NAZARETH: Surviving The Law (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

La qualité de "Tattooed On My Brain" (2018) avait facilité l’accueil de Carl Sentance au poste de chanteur de Nazareth. Pourtant, la partie était loin d’être gagnée d’avance, même si Dan Mc Cafferty avait donné sa bénédiction à l’ex-Persian Risk et Krokus pour le remplacer après ses problèmes de santé. Vingt-cinquième album studio de la légende du hard rock écossais, "Surviving The Law" se doit donc de confirmer les bonnes dispositions de son prédécesseur discographique afin d’installer définitivement le nouveau chanteur. Avec le même line-up et le même producteur, tout semble être en place pour transformer l’essai.

Les premiers titres semblent d’ailleurs vouloir confirmer ces bonnes dispositions avec une formule qui ne s’embarrasse pas de fioriture. Un riff simple et hyper efficace, un refrain accrocheur et le bolide est lancé sur l’autoroute d’un hard rock sentant bon le whisky frelaté et les pubs enfumés. Le single ‘Strange Days’ est imparable, tout comme le rapide et puissant ‘Runaway’ au solo incendiaire. Les mid-tempi alternent avec les brûlots taillés pour faire fondre l’asphalte mais la formule reste la même et frappe droit au but sans se perdre dans des contorsions inutiles. Et au rayon des pièces qui risquent de retenir l’attention des amateurs se trouvent le bluesy et reptilien ‘Sweet Kiss’ au groove digne d’un bar à strip-tease, le teigneux ‘Sinner’ à l’énergie brute et sauvage ou un ‘Psycho Skies’ plus sombre et torturé mais tout aussi accrocheur.

Le problème, c’est que seul le dernier titre, ‘You Made Me’, change de formule avec un blues envoûtant et à l’orgue Hammond enfumé. Pour le reste, et bien qu’aucun titre réellement faible ne soit à déplorer, c'est toujours un riff qui tourne sur la durée de morceaux certes efficaces et accrocheurs lorsqu’ils sont pris individuellement mais qui, sur la longueur de tout l’album, finissent par perdre l’attention de l’auditeur. Tout cela est bien sympathique et fait taper du pied, mais on se surprend à penser à autre chose après une moitié d’opus. Peut-être qu’en allégeant un menu un peu copieux avec ses quatorze titres, "Surviving The Law" y aurait gagné en efficacité. Sans être à jeter à la poubelle, ‘Waiting For The World To End’, ‘Let The Whisky Flow’, ‘Ciggies And Booze’ et ‘Love Breaks’ paraissent plus dispensables et il est aisé de s’imaginer l’impact plus important qu’aurait pu avoir cet opus sans leur présence.

Si, comme l’indique le titre de cet opus, Nazareth a survécu à la loi, il y a de fortes chances pour que les amateurs ne survivent pas à un sentiment de redite qui gâchera un ensemble pourtant sympathique et accrocheur. Certes, les Ecossais ont mis quatre ans pour sortir ce nouvel album et ils ont eu le temps de composer de nombreux titres intéressants, mais ce style musical se doit souvent de voir son propos condensé pour conserver son efficacité. L’essai de "Tattooed On My Brain" n’est donc pas invalidé mais il n’est pas transformé non plus. - Site officiel

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