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"Virtuose mais sans âme, "Will" est un album d’une froideur qui confine à l’ennui."
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2/5
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Ce n’est plus un scoop. Le djent instrumental lorgne depuis longtemps vers le jazz fusion. De Plini à Nova Collective en passant par Animals As Leaders, impossible de recenser tous les groupes qui ont introduit dans leur approche musicale initialement metal la virtuosité et la technique héritée des jazzmen. Mais l’inverse est également vrai et l’attirance est mutuelle. Les musiciens de jazz s’approprient le style djent, trouvant dans ses riffs virtuoses et ses polyrythmies complexes matière à laisser libre cours à leur créativité. C’est le cas de Special Providence. Loin d’être un petit nouveau sur la scène jazz fusion internationale, le groupe hongrois, dont "Will" est le cinquième album en quatorze ans d’existence, est l’exemple même de cette tendance qui confine à l’effet de mode.
Le virage fut négocié avec l’album précédent "Essence Of Change". Après trois opus dans la plus pure tradition jazz fusion, les Budapestois ont décidé de durcir leur musique et "Will" confirme cette orientation. Tous les ingrédients d’une musique instrumentale d’un très haut niveau technique sont ici réunis : section rythmique hors du commun, claviers virtuoses, riffs syncopés et solos shred de guitare huit-cordes. Mais technique ne rime avec musique que si l’inspiration les réunit. Et malheureusement les compositions de "Will" en manquent cruellement.
Froideur et ennui sont les qualificatifs les plus appropriés pour décrire la musique aseptisée du quatuor. A tel point que l’écoute de l’album dans son intégralité ne se fait qu’au prix d’une volonté sans faille. Special Providence n’a ni le génie ni la créativité débridée d’un Animals As Leaders qu’il tente de copier sans succès (‘Irrelevant Connotations’, ‘A Magnetic Moment’). Très loin de la subtilité jazz qui pouvait caractériser leurs premiers albums, notamment "Labyrinth" et "Soul Alert", les Hongrois se heurtent aux récifs d’un metal progressif mal maîtrisé (‘Neptunian’), aux lignes mélodiques répétitives (‘The Rainmaker’) et aux breaks atmosphériques d’une confondante platitude (‘The Ancient Cosmic Bubble’). Et ce n’est qu’en renouant avec le jazz fusion des débuts que le combo démontre enfin tout son talent avec les très réussis ‘Slow Spin’ et ‘Mos Eisley’.
Virtuose mais sans âme, "Will" est l’exemple même d’une orientation stylistique avortée. Même pour des musiciens de jazz brillants, le metal n’est pas une musique facile à assimiler quand elle n’est pas totalement maîtrisée. En durcissant leur musique, les membres de Special Providence ont perdu leur âme à la croisée des chemins du djent et du jazz. C’est fort dommage pour des musiciens aussi doués. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. 9.the Ancient Cosmic Bubble 02. Akshaya Tritiya 03. Irrelevant Connotations 04. A Magnetic Moment 05. Will 06. Neptunian Pyramid Chill 07. Slow Spin 08. The Rainmaker 09. Mos Eisley 10. Distant Knowledge
FORMATION:
Adam Markó: Batterie Attila Fehérvári: Basse Márton Kertész: Guitares Zsolt Kaltenecker: Claviers
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