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"Aussi incroyable qu’inattendu, "Hackney Diamonds" pourrait se révéler être une révérence majestueuse et éblouissante de la part de Rolling Stones offrant une leçon de maturité et de jouvence."
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4/5
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Ce 24 août 2021, Charlie Watts nous quittait et mettait fin à 59 ans de vie commune passés au service du rock avec ses camarades Mick Jagger et Keith Richards. Après le décès tragique de Brian Jones en 1969 et le retrait de Bill Wyman en 1993, le batteur dandy était donc le troisième membre à quitter les Rolling Stones après l’avoir créée en 1962. Il ne restait donc plus que les Glimmer Twins et le fidèle Ron Wood pour continuer à faire vivre le monument toujours considéré par beaucoup comme le plus grand groupe de rock du monde. Autant dire que le nouvel album espéré et annoncé depuis "Blue And Lonesome" (2016) semblait devoir rester un rêve inachevé. Et pourtant, lancé par une campagne publicitaire parfaitement orchestrée, "Hackney Diamonds" débarque sans crier gare, déclenchant un sentiment mêlant excitation et angoisse au sein des foules d’admirateurs du mythe londonien.
Il est vrai que les Rolling Stones n’ont pas toujours sorti des productions sans faille et qu’il est difficile d’imaginer un nouveau recueil de diamants taillés dans le rock le plus incisif de la part d’un chanteur de 80 ans et de son compagnon guitariste à peine plus jeune et perclus d’arthrose. Et pourtant, le rock nous offre un nouveau miracle, prouvant au passage que les légendes ne meurent jamais. En douze titres semblant couvrir le meilleur de la carrière du combo mythique et regroupant un panel d’invités à faire pâlir de jalousie le Who’s who du rock, "Hackney Diamonds" remet l’église au centre du village et nous laisse hagards dans un mélange de jouissance et d’incrédulité. Comment ces mecs ont-ils pu réussir à sortir une galette de cette qualité après six décennies d’existence ?
Que Keith Richards soit toujours capable de dégainer des riffs d’une simplicité aussi désarmante qu’efficace pour des résultats aussi imparables que ‘Angry’ ou ‘Get Close’ est une chose. Que le désormais trio maitrise toujours aussi bien l’art de la ballade envoûtante, qu’elle soit pop-rock (‘Depending On You’) ou country (‘Dreamy Skies’) en est une autre. Mais qu’il réussisse à nous balancer des pièces aussi rageuses que le punkisant ‘Bite My Head Off’ avec un Paul McCartney déchainé derrière sa basse, ou le cinglant ‘Whole Wide World’ avec ses soli incendiaires, voilà qui est plus inattendu de la part d’octogénaires aux existences aussi dissolues. Difficile également de réaliser que les Rolling Stones continuent de défier les lois de la médecine en dégainant le groove disco-soul d’un ‘Mess It Up’ à vous déboiter le col du fémur au rythme des années 80, ou un ‘Live By The Sword’ à vous faire sautiller en oubliant vos pires rhumatismes. Il est d’ailleurs à noter que ces deux titres bénéficient d’enregistrements de Charlie Watts présent derrière les fûts, et que le dernier nommé réunit même la paire rythmique historique de la formation avec l’intervention de Bill Wyman officiant en tant qu’invité à la basse.
Après que la montée en intensité de la superbe ballade bluesy ‘Sweet Sounds Of Heaven’, sur laquelle Lady Gaga rappelle les belles heures de Merry Clayton sur ‘Gimme Shelter’, nous a laissés exsangues, ‘Rolling Stone Blues’ clôture les festivités avec un magnifique clin d’œil. En effet, c’est ce titre de Muddy Waters qui décida la paire Richards / Jagger à donner son nom au groupe. Autant dire que l’interprétation de ce morceau par les deux compères avec leurs guitares et un harmonica a de quoi déclencher son lot d’émotions et de mélancolie.
Bien que les membres des Rolling Stones annoncent à qui veut bien l’entendre qu’ils ont en stock de quoi sortir encore plusieurs albums, voilà qui ressemble à une sortie en majesté et représenterait la plus magnifique des révérences. En attendant une suite hypothétique, c’est à notre tour de nous incliner devant une telle carrière et un miracle artistique aussi incroyable qu’éblouissant. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Angry - 3:46 02. Get Close (feat. Elton John) - 4:10 03. Depending On You - 4:03 04. Bite My Head Off (feat. Paul Mccartney) - 3:31 05. Whole Wide World - 3:58 06. Dreamy Skies - 4:38 07. Mess It Up - 4:03 08. Live By The Sword (feat. Elton John) - 3:59 09. Driving Me Too Hard - 3:16 10. Tell Me Straight - 2:56 11. Sweet Sounds Of Heaven (feat. Lady Gaga & Stevie Wonder) - 7:22 12. Rolling Stone Blues - 2:45
FORMATION:
Charlie Watts: Batterie Keith Richards: Chant / Guitares / Basse / Claviers Mick Jagger: Chant / Guitares / Percussions Et Harmonica Ron Wood: Guitares / Basse Steve Jordan: Batterie Andrew Watt: Guitares / Basse / Invité / Percussions Et Chœurs Bill Wyman: Basse / Invité Elton John: Claviers / Invité / Piano Et Chœurs James King: Invité / Saxophone Karlos Edwards: Invité / Percussions Lady Gaga: Chant / Invité Paul McCartney: Basse / Invité Ringo Starr: Batterie / Invité Ron Blake: Invité / Trompette Stevie Wonder: Claviers / Invité / Piano
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