L'affiche de ce samedi soir est chargée pour accueillir
The Dillinger Escape Plan, en pleine tournée mondiale de leur dernier opus "
One Of Us Is The Killer". Les hostilités débutent tôt, ce qui leur permet de voir les setlists des premières parties s'allonger. Attardons-nous sur celle des Anglais de
Maybeshewill, qui ont pu fournir un set de près d'une heure, pour notre plus grand plaisir. Alors que la salle peine à se remplir avant le début des hostilités, l'ambiance générale est étrangement calme, comme un point d'orgue avant la véritable déferlante chaotique que tout le monde attend.
Place donc au post-rock instrumental des anglais originaires de Leicester, alternant superbement musique mélancolique lente et atmosphérique, et véritables blasts sur-vitaminés. La formation se voit enrichie de la présence d'un clavier, discret mais qui assure la partie des ambiances atmosphériques et quelques notes orchestrales. La scène est légèrement réduite et les anglais ne bougent que très peu, seuls
Robin Southby et
Jamie Ward se lâchant sur les blasts. Le son est étonnamment bon pour un set de première partie (l'absence de voix y est peut-être pour quelque chose..) et la prestation est très agréable, tant à regarder qu'à écouter. Les lumières ne sont pas formidables mais se prêtent bien à l'ambiance générale de la salle.
Les quelques interventions et attentions vers le public sont de
John Helps entre les chansons. Peu d'échange au final, mais le groupe sait qui le public attend et est venu voir, alors que la salle continue de se remplir doucement. Le set d'une heure passe à une vitesse folle, tant il est appréciable et apprécié. Difficile d'imaginer le pire pour la suite.
Maybeshewill est une surprise très agréable pour ceux qui étaient là à l'heure et que nous ne pourrons que conseiller aux autres. A suivre!
Quelques minutes avant l'entrée sur scène des
Dillinger Escape Plan, impossible de bouger tant la salle est comble. Les quelques places encore disponibles dans la journée ont été raflées, le public présent est privilégié pour cette seule date parisienne (3ème française de la tournée "
One Of Us Is The Killer"). Les stroboscopes installés sur scène promettent un show dantesque, les épileptiques sont priés de s'abstenir.
C'est alors que la salle est plongée dans le noir et qu'un son de basse assourdissant remplit entièrement le
Divan du Monde, qui se met à trembler entièrement, ainsi que les quelques centaines de fans agglutinés là, annonçant l'arrivée du quintette américain... Les deux écrans disposés de part et d'autre de la scène diffusent des images et messages aussi violents que la musique. C'est parti pour une heure et demie de violence gratuite, sans limite, sans retenue.
Greg et ses joyeux amis envahissent la scène pour jouer un '
Prancer' fidèle à l'album, aussi saccadé, élaboré, et expérimental. Alors que
Greg va chercher individuellement les fans dans la foule pour les faire chanter avec lui, les attrapant par le cou pour beugler, front contre front, dans son micro, Ben arpente la scène dans tous les sens avec Liam. Les stroboscopes aveuglant ne se calment pas, et font clignoter le Divan qui continue de trembler, les fans des premiers rangs sont régulièrement mis à contribution pour soutenir un
Greg à moitié agenouillé sur eux. Les fauves sont lâchés et rentrent littéralement dans les plumes de leur public, alors que s'enchainent les slams et autres joyeux pogos.
Le groupe montre beaucoup de plaisir à jouer, et échange - à sa façon - avec son public, qui s'est rapidement lâché après les
Maybeshewill.
Pas de saut ni cascade pour
Greg qui cherche pourtant en vain de quoi s'accrocher. Le
Divan ne se laisse pas escalader comme ça,
Greg, sache-le (et pourtant, la mezzanine s'y prêtait bien... la prochaine fois, peut-être?). Alors que les titres s'enchainent, faisant tout lâcher au groupe, ou reprendre quelques forces, pas de temps mort à noter, le tout s'enchaine à vitesse grand V.
Le son du
Divan a rarement été aussi bon, même si la voix aurait pu être légèrement poussée, le reste des instruments envoie du très lourd. Alors que les nouveaux convertis hallucinent, les vieux fans des américains prennent leur pied. Ca danse sur la mezzanine, pogotte dans la fosse, le
Divan entier bouge au son de
Dillinger Escape Plan. Alternant vieux titres avec ceux issus du dernier opus, sorti plus tôt cette année, les membres du groupe ne font pas dans la demie mesure et la scène entière luit de sueur. Si les américains ne font pas semblant, le public non plus. Le plaisir est partagé, et le temps de regarder la montre que le groupe s'éclipse pour jouer l'incontournable rappel avec '
Gold Teeth on a Bum' et '
Sunshine the Werewolf' pour finir en beauté.
The Dillinger Escape Plan est définitivement un groupe à voir live. Les photos, rendues très difficiles avec les lumières, et ce report ne sont rien face à la prestation livrée par les américains.
The Dillinger Escape Plan sur scène ne se raconte pas, ça se vit.
SetList :
Prancer
Farewell, Mona Lisa
Milk Lizard
Panasonic Youth
Room Full of Eyes
Black Bubblegum
Sugar Coated Sour
Hero of the Soviet Union
Nothing's Funny
One of Us Is the Killer
Crossburner
Behind the Wheel (Depeche Mode cover)
Good Neighbor
When I Lost My Bet
43% Burnt
***
Gold Teeth on a Bum
Sunshine the Werewolf