En ce début septembre, Music Waves a rendez-vous dans le Nord. Retrouver le
Raismes Fest est un plaisir qui fait oublier les tracas de la rentrée. Le festival a résisté à toutes les modes et aux diverses crises. Il revient pour une 24ème édition avec une affiche riche et variée. Le cadre verdoyant du château de la princesse et son parc est toujours agréable et l’entame se fait à midi le samedi 7 septembre. Les organisateurs ont eu l’excellente idée d’ouvrir les portes une heure en avance et il y a du monde quand les hostilités démarrent. Bertrand est à la présentation et il faut saluer son travail, son humour et sa gentillesse.
Les Lillois de
Deluxes Renegades qui ont l’honneur de démarrer font partie des deux gagnants du tremplin du Chti Rock Festival. Ils œuvrent dans un hard teinté punk avec un goût pour le rock’n’roll et les bagnoles. L’entame sur 'Lolipop' montre un ton typé garage rock à la scandinave porté par la voix éraillée délicieuse de Will. C’est frais, direct et énergique et fait taper du pied. 'Walk Away' ou 'Let It Out' cartonnent avec un mix redoutable d’efficacité doté d’un côté sauvage. 'Hotshot' et 'Rock’n’Roll' dépotent avec un côté festif et une pêche punk remuante.
Deluxes Renegades a fait honneur à son statut de gagnant du tremplin avec un concert épatant.
Avec
Nemesis HP le hard 80’s est à l’honneur. L’entame sur 'Lion' est solide avec une belle énergie déployée. Avec la voix éraillée de Yannis, à la Dave Mustaine, la musique rapide et mélodique plonge dans le passé avec efficacité. On retrouve la puissance d’un
Mötley Crüe couplée à l’énergie de
WASP. La suite avec 'Mad' et 'Fire In My Chest' fait taper du pied. Le son est un peu fort mais le jus hard mélodique balancé est plaisant. La formation a peu de concerts à son actif mais apparaît au point. 'Afraid About Me' et 'You’ve Got To Regret' ravissent le public avec de bons riffs et soli.
Nemesis HP a été une bonne découverte. La formation possède de bonnes armes pour se faire un nom.
Small Jackets débarque d’Italie avec un hard rock’n’roll graisseux. D’entrée avec 'Forever Night' la magie opère. La voix éraillée de Lu est délicieuse et le ton direct proche de
AC/DC ou
Motörhead fait effet auprès d’un public motivé. 'What We (Feel)' ou 'Too Late' mon,trent le même dynamisme. La chaleur dégagée est plaisante avec une bonne intensité dans des riffs percutants. Le même côté bouillant ressort de 'The Jail' ou 'Trouble Blues' avec la gouaille de Lu. Les soli sont énormes et entraînent la foule dans un tourbillon rock. 'Long Way Home' est un final direct et intense.
Small Jackets a proposé un concert remarquable, et a montré qu’il était un bon soldat de la cause hard rock.
Avec
Kim Melville le festival met à l’honneur une guitariste qui s’est fait un nom en oscillant entre hard et blues. Le concert démarre fort avec 'Bitter'. Kim dégage une bonne énergie, en balançant un son blues typé 70’s proche de
Led Zeppelin . Sa voix puissante impressionne et charme la folie. La suite avec 'Lost In The Woods' ou 'One More Chance' est efficace pleine d’un esprit hard puissant. Il se dégage un côté rock’n’roll direct avec des riffs et soli bouillants portés par une Kim concentrée dégageant un excellent feeling. Le final avec 'Sinkin’ ou 'Evil Trrouble' Cupcake est solide avec un mélange entre mélodie et puissance.
Kim Melville a donné une prestation efficace. Elle possède le potentiel pour rejoindre le haut du panier des guitar-hero.
Liv Sin a attiré du monde. La chanteuse dégage un charisme certain et mène une carrière solo intéressante avec un heavy musclé. L’entame avec 'Forget My Name' et 'Karma' décoiffe. Liv est déchaînée et hurle dans un ton proche du death. Le côté martial de la musique est dévastateur dans un ton thrash percutant. Au milieu de la férocité les refrains accrocheurs tapent juste de même que des soli mélodiques. L’accueil est excellent, la chanteuse de bonne humeur, la suite avec 'Let me Out' est plaisante avec son ton hard classique. 'Synthetic Generation' déboîte en forme de tarte heavy. 'Slave To The Machine', 'I Am The Storm' ou 'The Process' et' Antihero' présentent un mélange sauvage entre hard et heavy avec growl. 'King Of Fool's est un joli final avec cette même alliance des genres.
Liv Sin a séduit avec un concert puissant qui ne négligeait pas les aspects mélodiques.
Dätcha Mandala est un trio sorti d’une machine à remonter le temps œuvrant dans un hard psychédélique. She Said' affiche une bonne chaleur rock portée par la voix aiguë éraillée de Nicolas. Il se dégage un côté bouillant qui fait taper du pied, et la suite avec 'Stick It Out' ou 'Eht Burp' confirme cette bonne sensation hard rock à l’ancienne pleine de feeling, avec l’esprit de
Rival Sons ou de
Greta Van Fleet pour l’idée de transmission d’un savoir ancestral. Avec 'Janis', 'Thousand Pieces' ou 'Koda' on retrouve un côté rock prenant doté d’une énergie communicative. Le final avec Pavot et Hit & Roll est intense, porté par le chant aigu puissant de Nicolas.
Dätcha Mandala a proposé un excellent concert taillé dans le meilleur d’un son hard rock intemporel.
En attirant
Gotus le Raismes Fest a frappé fort. L’alliance formée par Mendy Meyer évoque
Gotthard et
Krokus. On retrouve Tony Castell et Patrick Aeby passés par
Krokus et Ronnie Romeiro au chant. Avec 'Souls Alive'
Gotus impressionne : repris de
Unisonic, le titre cartonne avec une mélodie efficace et un son speed. Romeiro impressionne par sa force vocale, puis le groupe alterne reprises de
Unisonic et reprises de
Kobra. 'Fallen Angel', 'King For A Day', 'First Strike', 'Danger Zone' et 'Travelin’ Man' sont d'efficaces bombes de hard heavy. Les refrains sont savoureux et Romeiro brille dans le ton d’un Coverdale. Emprunté à
Krokus 'Fire' ravit avec un ton hard blues. Extraits de l’album de
Gotus, 'Beware Of The Fire' et 'Take Me To The Moutain' sont deux charges de heavy mélodique. Le final avec 'Top Of The World' de
Gotthard et 'Warzone' de
Katmandü est plaisant avec un ton hard rock et de bons refrains.
Gotus a joué la sécurité mais il a montré un grand professionnalisme et a proposé un concert taillé dans le meilleur d’un hard heavy accrocheur.
Avec
Audrey Horne le ton reste hard rock. Les Norvégiens cartonnent d’entrée avec 'This Is War'. Toschie est fabuleux de classe avec son ton voilé chaleureux. La mélodie est bien trouvée, le ton heavy et le refrain font un tabac. 'Blackout' et 'Break Out' sont énormes avec un ton hard 70’s, portés par un chant éraillé plaisant. Les hits s’enchaînent, le groupe est en forme, et avec 'Volcano Girl', 'Youngblood' et 'Animal' il signe un super trio accrocheur et vitaminé. Toschie se met la foule dans la poche par sa sympathie. La fête continue de plus belle avec 'Pretty Little Sunshine' et 'There Goes A Lady', excellents tubes de hard mélodique. 'Devil’s Bell', 'Blaze Of Ashes' et 'Waiting For The Night' sont explosifs. Le final sur Rédemption Blues est extra avec la même pêche et la même force mélodique.
Audrey Horne a mit le feu et proposé un set intense et accrocheur qui restera dans les meilleurs du week-end.
La tête d’affiche vient du grand nord finlandais.
Korpiklaani est doué pour instaurer une ambiance festive. Malgré l’heure avancée, la foule est présente pour une dose de folk metal. 'Kotomaa' est un excellent début furieux et rapide doté d’une excellente mélodie avec violon et accordéon. Le chant éraillé de Jonne assure, même s' il semble un peu éméché . 'Wooden Pints' et 'A Man With A Plan' sont efficaces avec un côté théâtral en forme d’histoire du grand nord. La suite avec 'Happy Little Boozer' et 'Levan Polkka' est entraînante et teintée d’un bel esprit folk. 'Gotta Go Home' emprunté à
Boney M, 'Aita' ou 'Kalmisto' font un carton. Certes on sent le groupe un peu fatigué de la longue journée mais le côté folk festif impacte efficacement. Le concert est quasiment terminé et les rappels approchent quand une panne de courant plonge la scène dans le noir. Après une attente assez longue le groupe revient et relance la fête folk pour les courageux restés. Le final avec 'Pills On', 'Pajusta Tehty' et 'Sanaton Maas' est prenant avec la même force folk metal.
Korpiklaani a fait le boulot en proposant une prestation débridée et a fait honneur à son statut de tête d’affiche.
Ceci achève une journée bien remplie. Le
Raismes Fest est idéalement lancé, il a permis de faire de belles découvertes et chacun a hâte de revenir pour une seconde journée s’annonçant toute aussi riche.