Salut John ! Première question traditionnelle : peux-tu te présenter toi et ton groupe ?
J.D Cronise : Je m’appelle J.D., je suis le chanteur et un des guitaristes et le principal auteur et compositeur de The Sword. Il y a aussi Trivett Wingo notre batteur, Kyle Shutt notre guitare soliste, et Bryan Richie qui joue de la basse et qui est également l’ingénieur du groupe.
L’actualité du groupe est le nouvel album "Warp Riders". Comment décrirais-tu ce nouvel album ?
Eh bien, je le décrirais en le comparant à notre précédent dont on pouvait dire que c’était un album de heavy-métal avec des influences hard-rock. "Warp Riders" est un peu l’inverse à savoir un album de hard-rock avec des influences heavy-métal…
La superbe pochette, très typée science-fiction, est-elle le reflet du contenu à savoir un album plus conceptuel ?
Non. D’une certaine façon, la musique est plus simple que sur notre précédent album : ce sont plus des chansons rock. Tu vois des chansons rock catchy. Ce ne sont pas des pièces épiques rock progressives de quinze minutes ou des trucs comme ça, même si certains peuvent penser que c’est un album concept du fait de l’histoire… Il n’est pas nécessaire de comprendre l’histoire pour apprécier les chansons…
Et justement cette histoire de quoi parle-t-elle ?
C’est une sorte d’histoire compliquée qui se déroule sur une autre planète dont c’est toujours la même versant qui fait face au soleil… Une histoire sur le thème du côté obscur et clair et ce genre de choses…
Un thème assez proche de la pochette en soi ?
Oui, oui…
A propos de pochette, peut-on dire que Frank Frazetta est une source d’inspiration pour le groupe ?
Hum… Un peu oui, oui… Il fait définitivement partie de mes artistes préférés. En fait, pour cet album, des artistes comme Moebius, ou Roger Dean qui fait les pochettes de Yes, ont été de grandes influences. Justement, on a discuté avec lui pour faire cette pochette. Il était intéressé mais il n’avait pas trop de temps à nous accorder et donc pour la faire…
Et justement, tu n’as pas peur que cette pochette très typées Yes, et donc rock progressif, attire des fans du genre qui pourraient être déçu par le contenu ?
Eh bien, tu sais ? C’était l’une des préoccupations de certains membres du groupe, mais d’un autre côté, on ne peut pas penser comme ça : Dan McPharlin, l’artiste qui a fait cette pochette, est en quelque sorte à la croisée des chemins entre Moebius et Roger Dean. On peut dire que son travail est original et on a donc pensé que c’était lui le bon.
Les précédents albums de The Sword avaient l’habitude d’avoir comme thème la mythologie nordique. Ce n’est plus du tout le cas dans ce nouvel album ?
Non. Il n’y a aucune référence nordique dans cet album. En fait, ce sont plus des références grecques classiques parce que je pensais que c’était plus approprié au concept global de l’album et à la musique plus classique. Mais pour moi, la mythologie nordique est parfaite pour faire du heavy-métal avec notamment ses thèmes de conquête. Quand j’étais gamin, je lisais des bandes dessinées et j’ai toujours pensé que c’était une bonne représentation mais ce n’est pas une fixation pour nous.
Revenons à la musique, après l’album de la découverte qu’était "Age Of Winters", celui de la confirmation avec "Gods Of The Earth" qui sonnait plus comme un ensemble, peut-on dire que "Warp Riders" est celui de la maturité ?
Eh bien, tu sais ? C’est le mot que nous utilisons entre nous pour en parler, même si ce n’est pas trop le genre de définition que nous employons dans notre promotion (Sourire)… Effectivement, "Warp Riders" est un album plus mâture : nous sommes de meilleurs musiciens, il y a plein de choses dans cet album que nous n’aurions pas fait quelques années auparavant, nous n’avions pas cette expertise pour faire toutes ces choses.
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A ce titre, les précédents albums de The Sword était très typés Black Sabbath. Avez-vous fait en sorte de vous départir de cette étiquette pour ce nouvel album ?
Un peu, un peu… Nous voulions montrer d’autres influences et définitivement, nous voulions montrer aux gens que nous étions un peu plus que les nouveaux Black Sabbath afin de montrer que nous sonnions autrement que du Black Sabbath. Aussi je concède que le parallèle était évident à l’écoute des deux premiers albums, mais ce dernier est un album aux influences hard-rock avec des vibrations différentes comme Thin Lizzy, ZZ Top…
Et toujours à propos de ce parallèle avec Black Sabbath, comment vivais-tu le fait d’être considéré d’être la relève voire pire un simple clone de Black Sabbath ?
Je le considère comme une bonne chose parce qu’il y a plein de groupes qui essaient de sonner exactement comme Black Sabbath… et je pense que c’est assez évident d’entendre que nous avons essayé de sonner comme Black Sabbath parce qu’ils sont vraiment une influence pour nous. Donc, être comparé à eux ne me dérange pas du tout, sachant qu’ils font parties de mes groupes préférés !
Quand on parle de The Sword, les gens incluent souvent le groupe dans un mouvement musical stoner/doom, mais ne peut-on pas dire simplement que vous jouez du hard-rock heavy comme en témoignent votre reprise de "Cold Sweet" de Thin Lizzy ?
Oui, je le pense aussi… Au début, nous étions considérés comme faisant du stoner/doom ou je ne sais quoi… mais ce n’est pas totalement vrai. Certes, nous intégrons des éléments de ces styles dans notre musique et cela aide les gens à avoir un point de repère, mais si je devais nous définir, je dirais que nous faisons du heavy-metal/ hard-rock !
Justement depuis quelques années, il y a une recrudescence de groupes œuvrant dans ce genre musical comme Year Long Disaster… Comment expliques-tu cela ?
Je ne sais pas… J’espère juste que les gens sont prêts pour de la bonne musique et prêts à bouger à nouveau (Sourire). Mais est-ce que Year Long Disaster est connu ici ? Parce que pour avoir pas mal tourné avec eux, nous ne comprenons pas trop comment un tel groupe n’est pas plus connu ?
Peut-être à cause de la promotion désastreuse de son leader Daniel Davies ?
(Rires) Exact ! J’en ai lu quelques-unes et effectivement…
Et vous concernant, comment vivez-vous le fait de voir certaines de vos chansons intégrées dans des jeux vidéo, dans le dessin animé "American Dad", dans des films… ? Est-ce que tu considères que c’est une preuve de succès ou tout simplement que vous êtes un groupe à la mode ?
Non… Tout d’abord, nous approuvons tous ces trucs : les gens ne pourraient pas utiliser notre musique sans notre accord. Mais oui, nous sommes fans de "American Dad". Pour le film "Jennifer's Body", Kyle a dit être allé au cinéma, avoir attendu que notre chanson passe et être parti aussitôt tant le film était terrible (Rires) ! Mais bon, toutes ces choses sont sympas et spécialement les jeux vidéo parce que nous jouons beaucoup aux jeux vidéo et c’est cool pour nous de constater que certains jeux contiennent des titres à nous…
Est-ce que ces contrats vous ont rapporté de l’argent ?
Oh, c’est sûr que ça aide ! Nous ne sommes pas riches pour autant mais c’est toujours sympa d’avoir de telles rentrées d’argent.
Et est-ce que toutes ces choses influencent votre façon de composer la musique, histoire de continuer de plaire ?
Non, non, non… Pas vraiment ! Si certaines chansons de cet album semblent plus commerciales c’est parce qu’elles font parties de ce que nous sommes. Tu sais, nous écoutons des radios rock et ce n’est pas par hasard si j’aime "Highway To Hell" (NdStruck : AC/DC), "The Boys Are Back In Town" (NdStruck : Thin Lizzy), "Jesus Just Left Chicago" (NdStruck : ZZ Top) ou je ne sais quel autre titre classique que tu peux entendre à la radio, tout le temps. Il y a une raison à ça : c’est que ces chansons sont bonnes !
On parlait de l’influence Black Sabbath, mais le nom de The Sword est également étroitement lié à Metallica en raison de la tournée que vous avez faite avec eux. Première question, qu’est-ce que ça fait d’avoir joué en première partie de Metallica ?
C’était super ! Récemment, j’ai dit à un gars qu’un de mes rêves était devenu réalité quand nous avons tourné avec Clutch parce que c’était une chose inconcevable de se dire qu’un jour, nous tournerions avec Clutch. C’est un de mes groupes préférés et c’était génial ! Dans ces conditions, nous étions encore plus loin d’imaginer qu’un jour nous tournerions avec Metallica…
Et est-ce que cette tournée vous a influencé pour "Warp Riders" ?
Pas trop ! Au contraire, nous voulions être sûrs que cette tournée ne nous affecterait pas trop musicalement. Nous étions déjà influencés par Metallica auparavant, par son côté thrash, et en fait, pour avoir été dans une tournée métal pendant trop longtemps, nous avons fait un album plus hard-rock que ce que les gens pouvaient attendre. Et entre Metallica, nous avons joué avec Year Long Disaster et ces derniers sont une grande source d’inspiration en fait !
Toujours à propos de Metallica, ce n’est pas trop dur de jouer pour des stades gigantesques qui n’attendent que la tête d’affiche ?
Oh non… Tu sais, généralement, les gens nous accueillaient bien. Seulement une ou deux fois dans la tournée, nous avons une réaction négative d’un petit groupe de personnes, mais généralement, l’accueil était vraiment bon et pour tout te dire, c’est à Paris que nous avons été les mieux accueillis. Et même si nous n’y avions jamais auparavant : c’était assez incroyable en fait !
Vous devez donc être impatients de jouer à nouveau ici ?
Oh oui, définitivement…
En tête d’affiche ?
Oui exactement. Ça devrait être le cas en Novembre…
Dans ces conditions, quel est ton meilleur souvenir en tant qu’artiste ?
Oh mec, c’est dur ! Je dirais la tournée avec Metallica… Les gens que nous avons rencontrés, être à l’affiche avec Metallica, dîner avec eux et tout ça… Sachant que ce sont eux qui voulaient faire l’affiche avec nous, ils nous ont invités à dîner… Et je pense qu’une des raisons à ça, c’est que nous n’avons jamais été bizarres avec eux. Nous n’avons agi comme des fans autour d’eux : nous les avons considérés comme des mecs d’un groupe qui tourne. Et c’est assez marrant parce qu’il y avait des fans plus connus que nous qui venaient nous demander des autographes (Rires) ! C’était cool d’être amis avec Metallica. A la fin de la tournée, j’ai pris ma cassette de "Master Of Puppets" et j’ai demandé à ce que James, Kirk et Lars la signe. Depuis, je la garde chez moi et quand je la regarde, je me dis que ce n’était pas un rêve, ça s’est bien passé (Rires) !
On a parlé de ton meilleur souvenir d’artiste, au contraire, quel est le pire ?
Oh mec… De façon assez ironique, je dirais la tournée avec Metallica ! Nous sortions d’une tournée et pendant l’hiver dernier, nous sommes allés au Canada en Décembre, en Suède en Janvier… c’était affreux ! Nous avions besoin d’une pause à ce moment notamment lors du passage au Canada à la fin de l’hiver. C’est effrayant, tu n’es pas censé voyager et faire des spectacles de rock avec un tel temps !
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Sans transition, si tu devais choisir un titre de la discographie de The Sword pour faire découvrir la musique du groupe à quelqu’un qui ne la connaîtrait pas, quel titre choisirais-tu et pourquoi ?
Hum… C’est une bonne question, une très bonne question… Je dirais "The Frost-Giant's Daughter" même si ce n’est pas forcément le titre auquel tu t’attendais (Rires). Cette chanson est tirée du deuxième album (NdStruck : "Gods Of The Earth") et pour moi, elle a tous les éléments : des trucs vraiment durs et thrashy, des trucs plus rock et groovy… Ce sont de bons échantillons de ce que fait The Sword.
Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?
Quelles sont tes influences ?. Ce à quoi je ne peux pas répondre tant elles sont nombreuses….
Au contraire, quelle est la question que tu aimerais que je te pose ?
Hum… Je ne sais pas, tu m’en as posé de très bonnes…
Pour terminer, souhaiterais-tu dire un dernier mot aux lecteurs de Music Waves ?
Bien sûr ! S’il vous plaît, achetez notre album pour que nous puissions venir plus souvent en France. Nous avons déjà joué, il y a quelques années, dans le Sud de la France lors d’un spectacle en première partie de Nebula. Nous avons également joué à Paris lors d’un show avec Metallica. Ce sont les seules fois où nous avons joué en France et nous adorons cet endroit et nous voudrions revenir plus souvent… Donc, s’il vous plaît, achetez notre album ! Je pense que notre musique, les paroles et tout le reste, sont plus intelligents que ce que font les autres groupes de hard-rock, et je pense donc que les français sont assez sophistiqués pour pouvoir apprécier notre travail (Sourire) !
Ah bon ? N’est-ce pas trop prétentieux que de penser ça ?
Hum, tu sais, notre musique est à notre image et elle est à la hauteur de nos capacités et c’est vraiment le cas : Trivet Wingo, notre batteur, est un des mecs les plus intelligents que je connaisse, à un point que c’en est effrayant ! Brian, notre bassiste, est ingénieur et programmateur informatique…
Et toi dans tout ça ?
Et moi ? Je suis juste un nerd de bandes dessinées mais les biens faîtes… Donc je pense que ce que nous faisons est souvent plus abouti et sophistiqué que la plupart de nos pairs et je pense que le public français saura définitivement apprécier ça !
Un grand merci à Roger de Replica, ainsi qu’à Childeric Thor pour son aide précieuse.
Plus d'informations sur http://www.swordofdoom.com/