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"Avec ce "Duck" renversant de virtuosité et de mise en place technique, The Aristocrats s’adressent avant tout aux musiciens, oubliant parfois l’auditeur en route."
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3/5
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Outre leur incroyable virtuosité, la chose que l’on ne pourra jamais enlever à The Aristocrats, c’est leur sens de l’humour à toute épreuve, sur scène, mais aussi sur album. Seul groupe instrumental à avoir réussi à obtenir (avec fierté) l’autocollant Parental Advisory (sur le film d’emballage de leur premier opus), le trio déboule maintenant avec son cinquième album, "Duck", qu’il qualifie d’album concept… entièrement instrumental. L’histoire, si tant est qu’elle existe en dehors de l’esprit potache des musiciens, conte les mésaventures d’un canard fuyant un policier pingouin jusqu’à New York, et les titres des morceaux s’amusent avec les références (‘Sittin’ With A Duck On A Bay’, ‘And Then There Were Just Us / Duck’s End’). C’est drôle, décalé, clairement capillotracté, mais ce sens de l’humour n’empêche pas pour autant The Aristocrats d’être de plus en plus élitiste musicalement.
Certes, Marco Minneman, Bryan Beller et Guthrie Govan peuvent se le permettre, et d’un point de vue technique, "Duck" est, comme il se doit, un album brillant. Pour qui aime les rythmiques complexes et les solos dantesques, c’en est même vertigineux de virtuosité. Comme toujours depuis les débuts du groupe, chaque membre de The Aristocrats a composé trois morceaux, toujours emprunts d’influences jazz rock assumées. La couleur musicale du trio évolue donc assez peu, même si Guthrie Govan rend de plus en plus des hommages appuyés à Franck Zappa (‘Hey, Wheres’s My Drink Package ?’), démontrant ainsi une fois de plus, à qui veut bien l’écouter attentivement, qu’il est sans conteste l’un des plus grands guitaristes actuels. Les solos de ‘Sgt. Rockhopper’ et de ‘Slideshow’ suffisent à eux seuls pour s’en convaincre.
Mais Guthrie Govan restera toujours un indécrottable partisan de l’improvisation, exercice dans lequel il excelle tout particulièrement, qui constitue son identité musicale et qui, bien trop souvent, empêche l’auditeur d’adhérer totalement au concept. Dès lors, l’impression d’écouter une gigantesque jam entre trois musiciens hors norme prend bien trop souvent le pas sur le plaisir d’écoute, et certains titres comme ‘Sittin’ With A Duck On A Bay’, ‘Here Come The Builders’, ‘Muddle Through’, en pâtissent cruellement. C’est vraiment dommage, car l’entame de l’album avec ‘Hey, Wheres’s My Drink Package ?’, ‘Sgt. Rockhopper’, ‘Aristoclub’ est tout bonnement renversante, notamment ‘Aristoclub’, composé par Bryan Beller qui montre que ses longues tournées en compagnie de Joe Satriani ont laissé chez lui des traces mélodiques évidentes.
"Duck" est un très bon album, mais il s’adresse d’abord et avant tout aux musiciens, qui seront les seuls à en apprécier véritablement toute la richesse. Dans ce sens, il est intéressant de le comparer à "Drama" de Marty Friedmann, sorti récemment lui aussi, pour mettre en perspective deux approches musicales totalement opposées, l’une centrée sur une revendication technique qui confine parfois à l’onanisme, et l’autre entièrement tournée sur le plaisir d’écoute de l’auditeur. Il ne s’agit pas pour autant de choisir un camp, mais de constater que pour certains groupes, et c’est le cas de The Aristocrats, n’en faire qu’à leurs têtes et ne composer que la musique qui les intéresse eux, peut les maintenir dans une forme de confidentialité qu’ils ne méritent pas. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Hey, Wheres’s My Drink Package ? 02. Aristoclub 03. Sgt. Rockhopper 04. Sittin’ With A Duck On A Bay 05. Here Come The Builders 06. Muddle Through 07. Slideshow 08. And Then There Were Just Us / Duck’s End 09. This Is Not Scrotum
FORMATION:
Bryan Beller: Basse Guthrie Govan: Guitares Marco Minnemann: Batterie
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