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"Retour gagnant pour Green Carnation avec un album qui fait le lien entre le passé doom et le metal progressif plus moderne et addictif."
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4/5
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Dans la vie, rien n'est jamais définitivement figé et Green Carnation en est la preuve. Fondé par Tchort peu avant son intégration dans Emperor dans les années 90 en tant que bassiste pour l'album "In the Nightside Eclipse", le combo norvégien a sorti cinq albums et un EP entre 2000 et 2006 et deux DVD live. La création artistique est intimement liée à la vie personnelle de son fondateur dont les deux premiers albums évoquent la perte de sa petite fille et dans le même temps la vie qui doit continuer ne serait-ce que pour ceux qui restent (dont un fils) malgré une plaie qui ne cicatrisera probablement jamais. Ainsi le diptyque "Journey To The End Of The Night'' (2000) et "Light Of Day, Day Of Darkness" (2001) évoque cette période douloureuse dont le doom avec des ornements metal et folk pour le second illustraient parfaitement ces sentiments à la fois de tristesse et de rage.
Malgré un enchaînement d'albums tous plus réussis les uns que les autres sur le fond d'une évolution vers un style plus hard progressif que profondément metal, mettant en lumière de grandes qualités de mélodiste notamment sur le très beau "The Acoustic Verses" (et son pendant en image le magnifique "A Night Under The Dam" en 2007), le groupe a fini par splitter, lassé par une tournée catastrophique aux USA, jurant qu'il ne jouerait plus jamais en live. Mais en 2016, le groupe se reforme à la quasi-surprise générale pour interpréter le sublime "Light Of Day, Day Of Darkness" constitué, pour rappel, d'une seule pièce hallucinante d'émotions de presque une heure. Cette réunion, outre le fait de célébrer l'anniversaire de l'album, a eu le mérite de rallumer la flamme créative pour aboutir à la sortie de ce "Leaves Of Yesteryear".
Cet album qui semble se situer entre un LP et un EP est constitué seulement de trois titres inédits, d'une reprise d'un titre du premier album complètement réécrit et d'une relecture d'un morceau de Black Sabbath, 'Solitude'. Cette nouvelle réalisation peut être vue comme une sorte de retour aux racines doom du groupe en phase avec son présent orienté plus metal progressif. Le premier titre dévoilé est 'Leaves Of Yesteryear' qui démontre un savoir-faire indéniable pour des mélodies addictives et lourdes compilant plusieurs mouvements (atmosphériques, rageurs...), ce qui permet à l'auditeur de voyager et de ressentir plusieurs émotions. Le clavier apporte indéniablement dans ce titre un souffle épique déjà incarné par le riff et les mesures électriques irrésistibles de Tchort. Emboîtant le pas de ce premier extrait, 'Sentinels' se fait encore plus lourd, porté par un refrain dévastateur tout en étant un peu plus concis et accessible dans le sillon par moments d'un bon vieux Evergrey. Le troisième inédit 'Hounds' est le plus long des trois. Il laisse transparaître une très grande cohésion de groupe malgré les années d'inactivité. L'équilibre est en tout point trouvé avec un travail remarquable à la basse et à la batterie, des passages à la guitare qui ne sont jamais longs mais qui servent totalement la chanson et une performance maîtrisée de Kjetil au chant.
Entre ces inédits se trouvent donc le fondateur 'My Dark Reflection Of Life And Death', pierre angulaire du premier album, présenté ici dans une version totalement repensée et modernisée pour "Leaves Of Yesteryear". Ce morceau très massif du haut de ses quinze minutes passe néanmoins l'épreuve de la longueur par sa construction limpide avec un surplus de relief par rapport à l'original, entre mouvements tempétueux et passages plus introspectifs, enjolivés par de très beaux moments comme les interventions de Tchort avec une guitare planante et une reprise à la batterie aux trois-quarts de la composition. L'album se clôture sur une relecture de 'Solitude' issu de l'album "Master of Reality" de Black Sabbath, très aérienne et mélancolique, très réussie quoique peut-être un peu trop respectueuse, mais idéale en guise de final.
Green Carnation a été un groupe trop souvent sous-estimé pendant ses années d'existence malgré la qualité de sa discographie. "Leaves Of Yesteryear" vient remettre les points sur les "i" et peut ainsi être considéré comme un pont entre le passé et le futur des Norvégiens. Il témoigne au présent du constat que le combo n'a rien perdu de sa valeur, de sa puissance et de sa dimension à la fois sans concession et accessible. Son seul défaut est d'être peut-être un peu trop court : espérons de nouvelles compositions très vite !
- Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Leaves Of Yesteryear - 8:03 02. Sentinels - 5:42 03. My Dark Reflections of Life and Death - 15:36 04. Hounds - 10:10 05. Solitude - 5:05
FORMATION:
Bjørn Harstad: Guitares Jonathan Alejandro Perez: Batterie Kenneth Silden: Claviers Kjetil Nordhus: Chant Stein Roger Sordal: Basse Tchort: Guitares
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GREEN CARNATION (27 AVRIL 2020)
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