Quelle est la question qu’on vous a trop souvent posée ?
Luke Spiller : (Rires) Pas celle-ci en tous cas ! C’est souvent comment le groupe a commencé, depuis combien de temps nous existons, quelles sont nos influences…
Qu’est-ce que ça vous fait de lire un peu partout que The Struts est le vent de fraîcheur de la scène rock indépendante ?
Luke : Ca fait plaisir, très plaisir ! Mais c’est amusant parce que nous ne nous considérons pas comme un groupe rock indé. Nous sommes un groupe rock tout simplement. Je suppose que le terme inde vient du fait que nous sommes jeunes et que nous avons tout fait par nous-même depuis le début. Par exemple, nous venons juste de terminer une tournée en Angleterre pendant laquelle nous n’avions ni technicien, ni roadie, ni conducteur… je pense que c’est ce qui fait de nous un groupe inde.
Et après cette interview et le concert demain en première partie des Rolling Stones, vous ne serez plus considérés comme tel.
Luke : Tu as raison ! Ce qui montre à quel point le terme d’indé n’est lié qu’aux circonstances et non à la musique. En revanche, c’est cool que les gens nous perçoivent comme un vent de fraîcheur.

Les médias résument souvent un groupe à son frontman et The Struts ne déroge pas à cette règle. En effet, Luke est considéré comme le fils spirituel de Freddy Mercury et Mike Jagger qui est notamment apparu sur le dernier Mike Oldfield. Pourquoi la promo du groupe tourne autour de lui ? Est-ce que vous considérez que c’est le point fort du groupe ? Si c’est le cas, êtes-vous jaloux de cela ?
Gethin Davies : Oui, nous sommes définitivement jaloux (Rires) ! Nous avons grandi musicalement à son contact sachant que ses goûts sont très variés. Malgré tout, même si il nous a éduqués musicalement pourrait-on dire, nous restons une équipe !
Et il est le capitaine de cette équipe…
Luke : En dehors pas du tout mais sur scène, je suis effectivement le leader et on peut dire que c’est mon boulot de frontman mais finalement, il n’y a pas de super frontman sans groupe fantastique. Et c’est le cas de ce groupe !
"Il y a une différence entre avoir de l'ambition et avoir la grosse tête... Si nous avons des ambitions, c’est que nous avons travaillé dur et que nous voulons être les meilleurs"
Toujours concernant cette promo. Êtes-vous conscients qu’elle peut paraître prétentieuse par moments avec le risque de passer pour un groupe à grosse tête ?
Luke : Non parce qu’il y a une différence entre avoir de l'ambition et avoir la grosse tête. Si nous avons de l'ambition, c’est que nous avons travaillé dur et que nous voulons être les meilleurs. Et pour réaliser ce rêve, il faut que nous continuions à travailler dur. Après, les gens peuvent avoir une mauvaise image de nous en raison de cela mais ce n’est pas nous.
On a parlé de Mike Jagger et donc des Rolling Stones dont vous allez assurer la première partie demain au Stade de France. Ressentez-vous une quelconque pression à la veille de ce concert ? Et pouvez-vous nous expliquer cette incroyable opportunité un mois avant la sortie de votre premier album ?
Luke : C’est super parce ce que ça tombe effectivement au meilleur moment. Après concernant la pression du concert de demain, nous ne la ressentons pas vraiment. Nous avons été tellement occupés ces derniers temps que nous n’avons pas eu le temps de trop y penser. Pourquoi se mettre la pression finalement ? Nous n’avons qu'à donner le meilleur de nous-mêmes devant des dizaines de milliers de gens. Et si quelques uns viennent nous parler à l’issue du concert c'est que nous aurons accompli notre mission !

Pensez-vous que vous seriez aussi populaires si vous n’aviez pas fait cette première partie ?
Luke : Et bien, c’est un peu la question de l’œuf et de la poule. Évidemment, c’est une super opportunité et je ne veux pas qu’on puisse penser que je crache dessus mais il faut savoir que ce n’est qu’un concert. Et depuis des années, d’innombrables groupes ont ouvert pour les Stones. En ce qui nous concerne, c’est une soirée dans un lieu superbe et effectivement, même si nous ne connaissons pas encore les résultats de ce concert, ça ne peut que contribuer à nous mettre dans la bonne direction !
"Nous essayons de mélanger nos influences afin que ça sonne le plus naturellement possible."
Avez-vous voulu surfer sur cette première partie en incluant des gimmicks très Mike Jagger comme sur le titre 'Dirty Sexy Money' et ainsi conquérir les fans des Stones ?
Luke : Et bien, nous n’avons pas été influencés par les Stones pour mettre leurs fans dans la poche. En revanche, si nous avons intégré ces éléments qui font très Stones, c’est juste que la chanson le réclamait. Tout ce que nous faisons est naturel et si nous estimons que c’est cool, nous le faisons ! Car nous écrivons avant tout pour nous et pour personne d’autres. Nous essayons de mélanger nos influences afin que ça sonne le plus naturellement possible.
D’un autre côté, tous les titres de cet album sont entraînants, avec son lot d’hymnes comme 'Kiss This' ou 'Could Have Been Me' qui renouvelle le style avec des éléments électro ?
Luke : Oui ! Il faut savoir que les chansons de cet album ont été écrites pendant 5 ans. C’est un peu le best-of de nos 5 ans ! Pour cet album, nous avons probablement dû écrire 40 chansons : certaines vraiment bonnes, d’autres mauvaises (Sourire) !
On peut se demander si le prochain album ne sera pas plus dur à écrire sachant que vous n’aurez pas 5 ans pour composer ces titres ?
Luke : Nous avons déjà pas mal de matériel pour le prochain album.
"Je dirais que nous sommes comme un bon vin, nous nous améliorons avec les années !"
Mais ces titres seront-ils aussi bons que ceux présents sur cet album ?
Luke : Oh oui, oui (Rires) ! Je dirais que nous sommes comme un bon vin, nous nous améliorons avec les années (Sourire) !
On peut également entendre du Fall Out Boys pour le côté mélodique et les refrains de 'You & I'…
Luke : Je ne connais que les titres entendus à la radio il y a quelques années mais pour être honnête, je n’ai plus rien entendu d’eux depuis…
Toujours au rayon comparaison, 'Put the Money on Me' peut rappeler Robbie Williams…
Luke : Ah bon (Rires) ?
Jed Elliott : Je vois ce que tu veux dire. En effet, il y a un côté pop anglaise dans ce titre et effectivement, les titres de Robbie Williams ont cet aspect popy…
Luke : C’est vrai !
Au travers de ces comparaisons, on se rend compte que votre musique est très variée.
Luke : Nous aimons faire un album qui s’écoute comme un voyage au travers de ce que nous aimons écouter.
The Struts est considéré comme le nouveau groupe phénomène de la scène indépendante. N’avez-vous pas peur d’être un énième groupe phénomène qui disparait aussi vite qu’il est apparu ?
Luke : Je n’espère pas (Sourire) !
Et qu’est-ce que vous comptez faire pour ne pas être un de ceux-là ?
Luke : En fait, nous existons depuis 5 ou 6 ans, cela fait donc quelques années que nous sommes dans le circuit : il en faudra plus que nous disparaissions du jour au lendemain, le baiser du succès ne sera pas le dernier (Rires) !
On a commencé cette interview par la question qu’on vous a trop souvent posée, au contraire, quelle est celle que vous souhaiteriez que je vous pose ?
Luke : Je ne sais pas ! "Qu’est-ce que nous aimons dans Paris ?"
Et alors ?
Luke : Nous aimons Paris qui la plus belle de toutes les villes, les gens ici sont supers : à chaque fois que nous sommes venus en France et à Paris en particulier, les gens nous ont toujours soutenu. Nous savons donc que quand nous venons ici, nous avons la garantie de prendre du plaisir (Sourire) !
Avant de se quitter, un dernier mot en français aux lecteurs de Music Waves ?
Jed : (en français) "J’aime vraiment la France !"
Merci beaucoup
Luke : Merci beaucoup, c’était vraiment un plaisir !

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