Fichtre Dieu, le Nu Metal est de retour ! The Milton Incident nous replonge dans la seconde moitié des
années 90 pour nous proposer le fruit de l’improbable copulation artistique entre Tool et Korn !
Agrémenté d’une voix qui, pour tout efficace qu’elle
soit, n’évite pas les poncifs des groupes de « Metal alternatif » avec une alternance quasi permanente de chant mélodieux et d’éructations de phacochère, la formation nous renvoie au meilleur des méfaits de Linkin Park et de Staind. Car il faut bien
reconnaître que les parisiens se montrent très à l’aise pour ce qui est de
pondre des morceaux très bien construits et interprétés.
Il y a 20 ans, avec un tel album le groupe
aurait sans aucun doute figuré parmi les ténors de la scène Métal. Son savoir-faire,
son professionnalisme et son sens de la composition sont tels que The Milton
Incident aurait pu casser la baraque.
Se montrant aussi à l’aise dans les parties groovy, mélodiques que dans les passages plus rugueux et sombres, le groupe
propose des titres bien équilibrés qui parviennent à se montrer à la fois
accessibles et percutants.
Le chant se hisse au niveau des standards du
genre, la section rythmique/batterie constitue une épine dorsale très efficace et les guitares se montrent aussi performantes dans les parties
claires et aériennes que dans les riffs bien plombés.
Tout au plus pourra-t-on reprocher à The Milton Incident l'absence d’une petite dose de folie tant le propos semble ici exagérément sérieux. En outre, un léger sentiment de linéarité pointe
le bout de son nez lors d'une écoute prolongée. Heureusement, la présence de
morceaux comportant des parties plus
posées à l’image de 'Dearest Enemy', '12-10-56', ou de 'Split Second' parvient à atténuer ce défaut et rend encore plus efficaces certaines déflagrations de la trempe de 'Memento'.
Dans un créneau musical qui ne m’a jamais réellement bouleversé,
et en faisant abstraction du côté un peu passéiste du style, il faut
reconnaitre que The Milton Incident vient de nous pondre un premier album plus
que sérieux. Et si, à titre très personnel, je ne craque pas sur le fond, je ne
peux que m’incliner sur la forme.