Quoi de plus jouissif que de se faire réveiller à grands coups de riffs épais par un Conan au meilleur de sa forme, distribuant sans relâche ses accords les plus graves et les plus crasseux à un public aimanté par ce qui restera une performance réussie de cette journée.
Confortablement installés sous la Valley, Caspian a déroulé son post-rock cosmique et viscéral et déployé tout son savoir-faire pour donner une véritable bouffée d’air frais aux festivaliers, notamment après la prestation massive de Conan. Sans vraiment de surprises, Caspian a transporté son auditoire loin, très loin sur une autre planète. Une embarcation de grâce dans un océan de barbarie.
Sepultura a confirmé son statut d’incontournable ! Derrick (chant) a même donné une dimension hardcore qui envoie radicalement sur scène. Lorsque Roots Bloody Roots a retenti, les festivaliers ont pété les plombs. Un « circle pit » s’est naturellement formé, tout comme un nuage de poussière et se fut brutal. Sepultura est – et restera – une valeur sûre, bien que les classiques restent privilégiés.
Le Hardcore mélodique des Stick To Your Guns a ensuite pris effet immédiatement. Les morceaux ont été très apprécié notamment au niveau des monologues assez touchants sur la grande famille du Hardcore.
Ce fut du blues rock, certes souvent entendu, que Royal Thunder nous a distillé, mais fort bien fait. La chanteuse s’est un peu métamorphosée depuis quelques années mais son coffre reste le même.
Une année sur deux, les participants ont droit à Hail Of Bullets ou Asphyx au Hellfest, mais dans tous les cas le chanteur Martin van Drunen semble toujours prendre autant de plaisir à être là, peu importe la formation. Et comme d’habitude, et sans surprise, ce fut un set composé pour expédier la bombe H en pleine fosse. Pas de temps morts, des riffs mélodiques, du chant clair, de la rage, Hail Of Bullets, c’est une pure grenade de Death Metal qui fragmente tout sur son passage.
Formé en 1985 à Boston, les métal-coreux de Slapshot sont arrivés tout sourire sur scène en interpellant un membre du public avec une poupée gonflable. Peu de temps après, le chanteur s'est saisit d’un morceau de bois pour se frapper le crâne jusqu’à en saigner. Pour autant le frontman prendra la pose pour un membre du public avec son appareil... Epique.
Nous avons assisté au retour d’une des gloires de la période néo, Powerman 5000, même si le groupe ne faisait pas vraiment du néo. Le blond peroxydé, accessoirement frère de Rob Zombie, a offert un set honnête au final, vu la qualité du matériau de base. Il faudra juste arrêter de vouloir paraitre 15 ans de moins et assumer son côté rock américains 100%.
Il faudra attendre 15h et une main stage écrasée par une chaleur abominable pour retrouver les irlandais de Therapy, et leurs tubes avec lesquels nous avons tous grandi. Même s’ils avaient de l’énergie à revendre et étaient visiblement très contents d’être parmi nous, ils n’ont pas franchement réussi à convaincre avec des titres un peu trop mous.
Rob Zombie, en habitué du festival, réussira à mettre un peu d’ambiance sur la main stage, même si en plein jour, sans jeux de lumières et avec une mise en scène un peu faible, l’effet « Dragula » est vite retombé. Une « set list » axée principalement sur les 3 premiers albums (Superbeast, Living Dead Girl, Houses Of 1000 Corpses) sans oublier le classique de White Zombie, More Human The Human, et quelques reprises (Am I Evilde Diamond Head et un bout de Enter Sandman).
Un bref détour chez les vikings peinturluré de Turisas nous a confirmé encore une fois la bonne humeur qui règne sous le Temple. Les slams ont plu, les finlandais étaient hyper motivés et l’ambiance au beau fixe. Les morceaux épiques ont eu de quoi recharger les batteries en fin d’après-midi pour attaquer la soirée à venir.
Échangés en dernière minute avec Electric Wizard, Godflesh a donc achevé les festivaliers dans les normes en vigueur le premier jour. Rares en France (et en tournée globalement), Justin Broadrick et sa troupe ont tout donné, malgré des balances interminables. Le résultat était massif, intransigeant, punitif, tout ce qui est attendu d’un concert de Godflesh. Assommant et jubilatoire.
Voici le gros poisson de la journée : Iron Maiden. À défaut d’avoir pu camper devant la main stage depuis le début d’après-midi pour s’assurer une bonne place, nous étions acculés au fond du fond de la petite colline surplombant les deux scènes principales. Dans ces conditions, les écrans géants auraient été d’un grand secours pour pouvoir suivre ce qu’il se passait sur scène, enfin surtout s’ils avaient été vraiment géants ! Difficile donc de profiter à fond des changements de tableaux en fond de scène, des apparitions des marionnettes géantes d’Eddie et des explosions. Côté musique, le groupe avait préparé une « set list oldschool » pour cette tournée Maiden England 2014 et difficile de faire la fine bouche sur le choix des titres.
Nous aurons ainsi droit à tous les grands classiques que sont The Number Of The Beast, Run To The Hills, The Trooper, Iron Maiden, Phantom Of The Opera, Aces High en ouverture du rappel… Grosse ambiance, une main stage qui a battu son record d’affluence et en bonus un Bruce Dickinson commentateur exclusif du mondial qui annonçait le score du match France - Suisse.
Comme à son habitude, Electric Wizard a réuni les amateurs de riffs assourdissants et de sonorités malsaines sous le signe du psychédélisme façon boucher sous LSD. Le son était énorme, le groupe content d’être là, la foule en transe, les jeux de lumières magnifiques. Bref, tout était réuni pour passer un très bon moment, le jeu et le son des anglais était impressionnants, l’atmosphère toujours aussi particulière et il fut bien difficile de trouver des défauts à la prestation du groupe. Magique.
Enfin, les grecs de Septic Flesh n’auront eu besoin que de quelques secondes pour imposer leur impressionnante présence scénique au public de l’Altar. Les bandes symphoniques étaient tonitruantes avec une batterie martelée sur lesquelles s’ajoutaient les guitares et la voix écorchée de Seth, revêtu d’une sorte d’armure rappelant le corps d’un Alien de H.R. Giger. Au programme dans le désordre, A Great Mass Of Death, Communion, Pyramid God, Persepolis et des nouveaux titres issus de Titan, en première exclusivité pour le Hellfest.
1h30 du matin, 6 kilomètres à faire pour rejoindre le camping sauvage, essayer de dormir et revenir en forme pour le jour 2 ! Aucun problème !
Merci Lionel B Guichard pour les photos