Ce disque se savoure comme un roman, sa variété fascine, l’impression d’écouter une anthologie du groupe est palpable. Il y a le Misanthrope classique avec ‘La Fabrique du Fataliste’ ainsi que ‘Noyade Abyssale’, ‘Epuration’ et ‘Galatia’ dans un ton death thrash costaud. On ne peut qu’apprécier ces histoires contées avec une sensation de plongeon au cœur d’une autre époque grâce à un vocabulaire fin et riche. S.A.S. est au sommet de son art. Il varie les plaisirs avec talent, entre hurlements, chant clair majestueux, chant plaintif si aisément reconnaissable et chant guttural. Musicalement le travail  est tout aussi remarquable. La fin instrumentale de ‘Noyade Abyssale’ est un régal tout comme les soli de Scémana et Moréac, parfaits chirurgiens de leurs instruments.

A côté on apprécie des titres comme ‘Melissa et Darvulia’ porté par un riff digne du heavy des années 80 ou encore ‘Une Cantilène pour Célimène’ dans ce ton heavy avec des soli de feu et un refrain parfait. Misanthrope se frotte aussi au doom et nous rappelle Argile. ‘Aux Portes de la Basilique de Gilles De Rais’ évoque Celtic Frost avec une force rare, tandis que ‘Âpres Vagissements’ nous renvoie dans un death doom comme il se pratiquait en Grande-Bretagne dans les années 90. Enfin on ne peut oublier le sublime ‘Vénus Calipyge’. Cette power ballade voit SAS briller en chant clair très pur et propose un refrain en chœurs de chant clair qui surprend  mais qui fait toute l’âme de la chanson.