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""Monotony Fields" installe l'auditeur dans une espèce de transe hypnotique, pèlerin masochiste qu'il berce au son de ses notes qui envoûtent avant de l'engourdir, tissant une toile dont il est peu à peu le prisonnier."
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4/5
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Auteur entre 2000 et 2004 de trois albums matriciels qui ont durablement fixé les codes du Funeral Doom, Shape Of Despair avait depuis (quasiment) disparu des sonars, ce que tous les amoureux de cet art de douleur n'ont pu que regretter. Les maigres signaux envoyés par les Finlandais, une compilation éponyme en 2006, un 7' EP quatre ans plus tard et un split partagé avec Before The Rain l'année suivante, loin de nous rassurer, semblaient au contraire confirmer une lente agonie, irréversible plongée au fond des limbes sans espoir de retour.
C'est pourquoi "Monotony Fields", n'en a que plus de valeur, quatrième offrande attendue comme un messie miraculeux. Si l'ex Amorphis et Ajattara, Pasi Koskinen, son chanteur depuis "Angels Of Distress", a quitté le navire, la musique sculptée par Shape Of Despair ne souffre pas de ce départ car son âme se confond de toute façon avec celle du guitariste et claviériste Jarno Salomaa, lequel reste fidèle à une écriture que le temps n'a pas érodé.
De fait, ce nouvel opus s'inscrit dans le sillage naturel de "Illusion's Play", album sur lequel nous avions (presque) quitté le groupe il y a onze ans maintenant. Trame immobile qui semble s'étirer à l'infini, nappes de claviers funèbres, gorges profondes et mélopées féminines aussi vaporeuses que spectrales définissent toujours une musique plus atmosphérique que funéraire, et en définitive de moins en moins hermétique à l'image de 'The Blank Journey' et 'Reaching The Innermost'.
Du coup, n'attendez pas de "Monotony Fields" une resucée de "Shades Of...", premier essai dont ni la lenteur mortuaire et étouffante ni le teint blafard n'ont jamais été égalés, mais plutôt la passerelle entre la tristesse glacée de "Angels Of Distress" et la beauté fantomatique de "Illusion's Play". La mélodie de 'Withdrawn' parait de fait, s'être échappée du deuxième album dont le lustre sinistre s'est toutefois depuis longtemps dissous dans une étendue plus éthérée et élégiaque que pétrifiée, témoin ce 'In Longing' au final des plus accessibles.
Mais, long de 76 minutes, "Monotony Fields" installe l'auditeur dans une espèce de transe hypnotique, pèlerin masochiste qu'il berce au son de ses notes qui envoûtent avant de l'engourdir, tissant une toile dont il est peu à peu le prisonnier. D'une langueur répétitive, ces plaintes diffusent tout doucement un venin qui gèle le sang dans les veines.
Si elle ne saurait être considérée comme la pierre angulaire de leur carrière, cette quatrième marche funèbre démontre que les Finlandais ne sont pas (encore) morts alors qu'on les croyait perdus, plus qu'un pied dans la tombe. A moins bien entendu que "Monotony Fields" ne soit en fait que leur ultime soubresaut, l'avenir seul nous le dira... En attendant, savourons comme il le mérite ce signe de vie (ou plutôt de mort) de la part d'un groupe qui se fait trop rare... - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Reaching The Innermost 02. Monotony Fields 03. Descending Inner Night 04. The Distant Dream Of Life 05. Withdrawn 06. In Longing 07. The Blank Journey 08. Written In My Scars
FORMATION:
Henri Koivula: Chant Jarno Salomaa: Guitares / Claviers Natalie Koskinen: Chant Sami Uusitalo: Basse Samu Ruotsalainen : Batterie Tomi Ullgrén: Guitares
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