Dernier jour de ce festival qui décidément parvient toujours à nous surprendre, nous permet de (re) découvrir du nouveau son comme de rattraper les occasions ratées d'aller se faire idée des sets live de nos artistes préférés... Aujourd'hui ne dérogera pas à la règle avec
Pensées Nocturnes ou
Yoth Iria, et les géants de
Corey Taylor,
QOTSA,
Morbid et
Dimmu...
Pensées Nocturnes
Le groupe français
Pensées Nocturnes a ouvert le bal de cette nouvelle et dernière journée de festival avec un black metal mélodique et atmosphérique qui a instantanément capté l’attention du public. Dès les premières notes de ses différents cuivres,
Léon Harcore impose une identité propre à la patte du groupe, ou les sonorités envoûtantes et les riffs puissants font toute une mélancolie parfaite, sombre et poétique.
Mêlant habilement harmonie et brutalité, avec des morceaux comme "Le Tango du Vieuloniste" ou "Deux Bals dans la Tête" qui ont transporté leur public venu en masse plonger dans un univers de ténèbres élégantes ou les chants sont entre cris déchirants et chants mélodieux.
Devant ce qui sera certainement l'une de nos plus belles découvertes de cette édition, nous restons impressionnés par la richesse de la composition, complètement absorbés par la performance.
Pensées Nocturnes a su imposer son style unique, créant un moment de pure beauté sonore.
Retrouvez toutes les photos de
Pensées Nocturnes en HD en
cliquant ici.
Setlist :
Paria
Le Tango du vieuloniste
Deux bals dans la tête
Poil de Lune
Le Sidrogyne
High on Fire
Rapide enchaînement sur une autre scène pour une autre ambiance avec
High on Fire, emmené par le légendaire
Matt Pike, qui nous a livré une prestation de stoner/doom sur la Main Stage.
Les riffs distordus et les rythmes lancinants des Américains accompagnant parfaitement un matin de gueule de bois, ceux-ci ne nous feront pas plus d'effet malgré tous les efforts de la formation.
Retrouvez toutes les photos de
High on Fire en HD en
cliquant ici.
Setlist :
Karanlık Yol
Burning Down
Cometh the Storm
Snakes for the Divine
Darker Fleece
Neck Deep
Pour trouver l'ambiance, c'est définitivement sur la
Warzone qu'il faut aller, même un dimanche matin... La preuve avec les Gallois de
Neck Deep qui ont apporté une bouffée d'air frais avec leur pop-punk énergique venu accompagner le muscadet du petit dej'.
Retrouvez toutes les photos de
Neck Deep en HD en
cliquant ici.
Setlist :
Dumbstruck Dumbf**k
Sort Yourself Out
Motion Sickness
Gold Steps
Kali Ma
We Need More Bricks
Take Me With You
STFU
In Bloom
Scowl
D'ailleurs, on va y rester sur cette scène, pour y applaudir la sensation hardcore de l’année, à savoir les Américains de
Scowl venus faire trembler le Hellfest avec un set aussi furieux qu'angélique au vu de la belle
Kat Moss.
Nous plongeant sans répit dans une série de morceaux agressifs entre 'Petty Selfish Cretin', 'Psychic Dance Routine', 'Wired' ou encore l'excellent 'Fuck Around', la vocaliste ne fait pas dans la demi-mesure et retourne la scène avec une puissance sonore digne des plus grands du genre. Évidemment, le public n'a pas besoin de plus pour éclater et se montrer à la hauteur, entamant des pogos et en se lançant dans des
moshpits mémorables.
Kat Moss, mi-ange aux cheveux bleus, mi-démon à la voix gutturale électrise la foule, incitant à encore plus de violence, tout en restant en maîtrise d'un art brutal avec une précision d'orfèvre. Très bon show à revoir pour en apprécier tous les aspects.
Retrouvez toutes les photos de
Scowl en HD en
cliquant ici.
Setlist :
Retail Hell
Shot Down
Petty Selfish Cretin
Psychic Dance Routine
Wired
Roots
Bloodhound
Dead to Me
Sold Out
Four Walls
My Turn 2 Play
Fuck Around
Opening Night
Nova Twins
Retour sur les Mains pour y revoir les
Nova Twins, laissées là en 2019 déjà où elle nous avaient donné une très belle impression avec leur subtil mélange de rock, punk et hip-hop épuré, brut et écorché tout en cherchant la mélodie et des basses monstrueuses.
Toujours aussi efficace, le duo des fausses sœurs échange une belle complicité alors qu'elles assènent un groove toujours plus poussé à l'image des singles issus de leur dernier effort "Supernova" sorti il y a maintenant 2 ans à l'image des 'Cleopatra' et 'Antagonist' qui déploient un véritable mur de basses saturées.
Le public, moins fourni qu'en 2019, semble pourtant apprécier, sagement dans cette fosse trop grande. Mais nous préférons aller applaudir nos amis de
Karras qui se produisent sous la tente...
Retrouvez toutes les photos de
Nova Twins en HD en
cliquant ici.
Setlist :
Cleopatra
Antagonist
Choose Your Fighter
Taxi
Karras
Parce que la plus grande difficulté avec le Hellfest et ses 3 scènes qui jouent en permanence, c'est bien de choisir quoi aller voir ! Et comme dit le dicton : "Choisir, c'est renoncer"... Alors renonçons à
Nova Twins pour
Karras, notre trio bien frenchy qu'
on adore d'autant plus depuis la sortie du superbe "We Poison Their Young", et force est de constater que nous ne sommes pas les seuls à avoir choisi :)
Et le choix se révèle le bon! Nous parlions mélange de grind et de crust
[...] jouissivement infectieux et c'est la même sur scène, mettant
rapidement tout le monde d’accord. Leur set est une véritable
démonstration de force, où chaque morceau une explosion de précision.
Karras a définitivement fait forte impression, et leur performance a été l'un des points forts de la journée.
Retrouvez toutes les photos de
Karras en HD en
cliquant ici.
Setlist :
Dark Days
Pazuzu Chord
Virgin Of The Damned
Lifegrinder
The Hermit's Anger
Litany for the Lost Souls
My Aim is Violence
The Ouija
Of Death and Earth
Deathcrusher
Demons Got Rhythm
Ritual Overdose
Prelude to Death
A Chaplain's Breath
Negative Life
Lutheran Blade
Roland Doe
Afterlife
Lumbago
Yoth Iria
Alors là, arrêtons-nous 3 secondes pour faire un respectueux mea culpa : en arrivant sous la tente, et au vu de l'état de délabrement éthylique de
Orestis Oikonomopoulos, nous avions parié qu'il ne tiendrait pas le concert en le démarrant de cette façon, que c'était "humainement impossible"... Hé bien
Oresti nous a montré qu'il en avait sous la pédale, même à 3 gramme par œil!
Parce que c'est bien un capitaine d'épave qu'on a vu monter sur scène, titubant et donnant du fil à retordre à nos amis de la sécurité, sous l’œil amusé de ses comparses, alors qu'il décide de tituber hors de la scène pour venir prendre un bain de foule, yeux mi-clos, le geste hésitant et incertain. Et pourtant au chant, il n'en paraît pas tant!
40 minutes de show plus tard, le voilà assurant davantage une prestation attendue, apportant maintenant une atmosphère plus mystique qu'alcoolisée, propre à l'imagerie connue du groupe. Donc à nouveau : "Désolé d'avoir douté de toi,
Orestis, tu as tout notre respect !"
Retrouvez toutes les photos de
Yoth Iria en HD en
cliquant ici.
Frank Carter & The Rattlesnakes
Le succès toujours grandissant de
Frank Carter & The Rattlesnakes sera toujours une énigme pour nous : car après des débuts résolument hardcore avec "Gallows", l'incursion plus douce dans "Pure Love",
Frank Carter a ensuite croisé la route de
Dean Richardson en 2015 avec qui il formera
Frank Carter & the Rattlesnakes, un projet dont l'univers musical a évolué de manière radicale au fil du temps...
Si le côté pêchu et l'expérience live absolument hors norme sont incontestables, la musique ne nous atteint pas plus, et il s'agit donc plus d'y aller en se demandant ce que le rouquin va oser faire cette fois-ci. Toujours sous l’œil amusé et complice de son guitariste, le voilà parti faire un violent tour dans la fosse, chanter littéralement "SUR" son public qui ne le ménage pas. Après être revenu sur scène avec quelques discrets "thank you, you saved me" adressés à la sécu, le voici parti pour un show plus conventionnel...
Plus convenu mais pas moins énergique, l'artiste ne se ménage pas et donne de sa personne pour marquer les esprits. Au vu du public, il ne fait aucun doute que le show est apprécié et qu'il a pris ce qu'il est venu chercher, répondant avec pogos et slams furieux, créant une atmosphère de chaos contrôlé.
Retrouvez toutes les photos de
Frank Carter & The Rattlesnakes en HD en
cliquant ici.
Setlist :
Can I Take You Home
Self Love
Wild Flowers
Kitty Sucker
Devil Inside Me
The Drugs
Brambles
My Town
Crowbar
Man of the Hour
I Hate You
Show Me the Body
Avec
Show Me the Body, c'est un un punk noise brut dévastateur qui a secoué la
Warzone. Clope au bec et assénant son pauvre banjo de grands coups,
Julian Cashwan Pratt est venu en découdre sur cette scène qui paraît presque petite pour lui.
Porté par des riffs abrasifs et une batterie fracassante, le public n'a
pu répondre qu'avec un chaos total dans le pit. Joyeux bordel en
Warzone,
comme d'habitude, nous serons servis (et en bières dans la tronche)! et
la performance du groupe n’a cessé d’alimenter cette frénésie.
Leur énergie spontanée et leur manière de défier les conventions
musicales ont fait de ce concert une expérience brute et authentique.
Show Me the Body a marqué les esprits avec sa capacité à transformer la
scène en un véritable terrain de jeu sauvage.
Retrouvez toutes les photos de
Show Me the Body en HD en
cliquant ici.
Setlist :
Out of Place
Boils Up
Food From Plate
We Came To Play
Loose Talk
K-9
Arcanum
Camp Orchestra / Metallic Taste
Not for Love
Badge Grabber
Sabotage (Beastie Boys)
USA Lullaby / Body War
Royal Blood
Nous passons une tête par
Royal Blood qui s'annonce bien sur le papier (sur la Main à cette heure-ci), mais qui ne nous a pas convaincu le moins du monde et n'ont - pour nous - pas confirmé pourquoi ils ont pu être considérés comme l'un des meilleurs groupes de rock du moment. Vraiment pas, passons, et vite.
Retrouvez toutes les photos de
Royal Blood en HD en
cliquant ici.
Setlist :
Out of the Black
Boilermaker
Come on Over
Mountains at Midnight
Lights Out
Trouble's Coming
One Trick Pony
Loose Change
Little Monster
Figure It Out
Corey Taylor
L'un des meilleurs concerts de la journée, celui du leader de
Slipknot,
Corey Taylor, venu sans sa troupe mais avec son timbre de voix unique.. Prouvant l’étendue de son talent au-delà du metal extrême de sa formation masquée, le vocaliste joue de son instrument, puissant et émotif, captant l'attention dès les premières notes de 'Post Traumatic Blues' suivi d'un 'Made of Scars' emprunté à son autre formation
Stone Sour.
Profitant de cette intimité pour nous livrer son œuvre, il réussit à conserver une énergie incroyable, notamment lorsqu'il entame les quelques notes d'un 'Before I Forget' ou encore 'Snuff' ou un 'Duality' bien senti, que le public ne peut bouder. Bien au-delà de ça, ce seront les titres les plus acclamés... Coïncidence ?
Retrouvez toutes les photos de
Corey Taylor en HD en
cliquant ici.
Setlist :
Post Traumatic Blues
Made of Scars (Stone Sour)
Black Eyes Blue
We Are the Rest
Song #3 (Stone Sour)
Beyond
Before I Forget (Slipknot)
SpongeBob SquarePants Theme (Painty the Pirate & Kids)
Snuff (Slipknot)
From Can to Can't
Home
Through Glass (Stone Sour)
Duality (Slipknot)
Queens of the Stone Age
Queens of the Stone Age, ou un show à l'américain bien rodé, sans soubresaut venant perturber l'encéphalogramme plat d'une prestation sans plaisir sur scène. Voilà comment on aurait pu se débarrasser d'un récit inutile pour un show qui l'est presque autant... Mais on n'est pas comme ça chez Music Waves, et on aime pourtant ce groupe. Ce résumé est en effet celui d'un fan déçu qui en attendait quand même beaucoup plus...
Et il y avait de quoi illuminer cette fin de journée avec une
setlist presque exemplaire mettant en valeur les grandes heures des "Songs for the Deaf", "...Like Clockwork", et "In Times New Roman..." , mais c'était sans compter sur un service de sécurité du groupe extrêmement stressé et aux abois venus faire du ménage
manu militari dans l'espace de sécurité et un groupe impassible, à l'image d'un
Troy Van Leeuwen austère et impavide malgré une plutôt bonne présence de
Josh Homme.
Ce ne sont pas les efforts de la base rythmique avec un
Michael Shuman et
Jon Theodore impeccables qui permettront de masquer l'ennui qui déteint sur nous... Allez, passons, on pourra n'avoir que mieux la prochaine fois!
Retrouvez toutes les photos de
Queens of the Stone Age en HD en
cliquant ici.
Setlist :
Regular John
The Lost Art of Keeping a Secret
Little Sister
Paper Machete
Smooth Sailing
Burn the Witch
My God Is the Sun
Carnavoyeur
You Think I Ain't Worth a Dollar, but I Feel Like a Millionaire
Go With the Flow
I Sat by the Ocean
Straight Jacket Fitting
Make It Wit Chu
No One Knows
A Song for the Dead
I Am Morbid
Aaahhh
I Am Morbid, emmenés par le légendaire
David Vincent depuis le
split de la légende
Morbid Angel en 2015, revendiquant jusque dans le nom du groupe sa légitimité à le poursuivre, et ce n'est d'ailleurs pas la seule légitimité qu'il s'octroie, mais bien aussi celle d’interpréter uniquement des titres de son ancienne formation, ère des débuts uniquement.
Vincent nous a prouvé qu'il n'a rien perdu de la superbe de
Morbid, offrant une prestation d’une brutalité rare et une maîtrise parfaite, la voix de
Vincent toujours aussi posée et impeccable.
Retrouvez toutes les photos de
I Am Morbid en HD en
cliquant ici.
Setlist :
Immortal Rites
Visions From the Dark Side
Blessed Are the Sick
Maze of Torment
Pain Divine
Dominate
God of Emptiness
Where the Slime Live
Dimmu Borgir
Enfin, nous terminons notre festival en beauté avec les Norvégiens de
Dimmu Borgir pour un show fidèle à ce qu'on en attendait pour ne rien regretter de nos 4 jours. Clôturant donc et cette journée et notre festival avec leur black symphonique grandiose et intense, leur set a été une véritable démonstration de puissance orchestrale, où chaque morceau est un hymne épique.
Les arrangements symphoniques et les chants gutturaux donnent à cette performance une atmosphère unique, entre théâtre et metal extrême.
Dimmu Borgir a été à la hauteur de nos attentes et nous a régalé avec une prestation d'une richesse incroyable, où l'arrangement semblait résonner avec une intensité grandiose. Une conclusion parfaite pour une journée mémorable au Hellfest.
Retrouvez toutes les photos de
Dimmu Borgir en HD en
cliquant ici.
Setlist :
Raabjørn speiler draugheimens skodde
Spellbound (by the Devil)
The Insight and the Catharsis
Stormblåst
The Chosen Legacy
Council of Wolves and Snakes
Dimmu Borgir
Progenies of the Great Apocalypse
Mourning Palace
Cette édition du Hellfest a encore une fois tenu ses promesses. Chaque groupe a apporté sa touche unique, et le public, toujours plus nombreux, a répondu présent avec une énergie sans pareille. Éreinté mais comblé, il nous paraît impensable de ne pas revenir l'année prochaine. Ce festival est une véritable célébration de la musique, et chaque instant passé dans cette ferveur collective est un pur bonheur. Vivement le prochain !