Le soleil continue de cogner mais par alternance, ce qui nous permet de souffler un peu de ces 2 derniers jours particulièrement éprouvants. Et heureusement : difficile d'imaginer rater une telle affiche avec
Linkin Park,
Falling in Reverse,
Cypress Hill ou encore
Lorna Shore. Pour ne pas perdre une miette de ce bouquet final, direction les
Main Stages dès le matin où l'on "campe" quasiment toute la journée. Il a fallu se lever tôt, très tôt, pour immortaliser les passages de
Blood Command et
Ashen. Un début musclé, à jeun, presque brutal.
Quant à
Dream Theater, que nous devions couvrir la veille, il faudra s'en remettre à l'imagination... car comme on dit, les rêves, je les fais au lit, pas au théâtre !
Dès la fin de matinée, le public afflue de plus en plus nombreux, un joyeux mélange d'habitués, d'invités et de curieux qui veulent vivre cette ultime journée de l'intérieur. L'ambiance est éclectique, électrisante, promesse d'un dimanche dément.
Blood Command
Il est à peine 11h40 que
Blood Command débarque sur la
Main Stage pour ce qui restera comme l'une des révélations du jour. La frontwoman, aussi déjantée qu’électrique, captive immédiatement le public : entre twerk, roulades, contacts très proches avec la buse à flammes, et un auto-relooking à la salive, le spectacle est total. Ce n’est plus un concert, c’est une performance borderline entre trash et hypnotique, qui détonne complètement dans ce créneau horaire. Et pourtant, ça fonctionne à merveille.
Musicalement, ça tabasse : riffs acérés, rythmiques qui cognent, et une énergie constante qui donne un coup de fouet à un public à peine sorti du lit. À la fin, la chanteuse se jette littéralement dans la foule pour un bain de fans improvisé en se pelottant elle-même, comme une conclusion logique à cette demi-heure aussi absurde que jouissive.
Pour un concert matinal, c’est un peu comme s’envoyer un shot de whisky au réveil : brutal, peut-être malvenu, mais diablement efficace. Le Hellfest vient de s’éveiller d’un seul coup.
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Ashen
À peine remis du choc matinal offert par
Blood Command, on enchaîne sans pause avec
Ashen, autre découverte marquante de ce dimanche. Originaire de France, le jeune groupe ne se laisse pas impressionner par la taille de la
Main Stage, qu’il investit avec une assurance admirable. Leur son, puissant et bien calibré, frappe fort sans jamais verser dans l’excès. C’est propre, carré, ambitieux. Le groupe maîtrise son espace, son timing, et semble prêt pour jouer dans la cour des grands. L’alchimie entre les musiciens est évidente, et leur complicité scénique rejaillit sur un public de plus en plus dense.
Le moment fort du set survient avec l’interprétation finale de 'Crystal Tears', rejointe par un invité de marque :
Will Ramos, frontman de
Lorna Shore. Dès son apparition, la tension monte d’un cran. Les deux voix se mêlent dans un duo aussi brutal que fraternel, offrant une conclusion aussi explosive qu’émouvante. C’est un passage de témoin symbolique, comme une validation d’un groupe en pleine ascension par l’une des figures les plus respectées du deathcore actuel. Ce genre d’instant rare, presque intime malgré la foule, incarne toute la beauté des rencontres musicales possibles au Hellfest (car soulignons que nombre d'apparitions ont été possibles par le passé, mais rares ont été ces moments, donc bravo aux deux groupes).
Ashen marque les esprits et s’inscrit immédiatement parmi les groupes à suivre de très près.
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Gouge Away
Tandis que les
Main Stages vibrent déjà, c’est sur la
Warzone que l’on bifurque pour retrouver
Gouge Away, groupe post-hardcore tout droit venu de Floride. Sur le papier, la prestation s’annonce électrique : riffs incisifs, attitude punk, et surtout la présence de
Christina Michelle, frontwoman à la voix rageuse et à la présence habituellement redoutable. Pourtant, malgré un line-up prometteur et une setlist solide, quelque chose ne prend pas.
Le show démarre sur 'Only Friend', et si le son est bon, l’énergie peine à décoller. Les titres s’enchaînent ('Maybe Blue', 'Subtle Thrill', 'Deep Sage'), le public s'investit mais timidement. On sent que le groupe cherche à imposer sa dynamique, mais le feu ne prend jamais vraiment.
Christina semble comme retenue par moments, un peu en dedans, comme si elle pénait à lâcher les chevaux.
Pourtant, les compositions sont efficaces : 'Stuck in a Dream' ou encore 'Hey Mercy' tiennent la route, tout comme 'The Sharpening' en clôture. Mais malgré une base musicale solide, le manque d’intensité scénique laisse un sentiment de frustration. Ce n’est pas un raté, loin de là, mais une prestation trop tiède dans un environnement où la norme est à la déflagration.
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Setlist :
Only Friend
Maybe Blue
Subtle Thrill
Deep Sage
Idealized
Consider
Stuck in a Dream
Uproar
Ghost
Hey Mercy
The Sharpening
Novelists
Enfin ! Depuis
notre rencontre avec
Camille Contreras,
Pierre Danel et
Rico Perrin (communication du
Hellfest), on attendait ce concert avec impatience. Pour beaucoup, cette prestation marque un tournant dans l’histoire de
Novelists, avec
Camille qui assure ici son tout premier
Main Stage depuis son remplacement de
Tobias Rische. Une attente forte, une pression palpable… et une réponse éclatante.
Dès les premières notes de 'Coda', le ton est donné : puissance, précision, émotion.
Camille est incroyablement juste, habitée par ses lignes vocales, totalement connectée avec le public et une prestance aussi classe que canon. Les titres s’enchaînent ('Prisoner', 'Mourning the Dawn', 'Terrorist'), chaque morceau renforçant un peu plus cette impression d’assister à un moment charnière. Le groupe, solide comme jamais, semble galvanisé par l’énergie de la foule déjà dense.
'Heretic' fait vibrer l’esplanade de la
Main, tandis que 'Say My Name' suscite un bel écho chez les fans du metalcore mélo made in France. La complicité entre les musiciens est évidente, les transitions sont fluides, et le son est parfaitement calibré pour ce type de set mid-journée. Quand vient 'All For Nothing', le public est totalement embarqué.
Camille fait preuve d’une grande maîtrise entre chant clair et parties plus agressives. Le set se termine par 'Smoke Signals' puis l’explosif 'Turn It Up (Keyboard Warriors Social Club)', où le groupe déchaîne une dernière salve d’énergie dans un final en forme de coup de poing. En moins d’une heure,
Novelists vient de prouver que leur avenir sur la scène metal européenne s’annonce grand. Une vraie fierté de voir un groupe français s’imposer à ce niveau avec autant de talent et d’émotion.
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Novelists en HD en
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Setlist :
Coda
Prisoner
Mourning the Dawn
Terrorist
Heretic
Say My Name
All For Nothing
Smoke Signals
Turn It Up (Keyboard Warriors Social Club)
Une Misere
On sait que les dimanches au
Hellfest réservent parfois des surprises de violence extrême… et c’est exactement ce que propose
Une Misère, venu droit d’Islande pour secouer la
Altar. Lorsque nous pénétrons sous le chapiteau,
Jón Már Ásbjörnsson, frontman à la présence glaçante, est déjà ensanglanté, entaille visible sur le front. Le ton est donné : ça ne va pas être une promenade de santé.
Le son est massif, rugueux, sans concession. Les riffs sont d’une densité presque suffocante, les breaks pleuvent sans prévenir, et la rythmique tabasse comme une machine de guerre. Chaque morceau est livré avec une rage animale, une intensité qu’on retrouve rarement à ce point dans une prestation live.
Le groupe martèle son set avec une régularité infernale, et malgré l’horaire, la fosse répond présente. Les cris de
Jón Már sont profonds, pleins de cette douleur viscérale qu’ils transforment en catharsis sonore. Pas de fioriture ni de discours inutiles, le regard toujours austère sans esquisser un sourire inutile :
Une Misère est là pour expulser ses tripes et fracasser les tympans.
Le public, d’abord sonné, se laisse peu à peu gagner par la frénésie du concert. Headbangs furieux et regards complices traduisent une forme de communion brutale entre scène et spectateurs. Le groupe, très peu démonstratif mais incroyablement sincère, incarne une vision du metal extrême comme art de vivre, de lutter, de survivre. Un set court mais marquant, qui laisse une empreinte presque physique.
Une Misère n’a peut-être pas la notoriété d’autres formations, mais leur présence aura marqué son public.
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Blackgold
En plein après-midi, la
Main Stage accueille une formation inattendue :
Blackgold, collectif britannique de rappeurs masqués, sort de sa tanière pour venir provoquer les foules métalleuses de Clisson. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le choc des cultures fonctionne à merveille. Visuellement, le groupe frappe fort : masques brillants, silhouettes statiques mais menaçantes, univers graphique léché… Il y a du concept et de la maîtrise dans la mise en scène. On pense à
Cypress Hill (attendu plus tard), mais avec une esthétique plus sombre, plus urbaine, presque industrielle. Le show est parfaitement millimétré, entre sons lourds et refrains scandés avec rage.
Musicalement,
Blackgold navigue entre trap métallique, hip-hop old school et beats saturés, le tout porté par un flow incisif. La communication avec le public est minimale mais efficace : les gestes sont codés, la gestuelle quasi militaire. On se laisse facilement happer par cette ambiance dystopique. Alors que la polémique sur certains artistes "hors genre" comme
Muse cette année,
Blackgold s’inscrit dans une ouverture en douceur. Le public semble adhérer sans réserve, preuve que le mélange des genres, lorsqu’il est sincère et bien produit, trouve toujours son public (et que ces papiers polémiques ne servent qu'à comptabiliser les clics de curieux qui n'apprennent rien dans leurs lignes).
Quelques pogos timides démarrent en fond de fosse, tandis que l’avant-scène se laisse bercer par les basses massives et les gimmicks entêtants. Le groupe, conscient de jouer dans un contexte inhabituel pour lui, semble déterminé à marquer les esprits — et c’est réussi. Une très belle surprise en milieu de journée. Une passerelle parfaite entre les mondes, en attendant que
Cypress Hill prenne le relais plus tard.
Blackgold a prouvé qu’il avait toute sa place sur la grande scène d’un festival comme le
Hellfest.
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Lorna Shore
Impossible de passer à côté de
Lorna Shore aujourd’hui. À 16h tapantes, la
Main Stage tremble littéralement sous la puissance du deathcore symphonique du groupe américain, porté par l’impressionnant
Will Ramos. Deux ans après avoir fait exploser le chapiteau de la
Altar, les voici catapultés à l’extérieur, dans une position bien plus en phase avec leur popularité croissante. Leur dernier album, "Pain Remains", continue de faire des vagues, et la setlist du jour ne s’embarrasse pas de compromis. Dès 'Sun//Eater', l’ambiance est posée : lourde, noire, mais d’une élégance glaciale. Les orchestrations symphoniques en arrière-plan créent une tension dramatique permanente, accentuée par la prestation vocale toujours aussi hallucinante de
Ramos, capable d’alterner growls abyssaux et cris stridents comme s’il s’agissait d’un simple exercice d’échauffement.
Les flammes surgissent, gigantesques, ponctuant les blasts, rythmant les envolées. 'Cursed to Die' ou encore 'To the Hellfire' font trembler la fosse, où les cercles pit tournent à grande vitesse. Au moment d’entamer la trilogie finale du disque, le public sait qu’il va vivre un moment fort. 'Pain Remains I: Dancing Like Flames' est toujours aussi émouvante, et
Ramos se laisse totalement habiter par le morceau. L’intensité ne redescendra pas avec 'After All I’ve Done, I’ll Disappear' ni 'In a Sea of Fire'. Le son est massif, d’une netteté exemplaire pour un groupe aussi dense. Tous les musiciens sont parfaitement en place, et la scène est exploitée à 100 %, dans une symétrie de feu et de noirceur qui colle parfaitement à l’univers du groupe.
Le pari est réussi :
Lorna Shore vient de franchir un nouveau palier au
Hellfest. Un set d’une maîtrise rare, qui n’a pas volé sa place en pleine journée sur la grande scène. Si la dynamique se poursuit, on les retrouvera très probablement en haut de l’affiche dans un avenir proche. Frissons garantis.
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Setlist :
Sun//Eater
Cursed to Die
Oblivion
To the Hellfire
Pain Remains I: Dancing Like Flames
Pain Remains II: After All I’ve Done, I’ll Disappear
Pain Remains III: In a Sea of Fire
Eagles of Death Metal
L’émotion est palpable avant même les premières notes du set de
Eagles of Death Metal. Alors que retentit 'We Are Family' des
Sister Sledge,
Jesse Hughes entre en scène, visiblement ému, les yeux embués. Il échange de longs regards avec le public, envoie des baisers, dessine des cœurs avec ses mains… la communion est immédiate. On sent que le lien avec le public français reste profond, chargé de souvenirs douloureux mais aussi de gratitude mutuelle.
Mais pas de temps à perdre : très vite,
Hughes et sa bande lancent les hostilités avec 'I Only Want You', et les festivaliers basculent avec bonheur dans l’univers rock’n’roll, sensuel et débridé du groupe. Le son est bon, chaud, tout en groove : les guitares sont affutées, la rythmique parfaitement tenue.
Hughes est en grande forme, souriant, bavard, généreux. Il prend plaisir à dialoguer avec le public entre les titres, distillant sa bonne humeur et son amour de la scène. Le très attendu 'I Love You All the Time' arrive tôt dans le set. C’est un moment fort, chargé de sens, repris par une bonne partie du public dans un élan de partage. Les titres s’enchaînent sans temps mort : 'Complexity', 'Cherry Cola' ou encore l’imparable 'I Want You So Hard' font vibrer la fosse, oscillant entre rock garage, funk vintage et blues nerveux. Le groupe est bien rodé, sans artifice, mais d’une efficacité remarquable.
En fin de set,
EODM se permet même deux reprises marquantes : d’abord 'Moonage Daydream' en hommage à
David Bowie, puis un 'Ace of Spades' de
Motörhead qui fait rugir les guitares et bondir les fans de toutes générations. Pas besoin d’effets pyrotechniques ou de mises en scène outrancières : ici, tout repose sur le lien avec le public et l’authenticité d’un rock à l’ancienne, livré avec passion.
Jesse Hughes, tout sourire en quittant la scène, lève une dernière fois les bras en croix pour saluer une fosse conquise.
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Setlist :
I Only Want You
I Love You All the Time
Complexity (Boots Electric)
Cherry Cola
I Want You So Hard (Boy's Bad News)
Moonage Daydream (David Bowie)
Ace of Spades (Motörhead)
Motionless in White
Le contraste est marqué avec le groupe précédent : l’univers visuel et sonore de
Motionless in White plonge Clisson dans une ambiance beaucoup plus sombre et théâtrale. Deux ans après leur dernier passage au Hellfest, les Américains remettent le couvert sur la
Main Stage, avec un show solide, bien huilé, à défaut d’être très surprenant.
Chris Motionless et sa bande débarquent dans une scénographie gothico-industrielle léchée. L'intro de 'Meltdown' fait rugir la foule, tandis que le son, particulièrement massif, engloutit la plaine. Le set est calibré pour le public fan du groupe, et ça fonctionne : la foule reprend les paroles de 'Necessary Evil', l’un des moments forts du concert.
Visuellement, les effets stroboscopiques et les tenues mêlant cuir et maquillage accentuent l’aura ténébreuse du groupe. Le côté un peu figé de la performance pourra en rebuter certains, mais l’efficacité est indéniable : 'Slaughterhouse' et 'Voices' déclenchent une belle agitation dans la fosse. L’alternance entre chant clair et hurlements est bien menée, et le son est propre.
Chris, peu loquace, se contente de remerciements sobres entre les morceaux. On sent la maîtrise, mais on regrette parfois un manque de spontanéité. C’est carré, c’est pro, mais un peu trop lisse.
Le final avec 'Eternally Yours' donne un peu plus de relief à la prestation, grâce à une montée en intensité plus marquée. Pas un moment inoubliable, mais un passage solide pour les amateurs du genre.
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Setlist :
Meltdown
Sign of Life
Thoughts & Prayers
Necessary Evil
Slaughterhouse
Voices
Disguise
Scoring the End of the World
Soft
Eternally Yours
Fleshgod Apocalypse
Pendant ce temps-là, sous le chapiteau de l’
Altar, c’est une toute autre expérience qui se joue.
Fleshgod Apocalypse livre un set d’une puissance rare, où la virtuosité technique se mêle à une mise en scène épique. D’entrée de jeu, le groupe italien plonge l’audience dans son univers symphonique extrême. Le contraste entre la voix gutturale du chanteur/bassiste et la puissance lyrique de la chanteuse — véritable colosse vocal — donne au concert une dimension presque opératique. Le duo est impressionnant, parfaitement en place, et offre des harmonies saisissantes dans une ambiance de cathédrale en feu.
Les orchestrations, présentes même en live via des samples bien intégrés, ajoutent à la densité du son. Les titres sont complexes, les structures alambiquées, mais jamais indigeste : l’enchaînement est fluide, la narration sonore puissante.
Le public est conquis, happé par l’intensité du moment. Le jeu de lumière, tantôt rouge sang, tantôt or crépusculaire, magnifie chaque passage. Pas un instant d’ennui, tant chaque musicien impressionne par sa maîtrise. Le set est un modèle d'équilibre entre brutalité et finesse, une leçon d'élégance métallique dans un festival qui sait aussi honorer la forme la plus noble du death metal. Standing ovation méritée.
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Refused
C’est un moment historique qui se joue sur la
Main Stage avec le passage de
Refused. Le groupe suédois, en pleine tournée d’adieu, offre à Clisson une dernière occasion de saluer son post-hardcore brûlant et engagé. Pas question de rater ça, et la foule, bien au courant, s’est massée en nombre. Le set commence fort avec 'The Shape of Punk to Come', véritable manifeste musical et politique.
Dennis Lyxzén, bondit partout sur scène, jouant avec son micro comme un yoyo, habité, précis, et surtout sincère, sa fougue est intacte.
Le son est net, puissant, et les guitares claquent comme des gifles. Le public adhère, reprenant avec ferveur les refrains de 'Rather Be Dead' ou 'Liberation Frequency'. Il y a de la nostalgie dans l’air, mais aussi de la joie : celle de revoir une dernière fois un groupe qui aura marqué.
La conclusion avec 'New Noise' est cathartique. Les pogos redoublent d’intensité, et les derniers mots de
Dennis sont à la hauteur de l’émotion du moment. Un concert testament.
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Setlist :
The Shape of Punk to Come
The Refused Party Program
Rather Be Dead
Coup d'état
Malfire
Liberation Frequency
Summerholidays vs. Punkroutine
The Deadly Rhythm
REV001
Pump the Brakes
Worms of the Senses/Faculties of the Skull
Elektra
New Noise
Cypress Hill
Clisson vibre sous les basses de
Cypress Hill. L'introduction du set est confiée à
DJ Lord, officiant habituellement derrière les platines de
Public Enemy, qui électrise la foule avec un medley de classiques rock et rap : 'There Goes the Neighbourhood', 'Seven Nation Army', 'Enter Sandman'… La tension monte, le public est prêt.
Puis la déferlante commence.
B-Real et
Sen Dog débarquent, casquettes et bob vissés, splifs au bec. L’ambiance est chill, mais le flow est implacable. De 'Dr. Greenthumb' à 'Insane in the Brain', les tubes s’enchaînent comme un feu roulant. Le public saute, rappe – Clisson devient West Coast. Mention spéciale à 'How I Could Just Kill a Man' et à l’énorme moment de communion sur 'Jump Around'. Le crossover avec le metal est assumé avec des riffs lourds sur 'Bombtrack', et une version de '(Rock) Superstar' qui fait trembler la plaine.
Le show est festif mais précis, généreux mais maîtrisé.
Cypress Hill prouve une nouvelle fois qu’ils ont toute leur place ici. Une vraie leçon d’authenticité.
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Setlist :
I Wanna Get High / Cisco Kid
Dr. Greenthumb
Hits From the Bong
When the Shit Goes Down
Hand on the Pump
I Ain't Goin' Out Like That
A to the K
Cock the Hammer
Insane in the Brain
DJ Lord and Eric Bobo Instrumental Break
The Choice Is Yours (Black Sheep)
How I Could Just Kill a Man
Bombtrack (Rage Against the Machine)
Can't Get the Best of Me
(Rock) Superstar
Jump Around (House of Pain cover)
Falling in Reverse
Sur fond de 'La vie en rose' d’
Édith Piaf,
Falling in Reverse fait une entrée inattendue et grandiloquente sur la
Main Stage. L’effet est immédiat : la foule est déjà massée en nombre pour ce show très attendu. Les écrans géants diffusent les clips ultra-produits du groupe pendant chaque morceau, ajoutant à l'aspect cinématographique d’un concert pensé comme un blockbuster. La production est XXL, presque excessive, et le son est colossal. Les basses font vibrer le sol, les flames jaillissent comme dans un final de Rammstein, et
Ronnie Radke en impose. Sur scène, il oscille entre chant clair cristallin et growls abyssaux, démontrant toute l’étendue de sa palette vocale. Mais l’énergie est telle qu’on se demande parfois s’il chante réellement chaque ligne tant certaines parties vocales semblent calées sur la bande son.
Malgré cela, la performance emporte tout. 'Zombified' ou 'Popular Monster' retournent littéralement la fosse, tandis que 'Watch the World Burn' est allongé pour un final apocalyptique, avec une outro répétée trois fois, dont une fois a cappella en chant clair et tremollo. C’est spectaculaire, peut-être trop pour certains, mais cela colle parfaitement au style du groupe.
Le set est pensé comme un climax permanent. Tout est millimétré, les effets visuels sont parfaitement synchronisés, et l’ensemble donne une impression de rouleau compresseur sonore et visuel. À la fin du show, la
Main Stage est en feu (au sens propre comme au figuré), et c’est sur 'We Are the Champions' de
Queen que le groupe quitte la scène, acclamé par une foule conquise.
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Setlist :
Prequel
Zombified
I'm Not a Vampire
Fuck You and All Your Friends
Bad Guy
Losing My Mind
The Drug in Me Is You
Just Like You
NO FEAR
God Is a Weapon
All My Life
Popular Monster
Voices in My Head
Ronald
Watch the World Burn
Linkin Park
Le moment que beaucoup attendaient arrive enfin, le final d'un marathon de 4j : le retour tant espéré de
Linkin Park, malgré l’annulation du concert de Berne deux jours plus tôt. Les fans retiennent leur souffle, l’émotion est palpable. Et dès les premières secondes, plus aucun doute : le groupe est prêt à écrire un nouveau chapitre. La performance s’organise en quatre actes, chacun structuré autour d’un pan clé de leur discographie. Le rideau s’ouvre sur 'Somewhere I Belong', interprété avec intensité par
Mike Shinoda et une
Emily Armstrong habitée, qui monte progressivement en puissance tout au long du concert. Le son est net, puissant, porté par une scénographie immersive.
Le premier acte fait la part belle aux classiques de l’époque "Meteora", tandis que le deuxième explore les expérimentations plus électroniques, avec un excellent 'The Catalyst' ou un 'Burn It Down' efficace. 'Waiting for the End' marque un moment suspendu, repris en chœur par le public. On passe du rock alternatif au metal alternatif sans aucune rupture. Le troisième acte recentre l’attention sur les titres époque Chester, plus récents mais tout aussi fédérateurs. 'What I've Done', 'Numb' ou encore 'In the End' sont repris avec une ferveur presque religieuse par la foule. L’interprétation est à fleur de peau, mais maîtrisée, et le groupe ne cherche jamais à masquer l’absence de son chanteur emblématique — il l’honore avec humilité.
Le rappel est une explosion : 'Papercut', 'A Place for My Head', 'Bleed It Out'… Chaque titre fait mouche, les guitares rugissent, et la scène explose une dernière fois dans un tourbillon de flammes, de lumière et de riffs acérés. Le public chante, saute, pleure parfois. C’est un moment fort, un final comme on en vit rarement.
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Setlist :
Acte I
Somewhere I Belong
Lying From You
From the Inside
The Emptiness Machine
Acte II
The Catalyst
Burn It Down
Two Faced
Waiting for the End
Up From the Bottom
One Step Closer
Act III
Break/Collapse
Lost
Overflow
What I've Done
Numb
In the End
Faint
Rappel :
Papercut
A Place for My Head
Heavy Is the Crown
Bleed It Out
Encore une édition qui s'achève de la plus belle des manières, avec un feu d’artifice splendide illuminant les cieux clissonnais. « À l’année prochaine », murmure-t-on, la gorge serrée, alors que cette parenthèse suspendue touche à sa fin. Ce rituel, ce pèlerinage annuel, reste une bulle de communion et de liberté pour tous les amoureux de musiques extrêmes. Une réussite totale.
Merci à
Olivier Garnier de
Replica,
Élodie de
Singularité et toute l’équipe presse pour leur accueil, leur professionnalisme et leur patience (!) pendant ces quatre jours intenses.