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LAETITIA VELMA (28 MARS 2011)


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Music Waves est le site qui monte… Nouvelle preuve ? Dorénavant, ce sont les agents d'artistes -en l’occurrence Laetitia Velma dans le cadre de son album "Les Eaux Profondes" soutenu par Dominique A- qui nous demandent des entrevues pas comme les autres.
STRUCK - 01.08.2011 -
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Première question : pourquoi penses-tu Dominique A t’a produit ?
Laetitia Velma : (Rires) Ah oui, effectivement, c’est une colle pour moi ! Je sais qu’il a pris beaucoup de plaisir à rester musicien. En tant que guitariste, il continue à prendre beaucoup de plaisir sur scène et il aime bien entrer dans l’univers de quelqu’un -en l’occurrence moi- et de pousser au maximum les chansons sans les dénaturer. Il a pris ça comme un exercice mais je pense qu’il a senti qu’il y avait vraiment un intérêt dans ces chansons : il a vraiment voulu que le disque existe.

Et concrètement comment s’est passé la collaboration ? Par exemple, ce sont des compos à toi ?
Alors, j’ai composé et écrit toutes les chansons et lui, il les a toutes arrangées.

Les premières chroniques sont assez élogieuses mais quel est l’accueil du public ?
Globalement, c’est très encourageant. C’est dans un sens très positif. Après, il y a toujours des gens qui n’aiment pas mais sur les concerts, j’ai toujours des retours positifs.

Et comment expliques-tu ce relatif engouement pour une artiste globalement nouvelle ?
(Rires) En fait, tu me demandes d’expliquer pourquoi les gens accrochent ? Honnêtement, c’est une agréable surprise parce que, quand on fait des chansons seule dans son coin, on ne sait pas du tout si les chansons sont des chansons. Rapidement, dans mon entourage, les musiciens avec qui je travaillais depuis un certain temps avaient toujours vu un intérêt. Donc déjà là, j’ai été super surprise. Je pense que les gens aiment bien les voix féminines avec un piano.

Donc tu sous-entends que ton univers mélancolique plait aux gens ?
Oui, mais il y a des touches lumineuses quand même, il n’est pas dark, dark (Rires) ! Je pense qu’il y a des sonorités pop aussi qui peuvent plaire et entrer dans la tête. Il y a aussi un côté atmosphérique et les gens aiment bien être pris dans un voyage : souvent, on me dit que je les embarque ! Contrairement aux chansons qui parlent du quotidien, il y a un public qui aime voyager.

Tu évoques des chansons qui parlent du quotidien mais toi, de quoi parlent tes chansons ?
Ca parle beaucoup d’amour, ça c’est un grand classique, mais plutôt d’amour sous forme de fêlures ou sous forme d’amour pas très joyeux, en fait. C’est plus le côté passion : tous les mélanges quand on peut se perdre, ça parle des chemins de l’amour.

[IMAGE1]

Et comment te projettes-tu dans l’avenir musical ?
En fait, mon soucis principal aujourd’hui, c’est la voix qui évolue beaucoup. Et moi, ça reste mes débuts… Avant, je chantais en anglais et on ne chante pas du tout pareil en anglais et en français, donc j’ai dû me réapproprier ma voix. Donc, j’y suis allée tout en douceur, comme sur du velours, et là, aujourd’hui, je ne chante pas du tout de la même façon. Bien sûr, ce n’est pas l’opposé non plus. Je suis la première concernée, donc je peux t’en parler, je suis très objective par rapport à ça et donc aujourd’hui, les chansons ne ressemblent pas beaucoup (Rires).

Tu travailles déjà sur des nouveaux matériels ?
Oui, ce sont de nouvelles chansons qui sont beaucoup plus timbrées, plus affirmées…

Donc tu travailles déjà sur un nouvel album ? Cela signifie-t-il que ce premier album qui vient de sortir a été sorti rapidement avec des titres issus de l’EP pour répondre à une demande ?
Non. En fait, le disque a été composé sur une période de deux ans et par session. Donc, on a commencé une première session et les quatre premiers titres de la première session sont sur l’EP. Puis, on a continué et la dernière session date d’octobre dernier. C’est encore récent.

Mais tu n’as pas peur de décevoir les fans qui auraient acheté les deux supports car l’album regroupe les titres de l’EP ?
Oui, mais ils auront quatre titres qu’ils connaissent, mais il y en a huit autres qu’ils ne connaissent pas du tout (Rires) !

Au niveau des textes, pourquoi être passé de la langue de Shakespeare à la langue de Molière sur cet album ?
Alors, au départ, je chantais en anglais pour chanter des mélodies. Donc, les textes n’avaient aucune importance, je pouvais raconter n’importe quoi… C’était aussi une façon de me cacher parce que j’ai un parcours où je me suis cherchée. Ca correspond tout à fait à ma personnalité de d’abord bien se cacher pour après se dévoiler, pour se trouver en fait. Et le français correspond au moment de ma vie où j’ai eu une maturité, j’ai eu envie d’une profondeur, d’une sincérité. Avant, dans la vingtaine, on vit vachement les choses. Ensuite, quand on arrive à trente ans -ce qui est mon cas- on se dit qu’on a vécu ça, ça et ça et on en fait des chansons.

Mais pourquoi ne pas l’avoir fait en anglais ?
Parce que je ne suis pas du tout bilingue et j’ai très vite bloqué dans mon expression personnelle.

Et malgré tout, avec ce passage au français, tu n’as pas peur d’intellectualiser tes chansons ?
Non, parce que la façon dont j’utilise les mots n’est pas du tout intellectuelle, c’est complètement instinctif. C’est beaucoup sur les sonorités, ça affole beaucoup l’inconscient aussi, ce sont souvent des structures automatiques… donc, il n’y a aucune part d’intellectuel.

Et enfin, avec ce passage au français, tu es consciente de la perte de mélodie ?
Oui, oui, c’est clair ! C’est ce qui me fait peur, c’est mon principal soucis (Rires) ! C’est que ma voix ne sonne pas de la même façon. Après, il faut arriver à chanter ces mots, à les faire résonner, mais c’est quand même plus intéressant dans la profondeur et mon but, c’est la profondeur !

Quelles sont tes sources d’inspirations ?
Ma musique d’adolescence, c’est la new-wave. J’ai baigné là-dedans, c’est ce qui m’a le plus parlé !

Tu penses qu’on peut retrouver des sonorités new-wave dans ton album ?
Je ne sais pas ? Peut-être Dominique qui est très new-wave aussi pourrait te dire… Et ces boîtes à rythmes, il y a un côté comme ça, oui !

Tu as dis que ton entourage appréciaient tes compos. Le fait que ces mêmes compos soient appréciées à plus grande échelle : penses-tu que ce soit lié à la présence de Dominique A ?
Forcément. Quand il y a un nom comme ça, forcément, ça créé l’intérêt mais ce n’est pas du tout le but recherché. Mais forcément, les gens qui l’aiment s’intéressent à ce qu’il fait à côté : c’est logique ! Donc oui, ça joue beaucoup, mais ça ne veut pas dire que les gens qui l’aiment vont m’aimer parce que ça reste mes chansons. Ca reste un univers différent du sien parce que lui raconte beaucoup d’histoires et moi, je fais une introspection : ça, c’est la différence majeure.

Malgré tout, tu es consciente que ceux qui suivent ta carrière de loin te catalogueront "chanteuse de" ?
Mais ça ne peut pas être "chanteuse de" puisque je chante mes propres textes (Rires) !

Oui mais pour ceux qui suivent Dominique A…
Oui, bien sûr… Il y a un amalgame qui peut être fait très facilement. En fait, au départ, on ne voulait pas du tout parler de Dominique. Après, c’est bête aussi de cacher son nom puisqu’il a fait des arrangements, mais son nom ne va pas être mis trop en avant. Mais à l’inverse, si on le cache trop, on le montre encore plus (Rires) ! Donc, il faut être sincère par rapport à ça : il a fait la production, les arrangements et c’est tout… Je ne pourrais jamais éviter ce genre de comparaisons…

A propos de comparaisons, tu comprends celle avec Françoiz Breut ?
Oui, mais ça, c’est inévitable : c’est la fille qui a chanté avec lui donc l’association…

Donc pour toi, c’est juste parce qu’elle a chanté avec Dominique ?
C’est une comparaison facile, c’est simpliste. Après, je ne fais pas du tout attention à ça, ça ne m’intéresse pas, je m’en fous complètement… L’essentiel est ce que je vais donner.

Tu as dis travailler sur de nouvelles compositions…
… Oui…

… Est-ce que tu travailles dans une nouvelle orientation ou est-ce toujours dans même registre ?
Non, ça reste toujours dans le même registre et toujours en français. Mais comme je te le disais tout à l’heure, c’est plus la voix qui a évolué, plus timbrée, plus profonde…

Et que souhaites-tu transmettre au travers de ta musique ?
Quand on écrit des chansons de façon totalement instinctive, on ne choisit pas vraiment. Ca reste mon expérience et ça peut toucher comme ça peut ne pas toucher… Mais je veux transmettre de l’émotion, ça c’est clair !

Cette émotion, selon toi, passe plus par tes textes ou ta musique ?
Les deux en même temps… du moins je l’espère (Rires) !

Et comment te positionnes-tu sur la scène française ?
Ouh là ! Je fais de la chanson française à tendance pop rock…

Si tu devais choisir un titre de ta discographie pour faire découvrir ta musique à quelqu’un qui ne la connaîtrait pas : quel titre choisirais-tu et pourquoi ?
"Les Eaux Profondes". Pourquoi ? Parce que rien que dans le titre, on a un peu tout : les eaux profondes, c’est l’inconscient et je me suis rendu compte, après que le disque soit fini, que c’était une plongée à l’intérieur de mon inconscient. Bien sûr, je ne parle pas que de moi, j’ai beaucoup été inspiré par mon entourage, il y a aussi beaucoup d’autofiction… c’est ma façon de voir les choses.

J’ai vu que vous aviez tourné en Espagne…
… Ouais…

Vous avez eu un bon accueil ?
Oui, très bon, parce qu’on passe à la radio nationale en fait, avant que le disque soit sorti…

Ca doit être super d’avoir un tel accueil à l’étranger…
C’est super, et en plus, c’est très agréable en concert parce que du coup, je crois qu’on se lâche encore plus parce qu’on n’est pas dans l’optique : "Est-ce que les gens vont comprendre les textes ?". Du coup, on est plus dans la musique et ça passe très bien comme ça. Mais en fait, Dominique a beaucoup de succès là-bas et donc, ils aiment beaucoup la chanson française. Ca peut paraître curieux mais quand on y réfléchit bien, nous, on écoute bien de l’anglais et ça ne nous empêche pas d’accrocher complètement et on ne sait pas comment le français sonne pour un espagnol… peut-être que pour eux, c’est beaucoup plus musical ?

Plus mélodique que pour un français ?
Ouais, voilà ! En tous cas, il y a vraiment un public pour ça, là-bas.

Mais encore une fois, n’est-ce pas frustrant de se dire que ton art même en Espagne est apprécié via le prisme de Dominique A ?
Oui mais là, ce n’est pas comme ça que ça s’est passé. Là, je citais l’exemple de Dominique mais il n’y a pas que Dominique, je ne peux pas te citer tous ceux qui ont du succès là-bas…
Je pense qu’il y a un mélange en fait, les gens venaient pour moi et pour Dominique.

Oui d’autant que tu me disais que tes chansons étaient diffusées sur la radio nationale…
Oui, là pour le coup, j’en suis sûr (Sourire)…

Et quelle est la prochaine étape : faire la même chose en Angleterre ?
Oh je n’en sais rien (Rires) ! Ce que je sais c’est que ce sont des heureuses surprises !

Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?
On me parle beaucoup de Dominique évidemment… Donc, toutes ces questions mais j’y répond volontiers (Rires)…

Mais ce n’est pas difficile malgré tout ?
Bah je préfère qu’on parle du disque…

Bah j’espère qu’on n’a pas trop parlé de Dominique ?
Non, ça va (Rires) !

[IMAGE2]

On a parlé de la question qu’on t’a trop souvent posée, au contraire, quelle est celle que tu souhaiterais que je te pose ?
J’insiste sur le fait que -mais ça rejoint l’autre question- je suis auteur-compositeur, j’insiste là-dessus. D’ailleurs ma collaboration avec Dominique avait commencé sur son album "Horizon" où il avait pris deux de mes morceaux au piano : ça s’est fait naturellement ! Je veux dire : il n’y a pas eu de choix, de décision de faire un disque maintenant ! Tout s’est fait très, très naturellement et même au départ, je te disais que ça s’est fait en plusieurs sessions : à la première session, on ne savait pas encore si ça serait un disque… Et puis, j’ai commencé le piano à l’âge de 12 ans. Donc, j’ai un vrai parcours de musicienne de longue date, tu vois ? Puis, j’ai écris ma première chanson en anglais à 18 ans. Et après, j’ai eu toute une période où j’ai fait partie de groupes avec mes propres chansons en anglais. Et ensuite, il y a eu la rencontre avec Dominique… Enfin, tout s’est fait naturellement : le passage au français comme je te l’expliquais qui correspond à une maturité.

Sans transition, que voulais-tu faire petite ?
Petite (Sourire) ?

Oui, oui… Tu peux t’allonger sur le canapé, c’est la partie psychanalyse de l’interview…
(Rires) Je voulais faire… J’avais plein de métier comme ça : institutrice, factrice… Attention, pas tous les métiers qui finissent en "ice" (Rires) ! Souffleuse de verres : bizarre, hein (Rires) ?

Quand a eu lieu le déclic pour la musique ?
C’est le piano vraiment…

… à 12 ans donc. Et comme beaucoup d’enfants, tu n’as pas vécu l’apprentissage du piano comme un calvaire ?
Non, non, je l’ai choisi, j’ai voulu faire du piano… J’ai un très bon rapport avec mon instrument. J’aime beaucoup le piano. Et je suis allée dans des écoles de musique qui m’ont apporté une formation classique de base mais pas pour que je devienne pianiste solo.

C’est justement le sens de ma question, beaucoup d’écoles sont castratrices…
Ouais, ouais, ça peut dégoûter. Non mais moi, c’est un rapport très…

… affectif ?
… Ouais, affectif, on peut dire (Sourire) ! Et après, quand il faut arrêter les cours parce qu’à un moment dans ta vie, quand tu déménages, tu ne peux pas prendre ton piano, quand tu es étudiant, tout ça…Donc tu n’as plus de piano et j’ai vécu une période comme ça de 5 ans sans piano. Et après, quand je suis revenu sur un piano, je n’ai fait que des compositions et je ne me suis plus arrêtée.

Mais tu ne pouvais pas le faire sur un clavier ?
Ah non ! Non, le rapport n’est pas le même : c’est pas du tout pareil !

Pour terminer, quel est le mot de la fin que tu souhaiterais dire aux lecteurs de Music Waves ?
J’espère leur donner rendez-vous aux concerts parce que c’est une évolution, comme je disais tout à l’heure, parce que si on s’intéresse à un parcours, il faut voir l’évolution sur scène, et si il y a des choses qu’on n’aime pas sur le disque, peut-être que sur scène, on va le préférer et inversement…

Pourquoi ? Les orchestrations sont différentes sur scène ?
L’esprit reste le même mais c’est assez rock sur scène !

Pourquoi ?
Parce que sur scène, il y a le physique qui rentre en jeu et puis, j’aime beaucoup danser et j’aime beaucoup le rock… Donc, je m’éclate en fait (Rires) !

Et une orientation plus rock de ta musique est-elle possible ?
Ouais, ouais, j’aime beaucoup, tout ce que j’écoute c’est du rock… Mon groupe phare c’est Arcade Fire, c’est pas original (Rires) mais je les suis depuis le tout début. Je les ai vu en concert 15 fois. Pour moi, c’est la plus belle chose qui existe, que j’ai jamais écouté. Même sur scène, c’est dément, ils dégagent une telle énergie, ils font passer des émotions, ils ont des chansons magnifiques et la voix de Win Butler fonctionne à merveille sur chaque chanson… C’est un vrai groupe, c’est hallucinant ce qu’ils ont réussi et maintenant, c’est devenu un classique : Arcade Fire !

Belle déclaration en guise de mot de la fin, merci à toi…
Merci pour cette interview, tu avais de très bonnes questions…


Et merci à Nesrine et Netta de l’agence Ephelide…
 
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