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"En abordant des styles différents (Hard, Metal, Pop) tout en réussissant à être cohérent., Malemort évoque les fantômes du château d'Hérouville dans cet incroyable album qui constitue une des œuvres majeures de cette année 2022."
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Réaliser un album prend du temps, le faire sous le prisme d’un concept abouti en prend encore plus. Et bon nombre s'y sont cassé les dents. Du temps, il en aura fallu pour Malemort afin de concrétiser son projet de réaliser un album autour du Château d’Hérouville (Val d’Oise) et de son propriétaire d’un temps, Michel Magne, compositeur notamment de musiques de films ("Un Singe en Hiver", "Fantomas"…) et pionnier de la musique électronique. Cet album aurait pu sortir plus tôt mais Xavier a estimé ne pas avoir vraiment trouvé la clé nécessaire pour aller au bout de cette démarche exigeante et c’est donc le très bon "Ball Trap" qui a été réalisé il y a 5 ans qui a pris sa place dans la chronologie.
Malgré les obstacles qui se sont dressés devant Malemort à la suite de "Ball Trap" (Covid, changement en partie de line-up, doutes sur la vie d’artiste…), l’idée était toujours viscéralement ancrée en lui. Il faut dire que l’histoire de ce château ne manque pas d’intérêt puisque le lieu a été pendant les années 60-70 le chantre de la création musicale internationale et expérimentale. Pink Floyd, David Bowie, Jacques Higelin, Iggy Pop, les Bee Gees y sont passés pour y composer et donner corps à certains de leurs albums, inspirés par le lieu, dont une partie fut transformée en studios d'enregistrement, et par l’ambiance cultivée par Michel Magne qui en fut le propriétaire. La clé sera trouvée au hasard d’une rencontre avec Dan Ar Braz (notre interview vous en dira plus) qui sera l’étincelle pour allumer le feu de la matérialisation de ce nouvel album.
Malemort aborde "Château Chimères" chronologiquement allant de l’achat du bâtiment par Michel Magne jusqu’à la ruine (au sens propre comme au figuré). Autant d’étapes qu’évoquent les douze titres que composent cet album en abordant des styles différents tout en réussissant à être cohérent. Ici tout y passe à la sauce Malemort. Un maelström instrumental qui n’a de cesse de secouer l’auditeur. D’entrée ‘Quelle Sorte d’Homme’ apporte un souffle épique qui ne faiblira jamais. La tension demeure palpable tout au long de l’album et on guette à chaque instant le moment où tout va basculer dans le drame. La musique se teinte de hard speed sous amphètes (‘Pyromane Blues’), de pop rock (le bien nommé ‘Magnitude Pop’ au refrain imparable qui marque la rencontre de Michel Magne avec sa future épouse à l’époque encore mineure), de folie sans borne (l’indescriptible ‘Maldoror’ en hommage à Higelin), de punk, de musique mexicaine (les cuivres de ‘Sémaphores’)… Tout y est précis, formidablement composé et interprété, collant à ces photographies passées. Il règne dans cet album un esprit de liberté profondément musicale tutoyant parfois le progressif.
Malemort s’appuie sur ses influences, aux premiers rangs desquelles plane l’ombre de Dream Theater (la fin « cachée » de ‘Sémaphore’ mais aussi la partie instrumentale atmosphérique façon "Octavarium" de ‘L’eau des Fossés’) sans son aspect grandiloquent ou trop technique. Les solos de guitares sont légion avec un touché classieux soutenus par une rythmique au diapason, puissante et variée. Mais ce que l’on retient surtout c’est l’interprétation habitée de Malemort qui donne vie à chacun des titres comme si sa vie en dépendait. Comment rester de marbre devant les lignes de chant tragique de ‘L’Eau des Fossés’, rageuses dans ‘Comme Une Balle’, émouvantes lorsqu'il parle de 'La Garçonne' et désespérées de ‘Tu m’as Laissé là’. En point d’orgue, il ne faut pas passer sous silence la collaboration avec Dan Ar Braz sur ‘Je m’en Irai’ au riff offert par le musicien, profondément mélodique avec sa patine celtique, qui contraste avec la furia de Malemort.
Au travers de l’évocation de cette époque passée et de cette histoire singulière, c’est un peu de la vie des musiciens en général, celle de Malemort mais aussi notre propre vécu que l’on peut ressentir et vivre au fil de ces douze titres évoquant la passion, la créativité, la liberté voire le libertinage, l’amour, l’argent, les fêtes somptueuses mais aussi le revers de la médaille, les difficultés financières, les doutes, les ruptures… "Château-Chimères", conceptualisé jusque dans la forme, avec un très beau grimoire bourré d’anecdotes qui accompagnent certaines versions de l'album, constitue une œuvre majeure de cette année tous styles confondus. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Quelle Sorte D'homme ? 02. Pyromane Blues 03. Je M'en Irai 04. Magnitude Pop 05. Maldoror 06. L'eau Des Fossés 07. Sémaphores 08. Comme Une Balle 09. Tu M'as Laissé Là 10. La Garçonne 11. Les Grands-ducs 12. Décembre
FORMATION:
Aurelien Ouzoulias: Batterie Sebastien Berne: Guitares / Claviers Sebastien Lafaye: Guitares Shob: Basse Xavier Malemort: Chant Dan Ar Braz: Guitares / Invité Julien Lambert: Invité / Guitare Sur Titre 1 Mathieu Debordes: Invité / Trompette Mathilde Buet: Invité / Violon
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EN RELATION AVEC MALEMORT
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DERNIERE INTERVIEW
MALEMORT (09 SEPTEMBRE 2022)
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Après un "Ball Trap" qui avait secoué la scène metal française, Malemort est de retour plus vivant que jamais pour nous conter les chimères du légendaire château d'Hérouville...
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