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"The Mountain dévoile un autre versant de la personnalité artistique d’Haken et place les anglais au sommet du métal progressif."
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4/5
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En cette époque frivole qui défait les talents aussi rapidement qu’elle les porte au pinacle, rarement un groupe a eu une reconnaissance aussi fulgurante qu’Haken. Un consensus semble s’être fait sur la qualité, l’originalité et la solidité de cette formation qui redonne des couleurs à un style en perte d’identité. The Mountain est, avant même d’être entendu, l’événement de la rentrée 2013 avec un sextet toujours intact et des interrogations sur la capacité d’Haken à fournir une matière toujours aussi riche en si peu de temps et avec une pression de plus en plus forte.
Après une introduction pleine de solennité qui donne déjà des indices sur la future performance toute en nuance de Ross Jennings résonne un piano dynamique qui ouvre la séquence "Atlas Stone" suivie de "Cockroach King", deux titres progressifs à souhait faisant une synthèse parfaite du savoir faire d’Haken. Il faudra passer par deux titres courts avant d’attaquer les trois pivots de l’album, ceux-ci savamment tempérés par la bouleversante "As Death Embraces" qui met encore Ross Jennings dans des dispositions assez inédites. D’abord la popisante et musienne "Becauses It’s There" qui rayonne largement par ses chœurs et harmonies vocales, et la bombe d’énergie aussi brève que dense "In Memoriam" qui démontre que Henshall peut composer du rock progressif solaire et tranchant en s’imposant des contraintes de temps très serrées.
Le triptyque qui donne à l’ascension son paroxysme se déploie avec un premier bijou, "Falling Back To Earth", un titre puissant qui rappelle Andromeda par ces refrains et Leprous par sa lourdeur et dont la montée finale qui commence atmosphérique pour finir martelée par les guitares est envoutante. L’orientalisant "Pareidolia", sorte d’hybride entre le "Home" de Dream Theater et Pain Of Salvation, est une déferlante qui laisse de larges plages aux instruments. Enfin, véritable péroraison de The Mountain, le dernier titre "Somebody" offre un crescendo pesant et orchestré qui fait référence à l’album Aquarius et son "Point Of No Return".
Richard Henshall n’a pas cherché la surenchère en termes de quantité mais a misé sur la qualité et la profondeur des contenus, faisant de The Mountain l’album le plus accessible d’Haken. Il a désiré donner une charge émotionnelle et mélodique encore plus forte à sa musique en faisant des choix différents de ceux déployés auparavant. La clarté succédant à la noirceur d’Aquarius, les textures de guitare moins tranchantes qu’avec Visions par la sobriété des accordages bas, les ambiances vocales plus riches qui contrastent avec les chants extrêmes d’il y a peu, et une moindre place dédiée aux séquences instrumentales.
La montagne a excité les imaginaires des époques, de Sisyphe jusqu’aux symboles sacrés de l’achèvement et de l’élévation. C’est aussi l’expression choisie par le groupe pour figurer son chemin parcouru jusqu’à aujourd’hui. En s’attaquant avec audace à ce mythe, Haken n’a pas préjugé de ses moyens. The Mountain dévoile un autre versant de la personnalité artistique d’Haken et place les anglais au sommet du métal progressif, non pas en surpassant Aquarius et Visions mais en achevant une série de trois albums différents et complémentaires. Peu importe par quelle face vous envisagerez de gravir la montagne, de là-haut la vue est vertigineuse. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. The Path-02:48 02. Atlas Stone-07:33 03. Cockroach King-08:14 04. In Memoriam-04:17 05. Because It's There-04:23 06. Falling Back To Earth-11:50 07. As Death Embraces-03:13 08. Pareidolia-10:50 09. Somebody-09:00
FORMATION:
Charles Griffiths : Guitares Diego Tejeida : Claviers Ray Hearne : Batterie Richard Henshall: Guitares / Claviers Ross Jennings : Chant Tom Maclean: Basse
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(2) AVIS DES LECTEURS
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Je suis trop longtemps passé à côté de cet album à cause du label "metal progressif" accolé au groupe, un style musical qui ne m'a jamais séduit. Dans le cas d'Haken et de cet album, je trouve cette appellation exagérée. Certes il y a quelques passages intenses mais la tonalité globale de l'album donne dans un rock progressif très mélodieux, faisant la part belle aux harmonies vocales et à une grande sensibilité, faisant souvent songer à Gentle Giant. C'est dire si on est loin du metal progressif !
Bref, si vous êtes allergique au metal progressif mais que vous aimez le bon rock progressif avec tout ce qu'il peut avoir de nuances et de diversité, jetez-vous sur cet opus, vous ne le regretterez pas. Moi, je vais m'attaquer au reste de la discographie de ce groupe inattendu.
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Haken en deux albums avait déjà su s'imposer comme un espoir puis le nouveau fer de lance du metal progressif. Ils ont été capables d'innover et de surprendre en retravaillant de façon extrêmement pointilleuse toutes les nuances du rock et du metal progressif en en faisant une œuvre originale et personnelle.
Avec ce troisième album, le sextet enfonce le clou: L'exécution est parfaite, la construction des morceaux est réussie et l'ensemble, bien que foisonnant garde une cohérence grâce à une recherche mélodique permanente et notamment la parfaite interprétation du vocaliste Ross Jennings dans différents registres.
Une des forces de Haken est par ailleurs de savoir mettre en avant de magnifiques mélodies, avec une technique sans faille tout en ne se prenant pas au sérieux. "The Mountain" est un nouvel exemple de la richesse créative des Anglais.
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(1) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
4.7/5 (10 avis)
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STAFF:
4.5/5 (8 avis)
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