CELESTE

(FRANCE)

ASSASSINE(S)

(2022)
LABEL:

AUTRE LABEL

GENRE:

HARDCORE

TAGS:
"Sans se renier, Celeste fait évoluer son art avec "Assassine(s)", très grand disque puissant et limpide dont la noirceur acharnée est dessinée avec une délicatesse rocailleuse."
CHILDERIC THOR (01.07.2022)  
4/5
(0) Avis (1) commentaire(s)
De tous les groupes français œuvrant dans un style sévère et doloriste, Celeste n'est pas le plus exposé du lot. Pourtant, outre le fait qu'ils s'activent depuis près de dix-sept ans déjà, les Lyonnais ont très tôt suscité l'intérêt de labels étrangers. Depuis 2007 et pendant longtemps, ils sont demeurés fidèles au très respecté Denovali Records qui a édité tous leurs efforts, de l'originel "Pessimiste(s)" à "Infidèle(s)", gravé dix ans plus tard.

Nous les avons ainsi suivis, témoins de la maturation de leur identité. Visuellement, celle-ci s'est rapidement fixée avec ces titres d'album dont le pluriel est entre parenthèses et ces figures de femmes, le plus souvent en noir et blanc. Musicalement, Celeste a su peu à peu façonner un art d'une puissance froide, austère et dramatique, noire et désolée, maraudant quelque part entre sludge, post hardcore et black metal. Comme d'autres évidemment mais non sans une touche plus personnelle qu'on ne le croit néanmoins.

Après cinq années d'abstinence discographique, long silence auquel ils ne nous avaient pas habitués, les Français sont (enfin) de retour, désormais portés par la force de frappe de Nuclear Blast, preuve supplémentaire de l'aura dont le groupe jouit en dehors de nos frontières. Cette signature avec une écurie étiquetée "metal" n'en est pas moins surprenante et fera sans doute grincer des dents les puristes et fans de la première heure. La facture étonnamment accessible de ce sixième album longue durée semble d'ailleurs donner raison à ces grincheux. Jamais en effet, la musique enfantée par les Lyonnais n'a paru aussi aisée à pénétrer.

Est-ce à dire que celle-ci a perdu de sa douleur, de son glacial désespoir ? Pas vraiment, mais elle a certainement gagné en beauté, en dimension tragique, ce dont témoigne par exemple 'Le Cœur Noir Charbon' qu'effleurent de discrètes caresses féminines tandis que des guitares ivres d'une tristesse stratosphérique l'irriguent d'un magma post metal sans pour autant suffire à en étouffer l'âpre noirceur incarnée par le chant écorché et rageur de Johan. De même, en guise d'amorce, 'Des Torrents de Coups' frappe par sa sève percutante et son élan émotionnel tissé par des six-cordes engourdies par une bouleversante amertume. Citons également l'instrumental, magnifique, positionné à mi-chemin, qui marque une respiration presque intimiste et pourtant pétrifiée, format que ses auteurs ont cependant toujours favorisé.

Plus accessible donc, "Assassine(s)" n'en reste pas moins un disque rude dans sa noirceur charbonneuse, héritier naturel de ses prédécesseurs. Poissés par cette poésie nihiliste, embués par ce romantisme morbide, des uppercuts de l'acabit de 'Il a Tant Rêvé d'Elles' ou 'De tes Yeux Bleus Perlés' ne transpirent aucune lumière, aucun véritable espoir, cisaillés par une négativité terreuse. 'Draguée Tout au Fond' crache son dégoût en pleine face et même les déchirants frissons qui ourlent 'Nonchalance de Beauté' sont écrasés par une dureté de traits qui jamais ne s'estompe réellement. 

Sans se renier, Celeste fait évoluer son art avec "Assassine(s)", très grand disque puissant et limpide dont la noirceur acharnée est dessinée avec une délicatesse rocailleuse.
- Site officiel
GROUPES PROCHES:
DEATHSPELL OMEGA, CULT OF LUNA

LISTE DES PISTES:
01. Des Torrents De Coups
02. De Tes Yeux Bleus Perlés
03. Nonchalantes De Beauté
04. Draguée Tout Au Fond
05. (A)
06. Il A Tant Rêvé D’Elles
07. Elle Se Répète Froidement
08. Le Cœur Noir Charbon

FORMATION:
Antoine Royer: Batterie
Guillaume Rieth: Guitares
Johan Girardeau: Chant / Basse
Sébastien Ducotté: Guitares
Emily Marks: Chant / Invité
Katsuta: Guitares / Invité
   
(0) AVIS DES LECTEURS    
Haut de page
   
(1) COMMENTAIRE(S)    
 
 
TOWNSEND LE DEVIN
03/07/2022
 
559
0
Le 4 est mon chiffre mais il semble que c'est aussi celui de music waves tant les 4 pleuvent dans les notations Musicalement c'est pas mal mais la voix gâche tout, vraiment dommage...
Haut de page
LECTEURS:
2/5 (1 avis)
STAFF:
4/5 (2 avis)
MA NOTE :
 
DERNIERE ACTUALITE
SEISACH' METAL NIGHT(S) V les 18 & 19 octobre prochain à Sauveterre de Guyenne (33)
 
AUTRES CHRONIQUES
MICHAEL MONROE: I Live Too Fast To Die Young (2022)
HARD ROCK - Véritable condensé de fraîcheur, de rage et d’optimisme, "I Live Too Fast To Die Young" est la preuve de la liberté artistique d’un Michael Monroe qui dégaine un des meilleurs opus de sa talentueuse carrière.
NEAL BLACK & THE HEALERS: Wherever The Road Takes Me (2022)
BLUES - "Wherever The Road Takes Me" résume 30 ans de fidélité de Neal Black au label Dixiefrog. De quoi découvrir ou redécouvrir la riche carrière de ce grand Monsieur du blues.
 
 
F.A.Q. / Vous avez trouvé un bug / Conditions d'utilisation
Music Waves (Media) - Media sur le Rock (progressif, alternatif,...), Hard Rock (AOR, mélodique,...) & le Metal (heavy, progressif, mélodique, extrême,...)
Chroniques, actualités, interviews, conseils, promotion, calendrier des sorties
© Music Waves | 2003 - 2024