Dès les premières notes de « The Great Deceiver », le son est terrible, la production massive et le rendu vraiment impressionnant. Chacun des instruments trouve sa place et l’ensemble est très bien équilibré offrant une belle harmonie musicale. Le groupe propose un rock alternatif où des riffs hargneux proches du métal (6 A.M) se partagent la musique avec des traversées plus atmosphériques (Anathema), progressives (Porcupine Tree) et même des touches électro (Archive). Point fort du combo : les voix. Seb fournit un chant surprenant au premier abord – il évolue dans une tessiture aigüe peu courante pour le sexe masculin -, maîtrisé, varié et arrive à faire passer de belles émotions, son identité vocale étant extrêmement marquée et prenante. Le groupe a eu la bonne idée de l'accompagner d'une voix féminine astrale et attirante qui apporte une alchimie vocale intéressante comme dans « Echoes from the Womb ».

Musicalement, le combo assume complètement le savant mélange entre des structures métal et une ligne de chant plus pop comme en témoigne directement le premier morceau de la galette. Les ambiances musicales sont variées allant de titres rock/pop plus célestes comme « Three-Leaf Clover Girl », à « Fly » qui marivaude du côté rock électro, un mélange des genres qui s’avère payant. Cet album propose également son contingent de titres plus travaillés et progressifs comme « Ready » et son incontournable ritournelle au piano qui hante de manière récurrente ses 10 minutes, « Fade Away » ou encore « Drag Me To Hell ».

Autres exemples de ce mariage des genres réussis, « Little Finger Syndrome » qui, après une introduction douce au piano nous propose du métal déjà bien corsé, ou encore le très puissant « Come With Me » dans lequel des passages calmes et subtils croisent le fer avec des moments remplis de fureur électrique. Côté émotion, si vous aimez les mélodies de toute beauté, « Pro Mia » vous enchantera les cages à miel avec ses superbes arrangements et ses lignes de claviers, composées à l'origine par Boris qui a dû récemment quitter le groupe pour raisons personnelles.

Enfin parlons de « Sand (as Children Say) », qui me touche personnellement, avec ses paroles ô combien émouvantes. Cette dernière joue sur l’alternance, couplets de soie et refrain puissant rythmé par une guitare très belliqueuse. Le titre va à l’essentiel, sans trop de fioritures mais les claviers très présents lui donnent une touche également progressive.