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TITRE:

HORD (05 AVRIL 2012)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

METAL PROGRESSIF



Alors que le groupe est en plein process de création du successeur du fabuleux "The Waste Land", Music Waves fait un large tour d'horizon avec les membres de Hord...
STRUCK - 29.11.2012 -
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Comment vous sentez-vous à quelques minutes d’entrer sur scène pour cette date parisienne et en tête d’affiche ?

Vincent Barnavol : Remonté positivement comme avant un concert !


Mais pas plus que ça par rapport à la date parisienne ?

Vincent : Ah si vu que c’est la première fois bien plus !

Hadrien Tourrenc : Comme tout groupe qui vient de province, fatalement tu es content de monter sur Paris, fatalement tu sais que c’est un examen de passage parce que tout est centralisé ici : il y a beaucoup de groupes, beaucoup de monde qui se déplace et qui a l’habitude d'aller aux concerts et qui peut être éventuellement blasé. Donc si ça marche, on peut être vraiment content !
Mais on n’a pas de pression particulière parce que nous sommes des gens normaux au sens strict du terme c’est à dire qu’on ne réfléchit pas trop : on vient ici pour faire la fête ! Après si les gens sont contents, c’est super sinon ça voudra dire qu’on n’aura pas fait un bon concert et puis voilà !

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Votre actu studio "The Waste Land" véritable bombe dans le paysage metal française date de 2010, que s’est-il passé depuis ?

Jonathan Devaux : Déjà à la sortie du disque, on a dû mettre en place le nouveau line-up. On a pas mal bossé à ce niveau-là pour préparer les concerts : Hadrien est passé des platines au chant et il y a eu tout un travail de réadaptation de l’album.

On a beaucoup joué surtout dans le Sud de la France le grand Sud, Lyon, Marseille : on a doublé nos dates en 2011 par rapport à ce que l’on avait fait auparavant. Et là, c’est la première fois que l’on vient dans le Nord ! On a fait quelques bonnes premières parties avec Sepultura, Sybreed…

On a fait des démarches de dingue pour promouvoir le CD (Rires) : on a essayé de le rendre audible partout, sur Internet, sur des compilations, à l’étranger…


Et vous pensez avoir réussi cette mission de diffusion ?

Vincent : A notre niveau, oui !

Hadrien : Il y a eu un très bon boulot de Send The Wood Music avec qui nous sommes en partenariat pour tout ce qui est comm’, presse… On a eu beaucoup de soutients de la part des webzines comme Music Waves, Vs webzine, Arno Strobl…


Combat Nasal…

Hadrien : … voilà des compil’ comme ça... On a proposé des plans de compil’ qui avaient une bonne diffusion et du coup, ça nous a vachement aidé et on a essayé d’être à la hauteur.


Si je vous dis que la chronique "The Waste Land" sur Music Waves cite : "nous entraîne dans les vallées dévastées d’un metal à la croisé des chemins entre mélodeath moderne à la façon d’un Scarve, mathcore et ce que cela comporte de polyrythmies étourdissantes à la Textures et enfin, parties atmosphériques dignes d’un Devin Townsend (comme le final de "The Watcher")".

Vincent : Wahou !

Moerty Fooley : En gros, les groupes que tu as cités sont nos influences majeures !

Vincent : On ne l’a fait pas dans cet esprit-là mais forcément, notre musique colle à nos influences et donc du coup, lire cette phrase m’a fait énormément plaisir !


Exactement car la chronique l’écrit juste à la suite : "Et le meilleur dans tout ça, c’est que Hord a su parfaitement ingérer, digérer et assimiler ces différentes influences pour les retranscrire avec un brio rare dans le cadre d’un album à l’identité bien affirmée."

Vincent : Pour ma part, cette phrase est presque celle qui me fait le plus plaisir ! Si on continue à dire ça de nous, c'est gagné ! On essaye d’avoir notre propre identité, de chercher dans différents horizons pour trouver des trucs.


Et comment expliquez-vous qu’on vienne à dire qu’Hord a su construire sa propre identité ?

Hadrien : En fait, ce qui nous anime depuis le début du groupe, c’est l’idée de dire qu’hormis le fait qu’on soit tous super potes, on vient tous d’univers tous très différents : Vincent est au conservatoire, prof de batterie, prof de musique, percussion classique… Il connaît très, très bien la musique alors que Moerty est un metaleux pur souche…


… et qui n’y connaît rien à la musique

Moerty: (Rires) mais tu as tout à fait raison : je reproduis tout à l'oreille !

Hadrien : Il a travaillé sa technique d’une autre façon. Et c’est un metalleux pur souche dans le sens où il écoutait des trucs qui nous rendraient fous si on les écoutait…


Du genre ?

Moerty : J’écoute du death metal, des choses assez complexes à l’époque style Cannibal Corpse, Dismember… qui envoyaient grave !

Jonathan : Alors que moi, je n’ai pas du tout ce bagage. J’écoute des trucs beaucoup plus prog comme Dream Theater.

Hadrien : Et c’est l’envie de tout le monde de se tirer vers le haut ! Vincent va essayer de nous apporter des trucs sur notre ouverture musicale. Quand je suis arrivé, pour reprendre la partie gueulée sur scène, Jonathan m’a fait travailler en essayant de me transmettre quelque chose. Je pense que personne n’est avare de conseil et ça tire tout le monde vers le haut ! Et je pense que ça se ressent dans le groupe, c’est à dire qu’on a nos influences mais je t’avouerais que quand on compose, on écoute peu de choses et on tente de se renfermer un peu sur nous même en faisant le point sur ce que l’on a écrit et en essayant de digérer le tout…


On a parlé vos différentes influences ce qui me fait penser à ce que j’ai vu par ailleurs que Hord était désormais cantonné à la scène Djent…

Hadrien : Ah non !


Justement pour moi, c’est un terme à la mode qui veut tout et rien dire en même temps

Vincent : Déjà la définition du djent, c’est tous les styles musicaux qui sont très saccadés comme le math metal… avec beaucoup de passages monocordes basés sur la rythmique. Et souvent avec une guitare accordée très bas pour les rythmiques, il y a souvent des ambiances avec des chants clairs par dessus… Il y a certaines similitudes à un moment donné dans Hord parce que tu as certaines parties qui sont - on pourrait dire - légèrement djent mais on ne connaissait même pas le terme quand on a débuté…

Jonathan : Si le terme de djent est très confus, je pense que le fait qu’on nous classe dans cette catégorie est dû au fait que dans l’album, il y a beaucoup d’accents, beaucoup de polyrythmies même si ce n’est pas du Meshuggah. On est accordé par rapport à un accordage normal sur une sept cordes un ton au-dessous ce qui fait qu’on a un côté plus bas qu’un Unearth. Le fait que les refrains soient toujours construits avec Moerty qui fait une guitare rythmique et moi qui fait un arpège ou une ambiance derrière : ça, c’est très djenty aussi… Mais sinon, on n’est ni Meshuggah, ni Tesseract, ni Textures. Déjà, je te cite trois groupes qui n’ont rien à voir entre eux et ils sont classés sous cette bannière-là : c’est un petit peu confus !

Hadrien : Je comparerais ça à l’époque où tout était classé "néo" ! C’est à dire que dès que ça chantait un peu clair, un peu comme ci, un peu comme ça… c’était classé néo ! Tu prends Deftones, Limp Bizkit et Korn : ce sont des groupes qui n’ont absolument rien à voir entre eux pourtant on les a rangé sous la même étiquette néo-metal !


Tu aurais pu même citer un quatrième exemple avec Linkin Park…

Hadrien : Exactement, c’était encore autre chose !


Quelle être votre opinion quand vous voyez débouler de nouveaux surdoués de cette scène à savoir Uneven Structure, Beyond the Dust… Comme une émulation ou une menace ?

Hadrien : On n’est pas du tout dans ce registre-là au contraire… Déjà de façon pragmatique, on ne fait pas du tout la même chose : tu prends Uneven Structure, Beyond the Dust et nous, ça n’a rien à voir ! Après au contraire, je pense qu’il y a assez de salles de concert, qu’il y a assez d’oreilles pour écouter donc il n’y a pas de raison de penser autrement !


Malgré tout, Animal As Leaders est venu faire une date française initialement prévue avec Uneven Structure qui a été déprogrammée, n’était-ce pas l’occasion de se placer ?

Hadrien : Maintenant, je pense qu’avec Internet et la surexposition sur la scène locale, les gens, si tu les intéresses, vont penser à toi. On part du principe qu’on doit se battre pour exister un peu… Après, ceux qui lisent les chroniques, s'ils ont eu envie d’écouter, ils ont écouté et s'ils nous ont écouté et ne nous ont pas appelé pour l’instant, c'est qu'il doit y avoir des raisons…

Quand on a démarché pour faire nos dates, on les a produites tous seuls et on a vu que même les salles que tu vas louer et que tu vas payer sélectionnent les groupes à qui ils vont louer la salle par rapport à leur calcul de consommation au bar… Après dans le cas d’Animal As Leaders, je ne sais pas comment ça s’est passé mais par respect, on n’allait pas passer un coup de fil en disant qu’on savait qu’Uneven Structure avait été déprogrammé. Ca aurait donné une drôle d'impression !


A l’inverse, Uneven Structure tourne dans le Sud avec Textures. Vu les liens que vous avez avec Jochem Jacobs qui a produit votre album, on aurait pu penser que Hord aurait pu légitiment faire leur première partie française.

Hadrien : Tout simplement, je crois qu’Outcast est chez Listenable, Uneven Structure chez Basick Records… nous, on est en indé’ ! Je ne t’apprends rien en te disant que la promo d’un tour, ça coûte de l’argent et il y a des structures qui sont faîtes pour faire de bonnes promos sur le tour, les labels qui ont des résonnances… Donc, je pense qu’entre labels, il y a des arrangements !

Après humainement, avec Textures, pour résumer, on a vécu quelque chose d’assez extraordinaire. Mais il faut rétablir les choses, Jochem ne nous a pas produit : il a été super sympa, il nous a bien reçu, il a super bien bossé - mais de toutes façons quand tu écoutes Textures, tu sais qu’il va te faire du bon boulot - et surtout humainement, on s’est régalé : on a rigolé, il nous a donné de l’attention… Sorti de là, il y a des labels qui sont au-dessus, il y a tout un business auquel tu ne peux échapper...


Peut-on dire que ce qui manque désormais à Hord c'est un label ?

Vincent : Peut-être oui ?

Hadrien : De toute façon, ce deuxième album fait office de premier quelque part ! Et généralement, le premier album, tu le sors en indé’, tu as toutes tes preuves à faire - en venant ici ce soir, c’est ce qu’on essaye de faire aussi - en montrant que Hord n’est pas seulement un album mais également un groupe scénique.
Comme je te le disais tout à l’heure, ça rejoint l’idée des labels. C’est un monde qui est petit et où tout va vite : tu démarches, tu envoies tes démos, tu envoies tes CDs… Si un label veut t’appeler, il t’appelle ou alors il gardent un œil sur toi en attendant de voir comment tu te développes parce qu’aujourd’hui, ça coûte cher de développer un groupe.


Et concrètement, à ce jour, vous avez eu des retours de ce type de la part de structure comme Klonosphère, M&O ou Listenable ?

Hadrien : Des petits trucs, oui !

Jonathan : Mais rien qui nous intéresse !

Hadrien : Je respecte toutes ces petites structures parce qu’elles bossent dur pour faire reconnaître et développer leurs musiques. Mais pour être honnête, il y a un stade où on préfère être tout seul. Pour préciser, les structures citées comme Klonosphère, M&O ou Listenable ne nous ont pas contacté. Mais quelque part, l’indé’ nous va super bien parce qu’on est libre de faire ce que l’on veut ! En clair, nous ne sommes pas à la recherche d'un label à tout prix !


Même si c’est un handicap pour la recherche de scènes ?

Hadrien : Mais les scènes, ce sont les bookers ! Le label est là pour faire de la promo mais après, c’est du booking c’est à dire que si tu as un booker qui parie sur toi, qui sait que quand tu vas venir, tu vas ramener 50 ou 60 personnes dans ses salles… Pour nous, l’équation est simple, nous sommes un groupe qui tourne essentiellement dans le Sud, donc les mecs se disent que nous restons dans notre zone de confort c’est à dire le Sud parce que les gens qui viennent nous voir sont des copains. Un mec qui fait du business, qui met du fric dans les concerts a besoin de voir en action ce que le groupe produit comme effet sur les gens. Comme pour la tournée avec Sybreed qui nous a demandé de venir jouer avec eux une nouvelle fois.


Malgré tout pour l’auditeur lambda, même si Minushuman est un groupe extrêmement bon, on peut se poser la question de votre présence en 3e tête d’affiche avec Sybreed et Minushuman…Est-ce l’effet Klonosphère parce que Minushuman est signé chez eux ?

Hadrien : Oui, oui, c’est sûr ! Après, je t’avouerais qu’à ce niveau-là, ils sont rentrés dans la date avant nous, ensuite, nous on se dit pas : "Fait chier, on est que troisième tête d’affiche !" en pensant qu’on va avoir de moins bonnes chroniques.


Cela reflète qu’il y a un manque de lumière sur un groupe talentueux !

Hadrien : C’est super gentil ce que tu dis ! Honnêtement, ce qu’ont fait les webzines pour nous, c’est super mais je me demande quelle est leur portée ? Je pense que nous sommes de grands garçons, on se prend par la main et on fait comme les autres groupes comme Eths à l’époque qui ont bouffé des dates à dormir dans un car. Ce genre de sacrifices se perd aujourd’hui... Les groupes veulent tout, tout de suite ! Mais non, il faut manger son pain noir, il faut en chier, il faut jouer dans des conditions difficiles, montrer que tu es là… Et ensuite, quand tu as prouvé ça…

Moerty : Je pense qu’ils attendent que nous fassions nos preuves sur scène pour nous proposer des choses plus intéressantes !


Vous avez évoqué le fait de montrer que vous étiez là. Outre la scène, il y a aussi la sortie d’un album... Concrètement, où en êtes-vous de l’écriture du successeur de "The Waste Land" ?

Jonathan : On est en plein dedans ! On est vraiment le nez dedans !

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Et est-ce que ça sent bon ?

Jonathan : (Rires) On espère ! Je ne sais pas, on doit avoir 40 minutes de musique et 2 heures de riffs : un beau bordel quoi (Rires) !

Moerty : On emmagasine plein de choses et si ça se passe bien, je pense qu’on devrait pouvoir le sortir en début d’année prochaine à peu près ! On ne se met pas de pression.


Mais désolé de revenir là-dessus mais n’est-ce pas un handicap pour votre popularité quand on sait que le précédent album date d’il y a deux ans, sachant que le line-up est enfin stable. On pouvait s’attendre à une sortie plus rapide ?

Vincent : On a malheureusement des emplois du temps de fou ! Le fait de reformer un nouveau line-up nous a pris beaucoup de temps pour être au point : rien que ça, ça nous a mangé facilement 12 mois ! Et le fait que nos emplois du temps soient surchargés fait qu’on a du mal à se caler comme on l’aimerait ! Pour "The Waste Land", on a eu l’occasion de se voir au moins 2-3 fois par semaine, de bosser que ce soit en duo ou en groupe… pour avancer rapidement ! Et en ce moment, on se voit qu’une seule fois par semaine voire deux !

Moerty : Disons qu’on a des vies un peu plus compliquées maintenant que lorsqu’on a fait "The Waste Land" donc ça nous prend forcément plus de temps !

Vincent : Mais ça avance sûrement !

Hadrien : J’ai envie de dire qu’il y a ce que Vincent et Moerty ont évoqué mais je pense que ce n’est pas tout… Il y a le concept !


J’allais y venir est-ce que l’aspect conceptuel de la musique du groupe développant un thème recherché comme celui de Thomas Stearn Eliot nous décrivant un monde post-apocalyptique est chronophage et explique qu’il faut du temps entre chaque album ?

Vincent : Ca, c’est de la faute de Jonathan mais en même temps, ce n’est pas de sa faute (Rires) !

Jonathan : Non, je dirais que ce n’est pas chronophage du tout parce que ça fait partie de mon bagage littéraire - je suis prof de lettres - ça fait partie des choses que j’ai lu il y a 10 ans et de mes livres de chevet. Ce qui l’est, c’est de lier composition / musique / thème / textes / écritures… Construire la pièce, c’est un processus complexe ! Comme je te dis, de la musique, on en a…


Mais il faut trouver la ligne directrice. Justement quel est votre livre de chevet actuellement et peut-on en déduire un futur concept album ?

Jonathan : Actuellement ? Je lis pas mal d’essais par rapport à mon sujet de thèse donc rien qui pourra transparaître, à mon avis, dans le prochain Hord. Par contre, comme on le fait à chaque fois, on est en train de constituer une base de donnés : on s’est déjà réuni plusieurs fois, on a mis en place des thèmes, des choses qu’on a envie de traiter, des personnages, des thématiques, des symboles… Et on a commencé à chercher des films : aime bien s’inspirer de films !


Donc toujours quelque chose de conceptuel ?

Jonathan : Ouais !

Moerty : Ca sera une suite à "The Waste Land" en fait !

Hadrien : On peut même dire avant : une genèse de "The Waste Land" assez abstraite ! "The Waste Land" a été une porte ouverte, il correspond à l’arrivée de Jonathan dans le groupe ! Il y a eu un changement de line-up, le temps qu’il prenne ses marques dans le groupe… et qu’il se révèle un membre très actif et essentiel du groupe. Il nous a apporté tout son univers qu’on a absorbé volontiers, "The Waste Land" a été une porte ouverte sur autre chose !

Je pense que sur le prochain si on prend du temps, c’est pour pousser le truc encore plus loin. Et justement le fait de ne pas avoir de label, nous permet d’avoir la liberté de soigner quelque chose ! Après, un peu plus de 2 ans entre deux albums, ça peut paraître raisonnable ! Je pense que c’est une preuve de maturité de dire que nous ne sommes pas dans la course. Quand des albums sortent sur des labels, ils sont dans les bacs pendant 3 semaines si ils ont la chance de sortir en physique, catalogue, chroniques… Mais si tu n’as pas de tour sérieux derrière, tu n’as plus promo, plus personne ! Alors que nous en indé’, les chroniques de "The Waste Land" sont parues petit à petit, le fait d’être sur des compil’, c’est redondant depuis la sortie, il y a toujours un petit truc, une actu… C’est léger mais ça permet de montrer qu’on existe toujours !


Bon nous avons compris que vous n’aviez pas la pression de la part d’un label pour sortir le successeur de "The Waste Land" mais vous ne vous la mettez pas vous-mêmes pour faire aussi bien ?

Moerty : On va essayer de faire aussi bien si ce n’est mieux, on travaille pour en tous cas !

Vincent : Après ce n’est pas réellement une pression, c’est plus un défi !

Jonathan : A mon avis, je pense que ce qui est très important et ce qui va faire que ça sera plus fort et différent de "The Waste Land", c’est que le line-up est stabilisé. On s’écoute beaucoup plus et on travaille beaucoup plus en collaboration qu’avant.

Vincent : Ce qui nous fait gagner du temps !

Jonathan : Et du coup, on est devenu hyper exigeant dans le travail que l’on fait, hyper exigeant dans la sélection parfois même des bouts de riffs que l’on pourrait mettre dans l’album ! On essaye de pousser le truc le plus loin qu’on peut en espérant que ce soit à la hauteur !


Et qu’est-ce que ça va donner au niveau du chant ?

Jonathan : Justement on pousse le bouchon encore plus loin vu que nous sommes trois parce que Vincent est choriste, Adrien est en chant lead / scream et moi, en mi-clair / mi-scream…

Vincent : On a trois intonations différentes : Adrien qui est le screamer, Jonathan qui est entre le deux et moi qui est back derrière…

Moerty : … avec une voix de tarlouze (Rires) !


Et cette pluralité vocale va-t-elle vous inciter à encore plus vous diversifier musicalement ?

Vincent : Ouais, on va essayer en tous cas !


Outre le défi que constitue le successeur de "The Waste Land", vous sentez-vous attendu au tournant ?

Vincent : Je pense que certaines personnes nous attendent un peu dans le milieu "connaisseur" !

Moerty : Je pense qu’ils attendent qu’on confirme "The Waste Land" ! A nous de prouver que nous ne l’avons pas fait par hasard et que nous sommes capables de faire mieux !


En clair et pour boucler la boucle, peut-on dire qu’outre vos prestations scéniques, les labels attendent la confirmation de "The Waste Land" pour vous signer ?

Moerty : Nous pensons que c’est ça !

Hadrien : On aime à penser ça quand on veut être optimiste. Après, à vrai dire, on essaye de s’ôter cette idée de la tête en se disant qu’il se passera, ce qu’il se passera ! Nous espérons surtout d’avoir les moyens de réaliser le prochain projet et de faire un truc à la hauteur de ce que l’on attend ! L’idée est d’avoir un son, le mettre dans un écrin : faire exister le projet à la hauteur de ce que nous voulons envers nous-mêmes… Si c’est grâce à un label, tant mieux ! Si on doit le faire tout seul parce qu’il y a des gens qui estiment que nous ne sommes pas assez "bankables" ou tout ce que tu veux, pourquoi pas ? L’essentiel est de progresser : quelque part, mon rêve serait de ne jamais avoir de label et d’avoir les moyens d’exister comme si nous avions quelqu’un avec nous.

Moerty : Nous voulons nous faire plaisir avant tout vraiment et arriver à faire quelque chose qui nous plaise !


Malgré tout concernant ce futur album, vous avez annoncé une date de sortie possible début 2013, pour un groupe comme Hord qui évoque l’apocalypse n’est-ce pas trop tard quand on sait que cette année est marquée par un 21 Décembre 2012 ?

Moerty : On s’en fout, on monte sur l’Himalaya et comme tout sera cramé, il ne resta plus que nous pour faire un album nickel (Rires) !

Hadrien : Dieu qui nous parle assez régulièrement en rêve et il nous a dit qu’il n’y avait pas de souci à se faire… pour nous !

Moerty : Il nous sauverait (Rires) !

Jonathan : La dernière fois je rêvais qu’Adrien marchait sur l’eau !

Hadrien : Et moi je rêvais que tu portais une croix ! C’est très mystique (Rires) !


Si vous deviez choisir un titre de ta discographie pour faire découvrir ta musique à quelqu’un qui ne la connaîtrait pas. Quel titre choisiriez-vous et pourquoi ?

Hadrien : Moi, je dirais l’album en entier !

Vincent : En fait, on a un peu tous notre chanson préférée ! Pour ma part, ça serait plus "The Watcher" !


Effectivement, comme tu fais les voix claires et "The Watcher" étant le titre le plus atmosphérique, c’est assez cohérent !

Vincent : Oui, voilà !

Moerty : Moi, je dirais plutôt "Through the Ashes" parce que je suis celui qui est le plus rentre-dedans…


Ca va dans le sens de ce que vous disiez tout à l’heure à savoir que vous veniez d’horizons différents et ça se ressent dans la diversité des titres.

Vincent : Voilà ! Au minimum, on essaye d’avoir une chanson pour chacun dans l’album.


Quel est votre meilleur souvenir d’artiste ?

Moerty : C’est le studio à Amsterdam !

Jonathan : J’allais dire "The Waste Land" : l’enregistrement !

Vincent : Ca a été la première fois qu’on faisait un cd à la hauteur de nos attentes et avec quelqu’un qui a le coeur sur la main !

Moerty : Ca a été un mois et demi pendant lequel on s’est vraiment régalé !

Hadrien : Pour moi, il y a aussi la pré-production de l’album ! Ca a été assez mythique dans le studio de Jonathan de 18 m² près de la Fac de Lettres avec son épouse -qui ne l’était pas encore à l’époque- qui nous supportait à longueur de temps (Rires) !

Vincent : Elle ne veut plus nous voir d’ailleurs (Rires) !

Jonathan : Je me suis marié une semaine avant de partir en studio pendant un mois et demi !


C’était le voyage de noce…

Hadrien : … sans elle (Rires) !


La classe !

Jonathan : C’est ça ! Mais c’est vrai que les pré-prod’ étaient énormes parce qu’on était tout le temps les uns chez les autres, on se voyait beaucoup !

Hadrien : Et pour moi, humainement en tous cas, ça a été très fort !


Il semblerait à vous entendre parler que ce soit le moment fondateur du groupe.

Vincent : Ah oui, oui !

Moerty : Et pour le troisième album, ce sont des moments qu’on se languit de retrouver : on est des potes, on compose, on rigole…


Au contraire quel pourrait être le pire souvenir d’artiste ?

Moerty : Ca a surtout été les changements de line-up parce que ça a été émotionnellement et physiquement épuisant ! On a galéré nerveusement pendant très longtemps !

Vincent : Et au final, c’est pour une bonne chose parce que c’est vrai que toutes les prises de tête avec… on ne va pas partir là-dedans mais on est un groupe comme les autres et dans tous les groupes, tu as des prises de tête…

Moerty : Je te dirais franchement c’est qu’avant d’enregistrer "The Waste Land", notre premier chanteur est parti du groupe, on s’est retrouvé à 3 mois de l’enregistrement avec Jonathan qui n’avait pas chanté depuis des années et qui s’est remis au chant… On avait vraiment la motivation et l’envie et on y a mis tout ce que l’on pouvait dedans !

Hadrien : D’ailleurs pour la petite histoire, l’album a été composé en 3 mois…

Moerty : … à raison de 8 a 10 heures par jour quand on se voyait !

Hadrien : Et à 4 mois du studio, on n’avait pas de texte, pas de mélodie…

Moerty : … on ne savait pas sur quoi on partait !


Justement, est-ce que cette façon de travailler dans l’urgence, vos cadres de vie qui ont changé ne vont pas manquer à l’enregistrement du successeur de "The Waste Land" ?

Moerty : De toutes façon, d’ici 15 jours, on va se mettre des deadlines parce que sinon, on n’y arrivera pas !

Hadrien : D’autres vies, d’autres sentiments donc du coup, ça fera un album différent !


Quelle est la question qu’on vous a trop souvent posée ?

Moerty : "Quel type de metal faites-vous ?". C’est une question qui revient toujours ! Et on répond qu’on fait du metal parce qu’on ne se classe pas dans une catégorie !

Jonathan : Et quand on se marre entre nous, on dit qu’on fait du "open metal" ou "metal sans frontière" (Rires) !

Vincent : En général, tout le monde veut mettre des étiquettes !


Au contraire, quelle est celle que vous souhaiterais que les lecteurs de Music Waves vous posent ?

Vincent : "Quel est mon numéro de compte ?" (Rires)

Hadrien : Je ne sais pas !


Quelque chose que nous n’aurions pas évoqué dans cette interview ?

Hadrien : On a déjà couvert beaucoup !

Vincent : On a rarement des gens qui nous posent des questions sur les textes… si j’avais un truc à dire, ça serait ça…

Jonathan : … d’évoquer un peu plus le concept !

Vincent : C’est souvent le cas des groupes français qui chantent en anglais !


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Mais c’est aussi la société qui veut ça et son mode de consommation qui a totalement changé à commencer par une musique dématérialisée qui ne te donne pas accès au livret de "The Waste Land"…

Hadrien : Après, on a essayé de s’entourer de gens au niveau du visuel pour dégager quelque chose de bien précis qui correspond bien à l’histoire, on a essayé d’aller dans des contrées… Ce sont des collaborations qui font la force…

Vincent : Le visuel de l’album est de Jacob Arrevan et personnellement, quand j’ai ouvert ce qu’il nous avait envoyé, j’ai été soufflé…


Je me répète mais "The Waste Land" avec son processus d’écriture dans l’urgence, ce visuel… soit la combinaison de plein d’éléments nouveaux et frais pour vous, est-ce que ça ne va pas être plus compliqué pour son successeur car vous allez peut-être être blasés ?

Vincent : C’est sûr que pour Jacob, on va attendre un travail de fou alors qu’avant, on ne l’attendait pas forcément : on attendait un truc bien !
Mais au final, on a tellement eu de mecs qui te promettent des visuels qui déchirent mais qui nous ne nous touchent pas, qu’on n’attendait plus rien de particulier !
Et personnellement, c’est la première fois que j’ouvrais une photo et que je me disais : "Voilà, c’est ça !". C’est vraiment le truc que j’attendais sans savoir que je l’attendais (Sourire) !

Moerty : En fait, il nous a pris à notre propre jeu !

Jonathan : C’est pour ça qu’on a beaucoup insisté dans les interviews qu’on donnait pour dire que "The Waste Land" était aussi Jochem Jacob, Jacob Arrevan, David Lermark, Colin Vautier…

Moerty : C’est une collaboration globale !

Vincent : Mais comme tu dis, le côté bluffant qu’on a là, on l’aura peut-être moins parce qu’on sait maintenant qu’on peut arriver à faire des trucs de cette ampleur !


Et c’est ce qu’attendent de votre part ceux qui ont aimé "The Waste Land" !

Moerty : Ouais, ouais, on s’en doute (Rires) !

Vincent : Et nous aussi, on attend ça de notre part !


Le mot de la fin aux lecteurs de Music Waves ?

Hadrien : Pour les lecteurs ? Moi, je voudrais le dire pour toi : un grand merci de prendre sur ton temps pour venir nous voir : c’est super sympa, ça nous touche beaucoup !

Moerty : On est content que des gens comme toi apprécient ce que nous avons fait ! C’est la plus belle reconnaissance que l’on peut avoir !

Hadrien : Et les fans, on espère les rencontrer aussi, ceux qui vont venir nous voir ce soir et puis demain…

Moerty : … et samedi sur Sète, en espérant qu’il y ait du monde, qu’on fasse bonne impression ! Nous sommes là pour nous faire plaisir avant tout et donner du plaisir aux gens : c’est ce que nous voulons faire !


En espérant qu’ils soient de plus en plus nombreux !

Moerty : C’est le rêve de tout musicien mais c’est difficile !

Adrien : C’est le paradoxe de ce que l’on fait : c’est super individualiste, on est dans notre bulle, on fait notre machin et après, on l’expose à tout le monde ! Et là, on est dans le : "Non, on a fait ça pour nous donc le reste, on s’en fout !". Mais en fait, on s’en fout pas : c’est hyper complexe et c’est ça qui est beau !
Ce soir, si il y a 5 personnes et si ces 5 personnes se défoncent on sera ravis. Si il y en a 130, ça sera encore mieux !

Jonathan : On aimerait bien que les gens ressentent des émotions ! Voir des sourires !

Hadrien : On a ressenti beaucoup de choses en faisant l’album, quand on le joue, on en ressent aussi. Et on aimerait bien arriver à en transmettre pendant les concerts !
Je vais t’avouer qu’on a fait des tas de concerts où on y arrivait pas du tout, c’était très dur à vivre : on a essayé de se battre pour essayer de se libérer, casser certains codes par exemple… pour faire en sorte que les gens ressentent des émotions pas forcément les mêmes qu’en écoutant l’album mais en ressentent quand même !

Vincent : Je rajouterais que si cet album ou le suivant peut ouvrir les gens au metal, ça sera un petit plus.
Personnellement, au Conservatoire, j’étais un petit peu la bête noire mais certaines personnes en écoutant le cd, bien que n’aimant pas le chant, se sont dit que le metal était peut-être écoutable !

Moerty : C’est con à dire mais le metal est une musique pour initiés mais c’est également vrai pour des musiques restreintes comme le jazz avec un public restreint pour rentrer dedans c’est difficile, il faut vraiment porter les oeils dessus, prendre du temps… et il y a peu de gens qui font cette démarche-là surtout pour le metal !

Vincent : Et malheureusement, des personnes qui apprécient le jazz n’apprécient pas forcément d’autres genres ! C’est dans le jazz que j’ai ressenti le plus cela parce que dans le metal, tu as souvent de gens très ouverts…

Moerty : … parce qu’ils savent ce que c’est de faire une musique que les gens ne comprennent pas. Je pense que nous avons plus la démarche d’aller écouter des choses venant d’autres horizons musicaux.

Vincent : Bon tu as aussi des metalleux qui n’aiment pas les métalleux (Rires) !

Hadrien : Mais ce qui est bien dans le metal, c’est qu’on s’approprie d’autres styles et c’est ça l’ouverture !


Open metal ce que je retiendrais de cette interview ! Merci !

Merci à toi !


Plus d'informations sur http://www.reverbnation.com/hord
 
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