Pour la cinquième année consécutive l'immense salle du Lotto Mons Expo accueille le PPM Fest, alias Power Prog & Metal Festival, qui s'est vite imposé comme l'un des plus grands festivals indoor du nord de l'Europe. Crée et dirigé par le souriant et sympathique Tony Carlino, également chanteur de Max Pie, le festival nous a habitué à mettre les petits plats dans les grands sur les 3 jours qu'il dure. Cela même si cette année on regrettera l'absence d'une grosse tête d'affiche supplémentaire démontrant la difficulté pour organiser une manifestation métal tant les festivals se sont multipliés ces dernières années.
Ce vendredi 18 Avril est malgré tout bien plus qu'une journée de démarrage tant elle est riche en bonnes formations dans des styles très variés. Comme tous les ans deux scènes se font face et alternent les formations permettant d'éviter que deux groupes jouent en même temps. De plus le public est diverti par des animations dont celle remarquée d'Attila & Les Huns, une fanfare qui reprend avec brio des classiques du métal.
Monument a la lourde tache d'ouvrir le feu de ce week-end furieux dès 17h40. Comme son logo le laissait supposer le groupe anglais propose un heavy métal typique des années 80 dans la veine d'Iron Maiden et de Judas Priest à leur grande époque. Sans être original le groupe fait le travail avec brio et une fraîcheur communicative qui ravit le public encore assez restreint.
Dans un style bien différent les français de Kells enchaînent sur la scène opposée. Et le néo métal symphonique de Virginie et ses hommes va mettre une belle claque à une assistante surprise de la capacité du groupe à évoluer entre puissance et calme. Le chant de Virginie, qui alterne growl féroce et voix claire avec talent, contribue à ce changement d'atmosphère. Kells délivre un excellent concert.
Furyon enchaîne et nous propose un heavy métal aux allures progressives et techniques avec un ton assez enlevé et rapide. Emmené par un Matt Mitchell charismatique, le groupe se taille un joli succès grâce notamment ses variations entre rock et métal. Le timbre de voix de Mitchell puissant et accessible contribue de beaucoup à cette impression. Son ton pas si lointain d'un Chris Cornell est empli d'une belle chaleur communicative.
En faisant venir Epysode le PPM Fest nous permet de savourer les morceaux de ce très bon groupe. Défendant un formidable 'Fantasmagoria', Epysode réunit des musiciens et des chanteurs de talent comme Tom Englund d'Evergrey, Ida Haukland de Triosphere ou encore Mike Lepond de Symphony X et Simone Mulroni de DGM. Et tout cela nous donne un concert brillant et captivant, certes un peu court mais de haute volée. Le métal progressif et mélodique d'Epysode est parfaitement rendu par son talentueux personnel. Le groupe joue 7 extraits de "Fantasmagoria" et se taille un franc succès auprès d'un public assez nombreux de passionnés. Avec ce concert le PPM Fest tient son premier grand et bon moment du week-end.
Après ce concert Pagan's Mind prend le relais en habitué des lieux puisqu'il avait joué au festival lors de sa première édition en 2010. Riche d'une belle carrière le groupe est une valeur sure du métal progressif même s'il ne rencontre certainement pas le succès qu'il mérite. Dans son court temps de jeu il nous propose 7 titres extraits de 3 de ses albums et privilégie sa facette plus métallique. Le tout est puissant, direct et d'une belle efficacité et convainc avec facilité le public présent. Avec 'New World Order' ou encore 'God's Equation' il nous prouve que le métal progressif peut aussi être accessible en mixant parfaitement technique et mélodie.
Après ce bon moment de métal progressif le ton change radicalement. En faisant venir In Extremo le festival a frappé fort car sa présence dans un événement purement métallique n'allait pas de soi. Si le folk métal médiéval des allemands dénote un peu du reste, leur prestation constitue un petit bonheur à savourer et une découverte pour nombre de festivaliers. Les 7 membres du groupe sont en tenue folklorique et jouent devant un décor impressionnant, digne d'une grosse tête d'affiche. En 11 titres, basés surtout sur leur dernier disque en date, "Kungstraub", ils nous présentent un folk métal entrainant et puissant à coup de harpe, de cornemuse, de vielle à roue et de mandoline. L'ensemble, chanté en allemand, est diaboliquement accrocheur et rencontre un très gros succès auprès d'un public conquis.
Ce sont les suédois de Pain qui ont l'honneur de clôturer cette première journée. La bande de Peter Tägtgren évolue dans un métal industriel assez entraînant et mélodique, loin de la furie d'un Hypocrisy, idéal pour finir en beauté ces premières hostilités. N'ayant pas de disque récent à promouvoir, le dernier en date, "You Only Live Twice" datant de 2011, Pain propose un best of de sa carrière avec un bon équilibre entre chaque album. "Rebirth" est le mieux représenté avec 4 titres au programme. Malgré un petit manque de communication de la part du groupe, ce concert est un excellent moment très dansant et groovy. A coups de riffs et de rythmes endiablés Pain transforme la salle en dance floor. Car 'Same Old Song', 'Dirty Woman' ou encore 'End Of The Line' sont des tubes irrésistibles destinés à la scène. Enfin, en rappel, avec le terrible 'Shout Your Mouth' et son refrain imparable et 'Supersonic Bitch', Pain achève de nous convaincre qu'il a bien l'envergure d'une belle et grosse tête d'affiche.
Ceci conclut une belle première journée présentant de bons concerts avec une audience correcte dans une salle sans doute trop grande et trop froide. Cela étant le public présent a su réchauffer l'ambiance et préparer une deuxième journée qui s'annonce encore plus alléchante.
Plus d'informations sur http://www.painworldwide.com/