L'affiche de la soirée est chargée car pas moins de 3 groupes y figurent pour accompagner le nom d'Orphaned Land, sur sa tournée au nom de son dernier opus sorti plus tôt cette année : All Is One. Placée sous le signe de l'échange, du partage, et de la fraternité, la soirée va battre son plein lorsque les membres de la tête d'affiche vont rejoindre à tour de rôle les formations jouant plus tôt.
The Mars Chronicles
Premier groupe de cette longue soirée, les premiers français à lancer les hostilités, The Mars Chronicles arrivent en trombe pour placer la barre haut et donner aux fans, déjà nombreux si tôt, ce qu'ils sont venus chercher. Grimés en blanc aux yeux noirs profonds, les musiciens donnent dans un métal moderne et énergique. Le chanteur se donne à fond à grands head bangs pour le plus grand plaisir du public qui le suit. Le Divan du monde se réchauffe déjà, la soirée s'annonce brûlante.


Les échanges avec les fans sont assurés par le chanteur, qui affiche un certain charisme parmi ses musiciens plus statiques. Aux percussions, c'est Morgan Berthet qui sévit, et qui retransmet une énergie décuplée. Les lumières, elles, sont réduites au minimum, ce qui favorise une ambiance monochrome et le son du Divan ne donne malheureusement pas le maximum de ce que peut livrer la jeune formation, classique mais regrettable. Vivement un passage prochain dans la capitale où ils seront mieux servis.
Chen Balbus se joindra à la formation française pour jouer son dernier titre, 'Hell Is Born', et finir en beauté. Le temps passe malheureusement trop vite, et même si le public est déjà en place et en redemande, le groupe doit faire place nette après 5 chansons seulement.
Khalas
Arrive ensuite la toute jeune formation palestinienne, qui, comme le slogan l'indique, donne dans un genre Arabic Rock Orchestra consistant en un son lourd et saturé et des mélodies et un chant très typés oriental. Contrairement à
Orphaned Land, le chant est toujours clair et chanté - en arabe. Un mélange qui ne semble pas être dénigré par la fosse qui lui affiche toute sa sympathie.
Malheureusement,
Khalas n'a pas une expérience rodée de la scène et souffre de son amateurisme par moment. C'est timide et surtout hésitant. De plus, quelques blasts posés à côté font directement retomber l'amorce de pogos et autres mouvements de foule.
Le set, finalement bien mené et sans coupure, assure sa part et réussit à maintenir un public dans une bonne ambiance. Malgré la sympathie du groupe et sa joie d'être programmé sur cette tournée, il est temps de passer à autre chose.
Khobi Farhi, frontman de la tête d'affiche, les rejoint pour chanter sur le dernier titre. Le symbole du mélange d'Israéliens et Palestiniens, tant présent ce soir est clairement affiché.
Klone
Les voilà, les tant attendus
Klone. Les poitevins formés il y a bientôt 20 ans sont reçus comme des rois pour balancer leur son lourd et propre, chargé d'émotion, groove et de mélodies. Dès les premières notes, le public - dont une partie a fait le déplacement juste pour eux - réagit positivement et accueille le groupe comme il se doit.
La setlist rend équitablement hommage à
"Black Days" et "The Dreamer's Hideaway", et les chansons sont particulièrement péchues et taillées pour la scène. Klone est ovationné en réponse à sa prestation sur mesure, un véritable régal sonore et visuel.
Le public est fin prêt à recevoir les maîtres de cérémonie,
Orphaned Land...
Orphaned Land
...Et c'est en tant que tel que le groupe Israélien prend possession de la scène de ce
Divan du Monde rempli. Lorsque sonne la chanson éponyme de "All Is One", arrive Kobi, humblement, comme à son habitude, pieds-nus, simplement vêtu d'une djellaba.
Tout espoir de voir
Mira Awad, ou encore une danseuse orientale s'effondre dès le premier titre, alors que la voix de la chanteuse est simplement retransmis de la version studio et que son image est projetée sur grand écran. Passons sur ces deux détails, qui auraient certes parfait le tableau, mais qui en fin de compte étaient plutôt bien palliés par une présence scénique ainsi qu'une occupation parfaite de l'espace.
Commence alors un mélange de genre, de symboles, des chansons chantées tantôt en arabe, tantôt en Hébreu, tantôt en Anglais, où
Kobi arborera fièrement le keffieh, symbole palestinien, et Chen son pendentif mêlant tous les symboles religieux, à l'image de la pochette du dernier opus. Kobi prendra souvent la parole pour présenter les chansons et disséminer son message pacifiste. Ainsi, pour annoncer "Brother", affirmera-t-il que les êtres humains qui se font la guerre sont en réalité frères, tous descendants d'Abraham, ce qui fut véritablement ovationné.
Yossi officie sur sa bouzoukitara, sorte d'hybride à deux manches lui permettant de jongler entre sons traditionnels et sonorités électriques et saturées.
Chen, arrivé cette année dans le groupe, remplaçant le guitariste
Matti, apporte une nouvelle fraicheur à la formation. Toujours souriant, profitant de chaque instant pleinement, cet ancien fan qui a franchi la barrière - comme nous le confiait
Kobi lors de notre rencontre - a un niveau déconcertant.
Le groupe accueillera à son tour
Devy sur le titre 'Our Own Messiah' et
Sébastien Ollive sur 'Children'. Un joli clin qui fut particulièrement apprécié.
'ALL IS ONE TOUR' ne pouvait pas mieux son nom, les groupes ont fait preuve de beaucoup de bienveillance envers leur public et entre eux. Echanges et partage étaient aux rendez-vous pour illustrer leur message pacifiste. Merci à eux pour ce combat.
Setlist :
All Is One
Barakah
The Kiss of Babylon (The Sins)
The Simple Man
Brother
Birth of the Three (The Unification)
Olat Ha'tamid
Let the Truce Be Known
Sapari
Ocean Land (The Revelation)
Drum Solo
Our Own Messiah (feat Devy Diadema)
Children (feat Sébastien Ollive)
El Meod Na'Ala
In Thy Never Ending Way
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The Beloved's Cry (Kobi & Yossi)
Norra el Norra (Entering the Ark) / Ornaments of Gold