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Ce qui est agréable avec Neal Morse, c’est qu’il laisse le choix à l’auditeur entre deux types d’albums : les très bons et les exceptionnels.
Cette constance dans l’excellence s’explique par plusieurs facteurs :
- en premier lieu, l’Américain a un don pour composer des mélodies addictives, complexes et fouillées mais évitant tout élitisme, alternant avec bonheur mouvements symphoniques et passages intimistes ou recueillis,
- bien évidemment les qualités intrinsèques de Neal Morse sont aussi un atout majeur : une voix bien timbrée, puissante et capable de véhiculer toutes les émotions, une aisance égale aux claviers et aux guitares,
- Neal Morse a aussi l’intelligence de savoir s’entourer de musiciens de qualité, aussi bien d’artistes confirmés (Portnoy, D’Virgilio,…) que "d’espoirs" comme c’est le cas sur cet album. Artistes qui ne se contentent pas d’être des musiciens de studio mais à qui l’Américain, dépourvu de toute mégalomanie, laisse souvent la vedette, introduisant une touche de diversité,
- enfin, ce qui est à la fois une grande qualité et peut-être sa seule faiblesse, sa patte artistique est aisément reconnaissable, tellement parfois qu’on ne peut se départir d’une impression de déjà entendu.
Ainsi, tout auditeur un tant soit peu habitué à l’univers morsien ne sera pas dépaysé par les huit premières minutes de "Eternity in your Eyes" ou par le final, tout en envolées symphoniques, de "No Hill for a Climber". Mais, outre le fait que comme toujours les thèmes proposés et l’exécution au cordeau en font un must de la musique progressive, ces passages-points de repère ne représente pas la majorité de l’album, loin s’en faut. "All the Rage" et "Ever Interceding" aux structures assez simples s’imposent immédiatement par leurs qualités mélodiques. Quant à "Thief", son atmosphère sombre et mystérieuse en fait un titre aussi original que convaincant. Enfin, n’oublions pas les longs breaks des deux epics qui font penser à ce que Yes et Genesis savaient très bien faire dans les années 70. On fait pire comme références.
A l’aune de la production de Neal Morse, "No Hill for a Climber" se classe "seulement" dans les très bons albums, n’atteignant pas le souffle épique ou les sommets d’émotions d’un "Jesus Christ the Exorcist" ou d’un "One". A l’aune de la musique proposée de nos jours, toutes catégories confondues, il entre dans le cénacle des excellents albums qu’il faut écouter.
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Voilà un album qui a tout pour séduire les amateurs de rock progressif 70’s versant pastoral. Les compositions déroulent d’agréables mélodies aux transitions fluides sur lesquelles planent souvent des volutes de flûte donnant à l’ensemble un petit côté Genesis fort agréable. On pense aussi parfois au Camel des quatre premiers albums. Alors certes, il manque le côté innovant qu’avaient ces références, on ne retrouve pas l’audace de Genesis et le chant est moins théâtral que celui de Peter Gabriel. Mais "Tribus" n’en est pas moins un album très intéressant à découvrir et fort agréable à écouter.
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Le nouvel album de David Gilmour me laisse la même impression que le dernier en date de Deep Purple ("=1") : c’est bien fait, bien interprété, bien produit mais il n’y a aucune surprise, ni bonne, ni mauvaise. Gilmour est là où on l’attend, sans innovation ni prise de risque, enchaînant des titres soft rock léchés dont il est coutumier. Ses solos de guitare sont toujours aussi bienvenus, même s’ils sont peut-être plus rares qu’à l’habitude.
‘Scattered’ est de loin le meilleur titre, le seul qui procure à l’auditeur un peu d’émotion. Le reste de l’album s’écoute certes plaisamment mais sans frisson, idéalement juste avant le coucher, son contenu apaisant étant propice à l’endormissement. "Luck and Strange" n’ajoute ni ne retranche rien aux qualités de Gilmour. C’est un album honnête et agréable, sans plus.
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Ce nouvel album de Deep Purple voit le groupe revenir aux fondamentaux du hard rock des années 70. Les titres, ramassés, sont efficaces, les mélodies rentrent facilement en tête et le pied bat irrémédiablement la cadence sans même que l’auditeur en ait conscience. Efficace, assurément, plaisant, certainement, mais peut-être un peu trop sage, trop direct. Il manque les digressions, les impertinences qui font tout le sel d’albums comme "Machine Head", "In Rock" ou, dans un passé moins lointain, "Purpendicular", "Now What" ou "Infinite". "=1" n’en demeure pas moins un album plaisant mais sans surprise d’un groupe chevronné qui n’a plus rien à prouver.
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Les albums de Kaipa se suivent et se ressemblent, la plus grande originalité de "Sommargryningsljus" résidant dans un titre un peu plus compliqué à prononcer que d’habitude. Si l’on voit le verre à moitié vide, on se dit qu’il ressemble comme deux gouttes d’eau à "Urskog" qui ressemble lui-même à "Children of the Sounds" qui ressemble à "Sattyg" qui ressemble à… Si l’on contemple le verre à moitié plein, on ne peut qu’apprécier un disque gorgé d’un très bon rock progressif à l’ancienne, un qualificatif qui sous ma plume équivaut à un label de très haute qualité. Des mélodies suffisamment fouillées pour capter l’attention tout en restant très accessibles, un chant féminin caractéristique et accrocheur et de somptueuses plages instrumentales constituent le menu d’un disque que je trouve pour ma part un petit peu trop bavard, faisant partie de l’école de ceux qui pensent que la durée idéale d’un album tourne autour des 45-50 minutes.
Tout amateur de prog qui n’a encore pas eu l’occasion d’entendre Kaipa ne pourra qu’être enthousiaste à l’écoute de "Sommargryningsljus". Pour ceux qui connaissent déjà le groupe, tout dépendra du niveau de surprises que chacun s’attend à avoir lorsqu’il découvre un nouvel album. En ce qui me concerne, le minimum syndical n’est pas atteint d’où ma note sévère qui ne reflète pas la qualité intrinsèque de "Sommargryningsljus" mais sanctionne son absence de prise de risque.
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"Sanctuary" n’est certainement pas l’album que je recommanderais pour découvrir l’univers d’IO Earth. Certes les mélodies sont agréables à écouter mais on est loin, très loin, de l’inspiration d’un "Moments". L’album ressemble aux centaines d’autres qui sortent chaque année, interchangeables au point qu’il suffit d’en écouter un seul pour avoir l’impression de les avoir tous entendus. De plus, "Sanctuary" flirte trop souvent avec le soft metal à mon goût, entre ses riffs de guitare stéréotypés et le chant de Linda Odinsen (évoquant sans coup férir les groupes de metal à chanteuse, une sensation que j’avais déjà eue sur "New World"), bien plus linéaire que celui de Claire Malin ou Rosanna Lefevre.
Reste quelques très bons moments : "The Child", excellent, "Close By", le solo de sax sur "Sunshine", apportant enfin une petite touche surprenante, et le conclusif "Won’t Be Afraid". Des moments qui sauvent l’album de la banalité mais insuffisants pour me donner envie d’y revenir.
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