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"Un album plus pop, mais totalement inscrit dans la continuité de son prédécesseur. Malgré quelques défauts, vous ne serez pas insensible au propos apocalyptique du groupe."
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3/5
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3 ans après l'euphorie générale suscitée par le précédent album ''4603 Battements'', Lazuli poursuit son chemin avec ''Tant que l'herbe est grasse''. Considéré par beaucoup comme le meilleur groupe français, voire comme la relève d'un rock progressif à la française (donc héritier d'Ange), cet album ne saurait démentir son succès légitime.
L'équipage est similaire à la précédente embarcation qui avait failli chavirer après la mutinerie ayant eu raison de presque la moitié de ses matelots. Cependant, 'Tant que l'herbe est grasse' est moins conceptuel que
l'album précédent, Lazuli livre plutôt une collection de regards parfois apaisés, parfois amers, parfois mélancoliques sur le monde, un monde qui apparaît comme
vecteur de colère comme le soulignent certaines pistes telles que 'Multicolères', 'Déraille', ou alors un surprenant engagé 'Prisonnière
d'une cellule mâle'. Le côté world music, et rock progressif sont légèrement mis de côté pour l'exploitation de sons plus bruts, plus rocks et plus directs. La léode a forgé l'identité du groupe, elle est donc encore très présente, notamment sur 'Une pente qu'on dévale', apportant également beaucoup de fraîcheur aux ballades.
L'album débute judicieusement par le très énergique 'Déraille', qui semble être un compromis entre la douceur et la sensibilité de la pop et la lourdeur, l'inquiétude du rock industriel, à grands renforts de guitares et de percussions. Tout débute in medias res, sans prendre la peine de préparer l'auditeur à un tel choc. Et pour cause, Lazuli tire la sonnette d'alarme d'un monde promis à l'accident frontal. La voix de Dominique Leonetti se fait tantôt à la limite du murmure, tantôt s'envole en mille explosions lyriques sur les refrains. Si le texte est inquiétant, le groupe ne se prive pas de quelques jeux de mots amusants. Une chanson entraînante qui pourrait même bénéficier de passages à la radio.
La verve poétique de Lazuli est intacte comme le signale un autre sommet de l'album 'Prisonnière d'une cellule mâle', dans laquelle on pourrait trouver plus de mille exemples quotidiens de soumission à laquelle le titre fait référence en même temps qu'il joue avec les mots. Si la musique rappelle inévitablement un célèbre morceau débutant par une guitare acoustique, l'ensemble fait de nouveau mouche, confirmé par les vocalises finales (afin de soutenir la ''femme idéale''?). 'Tristes moitiés' se place quant à elle entre romantisme banksien et inquiétude nostalgique, soutenu par un texte à la sensibilité littéraire mais très chargé en émotion. La production est une véritable caresse du vent, qui évoque le souffle du 'Cloudbusting' de Kate Bush.
Les deux pistes les plus progressives de l'album sont 'L'essence des Odyssées' et 'Les courants ascendants'. La première nous permet de retrouver un exotisme arabisant, et une partie instrumentale finale de grande envergure, mais échoue sur ses refrains qui semble accuser une perte d'intensité. A nouveau, ce morceau rappelle une autre chanson, le 'Coma coma coma' d'Indochine. La seconde piste clôt l'album et permet la purgation de toute la colère contenue dans l'album, dans un style plus proche du hard rock, avec sa guitare assourdissante.
Hélas, si certaines pistes sont très séduisantes, Lazuli a les défauts de ses qualités. Des rimes parfois assez convenues (braise/falaise sur 'Homo sapiens', 'sombres/ombres' sur 'J'ai trouvé ta faille'), des paroles qui accumulent des clichés ('Homo sapiens') voire quelques progressions lyriques factices jouant sur des bons mots au détriment de la licence poétique viennent parfois gacher la fête. Lazuli est même parfois trahi par son envie de bien faire à l'image du titre qui s'annonçait le plus prometteur, à savoir 'J'ai trouvé ta faille' qui voit apparaître un invité de renom : Fish. Ce dernier intervient en fin de morceau et malgré une interprétation de grande classe, l'ensemble donne l'impression d'écouter un collage sonore sans aucune continuité musicale malgré un tapis de rose instrumental annonçant l'arrivée du géant écossais.
'Tant que l'herbe' est grasse s'inscrit dans la continuité de '4603 battements', en apportant un peu plus de dureté et de lourdeur au propos. Cet album peut être une bonne porte d'entrée pour tout néophyte qui voudrait écouter un groupe conjuguant une musique et des paroles plus sophistiquées que ses contemporains mais qui parfois s'apparentent à l'écriture de lycéens doués (l'adjectif est très important). - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Déraille 02. Une Pente Qu'On Dévale 03. Homo Sapiens 04. Prisonnière D'Une Cellule Mâle 05. Tristes Moitiés 06. L'Essence Des Odyssées 07. Multicolère 08. J'Ai Trouvé Ta Faille 09. Les Courants Ascendants
FORMATION:
Claude Leonetti: Léode Dominique Leonetti: Chant / Guitares / Mandoline Gédéric Byar: Guitares Romain Thorel: Claviers / Cor Vincent Barnabol: Batterie / Percussions, Marimbas Fish: Chant / Invité
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(4) AVIS DES LECTEURS
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Je ne connaissais pas ce groupe ; grave erreur, et merci à MW de me l'avoir fait découvrir. Moins agressif que Nemo mais aussi inspiré au niveau des textes, Lazuli a vraiment un style qui lui est propre. Rock sans verser dans la facilité, pop sans être mielleux, progressif sans le côté alambiqué, Lazuli est tout cela à la fois, et bien plus encore. Et puis surtout, les mélodies sont transcendées par la voix magnifique de Dominique Leonetti. Cerise sur ce gâteau déjà bien garni, un chant en français qui fait du bien aux esgourdes !
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Avec ce nouvel album, le deuxième du nom dans sa formation désormais stabilisée, Lazuli poursuit la route entamée avec 4603 Battements. D'aucuns diront que le groupe joue sur du velours et n'innove guère. Certes, il est évident que les gardois reprennent ici les recettes qui ont fait leur succès sur leurs précédents albums, et ce dès Déraille qui ouvre les hostilités de la même manière que s'ouvrait En Avant Doute.
Mais à un tel niveau de qualité, il serait idiot de bouder son plaisir : Déraille, mais aussi Les Courants Ascendants et son fabuleux soli de Léode/guitare sont des titres de très très haute tenue. Et quant à Prisonnière d'une Cellule Mâle, je crois que rarement un morceau ne m'avait à ce point retourné : puissance des mots, puissance des sons.
Alors on trouvera bien une petite faiblesse du côté de Tristes Moitiés, mais c'est bien peu de choses pour ne pas encore une fois souligner la qualité de ce groupe et de cet album en particulier.
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Après trois ans d’absence entrecoupée de nombreux festivals, concerts et un magnifique DVD studio enregistré dans les conditions du live, le quintet Gardois vient de sortir son cinquième album intitulé Tant Que L’Herbe Est Grasse. La formation est stabilisée et nous retrouvons donc avec plaisir Romain Thorel et Vincent Barnavol autour du trio historique que forme Gédéric Byar et les deux frères Léonetti.
En neuf plages et 43 minutes le groupe a fait le choix d’une écriture plus directe et finalement plus courte. Ce choix pourra peut être paraitre déroutant pour certains mais l’efficacité est au rendez vous et si vous avez la chance de les voir en concert vous ne pourrez que confirmer ce ressenti. Domi, fidèle à son habitude nous propose des paroles très travaillées mais également plus explicites et percutantes. Moins imagé que pour 4603 battements il ne sera plus forcément nécessaire de réaliser une étude de texte approfondie pour en décortiquer toutes les subtilités.
Coté musique Lazuli conserve son identité qui ne rentre pas forcément dans des cases stéréotypées. Là ou certains y voient du progressif, d’autres y entendent de la musique ethnique avec quelques touches de pop. Quelle importance de vouloir mettre une étiquette à Lazuli ? La magie est toujours là et le travail bien réel. Le groupe réussi une nouvelle fois le pari de mettre de coté leur forte technicité pour se concentrer sur les mélodies. Ce choix est sans nul doute le bon. Les instruments sont bien en place et aucun ne prend le pas sur les autres y compris la Léode pourtant tellement unique. Cet équilibre provient certainement également de l’unité que dégage cette formation et de la plus forte implication de Romain et Vincent dans le travail collectif.
Sans vouloir faire un pauvre jeu de mots il faut toutefois reconnaitre que l’album démarre sur les chapeaux de roues avec ‘Déraille’. Bourré d’énergie et tout en puissance Domi dresse un constat de notre monde qui part en sucette. ‘Multicolère’ quant à lui est un titre qui reflète parfaitement cette volonté de faire simple et percutant. Les paroles sont immédiatement mémorisables et toucheront sans aucun problème un auditeur distrait.
Citons également ‘J’ai Trouvé Ta Faille’ qui constitue le premier titre dans la discographie de Lazuli où la langue anglaise fait son apparition. Cependant Domi qui revendique d’écrire et de chanter en Français ne s’est pas dédit. Constitué de deux parties, Lazuli a fait appel à Fish pour poser sa voix sur le final de la plage. Cette collaboration est la concrétisation d’une amitié créée sur la route à l’occasion d’une tournée commune avec le géant écossais. Quel beau clin d’œil !
Enfin il est impossible de terminer cette chronique sans évoquer ‘Prisonnière d’une cellule mâle’. Sans fioritures cette ballade aborde le thème des maltraitances que peuvent subir les femmes. Un constat cru et cruel mais malheureusement bien trop réel.
Si 4603 battements était l’album de la renaissance, Tant que l’herbe est grasse peut être qualifié de celui de la maturité et de la consolidation. Quand certains inconditionnels ou esprits chagrins pourront trouver dans ce nouvel opus une forme de régression ou de stagnation, d’autres y verront un album agréable, accessible et surtout terriblement efficace. Alors ne boudons pas notre plaisir et reconnaissons que nous sommes une nouvelle fois face à une production largement au dessus de la moyenne.
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(1) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
4.1/5 (13 avis)
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STAFF:
3.6/5 (9 avis)
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DERNIERE INTERVIEW
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Une interview de Lazuli n'est jamais comme les autres ! La preuve encore une fois avec la présente réalisée dans le cadre du prog en Beauce II.
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