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TITRE:

ARCANIA (13 JUIN 2014)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

THRASH



Rencontre avec le leader d'Arcania -Cyril Peglion- pour une interview vérité sur la vie d'un groupe à la croisée des chemins avec la sortie du brûlot "Dreams Are Dead"...
STRUCK - 08.12.2014 -
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Music Waves a rencontré un Cyril Peglion mitigé ne sachant quelle humeur adopter entre fierté liée à l'engouement suscité par la réception de ce nouvel album et dépit au regard des illusions perdues au gré des années de carrière avec Arcania... ou quand talent ne rime pas forcément avec succès !


Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?


Cyril Peglion : Ce doit être ta prochaine question à savoir la présentation du groupe (Rires) ?


Non justement parce que ceux qui s’intéresseront à Arcania trouveront l’information partout. On va donc directement passé à votre actualité. Comme la musique, le visuel et son titre 'Dreams Are Dead" sont assez directs et pourtant le personnage de la pochette semble vouloir décrocher la lune sur laquelle il est assis, comme si finalement il avait un espoir d’accéder à ses désirs et accomplir ses rêves. Peux-tu nous expliquer où vous avez voulu en venir avec ce titre et cette pochette assez marquante ?

Tant mieux si elle est marquante ! En effet, elle peut évoquer l’idée du rêve avec un Pierrot sur la lune. Et à la base, nous voulions aller plus loin en mettant un Pierrot qui se suicide. Finalement, on s’est rendu compte que c’était trop thrash, trop violent. On a donc opté pour quelque chose de plus posé, délicat à savoir que le personnage est sur la lune qu’il implore. Malgré tout à l’intérieur du livret, tu retrouves des personnages qui ressemblent à celui de la pochette qui se montent les uns sur les autres pour atteindre la lune et tu retrouves le personnage qui se pend…



Et quel est le message derrière ces visuels ?

L’idée est que le rêve que représente la lune est mort. Et donc si la lune n’est plus, le personnage qui est dessus n’a plus de raison d’être non plus !


"Ce n’est pas que les rêves soient morts c'est que nous nous sommes faits trop d’illusions sur le groupe."


Doit-on en tirer des conclusions hâtives à savoir que tu es désenchanté ?

(Rires) Pas à ce point-là mais oui, un petit peu… Ça correspond à une période de vie… Ce n’est pas que les rêves soient morts, c'est que nous nous sommes faits trop d’illusions sur le groupe. Quand nous avons commencé, nous pensions devenir les nouveaux Metallica et qu’on allait nous chercher dans notre garage (Rires)… Ce n’est pas du tout le cas ! Et puis, il y a tout l’aspect business que je déteste complètement mais bon, il faut faire avec…


Est-ce que ce discours n’est pas contradictoire, le jour où tu fais une promo pour la sortie de ce nouvel album ?


(Rires) Il y a des aspects super désagréables dans le business mais le fait d’être là aujourd’hui, de pouvoir parler de son produit, c’est super ! En revanche, il y a des aspects internes de business pur et dur qui me posent problème. Nous sommes à une période charnière du groupe. Jusqu'à aujourd’hui, on a eu de chouettes retours sur l’album. On a eu que très peu de retours négatifs et on est super contents de ça. Mais on n’a jamais eu de retours de professionnels et ça s’est frustrant et bloquant pour les dates de concerts.

De plus, notre guitariste est parti juste après la sortie du premier album pour rejoindre Gorod. Et mine de rien, c’était un peu rageant de voir Nico (NdStruck : Nicolas Alberny) qui se casse d’un coup pour un groupe qui cartonne et toi, tu continues à en chier (Rires) ! Il n’empêche que je suis super content pour Gorod… Mais cela a donné le ton pour ce nouvel album. En effet, Nicolas aurait dû jouer dessus à la base mais il est parti en cours de composition…


Pour revenir à la pochette; elle se rapproche fortement du rock progressif, on dirait une pochette de Ange et loin des canons thrash classique. C’est volontaire cette envie de ne pas être noyé dans la masse et sortir un peu du lot ?

Ce n’est pas du tout volontaire ! En revanche, j’aime beaucoup la musique progressive -plus jeune, j’aimais beaucoup Pink Floyd- et modestement, j’aime bien qu’il y ait quelques petites touches progressives dans notre musique. J’avais envie que la musique soit assez variée et surtout je ne voulais pas que l’image du groupe soit tout de suite cataloguée sanguinolente ou je ne sais quoi…

Je trouve qu’il faut une bonne idée pour faire une bonne pochette. Si l’idée est bonne, il n’y a pas besoin d’en rajouter des tonnes. Et quand tu y penses bien, les pochettes marquantes de groupes cultes sont des pochettes simples comme "And Justice For All..." de Metallica dont l’idée est fantastique.


Est-ce un disque conceptuel ? On a tendance à le penser à la lecture des titres, les instrumentaux ont le même titre mais inversé et le terme de rêve revient souvent.


Non, il n’y pas de concept autour du rêve mais au début, j’avais pensé appeler cet album "Dreams End All Day" parce que ce qui me faisait rire là-dedans, c’est que les titres de l’album dans leurs initiales composent un autre mot. C’est ce que j’aimais bien dans l’idée du titre du précédent album "Sweet Angel Dust" -SAD- qui représentait un peu l’état d’esprit de notre musique. Mais j’ai lâché l’idée de créer un autre mot dans le titre parce que "Dreams End All Day" était compliqué à prononcer (Rires) et avait moins d’impact que "Dreams Are Dead" : tant pis pour le mot caché (Sourire) !


Vous mettez du temps pour pour proposer un disque, celui-ci a mis 4 ans à sortir et le premier avait aussi mis du temps à arriver. Ce genre de délai est nécessaire pour travailler les titres où ce sont les aléas de la vie de groupe ou personnelle qui vous ont retardés ? As-tu conscience que dans la musique, il est délicat de ne pas proposer de nouveau matériel rapidement ?

Je me dis que si le premier album a plu, les gens s’en souviennent. C’est clair qu’on ne sera pas à la une des webzines, tous les 6 mois avec un nouvel album.
Malgré tout, il faut savoir que "Sweet Angel Dust" a été enregistré en 2009 et il a mis un an à sortir c’est-à-dire fin 2010… et c’est la même chose pour "Dream Are Dead" qu’on a terminé d’enregistrer, mixer en juin 2013 et il sort en juin 2014…


Pourquoi ?


Ça nous échappe… Ce sont les labels qui ont les cartes en main et décident…


Vous n’auriez pas pu l’auto-produire ?

En auto-production, il aurait fallu gérer nous-mêmes la distribution… Alors que le label prend en charge le pressage et ça nous allège pas mal sachant qu’on n’a plus d’argent (Sourire) !


Et finalement que poursuivez-vous comme but avec la sortie de cet album ?

Évidemment, il y a toujours l’envie d’aller plus loin. Pour l’instant, on est bloqué par des questions financières : les tournées sont payantes et on ne peut pas tourner pour ces raisons. On a des contacts en ce moment et c’est triste de ne pas pouvoir l’annoncer clairement parce que ce n’est pas encore confirmé. Malgré tout, si ça se fait : ça sera super !



Avez-vous conscience d’avoir sorti avec "Dreams Are Dead" un album qui risque fort de figurer dans le top 5 de bon nombre de classements 2014 ?

Pas du tout (Rires) ! Même si ce que tu me dis me fait super plaisir, nous n’avons aucun retour sur cet album pour le moment. Mais pour être honnête, aujourd’hui, on pourrait pondre une énorme bouse, si les moyens suivent pour faire plein de la promo, on le vendrait (Rires) ! Le nerf de guerre est la promo… Mais avec les gars, nous n’avons jamais été trop du genre à s’afficher partout…


Cela expliquerait votre manque de notoriété ?

Franchement, il y a toujours eu une recherche de reconnaissance dans ce que l’on fait mais je me rends compte que je suis assez casanier et à part les concerts, je ne croise pas les gens et je ne me rends absolument pas compte de ce qu’ils pensent de notre musique. Malgré tout, on reçoit quelques retours, des mails de l’étranger, des gens qui disent avoir adoré le premier album… On se dit qu’il y a peut-être quelque chose qui peut se passer et on adorerait vraiment que ça se fasse (Sourire) !


Musicalement le thrash proposé est varié et oscille entre influences old school et plus modernes. Au détour d’un passage, on pense à Kreator ou au vieux Metallica pour ensuite entendre des choses que ne renieraient pas Gojira ou Dagoba. Est-ce que ces groupes sont des influences pour vous et pour aller plus loin quelles sont les références en matières de thrash et de heavy métal en général ?


Oui ! Je pense qu’on a modernisé notre son : au début, on était sans doute beaucoup plus "old school" qu’aujourd’hui. Entre-temps, on a écouté d’autres choses aussi même si personnellement, je n’ai jamais eu beaucoup d’influences. J’écoute les mêmes groupes que quand j’avais 15 ans, mes influences sont restées les mêmes. Il y a juste un ou deux albums qui m’ont marqués, du genre Nevermore "This Godless Endeavor" qui était très progressif et à la fois metal thrash. Ils ont démontré que le thrash pouvait être modernisé. J’aime bien le revival old-school mais je ne pourrais pas faire ça, ça ne m’intéresse pas : j’estime que ça manque de personnalité !


En termes de personnalité, Arcania a su s’en créer une à la croisée des chemins entre Metallica et un Gojira. Qu’en penses-tu ?

Je comprends. Gojira est un groupe que je trouve inspirant : leur carrière est fantastique, ils font rêver tous les groupes français qui ont envie de faire comme eux.
C’est un vrai conte de fée : quand ils ont fait le Stade de France, je les ai détesté pendant toute leur prestation : je voulais être à leur place (Rires) !

En revanche, musicalement, je ne me suis jamais trop senti inspiré. Ce que j’aime bien chez eux, c’est leur capacité à créer des ambiances assez fortes mais globalement sur un album de Gojira, je vais aimer deux morceaux et je ne vais pas accrocher sur le reste qui est trop brutal pour moi. Je ne suis pas trop branché death metal donc les chants death, black me fatiguent rapidement. Sur cet album, on en a mis juste un peu… En ce qui me concerne, j’ai appris à chanter du metal en reprenant du Metallica !


A propos de Metallica, le titre instrumental 'Dreams End All Days' est assez impressionnant. Sur 10 minutes, vous nous balancez un titre digne d’un 'Call of Ktulu' de Metallica, à la fois technique et épique, moderne et traditionnel. Étais-tu conscient que ce genre de comparaisons serait faite au moment de composer ce titre ?

Bien sûr ! A un moment, je me suis dit qu’il fallait que je me fasse plaisir et je suis parti sur ce morceau instrumental de 10 minutes. Déjà sur le maxi qui date de 2004, on avait un titre de 10 minutes en chant français que j’aime toujours autant aujourd’hui.


On revient toujours à ce côté progressif…

Oui ou Blind Guardian qui faisait également ce type de morceaux longs, des instrumentaux un peu symphoniques. Malgré tout, en faisant ce morceau, je me suis dit "ça passe ou ça casse !". Quand j’ai envoyé la démo de ce titre, je pensais que les gars allaient tirer une gueule pas possible en constatant qu’il n’y a que de l’acoustique dedans, qu’il n’y a pas de saturation (Rires)… Et finalement, ils l’ont trouvé cool et l’ont gardé !


Si je te dis que ce titre me fait penser à un mariage entre Metallica, Iron Maiden et Avenged Sevenfold êtes-vous d’accord ?


Je ne sais pas… Je pense que dans la structure, il est vraiment dans l’esprit d’un Metallica mais après, j’aime beaucoup les compositeurs de films et j’ai essayé de penser ce morceau comme un titre symphonique pour guitares. Après Maiden, je ne sais pas : c’est peut-être le côté heavy par moment. Et Avenged Sevenfold, je ne connais même pas (Sourire)…


Quelle est la prochaine étape dans la carrière de Arcania ?

Il faut vraiment que ça grandisse !


"Cela fait tellement longtemps que l’on fait ça que je n’arrive pas à m’imaginer faire autre chose"



Et si ce n’est pas le cas, envisagerais-tu d’abandonner ? As-tu déjà pensé à le faire par le passé ?


Oh oui, plusieurs fois. Le problème c’est que cela fait tellement longtemps que l’on fait ça que je n’arrive pas à imaginer faire autre chose. Je crois que si il avait fallu arrêter, ça aurait été à 17 ans, après c’est trop tard. A 17 ans, il était encore temps d’arrêter, de reprendre des études normales, de trouver un vrai boulot…

Malgré tout, je n’ai pas vraiment de regret… Pour commencer, je suis très content que cet album soit sorti, content aussi des quelques retours positifs venant de l’étranger en partie grâce au clip qui a bien marché. Avec "Sweet Angel Dust", on a bien senti qu’on pourrait trouver notre public et faire en sorte que ça marche… on se dit que ça va peut-être plus se développer avec ce deuxième album.

Malgré tout, si je donne l’impression de passer pour un dépressif depuis le début de cette interview, il faut savoir que nous sommes des gens très joyeux, nous sommes de gros déconneurs mais le thème, le fond de l’album ne s’y prête pas forcément. En revanche, en concert, on se fend la gueule (Rires) !


Quel est ton meilleur souvenir de musicien ?

On a eu un concert assez chouette au Hellfest au Metal Corner… mais j’espère que le meilleur souvenir est à venir (Sourire) !



Au contraire, quel serait le pire souvenir ?


C’est la perte de Gabriel en 2003 ! On était très proche musicalement : on était tous les deux de gros fans de Metallica alors que Guillaume était fan de Pantera et c’était un peu la guerre entre nous (Sourire)…


On a commencé cette interview par la question qu’on t’a trop souvent posée, au contraire, quelle est celle que tu souhaiterais que je te pose ?

Je ne sais absolument pas (Rires)… Non ce qui nous fout les boules, c’est qu’on est sur un gros coup dont on ne peut pas parler pour cette promo parce que ce n’est pas encore fait : on croise les doigts mais si ça se fait, je réaliserais quasiment un rêve de gosse (Sourire)…


Le mot de la fin aux lecteurs de Music Waves ?

J’espère que l’album va vous plaire et que vous allez vous intéresser à Arcania !


Merci

Merci


Et merci à Noise pour sa contribution...



Plus d'informations sur https://www.facebook.com/pages/arcania/214904209725
 
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