Le premier sentiment est de se dire que le label et cette équipe ont compris que la machine était encore rentable et qu’en studio il était facile de faire des miracles. Cela étant on ne peut, eu égard à la carrière d’Ozzy, jeter le bébé avec l’eau du bain sans lui donner une chance. Certes il est permis de se poser des questions sur le chant d’Ozzy sans doute boosté en studio mais cela n’est pas gênant et n’handicape pas les titres.

Bien entouré, Ozzy se transcende et signe des titres heavy de qualité bien ficelés. ‘Straight To Hell’ et ‘Under The Graveyard’ sont efficaces avec des refrains soignés, le chant nerveux et éraillé classique d’Ozzy, des mélodies imparables et surtout des parties de guitares bien foutues. Watt est au niveau et, sur le premier titre, Slash amène sa touche avec talent. Avec des jolis clins d’œil à Black Sabbath , ‘Goodbye’ et ‘Eat Me’ sont excellents, avec un côté lourd et sombre et des bons passages rapides avec des soli bien troussés dans l’esprit de Tony Iommi.

Rien qu’avec ces titres, l’album justifie son acquisition. A côté il y a boire et à manger avec des ballades et des titres avec invités. ‘All My Life’ est dans la lignée de ‘No More Tears’ avec de la mélancolie, la basse mise en avant et le chant à fleur de peau d’un Ozzy tout en nuances. En duo avec Elton John, ‘Ordinary Man’ est une ballade touchante avec piano bien chantée par deux monstres au crépuscule de leur carrière. Mais il y a des faiblesses. L'enchaînement entre ‘Today Is The End’, ‘Scary Little Green Man’ et ‘Holy For Tonigh’ peine à convaincre. Cela manque de rythme avec juste un refrain par-ci ou un solo par-là éveillant l’attention. Il  y a un couac avec ‘Take Me What You Want’. Chanté avec Post Malone et Travis Scott, le titre est teinté rap r’n’b avec des effets insupportables.