Depuis plus de vingt ans, Hangman’s Chair trace sa route dans les méandres d’un rock lourd, poisseux et profondément introspectif. Avec "Saddiction", leur deuxième album chez Nuclear Blast, le groupe poursuit sa quête d’atmosphères sombres et contrastées, oscillant entre tension et résilience. Après le succès de "A Loner", ce nouvel opus marque-t-il une évolution, une continuité ou un renouveau ?
Nous avons rencontré Cédric Toufouti (chant/guitare) et Julien Chanut (guitare) pour évoquer cette addiction à la tristesse qui façonne leur musique, l’importance du visuel dans leur univers et leur approche du live. Entre sincérité brute et contrôle artistique, Hangman’s Chair prouve une fois encore que la lumière ne se révèle que dans l’ombre.
Vous signez ici votre deuxième collaboration avec Nuclear Blast, et le lineup du groupe est stable depuis plusieurs années. Comment cette continuité influence-t-elle votre processus créatif, notamment sur "Saddiction" ? Est-ce que cela vous rassure dans vos choix artistiques ?
Julien : Complètement ! Le fait d’être toujours la même équipe nous permet de construire quelque chose de cohérent, une véritable histoire commune. C'est super important. Honnêtement, je ne sais pas si je pourrais composer avec quelqu’un que je ne connais pas bien. Nous, on fonctionne vraiment comme une fratrie.
Est-ce que, à l’inverse, cela ne risque pas de vous enfermer dans une certaine routine ?
Julien : J’ai l’impression qu’on trouve toujours un nouvel élément, un instrument, un effet, quelque chose dans le son qui nous permet d’évoluer. On ne pourrait pas refaire dix fois le même album, il faut constamment que quelque chose nous surprenne. Moi-même, j’ai besoin d’être surpris par ma propre musique.
Cédric : Je ne parlerais pas vraiment de routine, mais plutôt d’une méthode de travail bien rôdée au fil des années. C’est un équilibre qui fonctionne pour nous. Mais ça ne veut pas dire qu’on n’a pas envie d’innover ou d’évoluer.
Votre précédent album, "A Loner", a été très bien accueilli par la critique, mais aussi – et c'est peut-être le plus important – par le public.
Julien : Et par nous aussi !
Évidemment, vous êtes les premiers concernés. En quoi cet engouement a-t-il influencé, s’il l’a influencé, votre approche de la composition pour "Saddiction" ?
Julien : Pas du tout, en fait. Ce qui compte avant tout pour nous, c’est de prendre du plaisir à jouer et, encore une fois, de réussir à être surpris par notre propre musique.
Cédric : On n’a jamais composé en fonction des attentes du public ou des maisons de disques.
Julien : Finalement, peu de groupes font ce genre de compromis. Notre discours a toujours été clair : on fait de la musique pour nous-mêmes avant tout.
Cédric : Exactement ! Les premiers concernés, c’est nous. À partir du moment où notre musique nous plaît, on part du principe qu’elle pourra toucher d’autres personnes. C’est une démarche naturelle et logique.
Avec cette signature chez Nuclear Blast, vous avez aussi élargi votre public et vos perspectives. Le label est plutôt estampillé "métal", alors que votre musique navigue entre plusieurs styles. Qu’est-ce que cette collaboration vous apporte ?
Julien : C’était un choix évident. Nuclear Blast, c’est une grosse machine avec une force de frappe incroyable. On n’avait jamais vécu une telle exposition auparavant. Ce n’est que du positif pour nous. C’est une véritable entité qui nous soutient, et c’est vraiment agréable.
Cela vous met aussi face à de nouveaux défis et une réflexion sur votre musique. "Saddiction" est présenté comme le deuxième volet d’une trilogie initiée avec "A Loner". Quelle évolution stylistique avez-vous voulu apporter entre ces deux albums ?
Julien : C’est vraiment dans la continuité de "A Loner", mais j’ai voulu explorer de nouvelles sonorités. Sur cet album, je suis passé à une basse VI, qui est un instrument hybride entre la guitare et la basse. C’est une guitare six cordes, mais accordée plus bas, ce qui m’a permis d’explorer de nouvelles progressions d’accords. J’étais tellement habitué à jouer avec les mêmes guitares depuis des années que je commençais à tourner en rond. Ce changement m’a vraiment aidé à voir la musique différemment, sous un autre prisme. Ça a été un vrai déclencheur dans la composition.
L’album "Saddiction" semble explorer le paradoxe d’une société hyperconnectée et urbaine, où l’on se sent pourtant de plus en plus seuls. Est-ce une réflexion personnelle ou une observation plus large ?
Cédric : Je dirais que c’est une observation de la société, ce qu’on voit un peu tous les jours.
Julien : À la base, c’est toujours personnel. Nos textes parlent d’expériences vécues. Mais c’est un mélange des deux, bien sûr : une réflexion sur ce qu’on vit et un regard sur le monde qui nous entoure.
Cédric : Aujourd’hui, on passe notre temps à regarder nos téléphones, on est connectés en permanence mais on connaît de moins en moins les gens autour de nous. Même en soirée, entouré de quarante personnes, on peut parfois se sentir terriblement seul. C’est devenu un mode de vie.
Il suffit de regarder une table de réveillon pour s’en rendre compte : toute la famille est sur son portable...
Julien : Exactement. C’est un phénomène qui était déjà très présent dans "A Loner", qui parlait de cette sensation d’être seul au milieu d’une foule. Mais ce n’est pas seulement un sentiment subi, parfois, c’est aussi un choix.
Justement, cet album semble marquer une forme de résilience par rapport à ça, une acceptation presque inévitable. Comme dans un processus de deuil, on traverse des phases de colère, de rejet, de tristesse avant d’arriver à une forme d’acceptation. Finalement, cette trilogie n’est-elle pas une manière de faire le deuil de quelque chose ?
Julien : Complètement ! "A Loner" abordait des thèmes comme la dépression et le besoin de s’isoler. Avec "Saddiction", la question est : et maintenant ? Comment vit-on avec ça ? Comme tu le dis, il y a différentes phases, et chez nous, elles prennent la forme de morceaux ou d’albums imprégnés de ces émotions.
Votre musique est reconnue pour sa lourdeur et son atmosphère massive. Comment avez-vous travaillé ces aspects sur "Saddiction" pour créer une expérience auditive immersive, toujours fidèle à votre identité ? On sent que vous avez voulu apporter encore plus d’ampleur, peut-être grâce à l’introduction de ce nouvel instrument...
Julien : Oui, ce nouvel instrument apporte, je trouve, plus de dynamique à l’album par rapport au précédent.
Comment avez-vous procédé ?
Julien : Déjà, par sa nature, cet instrument est plus lourd. Il nous ramène un peu à une époque comme celle de "Banlieue Triste", où on avait un son similaire. Mais c’est aussi Francis Caste, qui enregistre tous nos albums, qui nous a encouragés à revenir vers ce type de son. Il nous a dit : “Les mecs, c’est ce que vous maîtrisez le mieux, alors allez-y à fond !”
Donc, ce retour vers un son plus massif était un choix conscient ?
Julien : Oui. Pour "A Loner", on avait tenté quelque chose de différent, notamment en changeant d’accordage pour obtenir un son plus grave, plus abrasif. C’était une expérimentation, et ça nous plaisait. Mais sur "Saddiction", on a voulu trouver le bon compromis entre notre ancien son et cette approche plus rugueuse. On a cherché à allier les deux univers.
Quand on écoute "Saddiction", on ressent beaucoup plus de contrastes qu’auparavant. Il y a presque une mise en scène, une narration plus marquée, alors que "A Loner" me paraissait plus linéaire.
Julien : Carrément, oui.
Nos morceaux jouent sur les contrastes : des moments très sombres et d’autres plus lumineux, plus aériens

Est-ce que vous avez consciemment voulu accentuer cet aspect narratif dans votre musique ?
Julien : Après, j’ai l’impression que c’est avant tout une question de texture sonore. Ce qui compte le plus, c’est l’atmosphère qu’on crée. Pour moi, dans le fond, notre musique reste toujours la même, mais c’est la forme qui évolue. Nos morceaux jouent sur les contrastes : des moments très sombres et d’autres plus lumineux, plus aériens. Ça se ressent aussi dans le chant, qui reste mélodique, alors que la musique peut être plus brute et agressive. Ces oppositions, on les retrouve sur tous nos albums. Ensuite, ce sont les textures qui varient.
En studio, vous avez à nouveau collaboré avec Francis Caste. Tu disais qu’il vous a poussés dans cette direction. Est-ce que vous avez besoin de ce regard extérieur pour aller plus loin dans votre musique ?
Cédric : C’est toujours bénéfique de travailler avec lui. Il a une intelligence musicale et une oreille affûtée. Quand on est enfermés pendant des mois sur nos maquettes, on finit par manquer de recul. Lui arrive avec un regard neuf et peut nous suggérer des ajustements qu’on n’aurait pas envisagés. Ce n’est pas systématique, mais avoir cette option est toujours un plus.
Julien : C’est aussi la première personne à entendre nos nouveaux morceaux. On arrive en studio avec nos démos, que personne d’autre n’a écoutées. Son avis nous permet de prendre du recul.
Vous aviez ce même besoin pour "A Loner" ?
Julien : Pas vraiment. Sur "A Loner", on avait une idée très précise de ce qu’on voulait. On lui a laissé moins de place pour intervenir que d’habitude. Mais pour "Saddiction", on lui a donné plus de liberté et ça a joué dans le résultat final.
Dès le départ, "A Loner" était pensé comme le premier volet d’une trilogie ?
Julien : Quand on parle de trilogie, c’est en référence à nos trois albums précédents ("Hope//Dope//Rope", "This Is Not Supposed to Be Positive" et "Banlieue Triste"), qui formaient un tout. On avait le même artiste pour les pochettes, on était encore chez Music Fear Satan… Il y avait une vraie unité entre ces disques. Avec "A Loner", on a changé beaucoup de choses : on est passés à un nouvel accordage, on a signé chez Nuclear Blast… C’était un nouveau chapitre.
Cédric : Il y avait une vraie rupture.
Julien : Oui, un changement radical. Pour "A Loner", on a opté pour un son plus grave, plus oppressant. C’était presque un exercice de style. Avec "Saddiction", on revient à un équilibre entre cet univers et notre son précédent. Mais ça ne préjuge en rien de ce que sera le troisième album de la trilogie.
Donc rien n’est écrit à l’avance ?
Julien : Non, pas vraiment. Mais j’ai l’impression que chez nous, les choses fonctionnent souvent par cycles de trois albums. Il y a peut-être quelque chose d’inconscient là-dedans, une sorte de symbole.
Des morceaux comme '2 AM Thoughts' ou 'Healed' reflètent des luttes intérieures profondes. Comment abordez-vous leur interprétation pour transmettre authentiquement ces émotions au public ? Est-ce que ça demande un travail particulier ?
Cédric : Non, il faut juste être sincère.
Julien : Oui, on ne cherche pas à en faire trop. Plus tu es personnel, plus les gens peuvent se reconnaître dans ta musique et l’interpréter à leur manière.
Vous laissez donc l’auditeur s’approprier ces morceaux, autant par la musique que par le chant ?
Cédric : C’est ça. Il ne sert à rien de surjouer les émotions.
Julien : On ne pourrait pas écrire sur des choses qui ne nous concernent pas directement. Nos textes parlent forcément d’expériences vécues, sinon ça ne fonctionnerait pas.
Il y a donc une forme d’impudeur dans votre démarche artistique ?
Cédric : Peut-être, oui…
Julien : C’est certain que ça nous aide à extérioriser des choses qu’on n’exprimerait pas autrement.
Une forme de catharsis ?
Julien : Exactement. C’est une sorte d’exutoire.
Depuis toujours, notre musique est une forme d’addiction à la tristesse.

Le titre de l’album, contraction de Sadness et Addiction, évoque une dépendance à la tristesse. Quelle signification particulière attribuez-vous à ce concept dans votre processus créatif ?
Julien : C’est un mot inventé, oui. Mais finalement, il ne parle pas forcément que de cet album, il définit surtout Hangman’s Chair dans son ensemble. Depuis toujours, notre musique est une forme d’addiction à la tristesse. On aime les groupes tristes, les chansons tristes, les films tristes, les atmosphères mélancoliques… C’est ce qui nous touche et nous nourrit. Mais ce n’est pas forcément négatif, au contraire. Il faut réussir à s’approprier cette émotion et en faire quelque chose.
C’est vrai qu’on dit souvent que les plus belles œuvres naissent dans les moments les plus sombres. Il faut juste avoir assez de recul, car quand on est plongé dans un état dépressif, il est parfois difficile d’en tirer quelque chose.
Julien : Exactement. Quand tu es en plein dedans, c’est compliqué de mettre des mots ou de structurer un message. Mais une fois que tu as pris un peu de distance, il y a une multitude de choses à dire et à exprimer.
Vous attachez beaucoup d’importance à l’aspect visuel autour de Hangman’s Chair, notamment à travers vos pochettes d’album. Celle de "Saddiction" est encore une fois très réussie, réalisée par Valnoir, c’est bien ça ?
Julien : Oui, c’est bien lui.
Elle illustre cette atmosphère de solitude urbaine qu’on retrouve dans vos morceaux. Le clip de 'No Light' m’a d’ailleurs fait penser au film "Dark City" d’Alex Proyas...
Julien : Bien sûr ! On lui a tout pompé, d’ailleurs ! (rires)
On remarque aussi un clin d’œil au "Magasin des Suicides" de Jean Teulé, avec cette enseigne en forme de corde. À quel point l’aspect visuel est-il essentiel pour vous ?
Julien : C’est indispensable. Il faut que tout soit cohérent, que l’identité du groupe se retrouve dans la musique, les clips, le merchandising…
Quel est votre niveau d’implication dans cet aspect visuel ? Vous gérez tout de A à Z ou vous faites confiance à des artistes extérieurs ?
Julien : Je préfère déléguer. J’ai des idées, mais je ne saurais pas les concrétiser moi-même. Pour cette pochette, on n’avait pas d’idée précise, on avait déjà tout donné dans l’album. On voulait quelqu’un qui apporte un regard neuf sur Hangman’s Chair, et Valnoir a parfaitement capté notre univers. Tout s’est fait très vite. Pareil pour les clips, on choisit des personnes en qui on a confiance et on leur laisse carte blanche.
Vous semblez avoir un équilibre entre le contrôle et l’ouverture aux collaborations extérieures. Certains groupes veulent tout maîtriser eux-mêmes, alors que vous faites appel à des personnes comme Francis Caste ou Valnoir.
Julien : Oui, on est très exigeants et on contrôle notre direction artistique, mais quand on choisit de travailler avec quelqu’un, c’est parce qu’on sait qu’il a du talent et une vision qui nous correspond. Si on lui fait confiance, on ne va pas être derrière lui à lui dire : “Change cette couleur, modifie ce détail…” Ce serait contre-productif. On s’entoure de gens qui ont un vrai goût artistique et qui sont sûrs de leur vision.
Vous avez aussi l’habitude de collaborer avec d’autres artistes. Après Perturbator et Colin H. Van Eeckhout sur "Banlieue Triste", vous avez cette fois invité Raven van Dorst de Dool sur "Saddiction". Comment est née cette collaboration et qu’a-t-elle apporté au morceau ?
Cédric : Ça s’est fait assez naturellement. On avait un morceau où les couplets étaient identiques, et en studio, on s’est dit que ce serait intéressant de les différencier avec une autre voix. On avait déjà pensé à Raven sur d’autres projets auparavant, et comme on partait en tournée avec Dool juste après l’enregistrement, on s’est dit que c’était l’occasion parfaite.
Julien : On lui a proposé, elle a accepté, et elle nous a renvoyé sa partie très rapidement. Quand on l’a entendue, on s’est rendu compte que sa voix apportait une toute autre dimension au morceau.
Ça a donné une ampleur supplémentaire à la chanson.
Cédric : Oui, c’était un alignement parfait des planètes. Tout s’est fait au bon moment et dans le bon contexte.
Julien : C’était une opportunité qui avait du sens, parce qu’on connaît bien Raven et qu’il y avait une vraie histoire derrière cette collaboration. Ce n’était pas juste une participation pour le principe.
Y a-t-il un groupe avec lequel vous rêveriez de collaborer à l’avenir, ou est-ce plutôt une question d’opportunités ?
Julien : On a toujours des idées, mais tant que ce n’est pas fait, on préfère ne pas en parler pour ne pas porter la poisse. Et puis, parfois, ça ne se concrétise pas. Mais oui, on aime bien les collaborations, ça apporte toujours quelque chose.
À l’approche de la tournée, à quoi peut-on s’attendre sur scène ? "Saddiction" est un album très visuel, avec une atmosphère forte. Avez-vous prévu des choses particulières pour retranscrire cette ambiance en live ?
Julien : On reste toujours très sobres sur scène. Pas de décor, pas de mise en scène exagérée. C’est juste nous, un show de lumières bien travaillé pour accompagner la musique et renforcer l’ambiance qu’on veut poser. Pour cette tournée, on va intégrer trois ou quatre nouveaux morceaux de l’album dans la setlist, mais tout s’harmonisera avec le reste du set.
On se focalise sur la musique. On n’est pas des showmen.
Vous n’êtes pas un groupe qui interagit beaucoup avec le public.
Julien : Non, ce n’est pas notre truc. On ne parle pas entre les morceaux, on préfère laisser la musique s’exprimer. Ce n’est pas dans la personnalité de Cédric d’animer la foule.
Cédric : On se focalise sur la musique. On n’est pas des showmen.
Julien : Exactement, on ne cherche pas à faire du spectacle au sens classique du terme. L’essentiel, c’est de créer une ambiance. Avec un bon jeu de lumières, des intros, des transitions bien pensées, on installe une continuité dans le concert. Il n’y a pas besoin d’en rajouter avec du discours.
Vos morceaux évoluent-ils en live en fonction du public ?
Julien : On ne les réarrange pas, non. Mais si un morceau ne fonctionne pas bien sur scène, on peut ajuster la setlist et le remplacer. Par contre, on ne modifie pas nos chansons pour faire des jams ou des versions alternatives. On reste très fidèles aux albums.
Votre musique est souvent qualifiée de cold – une étiquette qui semble s’enrichir de nouvelles influences à chaque album. Quelles inspirations ont nourri la création de "Saddiction" ?
Julien : J’ai beaucoup écouté l’album "Borderline" d’Asylum Party, un groupe français des années 80 dans la veine cold wave. J’ai aussi pas mal tourné sur "Headland" de Sad Lovers & Giants et "Solitary" de The Gun Club. C’est très post-punk, assez éloigné du son de Hangman’s Chair, mais ces ambiances m’ont inspiré dans la composition.
Cédric, de ton côté ?
Cédric : Moi, je suis surtout influencé par les maquettes qu’on s’échange entre nous. Je n’ai pas vraiment d’influences précises, j’écoute beaucoup de choses, souvent hors metal. Mais ce sont surtout les morceaux que m’envoient Julien et Mehdi qui guident mon écriture.
Les paroles ont une place importante dans votre musique, il y a une vraie narration. Est-ce que vous pensez que le public y est encore attaché aujourd’hui ?
Cédric : Oui, surtout parce que je chante en voix claire. Les paroles sont compréhensibles, donc elles ont forcément un impact. Mais c’est peut-être aussi parce qu’on touche un public particulier, plus attentif à ce genre de détails.
Julien : Pour nous, c’est aussi essentiel qu’une belle pochette ou un bon merchandising. Tout doit être cohérent, la musique, les paroles, l’esthétique… Ça fait partie de l’identité du groupe.
Qu’attendez-vous de cet album, en définitive ?
Cédric : De le jouer en concert. Maintenant qu’il est sorti, il ne nous appartient plus.
Julien : Oui, c’est ça. On veut surtout pouvoir continuer à tourner, à faire de belles dates, à voyager… et à poursuivre cette aventure encore longtemps.
Vos 20 ans approchent… Un concert spécial est-il prévu ?
Cédric : On aimerait bien faire une série de concerts spéciaux, pas forcément une tournée, mais quelques dates où on jouerait des morceaux anciens.
Julien : Et ressortir nos albums épuisés depuis longtemps.
Cédric : Oui, en vinyle et en CD.
Vous pensez les réarranger ?
Julien : Pas vraiment, mais en live, on adaptera forcément certains morceaux au son qu’on a aujourd’hui. On ne va pas chercher à les rejouer exactement comme à l’époque, ce serait artificiel.
Merci beaucoup !
Cédric : Merci à toi !
Julien : Super, merci !