|
"Ozzy Osbourne offre un monument musical aussi torturé qu’hypnotisant avec ce "Patient Number 9" à la noirceur envoûtante."
|
4/5
|
|
|
Depuis le début de sa carrière, Ozzy Osbourne n’a jamais laissé indifférent. Pionnier du heavy metal au sein de Black Sabbath, légendaire pour sa consommation excessive de substances illicites ayant entraîné de nombreuses anecdotes gravées dans l’histoire du rock, ennemi des ligues de défense des animaux et particulièrement des chauves-souris, le madman ne fait jamais dans la demi-mesure. Pourtant, depuis quelques années, sa lutte contre la maladie de Parkinson en a fait un personnage attachant pour ceux qui haïssaient sa culture de l’excès. Le succès de "Ordinary Man" en était une nouvelle preuve tant il était évident qu’il dépassait le seul cadre artistique. Mais alors que nous étions nombreux à penser que cet opus serait le dernier du prince des ténèbres, voici qu’il revient avec un "Patient Number 9" qui va renforcer sa légende.
Voir le bonhomme autant assurer malgré sa maladie est étonnant, au point que Zakk Wylde, pourtant proche du chanteur, a lui-même été surpris de constater à quel point Ozzy Osbourne retrouvait toutes ses capacités dès qu’il s’agissait d’interpréter ses nouveaux titres. Et puisque nous citons le guitariste barbu, nous noterons également la liste des participants à cet opus. Celle-ci ferait pâlir de jalousie certains de ses confrères qui se contenteraient largement de la moitié des pointures qui viennent épauler le parrain du heavy metal. Et parmi ces étoiles, les plus marquantes sont celles frappées par le sceau des retrouvailles, à commencer par Tony Iommi qui n’avait jusqu’à maintenant jamais joué avec Ozzy dans le cadre de sa carrière solo. Il est d’ailleurs bluffant de constater à quel point la magie opère toujours entre les deux hommes sur un monumental ‘No Escape From Now’ à la noire lourdeur sabbathienne. Riff plombé, mélancolie oppressante et accélération finale redoutable font de ce titre un des sommets de cet album qui n’en manque pas.
En effet, il n'est pas possible de se réfugier derrière la guest-list de "Patient Number 9" pour justifier le succès qu’il ne manquera pas de recevoir. Les morceaux s’enchaînent comme autant de bombes métalliques, souvent heavy, parfois plus légères, mais toujours d’une efficacité sans faille. Et à la qualité des titres vient s’ajouter leur variété. Bien sûr, l’ensemble se déplace dans une pénombre générale que viennent parfois déchirer les cris d’un artiste toujours aussi troublé, ainsi que les lumineux soli des différents guitaristes, mais à aucun moment le moindre sentiment d’ennui ne peut laisser apparaitre le bout de son nez crochu. Devant l’impossibilité de citer chaque pièce de ce sombre monument, nous retiendrons néanmoins le morceau éponyme qui ouvre les hostilités dans une ambiance tourmentée et malsaine, totalement habitée par le chant du maître des lieux et par un solo donnant vie aux démons qui hantent le madman depuis des décennies.
Si l’on excepte l’OVNI que représente un ‘Darkside Blues’ clôturant l’ensemble sur moins de deux minutes d’un blues à la fois sudiste et spectral, ce sont bien douze diamants noirs qui s’offrent à vos oreilles envoûtées et distillent un peu plus leur poison addictif après chaque écoute. Au point qu’après plus d’une heure d’un séjour dans cet environnement aussi torturé qu’hypnotisant, vous finirez convaincus qu’Ozzy Osbourne dit bien la vérité lorsqu’il annonce qu’il est immortel sur le titre du même nom (‘Immortal’) dont l’énergie et l’efficacité font plaisir à entendre. A 73 ans et rongé par la maladie, le prince des ténèbres semble effectivement profiter des bienfaits d’une magie noire dont nous espérons voir les effets se prolonger encore longtemps si c’est pour continuer à nous offrir des albums de cet acabit. - Site officiel
|
|
|
LISTE DES PISTES:
01. Patient Number 9 (feat. Jeff Beck) - 7:22 02. Immortal (feat. Mike Mccready) - 3:04 03. Parasite (feat. Zakk Wylde) - 4:05 04. No Escape From Now (feat. Tony Iommi) - 6:46 05. One Of Those Days (feat. Eric Clapton) - 4:40 06. A Thousand Shades (feat. Jeff Beck) - 4:26 07. Mr. Darkness (feat. Zakk Wylde) - 5:35 08. Nothing Feels Right (feat. Zakk Wylde) - 5:35 09. Evil Shuffle (feat. Zakk Wylde) - 4:10 10. Degradation Rules (feat. Tony Iommi) - 4:10 11. Dead And Gone - 4:32 12. God Only Knows - 5:00 13. Darkside Blues - 1:50
FORMATION:
Andrew Watt: Guitares / Claviers Chad Smith: Batterie Josh Homme: Guitares Ozzy Osbourne: Chant / Harmonica Robert Trujillo: Basse Chris Chaney: Basse / Invité Dave Navarro: Guitares / Invité Duff McKagan: Basse / Invité Eric Clapton: Guitares / Invité Jeff Beck: Guitares / Invité Mike McCready: Guitares / Invité Taylor Hawkins: Batterie / Invité Tony Iommi : Guitares / Invité Zakk Wylde: Guitares / Invité
|
|
|
|
(0) AVIS DES LECTEURS
|
|
|
|
|
Haut de page
|
|
|
(4) COMMENTAIRE(S)
|
|
|
|
|
|
|
|
LECTEURS:
3.2/5 (4 avis)
|
STAFF:
3.5/5 (6 avis)
|
|
|
|
|
|
EN RELATION AVEC OZZY OSBOURNE
|
|
|
|
|
|
|
AUTRES CHRONIQUES
|
|
|
|
|
AUTRE(S) CHRONIQUES CONCERNANT OZZY OSBOURNE
|
|