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Album PETER GABRIEL OVO PETER GABRIEL
OVO (2000)
REALWORLD
ROCK ATMOSPHERIQUE
4/5
REALMEAN
03/04/2017
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En ce qui me concerne, "Ovo" ne m’a nullement dérouté, il fut une excellente surprise au contraire. Comme le dit la chronique, la surprise provient de la diversité des influences, mais avec le génie de Peter Gabriel, qui à plusieurs reprises s’est montré capable d’adapter sa musique à différents projets de commande (ie BO de films) sans pour autant trahir sa créativité, l’album parvient à agréger de multiples ambiances et sonorités sous une bannière remarquablement resserrée. Il n’y a pas d’explication rationnelle à cela, il faut reconnaître une (grande) part de magie et d’ésotérisme dans l’art dont l’archange a le secret.
Je n’ai même pas été perturbé par la redistribution des harmonies vocales, tant elles ont été choisies avec justesse, sur mesure, pour chacun des morceaux. L’adjonction de partitions féminines, d’une couleur chère à PG, n’est pas pour nuire au parentage d’Ovo avec "So". L’interprétation de Kate Bush était superbe… Mais comment oublier celle d’Elizabeth Fraser, en particulier, sur "Ovo". Quelles voix ! Au pluriel… 'Downside-Up', à tomber par terre. Mais l’album en entier est une merveille, avec peut-être le bémol de 'Story of Ovo' et de son rap stéréotypé, qui l’introduit sur une tonalité un peu décalée. A contrario, la variante inclassable de 'The Tower that ate People', électrisée, saturée, torturée, est un régal !
"Ovo" est totalement intemporel, on peut le réécouter avec la même passion, 10 ans, 15 ans après, et je constate encore davantage. 'Make Tomorrow', qui clôture le disque sur 10 minutes de transes addictives, est tel un vecteur de jouvence faisant de lui une histoire sans fin. C’est magistral, mais avec Peter, tellement coutumier…

Album PETER GABRIEL SECRET WORLD LIVE PETER GABRIEL
SECRET WORLD LIVE (1994)
REALWORLD
ROCK PROGRESSIF
4/5
REALMEAN
03/04/2017
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Ce n’est pas parce qu’il s’appelle Peter Gabriel… Ne croyez pas cela ! Mais ses enregistrements live ne s’apparentent pas à de l’escroquerie. Peter ne conçoit pas la scène comme un récital de son répertoire, telle une parade en uniforme de studio. Et "Secret World Live" en est une démonstration éclatante. Avec 'Come Talk to me' et sa fièvre communicative, l’ouverture de 'Steam' complètement réinventée, le sublissime 'Across the River' - inédit en studio, et qui jette opportunément un pont entre "Us" et l’Ovo à venir, ou encore un 'Slow Marimbas' réemprunté à "Birdy" ; la référence aux BO ciné, très rare que les artistes concernés s’y risquent en concert… Mais Peter ose tout, y compris une version rallongée de 'Shaking the Tree', dont on aurait pu penser qu’elle s’épuiserait avant la fin. Il n’en est rien, grâce à l’astucieuse mise en scène de la présentation des musiciens. Et puis, une incroyable fluidité entre les morceaux, doublée d’une énergie surréaliste et d’une interprétation sans faille. On ne se défait d’une emprise que pour mieux se laisser happer par celle du titre suivant. "Secret World Live" est une gemme auditive que l’on écoute comme on arrête le regard, quelques instants pense-t-on, devant un film à suspens survitaminé : en réalité, impossible d’en décrocher, jusqu’à la fin. Le contre-exemple idéal de l'album live studiophile et soporifique.
Album PETER GABRIEL UP PETER GABRIEL
UP (2002)
REALWORLD
ROCK PROGRESSIF
5/5
REALMEAN
03/04/2017
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Le temps d’un projet, Peter revient aux sources de la quadrilogie, avec un album qui devient très vite indispensable une fois qu’il est apprivoisé. 'Darkness' annonce la couleur en ouverture, avec sa dynamique proprement monstrueuse, son break mélodique, éthéré et totalement foudroyant - made in PG, en opposition de phase avec l’écrasant gimmick de jugement dernier faisant office de couplet. En un seul morceau, l’artiste condense épouvante, rédemption et compréhension de l’univers. Renversant. Mais avec l’archange, on a vite fait de prendre une claque à chaque embranchement du programme, et "Up" ne manque pas de mettre les petits plats dans les grands sur toute la durée du festin. De 'Growing up' à la rythmique dévastatrice et aux accents de never ending story, jusqu’au déchirant et terrifiant 'Signal to noise', en passant par l’ensorcelant 'I grieve', il n’y a pratiquement pas un instant où l’on puisse songer, tiens, une petite baisse de régime. Cet homme est un magicien des sons et de l’émotion, un cas de génie musical avéré.
"Up" n’a peut-être pas la même charge de mysticisme que celle d’un "PG3" ou "PG4", on ressent l’héritage de "So" et de "Us", dosant la domestication de l’écriture. Mais, encore une fois, on prend un coup sur la tête, un de ceux dont on ne guérit pas. Un album qui aurait significativement marqué la discographie ? Pour ma part je ne peux pas dire cela, car il faudrait que je le dise, pratiquement, pour chacun… Il en reste qu’avec "Up", si l’on adhère à l’univers underground de Peter Gabriel, l’osmose avec la musique est totale.

Album PETER GABRIEL US PETER GABRIEL
US (1992)
REALWORLD
ROCK PROGRESSIF
5/5
REALMEAN
02/02/2017
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"Us" m’avait figé d’admiration, aussitôt à sa sortie. Quelques passages dans le lecteur auront suffi à provoquer cet effet ; sans doute davantage par le biais de ma propre réceptivité, que par ses talents intrinsèques - bien réels au demeurant. Je me suis toujours dit que les artistes n’étaient pas toujours conscients de la portée de leurs oeuvres. Et je ne sais pas si je suis particulièrement sensible à ce qu’on appelle la musique du monde, mais tous les morceaux de cet album m’ont touché avec une force très rare, à l’exception peut-être de 'Kiss that Frog'. Une sorte d’osmose, de fusion totale, entre arrangements, mélodies, ambiances et conviction de l’interprétation, sur toute la longueur de l’album. C’est sans doute très subjectif, mais il y a des œuvres qui vous explosent en plein visage si vous les découvrez à l’instant fatidique, au moment opportun. Ce moment qui devient décisif pour que leur mémoire se grave dans le marbre.
Let it pass, let it go, let it leave
From the deepest place I grieve
This time I believe

Album PETER GABRIEL SO PETER GABRIEL
SO (1985)
REALWORLD
ROCK PROGRESSIF
4/5
REALMEAN
02/02/2017
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L’album qui a fait le succès de Peter Gabriel dans les années 80. Normal, étant donné l’invariabilité de son talent, et l’éclairage FM qui fut porté sur la pop et le rock à ce moment. Pour beaucoup, c’est le meilleur de la discographie. Ou encore l’aboutissement de la quadrilogie que d’aucuns ont perçu comme une phase d’expérimentations. Je vote pour un constat sensiblement différent, car s’il est vrai que le maître change son fusil d’épaule à partir de "So", le disque ne figera pas sa musique dans le marbre et Peter va continuer à varier les plaisirs, album après album. Avec "So", il s’adapte comme beaucoup à la mode commerciale du moment, mais il ne renonce pas pour autant à son style, à l’orfèvrerie de son écriture, à son goût pour les percussions. Son sens de la rythmique reste stupéfiant. "Us" va glisser vers la world music, et "Up" reviendra plus ou moins aux fondamentaux mélancolico-ténébreux de la quadrilogie.
Pour l’heure, "So" proclame la rupture d’avec ses 4 prédécesseurs. Beaucoup plus mainstream, il rentre dans la catégorie d’un rock FM haut de gamme. L’album est toujours marqué par les élans et les rythmiques hypnotiques, mais s’extirpe des sables mouvants et de l’occultisme dans lesquels baignait la production antérieure. "PG1" jusqu'au 4 interrogeaient, bousculaient, dérangeaient. "So" est placé sous le signe dominant de la mélancolie, d’une manière beaucoup plus codifiée. Nombre d’auditeurs s’y sentiront plus à l’aise. Une pluie rouge tombe inexorablement sous les pas du protagoniste résigné de 'Red Rain'. Pas d’échappatoire non plus avec 'Big Time', qui dégage la même fatalité au travers d’un habillage plus rock, ou encore avec 'We do what we’re told', qui choisit l’éther du clavier pour profiler sa destinée. Dans le même temps, Peter diversifie encore l’usage de l’instrumentation et des voix, pour un résultat qui adoucit globalement le propos musical. Le duo est interprété avec une telle application, aussi bien du côté de Peter que de celui de Kate Bush, que 'Don’t give up' en retire une sensibilité émotionnelle unique. Les claviers lumineux et scintillants de 'Mercy street' participent à la fois à la mélodie et à l’accompagnement rythmique - et c’est assez inédit avec Peter Gabriel, auprès de la basse toujours aussi épaisse et envoutante. Le truculent 'Sledgehammer' est l’un des morceaux les plus commerciaux du répertoire de PG ; seulement, avec un tel pouvoir accrocheur, comment le lui reprocher ? Les cuivres y tiennent une place superbe, mais pas à la manière détournée de ce qu’on pouvait entendre dans le "PG3", plutôt en première ligne offensive, dans un mode d’exécution qui aurait pu donner des idées d’acrobaties vocales à Phil Collins s’il avait été chargé de l’interprétation.
Cet album n’est pas mon favori, pour autant il regorge de pépites. "So" a perdu en charge cabalistique ce qu’il a gagné en accessibilité. Il se déguste comme un excellent vin, même s’il ne s’écoute plus (du tout) dans le même état d’esprit que celui des albums de la quadrilogie. L’archange entre dans le moule de son époque, mais il le fait juste comme il se doit ; 4 étoiles pour un disque de Peter, pour moi c’est le minimum… jusqu’au "New Blood" de 2011 au moins.

Album PETER GABRIEL PETER GABRIEL IV PETER GABRIEL
PETER GABRIEL IV (1982)
REALWORLD
ROCK PROGRESSIF
5/5
REALMEAN
10/12/2016
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En écoutant encore une fois cet album au moment d’en écrire quelques mots, je ne peux m’empêcher de pousser le curseur jusqu’à la 5ème étoile. Même si j’ai une légère préférence pour le précédent. Le 4ème volet de la quadrilogie gabriel parachève l’œuvre qui consacre le maître en tant que créateur, compositeur solo. Qui pourra encore lui reprocher d’avoir laissé Genesis derrière lui, après un tel déballage ? La production sonore s’inscrit dans la continuité de celle du n°3 - à la fois ultra moderne et dégoulinante d’ésotérisme. Les mélodies tiennent du prodige, et sans doute gagnent-elles encore en force persuasive au travers de ce vocal exceptionnellement écorché et rocailleux. Les arrangements ne laissent rien au hasard. L’album démarre par une rythmique tribale, avec une sonorité d’un autre monde ; il y a vraiment un son Peter Gabriel. Les 4 premiers titres laisseront KO les adeptes d’ambiances de messes noires ou de célébrations underground, mais cette empreinte rythmique, hypnotique en diable, déclinée et martelée par toute une collection de percussions détonnantes, ne lâchera pratiquement jamais l’album. Y compris sur 'Wallflower', moins occulte, mais renversant, appuyé d’une mélodie en forme de botte secrète, rivalisant de puissance psychologique avec l’inoubliable 'Family snapshot'. Sur ce dernier, c’était le saxophone qui se chargeait d’ouvrir en grand les vannes émotionnelles. Sur 'Wallflower', c’est le piano ; mais qu’importe le flacon. Et puis, la voix de Peter avec son grain hors du commun, qui montre tout ce dont elle est capable. Il n’y a qu’un indice, finalement, qui infléchit l’orientation de ce 4ème album par rapport à celle de ses 3 prédécesseurs : le dernier morceau, dont le credo est sensiblement distinct de celui d’un 'Here comes the Flood', 'Home sweet Home' ou 'Biko'. 'Kiss of life'… Un clin d’œil -au titre évocateur- pour clôturer la quadrilogie et amorcer le virage post-underground ?
 
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