BUMBLEFOOT: Bumblefoot... Returns! (GUITAR HERO) : avis / chronique à lire sur Music Waves

En trente ans de carrière, Ron Bumblefoot Thal n’avait composé qu’un seul album de guitare instrumentale, son tout premier : “The adventures of Bumblefoot”. Depuis, le guitariste n’a sorti que des albums majoritairement chantés par lui-même, et plutôt bien d’ailleurs. Il aura donc fallu attendre trois décennies pour voir l’un des guitaristes les plus talentueux et originaux de son époque réitérer l’exercice et une décennie entière depuis son dernier album solo chanté. Dix années entières d’absence ? Pas tout à fait puisqu’entre temps il a quand même combattu un cancer, et officié successivement chez Guns N'Roses, Art of Anarchy, Sons of Apollo, Asia et Whom Gods Destroy. De quoi rester un peu occupé et accessoirement payer les factures.

Non seulement la technique de Ron Bumblefoot Thal est époustouflante mais peu d’artistes ont réussi à inclure de l’humour dans leurs compositions techniques sans sombrer dans le grotesque. C’est tout l’art de mettre la technique au service de la musique et non l’inverse. Alors après tant d’années à attendre son retour avec un album solo, on était en droit de s’attendre à une petite merveille. C’est tout le problème des attentes, plus elles sont élevées plus elles ont de chances d’être contrariées. Et dans ce cas précis : c’est décevant !

Non pas que Bumblefoot ait perdu son toucher, au contraire, mais que d’inégalités dans cet album ! Le morceau introductif ’Simon in Space’ démarre fort avec sa rythmique heavy syncopée et sa mélodie singulière venue de l’espace (c’est le thème). Il enchaîne avec ‘Planetary Lockdown’ au riff génial trouvé et partagé sur Youtube pendant le confinement (comme son nom l'indique) il y a cinq ans. Le morceau est certes bien pensé et entraînant, mais il n’est pas nouveau. Il en va de même pour ‘Cintaku’, qui est certes un beau morceau, mais qui date également de 2020. Le morceau ‘Chopin Walz Op64 No2’ est l’occasion pour la deuxième fois, après ‘Chopin Fantaisie’ (apparu pour la première fois en 1991 sur une compilation de guitare "Ominous Guitarists from the Unknown") de s’approprier un thème classique de Frédéric Chopin sauce metal. C’est indéniablement magnifique, c’est technique, mais ça a déjà été fait. Heureusement l’album termine sur une bonne note avec le sublime 'Liftoff' qu’on a hâte de voir en vidéo pour comprendre comment cette beauté a pu être exécutée.

Alors cet album n'est-il qu'un recyclage de titres jamais publiés ? Pas vraiment car il y a aussi des nouveautés, avec des invités de renom tels que Steve Vai sur ‘Monstruoso’, Guthrie Govan sur ‘Anveshana’, ainsi que Brian May, Derek Sherinian et Jerry Gaskill, sur ‘Once in forever’. Cependant, Bumblefoot ne propose pour son retour qu'un melting pot de morceaux plus ou moins récents, plus ou moins originaux et plus ou moins intéressants. Sa carrière était singulière - en gruyère comme sa guitare Swiss Cheese - et cet album ne risque pas de la rééquilibrer.
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BUMBLEFOOT... RETURNS!

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