|
"Le Riverside de 2015 est plus mûr, plus posé et plus délicat qu'il n'a jamais été. Cette apparente mollesse cache en fait un vrai trésor de musique progressive."
|
4/5
|
|
|
Riverside revient deux ans après un "Shrine Of New Generation Slaves" qui avait un peu déçu un certain public, tant les Polonais avait placé la barre haut avec leurs précédents albums. Entre temps le leader Mariusz Duda a sorti le quatrième album de son projet solo, Lunatic Soul, mais aussi un titre hommage à Alec Widley, jeune fan de musique progressive, artiste et poète disparu trop tôt des suites d'un cancer, intitulé 'The Old Peace', fruit d'une première collaboration avec Steven Wilson.
Ce sixième album présenté comme plus mûr et ancré dans les années 70 et 80 par le groupe lui-même parle de transformation et des décisions importantes que l'on prend dans sa vie. Pour concrétiser tout ça, les Polonais déroulent une musique plutôt calme en apparence. La production et la construction des morceaux y sont d'une grande délicatesse. Le son relativement doucereux des guitares saturées ne permet pas de distinguer clairement les montées en puissance ou en hargne. Le chant de Duda est d'une suavité remarquable avec ce je-ne-sais-quoi d'intensité émotionnelle tout en discrétion et en retenue. Sa voix reste un vecteur de sentiments tout à fait assumé. La basse est souvent ronflante ou délicate mais en tout cas toujours maîtresse et fluide. Son utilisation est souvent originale et toujours au service d'une musicalité qui n'appartient qu'à ce quatuor brillant.
Ce que d'aucuns pourraient prendre pour de la mollesse ou de l'indolence est en fait un échafaudage mûrement réfléchi et superbement contrôlé pour délivrer le strict nécessaire en terme de relief. La musique de Riverside s'est considérablement apaisée au détriment de ces envolées parfois rugueuses qui parsemaient les premiers albums. C'est en cela que la revendication de maturité trouve son sens. Mais il suffit d'écouter le très mélodique '#Addicted', la saturation contenue de 'Saturate Me', la délicate beauté de 'Afloat' pour s'assurer qu'il s'agit bien du même Riverside qu'on a adoré sur "Second Life Syndrome". Chaque titre constitue un développement d'une grande finesse doté de nombreux atouts qu'il faut être capable de percevoir derrière une apparente nonchalance. L'écoute de 'Discard Your Fear' permettra d'abattre les dernières réticences tant ce titre est représentatif de ce qu'est Riverside. Même les balades apparemment les plus simples comme 'Time Travellers' ont ce petit supplément d'âme qui fait chavirer.
Il est clair que Riverside a amorcé un tournant beaucoup plus posé avec le précédent album. Ce virage ne fait que se confirmer avec ce "Love, Fear And Time Machine". La production et le son y sont pour beaucoup car malgré ce que peut laisser imaginer une première écoute un peu rapide, la musique ne manque pas d'allant ni de relief. C'est une évolution toute naturelle pour un groupe subtil, intelligent et attachant. Il serait donc dommage de passer à coté de ce très bel album. - Site officiel
|
|
|
LISTE DES PISTES:
01. Lost (Why Should I Be Frightened By A Hat?) 02. Under The Pillow 03. #Addicted 04. Caterpillar And The Barbed Wire 05. Saturate Me 06. Afloat 07. Discard Your Fear 08. Towards The Blue Horizon 09. Time Travellers 10. Found (The Unexpected Flaw Of Searching)
FORMATION:
Mariusz Duda: Chant / Guitares / Basse Michal Lapaj: Claviers Piotr Grudzinski: Guitares Piotr Kozieradzki: Batterie
|
|
|
|
(4) AVIS DES LECTEURS
|
|
|
|
|
|
|
Je continue à approfondir la découverte de la discographie de Riverside, sans m’imposer de contrainte chronologique. De fait, affranchi de toute attente, notamment, en matière de prérequis stylistiques, il me semble appréhender chaque album pour ce qu’il est, intrinsèquement. Et une fois encore, passée la phase d’ingestion, je tombe en arrêt devant ce superbe album. Riverside est tel le bon vin, il faut un peu de temps. Ce qui est notable dans le cas de "Love, Fear… ", un peu comme avec la musique de Cosmograf, c’est qu’on ne découvre pas d’artifice particulier au fil des écoutes. De prime abord pop et atmosphérique, sans véritable accroche, la composition se révèle progressivement « identique à elle-même » tout en ouvrant les vannes, petit à petit, d’une déferlante de charge émotionnelle qui au final explose entre les oreilles. Et ce que j’apprécie au plus haut point, c’est qu’il s’agit d’une émotion hybridée, entre deux eaux, moderniste, savoureusement ésotérique mais échappant habilement aux tentations mortifères. A se demander comment une œuvre peut séduire à ce point, sans baguette magique. Mais comme disait JL Comolli, l’illusion des illusions est sans doute qu’il n’y a pas d’illusion.
|
|
|
|
|
Riverside, acte VIII ... Référence Prog depuis maintenant plus de dix ans, le groupe, toujours stable, s'apaise au fil des parutions. La dernière, présentée dans écrin délicatement illustré, suit le même chemin, comme le torrent tumultueux qui se calme en arrivant dans la plaine.
Et là, comment dire ...? L'amateur de paysages montagneux trouve le terrain bien monotone ! Pourtant la réalisation est impeccable, la voix toujours aussi précise ('Afloat', 'Towards The Blue Horizon' ... ), et la basse juste magnifique (la ligne de fond de 'Discard Your Fear', exceptionnelle). À part ça ... les autres musiciens se trouvent en retrait, et la musique vire plus au ton atmosphérique déjà perçu dans "Memories in my Head", délaissant les larges envolées instrumentales progressives de la Trilogie.
Du coup, le ton musarde plus du côté de Lunatic Soul que des premiers albums du combo. Mais Riverside doit-il être seulement le groupe de Mariusz Duda ? Sa musique peut-elle être seulement agréable ('#Addicted'), gentiment mélodique ('Time Traveller's') ou limite mièvre ('Round ...'). Aurait-on d'ailleurs un jour pensé accoler ces qualificatifs à la musique de Riverside ? Où est passée la tension latente qui électrisait les 'Reality Dreams' ? "Love, Fear, and the Time Machine" manque sérieusement de ces coups de pied au c... dont les Polonais avaient le secret.
Force est de le reconnaître : la musique de Riverside se banalise, même si l'album pourrait rendre bien d'autres groupes envieux. A trop se centrer sur les magnifiques qualités de son frontman, le groupe paraît frappé du syndrome de Marillionisation, un nivellement de ce qui a fait ses particularités. Pas sûr que les fans s'en remettent.
|
|
|
|
|
Riverside n'est définitivement pas ma tasse de thé. C'est certes bien fait, avec des intentions louables, mais la musique est trop prévisible et monotone pour avoir envie d'y revenir.
|
|
|
|
|
Voir les 4 avis
|
Haut de page
|
|
|
(0) COMMENTAIRE(S)
|
|
|
|
|
|
|
|
LECTEURS:
4/5 (11 avis)
|
STAFF:
3.8/5 (8 avis)
|
|
|
|
|
|
EN RELATION AVEC RIVERSIDE
|
|
|
|
|
|
|
AUTRES CHRONIQUES
|
|
|
|
|
AUTRE(S) CHRONIQUES CONCERNANT RIVERSIDE
|
|