Comment vous sentez-vous à quelques minutes de monter sur scène ?
Ca va. Ça va.
Quelle est la question qu’on vous a trop souvent posée ?
Racontez-nous l’histoire du groupe.
Avez-vous été fiers de participer à la BO de Dying God et d’autres films ? Comment est venue l’envie de travailler sur des bandes originales ?
On a participé à pas mal de choses. On a fait des musiques de court métrage avant. Faire long métrage c’est rigolo, on s’est beaucoup amusés à la faire.
Pourquoi tous vos albums sont-ils des concepts ?
Parce que on aime ça. On aime bien raconter des histoires dans chaque album. On pense qu’un morceau c’est pas assez long pour décrire une histoire.
Vous qualifiez Supuration de groupe Prog ?
En fait, on ne sait pas trop, on en parle. C’est vrai qu’avec SUP on est très prog, pas trop dans les sonorités, mais dans l’approche oui. On aime bien commencer un morceau d’une certaine façon, puis le finir d’une autre.
Pourquoi à l’occasion de To Live Alone, avoir repris Ange qui est à l'opposé de votre univers ?
Parce que le morceau nous plaisait bien et on avait des contacts avec Christian Descamps le créateur de Ange. Avec Thierry (Bessaud) on a beaucoup écouté Ange. C’est par son intermédiaire que l’on a pu rentrer dans l’univers de la musique. On a voulu partager un moment avec lui et on a fait ce morceau là.
Suite a cette reprise, avez-vous eu des retours de la part de Christian Descamps ?
Il voulait que je (Nldr: Ludovic) fasse des growls sur un de ses albums (la voiture à eau) et j’ai pas eu le temps. Peut-être que ça se fera un jour. Sinon on a eu des bons contacts avec lui dans l’ensemble. En plus on a repris le morceau fou dans la tonalité de l’album de l’époque.
Gardez-vous de la nostalgie pour vos débuts où, à l'époque de Sultry Obsession, vous comptiez avec Loudblast ou Massacra, parmi les premiers représentants du Death Metal en France ?
J’ai vraiment l’impression que l’on retourne dans le milieu de metal à partir de maintenant. On est un petit peu perdus comme un Indien dans la Ville, on ne sais plus où on est. Il y a tellement de groupes, tellement de choses, c’est vrai que tout à été fait et refait. J’espère qu’on garde une place quand même dans la musique. On est un peu timides et réservés donc on ose pas trop se mettre en avant. Mais nostalgiques, non pas vraiment.
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Vous parlez de timidité. Est-ce que vous pensez que dans le monde de la musique ça a été un problème pour le développement du groupe ?
On aime pas trop se montrer, on aime pas trop ce genre de trucs. Autant ça peut être un défaut, autant ça peut être une qualité. Ça permet de garder une part de mystère.
Vous avez commencé sous le nom de Supuration et The Cube est votre premier album en 1993. En faire un concept qui se déploie dans le temps était-il programmé dès le départ ?
En 2003 il y avait beaucoup de gens qui voulait ça de nous. On s’est dit dans dix ans, si le temps nous le permet, on terminera la trilogie. Au début on n'y pensait pas. Avec le recul, oui on avait envie de faire une suite, mais on ne savait pas ou aller. On ne voulait pas faire une suite tout de suite après parce que ça nous aurait bloqué musicalement et nous aurait enfermé dans un seul style.
Pourquoi alors ne pas avoir fait une suite ou pré-quelle de Chronophobia ou un autre ?
Chronophobia c’est déjà un peu le cas. Dans le sens où il y a quand même deux histoires en une. L’histoire des deux jumeaux. Un qui revit à l’envers et l’autre qui vit à l’endroit. Si on regarde l’album de Chronophobia, tout l’album tient en une seconde de vie, les souvenirs d’un côté et la vie à rebours de l’autre. Une suite j’ai du mal... Peut-être une pré-quelle...
Pouvez vous nous donner quelques indices sur l’histoire de Cube 3 ?
Toutes les paroles sont en français sur le site internet. Les trois albums: Incubation, The Cube et Cube 3 sont faits d’une manière identique. Chaque morceau à son pendant dans chaque album, avec les mêmes riffs, et les mêmes thèmes dit de trois façons différentes : une façon réelle, réaliste de la fille avant de se suicider, une façon extra-corporelle et une façon après dans la maternité. Et ils vivent à chaque fois, trois fois les mêmes choses.
Pourquoi avoir fait sur Cube 3 le lien avec un CD de SUP (Hegemony et les Neovocyts) ?
C’est un clin d’œil en fait. On va dire que Hegemony serait le suite logique de The Cube.
Est-ce que tout vos albums à venir vont avoir des clin d’œil à vos albums précédents, un peu à la manière de Ayreon ?
Non pas vraiment, car si on part dans cette logique là, on arrive à la fin de Hegemony... On se rend bien compte qu’avec l’album Hegemony on a retrouvé plus de guitares... Je pense que le prochain album de SUP, on va faire une grosse grosse surprise. Carrément différent, on va reprendre tout vraiment à zéro. On va dire avant Anomaly.
Est-ce que vous ne pensez par que cette conceptualisation, c’est à dire d’imposer des thématique et des albums complets de nuit pas à la cohérence dans le groupe ?
On a une méthode de travail bien particulière. On a eu des problèmes d’ego dans le groupe, mais il n’y en a plus. Si l'un de nous n’aime pas tel ou tel riff, on le change. Il y a un partage. On aime tous les mêmes choses. C’est pas seulement le groupe de nous les deux frères, car Thierry on le connaît depuis que l'on a trois ans en maternelle et on a évolué. On est une grande famille, on a les mêmes intérêts, les mêmes points communs, les mêmes idées on aime la même musique. On fait de la musique ensemble parce que on aime ça.
Vous rouvrez la parenthèse Supuration tous les dix ans. Sachant que rien n'est gratuit chez vous, y a-t-il une signification à ce cycle de dix ans ?
Incubation ça a été un hasard qu’il soit sorti le même mois. L'album est près depuis deux ans. Et il aurait pu sortir plus tôt. On va dire qu’on a été patients.
Avez vous déjà pensé à une adaptation cinématographique de la trilogie (peut-être en 2023) ?
C’est pas très facile à faire. Il faut beaucoup de temps, pour notre musique c’est difficile de mettre en image ces histoires. Et même si on lançait une souscription pour un court métrage, je ne pense pas que ça marcherait.
Beaucoup de vos CD ont des parties cycliques ou répétitives. N'avez-vous jamais eu envie d'intégrer des éléments de musique électronique - techno à votre musique ?
Pas trop, on a utilisé quelques samples, quelques claviers, mais jamais trop. Sur Transfert on a fait des remixes mais sur nos albums, on souhaite préserver le côté un peu brut. L’électronique pure dans ce genre de musique, je ne suis pas sûr. Si il y a un morceau dans lequel ça pourrait le faire, pourquoi pas ?
Est-ce que l'arrêt d'Holy Records a freiné votre activité, sachant que vous n'aviez rien sorti depuis Hegemony en 2008 ?
Entre-temps on a fait beaucoup de choses, on a sorti des DVD d’archives. Ça nous a freiné un petit peu mais on a commencé à bosser sur d’autres trucs. Ça n’a pas été difficile de trouver un autre label.
Est-ce qu’il y a des projets de ré-enregistrer les anciens albums comme ça a été fait avec Anomaly ?
Avec Supuration on a ré-enregistré le premier CD que l’on avait fait. Il est possible de l’on ré-enregistré des albums de SUP. Peut-être... On y a déjà pensé.
Êtes-vous satisfait musicalement de ce que vous avez fait sur les album ?
On a jamais renié ce qu’on a fait sur chaque album. Chacun d'entre eux a vraiment une couleur particulière. Maintenant, ça peut être intéressant de retravailler un album différemment.
Pourquoi avoir refait Anomaly alors ?
Simplement pour faire la suite...
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Vous faites ce que vous voulez depuis vos débuts. Est il difficile de garder une telle liberté ?
Artistiquement c’est pas difficile. On a jamais succombé à la pression des labels. De toute façon les labels n’ont jamais eu nos démos, c’est à chaque fois la surprise. à part avec Holy Record vers la fin avec lequel on avait une confiance totale. On a peut-être été surprotégés à cette époque. Mais on nous prend comme on est ou on ne nous prend pas. C’est ce qui s’est passé avec Laurent, il nous connaît depuis longtemps, il a confiance en ce que l’on fait musicalement. Si il y a quelqu'un qui ne peut pas nous montrer de la confiance, déjà ça commence mal.
Êtes vous fiers du chemin parcouru depuis plus de 20 ans ?
Fierté non, mais on est pas déçus. On a toujours fait ce que l’on a voulu et on espère continuer à faire ce que l’on veut longtemps.
Quand vous avez commencé il y a 20 ans, est-ce que vous vous voyiez aujourd'hui, 20 ans après ?
Non pas du tout... Tout s’est passé très vite. Par contre ma mère, elle, ne le croyait pas du tout. (rires). Pour avoir ce genre de détails et d’anecdotes, je crois qu’il va falloir lire le bouquin de Jérémie Grima sur la carrière du groupe parce qu'on y est vraiment transparents.
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Quel est votre meilleur souvenir en tant que groupe ?
La première tournée en Europe. On était tous jeunes et on voyageait avec des Américains dont on avait vus les photos dans les magazines. Alors, heu... (rires) ça fait tout bizarre.
Et le pire ?
Tourner avec Gloomy Grim. On a fait pareil, on les avait vus dans les magazines mais on était pas dupes... (rires)
Un dernier mot ?
Merci à tout ceux qui nous ont suivi depuis le début. Et bienvenue aux nouveaux.
Plus d'informations sur https://www.facebook.com/sup.supuration