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TITRE:

ARKAN (13 AVRIL 2011)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

DEATH METAL



Music Waves a rencontré le chanteur d'Arkan -Florent Jannier- pour une interview fleuve pleine d'enseignements sur la philosophie du groupe Arkan..
STRUCK - 02.09.2011 -
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Trois années après la sortie d'"Hilal", voici son successeur "Salam". A ce titre, si on pouvait définir "Hilal" comme l’album de la révélation, comment définirais-tu "Salam" ?
Florent Jannier : "Salam" est -pour moi- un "Hilal" beaucoup plus mature. Les éléments orientaux ont été accentués, les passages metal ont été mieux digérés. A mon goût, il y a une réelle cohérence entre les parties metal et les parties orientales, c’est une cohérence encore plus poussée que sur "Hilal".

En somme un album plus homogène ?
Oui voilà ! Disons que le mélange est plus subtil et autant le but d’"Hilal" était vraiment de montrer aux gens ce que l’on pouvait faire en termes techniques sachant que personne ne nous attendait, autant sur "Salam", on n’a pas voulu faire du technique démonstratif en essayant de faire des compositions plus aérées ce qui permet de mettre en valeur le côté oriental sans en mettre partout…

Dans la chronique d’"Hilal" sur Music Waves, nous nous demandions quel serait le chemin emprunté à l’avenir par Arkan : un album plus mélodique à la manière d’un Orphaned Land avec notamment une place plus grande accordée à Sarah Layssac à l’instar de Shlomit Levi ou au contraire, poursuivre une démarche plus extrême comme un Nile ?
Dans notre cas, c’est difficile de prévoir ce que l’on va faire sur les albums suivants. C’est toujours un peu périlleux de faire des pronostics là-dessus. C’est sûr notre marque de fabrique est de mélanger l’oriental avec le metal et ça de toute façon, c’est quelque chose que l’on retrouvera sur tous nos albums. Après la mise en avant des passages orientaux se feront de différentes manières. C’est vrai que sur "Salam", on voulait que ce soit présent. Je pense que ce sera aussi très marqué sur le prochain album parce que c’est vraiment notre originalité. Après, en ce qui concerne le fait de savoir comment ça sera mis en forme, c’est encore trop tôt pour le dire…

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Sinon quel est le propos de ce nouvel album "Salam" ? Est-ce un album concept ?
Oui, c’est un concept album comme nous l’avions fait sur "Hilal". En fait, "Salam" raconte l’histoire de deux peuples qui vivent l’un à côté de l’autre, qui ne supportent plus la différence de l’autre et qui sombrent progressivement dans l’intolérance. Alors qu’ils vivent sur une même terre et qu’ils devraient à priori s’entendre pour vivre harmonieusement, ils ont plutôt envie de se foutre sur la gueule qu’autre chose… Tu l’auras -à mon avis- deviné, il y a évidemment des accointances avec l’actualité géopolitique…

… Justement cette actualité a-t-elle influencée sur la composition de l’album ?
Oui évidemment mais le thème se veut intemporel. Quand tu lis les paroles de "Salam", tu peux très bien t’imaginer que les paroles de cet album sont ancrées au 11e siècle lors des croisades. D’ailleurs dans l’album, il y a des références aux croisades notamment le titre "Deus Vult" qui veut dire "Dieu le veut" en latin. C’était le cri de ralliement des croisés.
On a toujours voulu créer une sorte d’intemporalité dans nos paroles ce qui explique qu'une deuxième lecture des paroles plus contemporaine est toujours possible. Et c’est vrai qu’on peut faire des parallèles entre le concept de "Salam" et ce qui se passe au Moyen Orient notamment en Irak, en Afghanistan ou au Proche Orient…

Et dans tout ça, comment se place Arkan ? Quel message voulez-vous faire passer ? Vous considérez-vous comme des "messagers de la lumière" comme les membres d’Orphaned Land ?
Disons que c’est peut-être un peu présomptueux ou orgueilleux (Rires)… Je n’irais peut-être pas jusque là… On veut avant tout véhiculer un message de tolérance et on veut surtout mettre en lumière le fait que les problèmes auxquels on est confronté aujourd’hui sont les mêmes qu’il y a un millénaire déjà avec notamment les croisades et que si personne ne fait un pas vers l’autre, on en a encore pour un millénaire ! Et donc forcément, le message d’Arkan est "Regarder plutôt vos points communs que vos différences et voyez vos différences comme des richesses !".
Quand on regarde un peu les trois grandes religions qui sont la religion juive, la religion catholique et l’islam, on se rend compte -pour avoir étudié un peu ces religions- qu’il y a énormément de points communs et que les différences sont minimes par rapport aux points communs… On oublie souvent que le socle des religions monothéistes est l’Ancien Testament ainsi qu'Abraham et Moïse qui sont reconnus comme des messagers de Dieu dans ces trois religions.

Pour en revenir à l’album, comment se déroule le process de création : en gros, comment mettez-vous en place la structure des morceaux et l’intégration des parties orientales… ?
On a adopté un process de composition qui est complètement différent par rapport à "Hilal" pour lequel on avait commencé à composer les parties metal puis cherché à "orientaliser" le tout. Là, on est vraiment parti du process de composition inverse c’est à dire composer simplement avec une base rythmique à savoir une batterie ou une derbouka et une base mélodique à savoir une guitare sèche, un oud ou une mandole. On a vraiment composé des parties orientales et progressivement, on y a intégré des parties metal et on a essayé de combiner harmonieusement les deux… Après, bien sûr, vient la phase d’arrangement où on intègre les voix, les samples etc…

Et quel est ton apport dans ce process d’écriture ?
Je n’interviens pas vraiment sur la première phase d’écriture, Foued se chargeant de la base rythmique et Muse de la base mélodique. Donc la première chose est de laisser un espace de liberté de création au batteur et au guitariste pour qu’ils puissent composer et faire un premier jet. Moi de mon côté, je commence à réfléchir au concept album, aux paroles etc… Une fois que le premier jet est sorti, à ce moment-là, on se voit tous et on commence à en discuter.
C’est toujours bien de ne pas associer tous les musiciens au premier jet de la composition parce que quand on compose, on n’a plus vraiment de recul sur ce que l’on fait. Composer à deux et après de proposer son produit aux autres musiciens qui n’ont pas participé à la phase de composition pour qu’ils puissent avoir une avis critique me semble être une bonne méthode de travail.

Et donc toi, dans tout cela, tu t’occupes des textes, du concept…
Moi de mon côté, je commence à définir les bases du concept album. Et quand je définis ces bases, je dois me lancer dans des recherches : tu ne parles pas de religion ou de conflit de civilisation si tu ne t’es pas un minimum documenté sur le sujet. Donc, déjà, le premier travail est celui-là, de faire des recherches, se documenter et après de proposer un concept album assez détaillé avec les thèmes qui seront abordés dans chaque chanson. Je propose ensuite cela à tout le monde, comme Mus et Foued nous proposent leur composition, et après c’est le groupe en tant qu’entité qui prend le relais et qui approuve et définit complètement le concept.

Et dans un autre groupe, dans d’autres circonstances, tu penses avoir été amené à faire des concepts moins axés "Orient" ?
Il est évident qu’il faut tenir compte du particularisme d’Arkan. Quand j’écris, il est évident que je ne vais pas parler de bières, de filles, etc… parce que ça ne correspond pas à l’image d’Arkan et ça ne me correspond pas non plus. Donc, c’est évident que je suis obligé de tenir compte des messages qu’auraient envie de véhiculer Arkan et de l’imagerie textuelle qui doit entourer le groupe.

Et dans ce process quel est l’apport de Sarah ? A propos de Sarah, peut-on la considérer comme membre officielle du groupe ?
Oui, tout à fait. L’apport de Sarah est très important, beaucoup plus que sur "Hilal"…

… d’autant que sur "Hilal", elle n’était pas considérée comme membre du groupe…
Oui, progressivement, elle s’est imposée autant sur album que scéniquement. On avait commencé à intégrer du chant clair via Abder. et du fait de son départ, on a immédiatement pensé que ça serait une bonne idée que Sarah puisse faire ces parties de chant-là. Très vite, on s’est rendu compte que si les parties d’Abder étaient bonnes, les parties de Sarah étaient encore meilleures. Elle apporte quelque chose de particulier, une certaine sensualité, un côté oriental encore plus poussé… Donc forcément, on a été tout de suite emballé par l’idée de lui accorder une place encore plus importante et je pense que le résultat est à la hauteur de ce que l’on attendait.

Mais à contrario, tu es conscient qu’avec cet apport le parallèle avec Orphaned Land est encore plus évident ?
C’est possible. Nous, vraiment ce qui nous intéresse c’est le côté musical, c’est la composition, c’est ce que l’on peut donner aux gens… S'il y a des comparaisons -que je peux comprendre- ça ne doit pas avoir une influence sur notre musique. Tout ce qui est autour à savoir les comparaisons entre Arkan et les autres groupes, on en prend acte mais ça n’a pas à influer sur notre musique.

Et concrètement, comment vivez-vous cette comparaison ? La recherchez-vous comme certains pourraient en conclure à la lecture du featuring de Kobi Farhi sur "Deus Vult" ?
On ne la recherche pas… mais ce n’est pas absolument pas pour autant un tabou. Si cela avait été le cas, on ne se serait pas amusé à inviter Kobi pour faire un featuring sur "Deus Vult" et on n’aurait pas organisé une tournée avec Orphaned Land. La comparaison est donc plus flatteuse qu’autre chose. Elle est naturelle parce qu’on évolue dans un style metal oriental où peu de groupes évoluent.

… et c’est la référence…
Voilà, comme c’est la référence, on nous compare forcément à Orphaned Land…

Et vous en parlez entre vous à savoir que si sur cet album, la comparaison peut s’avérer une bonne chose, il faut s’en démarquer par la suite ? Et si oui, avez-vous des pistes pour y arriver ?
En fait, pour nous, même si on comprend cette comparaison, il y a une vraie différence : on puise notre inspiration dans la musique de nos origines à savoir le Chaabi et le Charki qui sont des musiques purement maghrébines et qui sont assez mélancoliques et nostalgiques. Ces racines musicales sont assez différentes de la musique traditionnelle orientale du Moyen Orient qui est beaucoup plus dansante, beaucoup plus joyeuse. Et c’est vrai que pour nous, c’est quelque chose de différent.
On ne peut pas renier nos influences dans la musique maghrébine sous prétexte qu’Orphaned Land fait du metal oriental. Il n’y a pas de volonté de se démarquer plus que cela parce que pour nous, c’est naturel et l’influence orientale n’est pas la même.
J’en ai déjà discuté avec le chanteur du groupe tunisien Myrath qui a exactement la même vision des choses c’est à dire qu’il a du mal à comprendre qu’on puisse comparer son groupe à Orphaned Land parce qu’ils puisent vraiment leurs influences dans la musique maghrébine et tunisienne…

Autant je peux comprendre que le néophyte -comme moi- en musique maghrebine puisse faire un parallèle entre Arkan et Orphaned Land autant avec Myrath, je comprends moins sachant que ces derniers sont plus dans une mouvance prog symphonique comparable à Symphony X…
Oui peut-être mais en tous cas, d’après ce qu’il me disait, on fait souvent la comparaison… Et j’en discutais également avec un journaliste de radio metal qui me disait qu’à priori, le chanteur de Melechesh avait la même impression…

Toujours à propos du style metal oriental. As-tu eu des retours par exemple au sortir de concerts comme quoi Arkan serait un groupe de metal qui intégrerait quelques touches orientales histoire de dire que le groupe fait du metal oriental ?
Ca pouvait être le cas sur le premier EP "Burning Flesh" puisqu’en effet, à l’époque, on avait hésité à pousser trop loin ce mélange parce qu’on ne savait pas comment ça serait accueilli en France et à l’échelle européenne. Donc, on y est allé par tâtonnement et en effet, certaines personnes nous avaient fait cette remarque-là. Sur "Hilal", c’est beaucoup plus marginal, beaucoup plus rare. Et je peux dire aujourd’hui que sur "Salam", je n’ai aucun retour de cette nature-là.

Si je parlais de retours au sortir de concerts, ce n’est pas par hasard. Est-ce que votre musique se "metallise" sur scène ?
Ca dépend de beaucoup de choses. Ca dépend du type de son qu’on veut produire, ça dépend du groupe avec lequel on tourne, ça dépend de la salle dans laquelle on joue aussi : c’est sûr qu’un son qui produit beaucoup de basse va créer un show beaucoup plus pêchu et donc moins axé sur l’oriental. Et puis quand on joue en tête d’affiche, forcément, on met notre côté metal oriental en avant parce qu’on peut utiliser des instruments typiques et acoustiques qui font que le show sera beaucoup plus oriental, ce que l’on ne peut pas forcément se permettre en première partie par manque de temps nécessaire à la fois sur scène et en balance…

A ce propos, est-ce une envie de faire un concert avec un grand orchestre ?
C’est évident que c’est une envie mais pour l’instant, ce n’est pas notre priorité.

Tu l’as un peu évoqué tout à l’heure mais peux-tu expliciter le départ d’Abder pourtant membre fondateur du groupe ?
Abder avait besoin de se centrer sur sa vie privée et professionnelle… On a vécu de très bons moments avec Abder mais bon, à un moment, il faut faire des choix de vie et c’est vrai qu’il avait besoin de temps pour se centrer sur sa vie privée et professionnelle et comme Arkan prend beaucoup de temps et demande beaucoup d’investissements… Il a dû faire des choix qu’on respecte évidemment…

Ne penses-tu pas que ce départ puisse être préjudiciable ? En effet, toujours à l’instar d’un Orphaned Land, Arkan disposait d’une palette vocale très large entre Sarah, toi et Abder qui est depuis parti…
Franchement, ce n’est absolument pas préjudiciable pour une raison simple, c’est que déjà le contraste entre ma voix et celle de Sarah est réel et deuxièmement, il n’est absolument pas exclu que la voix clair masculine refasse son apparition que ce soit en live ou sur le prochain album.

Par toi ?
Ca peut être par moi, ça peut être par Mus… C’est tout à fait envisageable. Pour nous, c’est un apport important sur lequel on travaille, on réfléchit…

Et donc, il est possible que tu fasses du chant clair ? D’une façon générale, quel est selon toi, les axes d’améliorations vocales depuis tes débuts dans Arkan ?
Généralement la plupart des chanteurs dans ce milieu-là sont autodidactes. C’est bien de se lancer mais au bout d’un moment, on se rend compte de ses limites quand on est confronté à son corps et quand son corps dit : "Stop !". Et quand on a mal, à ce moment-là, on essaye de voir pourquoi on a mal. J’ai donc pris des cours de chant classique et j’ai beaucoup appris sur ma voix, sur le fait de respecter mon organe vocal et sur le fait de ne plus se faire mal. Donc, c’est vraiment le point sur lequel j’ai évolué : maintenant je gère ma voix de façon à ne jamais plus me faire mal et pouvoir enchaîner des tournées et des dates tous les soirs.

Et le chant clair dans tout ça ?
Comme je te le disais, je prends toujours des cours de chant classique, Mus en prend aussi… Donc, ça évolue et on verra bien ce que donnera la suite. Pour l’instant, dans Arkan, on a toujours la volonté de vouloir aller de l’avant, de s’améliorer, de jouer d’autres instruments, d’explorer d’autres univers musicaux et sonores…

Et quelles sont tes références vocales ?
En chant classique, j’aime beaucoup le chanteur d’Opeth, Åkerfeldt… et puis, j’aime beaucoup aussi le chanteur de Depeche Mode qui a une voix que je trouve assez extraordinaire….

[IMAGE2]

Au regard des références que tu viens de citer, on peut donc envisager qu’Arkan alterne un chant extrême à la Mikael Åkerfeldt et un chant clair à la Dave Gahan ?
(Sourire) On verra bien, on verra bien ce que l’avenir nous réserve (Rires) !

Tu évoquais les origines du groupe. Comment t’intègres-tu dans ces origines vu que ce ne sont pas les tiennes personnelles ?
Exact ! En fait, le groupe est composé au 4/5e de personnes venant des pays du Maghreb…

… Y compris Sarah ?
Oui, Sarah a des origines algériennes. Donc moi, je me fonds dans un ensemble et je dirais que ma personne en tant qu’individu est mélangée dans cet ensemble-là. On peut vraiment dire que le groupe en tant que tel, en tant qu’entité a vraiment des racines au Maghreb.

Et comment s’est passée cette intégration, ce n’est pas trop compliqué de se fondre dans un tel ensemble ?
Non, ce n’est pas compliqué parce que humainement, ça se passe très, très bien. Moi, je suis quelqu’un de très ouvert d’esprit, de très curieux aussi, avec des envies de découvrir de nouvelles origines musicales. Evidemment, il y a eu un temps d’adaptation parce que j’avais une culture musicale niveau musique maghrebine qui était quasi-nulle mais très vite, je me suis intégré et adapté au style musical typique du Maghreb.

Tu l’as un peu évoqué tout à l’heure, comment s’est passé la tournée européenne avec Orphaned Land ? Comment avez-vous vécu le fait d’être demandé par le groupe lui-même ?
La tournée s’est vraiment très bien passée. On est vraiment très content. Forcément, on avait un peu d’appréhension, voir comment aller se passer les choses vu que c’était la première grosse tournée d’Arkan… Enfin, il y avait eu Septic Flesh avant mais avec Septic Flesh, on était dans un rapport à la base plus naturel puisque nos labels sont similaires -Season of Mist. Donc, c’était plus évident de travailler avec eux.
Il est vrai qu’avec Orphaned Land il n’y avait pas de raisons que ça ne se passe pas bien mais on avait toujours cette petite appréhension qui s’est très vite effacée parce qu’il s’est créé de véritables liens et c’est d’ailleurs pour ça qu’on a voulu concrétiser ces liens d’amitiés avec le featuring de Kobi sur "Deus Vult".

Et avez-vous constaté un changement suite à cette tournée « coup de projecteur » ?
Déjà sur « Hilal », on avait beaucoup de retours qui venaient hors de France : on a été chroniqué partout dans le monde, on a eu plein de retours dans des pays dont on ne soupçonnait à peine l’existence (Rires). Donc, on avait déjà un écho extra-français et avec Orphaned Land, le phénomène s’est accentué. Ca nous a permis d’avoir encore plus de crédibilité sur la scène européenne. Donc, c’est vrai que cette tournée nous a encore ouvert des portes !

Suite à ce succès, est-ce que ça vous a donné des idées de projets de tournées avec des groupes axés metal oriental et proposer une soirée complète basée sur le metal oriental avec des groupes comme Myrath, Litham, Odious, Secret Chiefs… ?
On a, en effet, ce projet qui est en train de se monter progressivement. Ca fait déjà un moment que c’est sur les rails mais je ne peux pas t’en dire plus : rien n’a été signé, rien n’est encore officiel…

Mais il est évident que le succès de l’expérience avec Orphaned Land vous incite à explorer cette voie ?
Oui, visiblement, le public a été attiré par ce plateau. Donc, c’est évident que l’expérience Orphaned Land nous a conforté dans l’idée qu’on pourrait leur proposer un plateau de ce type-là…

Et c’est un plateau que vous comptez proposer en France, en Europe, au Maghreb… ?
Ce qui est en train de se monter est -à priori- une tournée européenne assez conséquente…

Au final, avec tous ces projets ambitieux qu’ils soient de concept album, de tournées… pensez-vous qu’Arkan soit à la croisée des chemins avec "Salam" à savoir que soit le groupe explose ou implose ?
Je pense que cet album va nous ouvrir beaucoup de portes et risque sûrement de faire passer le groupe à un statut vraiment au-dessus. Mais tu sais, on dit souvent que le troisième album est l’album décisif, c’est l’album où le groupe doit passer un cap. « Salam » doit -au minimum- nous permettre d’être dans la meilleure configuration possible pour pouvoir passer le cap sur ce troisième album.

Sans transition, si tu devais choisir un titre de la discographie d’Arkan pour faire découvrir votre musique à quelqu’un qui ne la connaîtrait pas, quel titre choisirais-tu et pourquoi ?
Je choisirais "Deus Vult" pour une raison qui est simple, c’est une chanson qui est très fluide, qui a un format où les structures sont assez accessibles, le côté oriental est bien mis en avant et je pense que c’est un morceau assez facilement écoutable pour quelqu’un qui a envie de découvrir ce style-là…

Que voulais-tu faire gamin ?
Quand j’était gamin, je voulais être magicien pour une raison simple, c’est que certains jours, je voulais être pompier, certains jours, je voulais être policier, d’autres, voleur… Donc, je me disais qu’en tant que magicien, je pourrais changer de statut et de métier tous les jours (Rires)…

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Et penses-tu que le magicien que tu voulais devenir serait fier de ce que tu es devenu ?
Je pense qu’en effet le magicien se serait souvent transformé en star du rock ou du metal, oui (Sourire) !

Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?
Alors il y en a beaucoup (Rires)… Ca peut être : "Comment mélangez-vous vos influences metal et oriental ?" ou alors "Comment avez-vous monté le groupe et trouvé des musiciens qui étaient capables de jouer autant du metal que de la musique orientale ?"… sans compter les comparaisons avec Orphaned Land…

Au contraire, quelle est la question que tu voudrais que je te pose ?
(Rires) Il va falloir que je réfléchisse un certain temps… Je ne sais pas : "Comment faites-vous pour être d’aussi bons musiciens sur scène ?" (Rires).

Et alors comment fais-tu ?
Beaucoup de travail (Rires) !

Et comment fais-tu pour concilier vie professionnelle et artistique vu que cette dernière à vocation à prendre de plus en plus de place ? Ca ne risque pas d’être un problème ?
Non. C’est vrai que ce n’est pas toujours évident mais c’est une question d’organisation, de gestion du temps et d’efficacité ! C’est vrai que dans Arkan, on travaille de façon rapide et efficace, on ne peut pas se permettre de passer trop de temps sur certaines choses parce qu’à côté de notre vie musicale, on a une vie sociale et une vie privée, familiale… Il faut faire vite, il faut être efficace et réactif et très bien communiquer entre nous ce qu’à mon avis, on fait plutôt bien : jusqu’à présent, on n’a pas eu de problème !

Et pour les tournées, concrètement, comment fais-tu ?
On a la chance d’avoir des employeurs qui sont plutôt compréhensifs donc on arrive à gérer…

Enfin, un mot de la fin à dire aux lecteurs de Music Waves ?
N’hésitez pas à aller sur le site officiel, Myspace, Facebook du groupe pour vous tenir au courant de l’actualité entourant la sortie de "Salam", sur les nouvelles dates de concerts à venir et notamment la tournée européenne qui va se monter à la fin de l’année…

Merci
Merci


Un grand merci à Rose de Season of Mist pour avoir rendu possible cette rencontre…


Plus d'informations sur http://www.arkan.fr/
 
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