il y a une grosse porte japonaise… Ça fait partie des détails qui ont marqué les gens. Et tout ça est une continuité, c'est un voyage… C'est pour ça que je voulais mettre un peu au centre cette porte. Si tu regardes le premier clip, il y a une porte. Dans le deuxième clip, elle y sera sûrement (Sourire)... C'est un truc qu'on aimerait également mettre sur scène… On voulait avoir quelque chose de cohérent au niveau de l’imagerie et avoir quelque chose qui se suit et avoir des repères…


Ce qui frappe lors de l’écoute de cet album, c’est le côté orchestral, cette emphase qui ressort de chaque titre, un côté grandiloquent omniprésent porté par les orchestrations. Etait-ce important pour vous ce côté grandiloquent ?

Brice : C'était un peu le but aussi. C'est le rêve !

Amarino : À la base, c'est nous qui avons faits les orchestrations du premier EP avec les moyens du bord.


On y arrive… Ces orchestrations représentent un travail colossal. Vous avez travaillé avec Francesco Ferrini de Fleshgod Apocalypse qui est l’homme idéal au vu du travail énorme de son groupe dans le genre ?

Amarino : Déjà, par son groupe qui est un des groupes préférés et une des influences du groupe. C'est HK -du Vamacara studio- qui nous a mis en contact avec lui. Voyant notre projet, il nous a dit qu’il avait la personne parfaite pour nous. Mais la question était de savoir si Francesco allait travailler avec nous juste en bidouillant ou s’impliquer dans le projet en réarrangeant tous les morceaux. Et en discutant avec lui, j’apprends qu’il a travaillé sur les deux derniers albums de Shadow of Intent qui est une des influences principales de Kami No Ikari, mais également avec Ice Nine Skills et ajoute à ça que j’adore Fleshgod Apocalypse… C’était incroyable et c’est finalement quelqu'un d'hyper professionnel, hyper sympa, hyper accessible… parce que on n’est personne, on n’est qu’un petit groupe parisien français. Et finalement, sur l'album, il y a 60% des orchestrations qui ont été faites par nous à la base mais qu’il a réarrangées et où au bout d’un certain moment, il avait capté notre univers et on lui a laissé carte blanche…


Il faut se donner les moyens !




Tu disais que travailler avec Francesco Ferrini, HK étaient des rêves mais ce sont des rêves qui ont un prix…

Amarino : Il faut se donner les moyens ! C’est une passion et pour l’assouvir, il faut se donner les moyens et qu'on veut faire les choses bien : il faut y mettre le budget… Le but est de professionnaliser au maximum le projet tout en sachant qu'on sait très bien qu'on n'en vivra jamais mais honnêtement, je n’ai pas forcément envie d'en vivre parce que je n'ai pas envie que ça soit une pression : je veux que ça reste un plaisir mais qu'il y ait un retour là-dessus et qu’on arrive à s'auto-financer sur certains trucs.


A l’écoute de ‘Godly Oath’, ‘Interitus’ ou encore ‘The Forgotten’, on pense à Heaven Shall Burn ou Thy Art Is Murder pour le côté deathcore mixé à la force symphonique de Fleshgod Apocalypse mais aussi de Dimmu Borgir…

Amarino : Ça fait plaisir ça !

Brice : C'est incroyable !

Amarino : Ce qui est marrant c’est ce que si je me retrouve sur certains groupes, Silvère -notre guitariste- va se retrouver plus sur d'autres.


On a voulu garder vraiment notre identité


A cet égard, vous combinez comme Heaven Shall Burn ou Thy Art Is Murder, cette force brute énorme avec un sens mélodique bien présent. C’était indispensable de garder un côté accrocheur au milieu de la furie ambiante ?

Amarino : Je ne voulais pas aller dans la mouvance actuelle... Je trouve qu'en ce moment le metal va beaucoup dans la rythmique, je trouve qu’en ce moment, le metal manque de richesse musicale, je trouve que ça "riffe" moins, il y a moins d'accroches et tout se ressemble... Ils ont trouvé un truc qui marche et tous font la même chose.
De notre côté, on a voulu garder vraiment notre identité. Chaque morceau est vraiment différent et à sa propre identité. On ne peut pas dire sur l'album qu’un morceau ressemble à un autre. Chaque morceau est vraiment très travaillé et on n'a pas cherché à faire des morceaux par rapport à ce qui se fait en ce moment, on a fait par rapport à notre goût à nous. Et ce côté accrocheur, mélodique est super important, mais encore une fois, ce n’est pas fait pour "accrocher" le public mais pour nous faire plaisir et vibrer avant tout…


Vous pouvez aussi évoquer les Allemands de Mental Cruelty qui ont le vent en poupe ces derniers temps. Vous reconnaissez-vous en eux ?

Amarino : Oui, mais après, on a une touche mélodique qui nous permet d’avoir certains passages peut-être moins violents et nous différencier de toute cette veine qui va vraiment dans la brutalité, dans l'extrême -que j'adore- et ça nous permet d'avoir un lien avec eux mais sans aller trop dans la mouvance comme je le disais.


Et justement ce côté orchestral vous amène cette face plus mélodique, ‘The Reason Why’ et ‘Final Judgement’ sont aérés par du chant féminin et la finesse des orchestrations. Trouver cet équilibre entre force et douceur, c’est aussi dans l’ADN du groupe ?

Amarino : C'est ça ! J’aimerais que quand on parle de Kami No Ikari, c’est en parlant de belles orchestrations avec de la musique puissante… Comme Fleshgod Apocalypse qui regroupe deux extrêmes musicales, le classique et le metal…


Je n’ai jamais cherché à imiter qui que ce soit [...] je me suis toujours efforcé à faire ressortir mes émotions




Au-delà de la musique, ton chant est aussi l’élément qui amène la violence, sur ‘Theophobia’ il est enragé, quasi dans le grind. Où vas-tu avec cette colère brute ?

Amarino : C’est marrant qu’on me parle de ma voix. Je n'ai pas l'habitude parce que je ne me vois pas, je ne me prétends pas être un chanteur qui a une voix charismatique comme Will Ramos (NdStruck : chanteur de Lorna Shore) ou Aaron Matts (NdStruck : TEn56., ex-Betraying the Martyrs). Mais merci pour ça mais comme notre musique, je n’ai jamais cherché à imiter qui que ce soit parce que je ne me suis jamais prétendu assez bon pour faire ce genre de choses. Mais je me suis toujours efforcé à faire ce que j'aimais, et à faire ressortir mes émotions. A ce titre, je dois beaucoup à HK de Vacama qui m’a remis en question, j'en ai presque limite chialé… Mais c'était nécessaire et c'était ce que je voulais de toute façon.


Est-ce que ça t’influence désormais surtout pour la scène ?


Amarino : Oui, beaucoup. Ça m'a beaucoup influencé. Il m'a permis de me recadrer sur l'essentiel et ne pas vouloir trop en faire, mais de bien faire ce que je savais faire et de le faire encore mieux. C'est la différence avec l'EP, je me suis recentré sur l'essentiel et même encore, ça me permet de continuer d'évoluer et de m'améliorer.


Cela donne un ensemble brut très dense, vous êtes conscients que ce disque n’est pas fait pour être écouté en voiture ou pour se détendre, il demande une certaine attention et de l’exigence, cela ne vous effraie pas vis à vis d’un public qui pourrait être surpris de la densité dégagée ?

Amarino : Non je ne pense pas, parce que ce côté mélodique et ce côté accrocheur permet d'avoir un point de repère. Et ce que j'aime dans les albums, c'est avoir plusieurs écoutes : la première écoute où on découvre et se dire “j'ai envie de le réécouter” et de presque à chaque réécoute, redécouvrir des petits trucs.
Je pense qu'on a créé de la musique relativement assez riche -mais d’autres groupes sont plus riches, plus techniques que nous- mais on a vraiment essayé de faire cette balance où justement ça "riffe", il se passe des choses…


Tu évoques plusieurs écoutes mais pensez-vous que le public va vous donner cette opportunité d'être écouté plusieurs fois voire que votre album soit écouté dans son intégralité ?

Amarino : On ne peut pas le choisir. La consommation de musique est complètement différente. Mais en ayant créé un album avec des chansons qui ont chacune leur personnalité, je me dis que certaines chansons vont plus se plaire que d'autres.
On s'en remet complètement au public. Qu'ils l'écoutent une fois ou deux fois ou juste déjà qu'ils aient la démarche d'aller écouter, c'est largement suffisant, on aura gagné quelque chose !


Se faire plaisir tout en donnant du plaisir !




Et justement de façon générale, qu'attendez-vous de cet album ?

Amarino : On attend que les gens ressentent ce qu'on a voulu donner, qu'ils sentent notre sincérité, qu'ils passent un bon moment et qu'ils aient envie de venir nous voir en live
On souhaite que les gens aient envie d'écouter de la musique et de découvrir d'autres choses. Il y a 10.000 autres groupes qui font des choses aussi super, et le public ne s'arrête pas uniquement au plus grand nom.

Brice : Se faire plaisir tout en donnant du plaisir !


On arrive au concert, votre musique ne doit pas être simple à rien de facile à retranscrire sur scène. Comment travaillez les titres pour les concerts ? Pourriez-vous envisager de faire une date avec un orchestre ?

Amarino : Ça serait le but ultime ! Comment percevons-nous cela ? On sort l’album maintenant mais ça faisait plus d'un an qu'on l'avait enregistré -on l'a enregistré en avril 2023. On a pris le temps parce qu'on a voulu faire les choses bien et ainsi avoir un maximum de contenu…


Mais n’était-ce pas trop dur de garder cet album uniquement pour vous pendant cette année ?

Brice : C'était très dur, c'était une frustration de fou !

Amarino : On continuait de jouer l’ancien EP et on avait hâte… Et là c'est bon, le week-end prochain, on fait notre première date en présentant l'album un peu en avant-première avant la release party. On ne voulait pas faire de date avant la release party mais l’occasion est trop belle et l'organisateur nous a offert cette opportunité incroyable de jouer au festival Mena Rock. Et plutôt que de présenter l’ancien set, on proposera en avant-première, les titres du nouvel album.





On a commencé cette interview par la question qu'on vous a trop souvent posée. Au contraire, pour clôturer cette interview, quelle est celle que vous souhaitez aller que je vous pose ou à laquelle vous rêveriez de répondre ?

Amarino : "Comment vous-vous sentez et est-ce que vous êtes heureux de ce qui vous arrive ?"...

Brice : On est très excités !

Amarino : Ce qui est marrant c'est que j’ai envoyé ce message hier aux gars pour dire que j’étais hyper fier et heureux de ce qu'on avait accompli, de ce qu'on est en train d'accomplir et encore plus de ce qu'on va accomplir. Et j’espère que vous aurez aussi une bonne impression le 4 octobre pour notre release party qui aura lieu Backstage parce que c'est vrai que c'est bien d'écouter sur album mais le summum, c'est le live : un groupe peut être très bon sur CD mais en live, il faut que ça soit meilleur. On fonctionne comme ça !


Merci beaucoup

Kami No Ikari : Merci à toi, c'était super cool !


Et merci à Noise pour sa contribution...



Plus d'informations sur https://kaminoikari.bandcamp.com
 
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