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"Avec ce son qui rappelle les heures noires du post-punk, Mata Hari nous invite dans son cauchemar éveillé."
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Mata Hari était une espionne d'opérette sortie de scène avec l'aura d'une tragédienne. C'est ce nom qui fleure bon l'exotisme et l'aventure qu'a choisi un trio (maléfique) de Béziers. Ce premier EP du jeune groupe sera l'occasion de nous faire explorer l'envers du décor.
"Building Site" nous plonge sans introduction au plus profond d'une horreur industrielle. Ce premier EP de 5 titres ne s'écoute pas distraitement en sifflotant ou en tapant du pied. Dès son premier titre, Mata Hari met la main au collet de son auditeur et lui fait traverser le miroir au mépris des éclats. Post-punk dans l'âme à la manière d'un Killing Joke ou d'un Warsaw, Mata Hari partage avec leurs premiers albums une énergie punk démoniaque comme en témoigne 'Factory'. Comme le glas lugubre des cloches de Silent Hill, Mata Hari démarre en quatrième vitesse en poussant les aiguilles de saturation dans la zone rouge. Le travail en équipe des trois hommes est généreux et solidaire. Basse et guitare peignent une toile noire, les claviers se font hypnotisants de terreur ('Castle') et la batterie nous donne des coups de marteau sur la tête pour nous rappeler que notre présence dans ce cauchemar éveillé n'est pas fortuite. Partir à toute allure est souvent le meilleur moyen de se fatiguer avant le terme de la course, mais Mata Hari balaie ces critiques crédules et maintient la pression tout au long de ses morceaux (dont le plus long dépasse la barre des 3 minutes, CQFD). Sur 'Castle', un autre songe kafkaïen, Mata Hari étend son emprise ténébreuse et allie à l'urgence un sentiment d'apocalypse.
Sans surprise, Mata Hari a choisi l'anglais pour s'exprimer. Si quelques pointes d'accents français peuvent être saisies au vol, on ne leur en tiendra guère rigueur, tant les voix des deux chanteurs se marient à merveille. Dans cet univers sombre et socialement engagé (en référence à une époque thatchérienne ?), on croise quelques figures connues comme le héros de Moebius/Jodorowsky, 'John Difool' de L'Incal ou encore '35 Hours' entre Virgil Gheorghiu et Martine Aubry. C'est d'ailleurs ce titre le plus étoffé de l'album qui vous fera répéter le refrain avec démence, comme le faisait jadis une jeunesse chinoise récitant - souvent sans les comprendre - des extraits du ''Petit Livre Rouge''.
Avec son ''Building Site'', Mata Hari nous propose un son post-punk énervé aux ambiances lugubres et des textes socialement engagés. Continuez à nous perdre dans vos ténèbres, amis Biterrois, vous êtes sur la bonne voie, car au plus profond de l'Enfer, jaillira la Lumière qui nous absoudra tous. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Factory 02. John Difool 03. Concrete masses 04. 35 hours 05. Castle
FORMATION:
Jack Pernet: Batterie Jonathan Gisbert: Chant / Guitares Paul Gauloise: Chant / Basse / Claviers Paul Maumy: Batterie Theo Blanc: Chant / Guitares / Basse
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