THE PROPHECY

(ROYAUME UNI)

ORIGINS

(2017)
LABEL:

AUTRE LABEL

GENRE:

DOOM

TAGS:
Mélancolique
""Origins" marque une sorte d'aboutissement pour The Prophecy dans sa quête d'une écriture d'orfèvre où les ambiances et les sentiments, plus mélancoliques que funèbres, règnent sans partage"
CHILDERIC THOR (24.04.2018)  
4/5
(0) Avis (0) commentaire(s)
Plus les années passent et plus The Prophecy tend à se faire (trop) discret, au risque de laisser croire qu'il a disparu, avalé par les limbes. Ce qui rend chacune de ses offrandes, que quatre ans séparent désormais entre elles, aussi rares que précieuses. Malgré ces longs silences, nous n'oublions cependant pas ces Anglais qui ont toujours su cultiver leur différence au sein de la scène doloriste britannique grâce à cette délicatesse de traits et une émotion à fleur de peau, expliquant qu'ils ont écrit avec "Into The Light" (2009), une des plus belles pages de l'histoire du genre.

Absents des bacs depuis 2013 et un "Salvation" de superbe mémoire, ils ne sont donc pas morts, peaufinant un cinquième opus que nous n'espérions presque plus. Ceci étant, cette période de jeûne discographique ne s'entend pas à l'écoute de "Origins" qui reprend les choses là où les avaient laissées son prédécesseur, quelque part entre doom atmosphérique et metal (quasi) évolutif. Qu'il épouse la forme d'un récit qui se déplie en cinq parties participe en outre de ce glissement vers un art de plus en plus élaboré sinon raffiné, à l'œuvre depuis plusieurs albums, bien loin du doom death originel dont il ne reste au final que de maigres oripeaux, incarnés par des éructations d'outre-tombe qui, avec le temps, se voient de plus en plus muselées au profit d'un chant clair beau à pleurer.

Et encore une fois, l'emprise vocale de Matt Lawson, d'une incroyable force émotionnelle, trouve dans cette création un écrin vibrant. Sa voix est le fil d'Ariane en même temps que la colonne vertébrale d'un voyage aux multiples facettes, fluide et tempétueux tout ensemble, dont la richesse, selon l'habitude de ses auteurs, ne se dévoile pas à la faveur d'un simple butinage. C'est au contraire après l'avoir pressé jusqu'à la dernière goutte, dans sa bouleversante globalité, que "Origins" prend toute sa (dé)mesure, fragile et fascinante, intime et puissamment évocatrice.

Composé d'un seul titre fracturé en plusieurs chapitres comme les étapes successives d'une vie, l'opus se doit d'être feuilleté dans l'ordre, il ne peut par conséquent être émietté. Long de plus de douze minutes, le premier pan est une pièce rêveuse dominée par ce chant poignant qui procure des frissons. Si le ton se durcit par moment, par l'entremise d'une six-cordes plus appuyée et de rares vocalises caverneuses, c'est la tendresse qui l'emporte tout du long et plus encore lors d'une conclusion qu'égrènent piano et violon à l'unisson d'une tristesse épurée.

L'émotion se fait encore plus déchirante pendant une deuxième partie tout en progression où des arrangements délicats rivalisent d'émotion avec une large palette vocale (claire, féminine, grumeleuse). Bien qu'un profond désespoir couve sous sa surface, le doom que peint les Anglais, a quelque chose d'une caresse élégante, d'une brise moelleuse. Tout y est suggéré, presque effleuré, irradiant une beauté laiteuse et fragile, à l'image de la guitare de Greg O'Shea à laquelle quelques notes suffisent pour faire couler des larmes.

De fait, "Origins" marque une sorte d'aboutissement pour The Prophecy dans sa quête d'une écriture d'orfèvre où les ambiances et les sentiments, plus mélancoliques que funèbres, règnent sans partage et dont le quatrième segment se révèle être l'illustration la plus pure, la plus achevée, véritable bijou d'architecture où s'imbriquent savamment lustre instrumental, vocalises diversifiées et atmosphères contrites en un feu d'artifice émotionnel.

Maître de leur art, les Anglais accouchent avec "Origins" d'une œuvre exigeante qui accentue et magnifie l'évolution entamée par "Into The Light", peaufinant une partition moins doom, plus progressive mais toujours aussi belle.
- Site officiel
GROUPES PROCHES:
MY DYING BRIDE, AGUENAOU

LISTE DES PISTES:
01. Origins I - 12:31
02. Origins Ii - 10:53
03. Origins Iii - 08:17
04. Origins Iv - 08:54
05. Origins V - 09:58

FORMATION:
Gavin Parkinson: Basse
Greg O'Shea: Guitares
John Bennett: Batterie
Matt Lawson: Chant
   
(0) AVIS DES LECTEURS    
Haut de page
   
(0) COMMENTAIRE(S)    
 
 
Haut de page
LECTEURS:
-/5 (0 avis)
STAFF:
4/5 (1 avis)
MA NOTE :
 
 
AUTRES CHRONIQUES
ROOM ME: Anaon (2018)
ROCK - Room Me proposant la facette sombre d’un rock sans fard ni artifice pourrait illustrer un conte d'Edgar Allan Poe tant sa noirceur est prégnante.
VARSOVIE: Coups Et Blessures (2018)
ROCK - Erodé par une marée noire de sentiments et de pensées, ce troisième album libère des fragrances entêtantes et poétiques, ouvrant les vannes d'un dark rock douloureux et obsédant.
 
 
AUTRE(S) CHRONIQUES CONCERNANT THE PROPHECY
THE-PROPHECY_Salvation
Salvation (2013)
4/5
4/5
CODE666 / DOOM
THE-PROPHECY_Into-The-Light
Into The Light (2009)
4/5
-/5
CODE666 / DOOM
 
F.A.Q. / Vous avez trouvé un bug / Conditions d'utilisation
Music Waves (Media) - Media sur le Rock (progressif, alternatif,...), Hard Rock (AOR, mélodique,...) & le Metal (heavy, progressif, mélodique, extrême,...)
Chroniques, actualités, interviews, conseils, promotion, calendrier des sorties
© Music Waves | 2003 - 2024