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""Father Of All Motherfuckers" est un ensemble tonique et entraînant, une collection de dix chansons qui donnent envie de repasser l'album en boucle et de s'enivrer de son énergie dangereusement communicative."
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4/5
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Au milieu des années 90, les murs des chambres d'adolescents étaient généreusement tapissés de posters de Green Day. Le trio punk avait publié son manifeste ''Dookie'' porté par son imparable hymne 'Basket Case' qui avait ravi les oreilles de nos jeunes boutonneux. Billie Joe Armstrong, chanteur et guitariste du groupe, avait ensuite orchestré de longs concepts-albums où l'esprit punk cédait place à un son pop-rock hargneux (peut-être plus respectable). Après une pluie de récompenses, un triple album mégalo enregistré en une poussée, le fringant chanteur s'était retrouvé confiné dans l'impasse d'un centre de désintoxication. Sorti en 2016, ''Revolution Radio'' se présentait en quarante minutes comme un best of de luxe où Green Day rendait hommage à ses différentes périodes mais avec des chansons originales. Si cet album remettait le pied à l'étrier à Armstrong et à ses cosmonautes, sa formule ne lui avait assuré qu'un sursis pour se remettre en route. Aussi lors de la sortie de ''Father Of All Motherfuckers'', on pouvait craindre une rechute.
Ceux qui avaient été agacés par la prétention du groupe à commettre des albums longs pourraient paradoxalement leur reprocher d'avoir été chiche sur les portions. Ce nouvel opus aligne dix titres pour une durée fleuve de... 26 minutes ! (le morceau le plus long culmine à 3'45). Sans aucun doute, Green Day opère un retour aux sources à une époque où il ne se souciait que d'efficacité. Comme s'il désapprenait tous ses enseignements acquis. 'Father Of All Motherfucker' ouvre sur une note entêtante et dynamique, deux adjectifs qui caractérisent le son du groupe californien, pour un album qui ne s’embarrasse pas de montée en puissance et sur lequel le trio tire une salve continue de munitions (comme sur le jouissif rock 'n' roll 'Stab You In The Heart'). Le chant de Billie Joe Armstrong qui pouvait parfois agacer trouve ici une expression adéquate, tendre, habilement déformé par les reverb, entraînant et toujours aussi rageur. Sa guitare survoltée n'hésite pas à sortir de la mêlée (un petit solo sur le titre éponyme). Ses deux collègues nous proposent une batterie qui ne fait pas de concession et une basse incisive.
A ce titre, on pourrait craindre que Green Day grille toutes ses cartouches dans le temps imparti limité qu'il s'était lui-même imposé. Heureusement au sein de cet ensemble survitaminé, on retrouve quelques dissonances bienvenues. S'il n'est pas prépondérant, l'usage d'orgues et de claviers est toutefois le signe que le groupe se veut imprévisible. 'Oh Yeah', qui sample le refrain de 'Do You Wanna Touch Me' de Gary Glitter, se démarque sur ses couplets par sa sécheresse de ton, créant une moiteur étouffante auquel répond le riff de basse d' 'I Was A Teenage Teenager'. 'Junkies On The High' ajoute à son ton sec une mécanique étrange et schizophrène. Avec 'Meet Me On The Roof', Green Day se rappelle du temps d' ''American Idiot'' (la pochette du présent album parodie ce classique). L'ultime titre se veut un peu plus expérimental, à la croisée des chemins pop, rock et glam. On pourrait regretter l'absence d'une ballade évanescente dont le groupe s'était fait une spécialité mais Green Day ayant clairement voulu déjouer les attentes a accompli sa mission.
Ce Green Day nouvelle formule a été favorablement accueilli aux USA (4ème au Billboard) s'emparant également du leadership dans les charts anglais. Malgré sa faible durée, ''Father Of All Motherfuckers'' est un ensemble tonique et entraînant, une collection de dix chansons qui vous donneront envie de repasser l'album en boucle et de vous enivrer de son énergie dangereusement communicative. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Father of All... - 2:31 02. Fire, Ready, Aim - 1:52 03. Oh Yeah! - 2:51 04. Meet Me on the Roof - 2:39 05. I Was a Teenage Teenager - 3:44 06. Stab You in the Heart - 2:10 07. Sugar Youth - 1:54 08. Junkies on a High - 3:06 09. Take the Money and Crawl - 2:08 10. Graffitia - 3:17
FORMATION:
Billie Joe Armstrong: Chant / Guitares Mike Dirnt: Basse Tre Cool: Batterie
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